Essai du Propain Sresh CF Base

Un sacré châssis !

Après l’essai du Propain Ekano d’enduro cet hiver, il m’a paru intéressant de tester un modèle moins cher et plus polyvalent : le Sresh CF Base. Cadre full carbone en 150 mm de débattement, suspensions RockShox, moteur Shimano EP600 et batterie Darfon de 600 Wh, tels sont les ingrédients qu’a choisis la marque allemande pour proposer un bon VTTAE all mountain full power à 22,5 kg en dessous des 6 000 euros… Sur le papier, la recette semble alléchante, mais qu’en est-il sur le terrain ? Réponses !

Par Chris Caprin – Photos : Chris Caprin et Fagerbé

propain sresh

Propain Sresh CF Base

  • Usage all mountain
  • Roues de 29 pouces à l’avant et à l’arrière (27,5 possible en option)
  • Débattement 160 AV/150 AR
  • Cadre en carbone Blend
  • Reach 450 mm et Stack 628 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
  • Motorisation Shimano EP600 250 watts, 85 Nm, assistance maxi : 400 watts en crête, compatible Auto Shift et Free Shift
  • Batterie : Darfon amovible de 626 Wh, pas de batterie additionnelle disponible
  • Commande : Shimano EN600-L, pas de console
  • Modes d’assistance : 3 (Eco, Trail, Boost) + assistance à la marche. et jusqu’à 12 modes de Trail en profil Fine Tune Mode
  • Application pour réglages moteur : oui (Shimano E-Tube)
  • Pneus Schwalbe Magic Mary Adixx Soft 29×2.40 AV et Big Betty Adixx Soft 29×2.40 AR
  • 4 tailles (S, M, L, XL)
  • Deux modèles Trail et deux modèles enduro
  • Prix du modèle testé : 5 519
  • Poids vérifié : 22,58 kg (sans pédales, en taille M)
  • Lien : www.propain-bikes.com

Sur ce Propain Sresh CF Base version Trail, on trouve un magnifique cadre en carbone Blend de 150 mm de débattement à l’arrière (160 à l’avant), avec une géométrie axée sur la polyvalence, mais tout de même légèrement orientée “descente”. Le châssis extrêmement bien fini est équipé d’une batterie amovible Darfon de 626 Wh qui alimente une motorisation Shimano EP600 (budget réduit oblige). Quoi qu’il en soit, dès le premier contact, on sent tout de suite que l’on a affaire à un VTTAE bien né.

Le système de suspension arrière Pro 10 à point de pivot virtuel – déjà très apprécié en 170 mm de débattement sur l’Ekano – s’annonce aussi prometteur dans sa version en 150, avec l’impression que l’amortisseur travaille très librement et qu’il y en a un peu plus. Le gros avantage aussi chez Propain, c’est qu’il est possible de commander via internet un modèle à la carte en choisissant parmi différents composants… Amortisseur à air ou à ressort, freins, débattement de la tige de selle télescopique, (presque) tout est possible. Sans oublier, évidemment, la possibilité de monter une roue arrière de 29 ou 27,5 pouces grâce à un Flip Chip situé sur la biellette du haut.

Côté géométrie, le Sresh CF Trail propose un angle de direction passe-partout de 65° et un tube de selle particulièrement droit à 78,5° qui devrait favoriser l’aisance au pédalage en montée. La longueur des bases de 450 mm est dans la bonne moyenne pour un full 29 pouces, alors que les 1 229 mm d’empattement (en taille M) laissent entrevoir une belle stabilité. Enfin, côté hauteur de pédalier, on est sur du basique à 350 mm, ce qui évitera aux manivelles de 165 de trop toucher le sol.

Composants

Côté accessoires, hormis les suspensions RockShox dont nous parlerons un peu plus loin dans l’article, on trouve des freins Sram DB8 4 pistons avec disques de 200 mm (AV et AR), une transmission Sram GX Eagle AXS, un pédalier Shimano avec un plateau de 34 dents et des manivelles en 165. Quant à la tige de selle télescopique, c’est une OneUp Dropper V3 avec 170 mm de débattement, l’idéal lorsque l’on s’adresse à un large panel de pratiquants qui aime aussi bien la descente que les montées assez techniques. Ça tombe bien, le Propain Sresh CF Base et son côté polyvalent est sur la même longueur d’onde ! Pour le train roulant, nous avons affaire à des roues Newmen Performance 30 Base en 30 mm entre-crochets et jantes en aluminium, le tout monté avec une paire de pneus Schwalbe Magic Mary à l’avant et Big Betty à l’arrière… Une monte plutôt typée enduro, même si la carcasse est trop rigide et la gomme un poil dure pour la gravette du sud en plein été.

Enfin, les divers composants périphériques que l’on trouve, comme le cintre de 800 mm, la potence de 50 mm et la selle, sont signés SixPack Millenium, SixPack Vertik et SixPack Kamikaze…

Suspensions

Côté fourche, avec la Lyrik Select +, on dispose déjà d’un bon élément de gamme moyenne signé RockShox…

Quant à l’amortisseur DeLuxe R, là, c’est du plus basique, mais on sait que même si les réglages ne sont pas nombreux, ça fonctionne plutôt pas mal pour le programme du vélo.

En ce qui concerne les réglages, voilà ce que j’ai choisi…

RockShox Lyrik Select + 160

  • 65 psi en pression d’air et deux tokens dans le plongeur gauche pour un Sag autour de 25 %
  • Compression hautes vitesses : ouvert
  • Rebond : – 10 sur 16 clics en partant du plus fermé

RockShox DeLuxe R 150

  • 155 psi de pression d’air pour un Sag de 30 %
  • Compression hautes vitesses : ouvert
  • Rebond : – 4 sur 8 clics en partant du plus fermé
Moteur et batterie

Apparu en 2022 dans l’indifférence quasi-générale du petit monde du VTT à assistance électrique, l’EP6 possède pourtant de nombreuses qualités.

En effet, même si son poids est un peu plus élevé que l’EP801 (3 kg au lieu de 2,650 kg), il possède un couple généreux de 85 Nm et bénéficie pratiquement de toutes les dernières évolutions apportées par Shimano sur les motorisations récentes. On citera, par exemple, les systèmes de passage automatique des vitesses Auto Shift et Free Shift, l’ensemble console/commande EN600, la compatibilité avec le nouveau paramétrage des nombreux modes Trail et les options “Race” désormais disponibles, comme la coupure nette et moins progressive lorsque l’on atteint les 25 km/h et le réglage de la durée du prolongement de l’assistance quand on arrête de pédaler. En gros, c’est une sorte d’EP8 amélioré avec une puissance en crête qui monte à 400 % seulement et pratiquement tous les avantages des dernières évolutions haut de gamme du 801. Le tout proposé à un tarif nettement plus abordable en première monte pour les marques… 

En cas de connexion avec un dérailleur XT Di2 électrique, l’EP6 bénéficie également des fonctions Auto Shift et Free Shift… Une option qui peut avoir son intérêt – y compris sur un modèle plus abordable. L’Auto Shift pour VTTAE vise à aider les pilotes à trouver le bon flow en montée, en descente et sur tous les types de sentiers. Le système de changement de vitesse automatique associe le confort de l’automatisation et la maîtrise manuelle. L’Auto Shift a été mis au point pour vous maintenir en permanence sur le bon rapport, tout en vous permettant de contourner l’algorithme si vous souhaitez réaliser un changement de vitesse manuel.

En clair, la technologie de la transmission automatique surveille votre dynamique de pédalage afin de vous maintenir sur le bon rapport et de vous permettre de vous concentrer sur ce qui compte… A savoir le pilotage.
Plusieurs capteurs du système mesurent en continu la cadence, le couple développé et la vitesse pour choisir automatiquement le meilleur rapport sans avoir besoin de réaliser un changement de vitesse manuel. Quand la vitesse et la cadence diminuent, le système choisit un rapport plus facile. Quand vous commencez à pédaler et que la vitesse augmente, il passe progressivement sur les pignons plus bas de la cassette, vous permettant ainsi d’être toujours sur le bon rapport au bon moment. De plus, le réglage fin via l’application E-Tube Project offre la possibilité de se faire une sélection des vitesses aux petits oignons en fonction de sa cadence de pédalage et de la réponse que l’on souhaite en fonction des sentiers plus ou moins techniques que l’on emprunte.

Ensuite, grâce au Free Shift, le fait de pouvoir se retrouver sur le bon rapport sans devoir pédaler va changer également la manière dont vous abordez les virages en vous aidant à rester concentré sur votre trajectoire et sur le maintien d’une position stable du corps, pour ensuite obtenir une meilleure maîtrise et une accélération supérieure à la relance. Alors, comment ça marche ? Eh bien comme avec le Sram Eagle Powertrain, en roue libre, l’unité motrice utilise juste ce qu’il faut d’énergie pour faire tourner le plateau – qui, du coup, entraîne la cassette en vue d’un changement de vitesse fluide –, tout cela, bien sûr, sans aucun impact sur l’accélération du vélo.

Réglages

Via l’application E-Tube, tous les modes et les paramètres sont entièrement personnalisables, aussi bien chez vous que pendant votre balade à l’aide de votre smartphone. Cela permet à l’utilisateur d’adapter le système à son niveau, comme aux terrains sur lesquels il évolue. Ainsi, les modes Eco, Trail et Boost peuvent être personnalisés chacun sur 12 niveaux différents, alors que le couple moteur peut être réglé au choix entre 20 et 85 Nm.

Il existe également 5 paramétrages possibles du mode de démarrage de l’assistance qui peuvent tous être enregistrés sous différents profils d’utilisateurs et pour différents types de sorties, comme par exemple une simple balade ou, au contraire, une séance engagée sur terrain très accidenté. Toutes ces informations peuvent être sauvegardées comme préférences personnelles du pilote sur les deux profils. L’utilisateur peut ainsi basculer facilement de l’un à l’autre sur le terrain via l’écran de contrôle.

Ci-dessous, voilà les différents réglages de paramètres que je préconise pour une pratique sportive avec réglages généreux de l’assistance (Profil 1) ou plus intuitive et un peu moins énergivore (Profil 2). Pour ce dernier, même s’il est possible de monter jusqu’à douze modes Trail différents, après pas mal d’essais, j’ai choisi de n’en sélectionner que trois… C’est mon choix, mais ça n’a pas forcément valeur de référence.

Profil 2 (Mode réglage fin) : 

Puissance : Eco : niveau 1, Trail 1 : Niveau 3, Trail 2 : niveau 4, Trail 3 : niveau 5, Boost : niveau 7

Couple : Eco 20 Nm, Trail 42, 56 et 70 Nm, Boost 85 Nm

Force au démarrage : Eco 3, Trail 4, Boost 5

L’application E-Tube Project permet également de personnaliser les paramètres de changements de vitesses des nouvelles fonctions Auto Shift et Free Shift, tout cela afin d’offrir à chaque pratiquant une expérience à VTTAE taillée à sa mesure. L’application E-Tube Project permet d’adapter les paramètres du système à vos besoins et de mettre à jour le micrologiciel sans difficultés via une connexion sans fil. Les versions ultérieures offriront aux cyclistes de nouvelles options  qui les aideront à encore mieux profiter de leur VTTAE. 

propain sresh

Sur le terrain

Comportement moteur

Comme sur l’EP801, avec la nouvelle motorisation EP600, Shimano a repensé le fonctionnement et la personnalisation de ses trois modes d’assistance. Ainsi, le plus élevé, à savoir le Boost, peut désormais délivrer un couple maximal de 85 Nm et une puissance en crête de 400 %, ce qui permet aux pratiquants les plus exigeants d’affronter les sentiers en montée déjà bien techniques.

Le mode Trail, lui, peut aussi atteindre les 85 Nm, mais il est bien plus réactif en fonction de la force exercée sur les pédales. C’est-à-dire qu’il a un comportement moins violent que le Boost, qu’il faut davantage appuyer pour obtenir le meilleur de l’assistance quand la pente est moins raide. En revanche, lorsque le pourcentage augmente, l’aide au pédalage s’intensifie grâce au capteur de pente et on arrive quasiment à des performances en crête identiques à celle du mode plus puissant… Avec un peu de couple en plus, ce qui permet de gagner en motricité sur les terrains glissants et fuyants. Et honnêtement, dans la mesure où l’on ne va pas chercher les montées les plus extrêmes, l’EP600 reste à la hauteur pour qui souhaite grimper et franchir le maximum d’obstacles en tout-terrain sérieux…

En réglant les paramètres, il est possible d’économiser l’autonomie de la batterie avec un couple inférieur ou, au contraire, de disposer d’une puissance maximale et d’un couple de 85 Nm bien plus facilement exploitables que sur la précédente version de l’EP8. C’est cet algorithme de ratio d’assistance intelligent qui rend le mode Trail bien plus polyvalent. 

En un peu moins performant, on se rapproche du mode eMTB de Bosch, avec quand même une assistance un poil plus “molle” quand le dénivelé positif est très important. Mais dans l’ensemble, à l’attaque des passages techniques et des franchissements, si l’on prend soin de bien paramétrer son assistance (comme expliqué plus loin), il y a largement de quoi s’amuser !

D’ailleurs, je me suis même attaqué à une petite “Power Stage” de presque trois minutes avec un bon dénivelé positif et quelques passages costauds… Et là, je dois avouer que les performances globales du moteur m’ont quand même impressionné, aidé il est vrai par le poids très raisonnable du Sresh CF et son excellent dynamisme, même en version 29/29.

Que ce soit du côté de l’assistance, avec largement de quoi évoluer en tout-terrain technique, de l’encombrement réduit ou de l’autonomie, l’EP600 répond présent à chaque fois et de fort belle manière. Dire que j’ai été agréablement surpris est un euphémisme et même si l’EP801 est évidemment au-dessus en termes de performances, il ne m’a quasiment jamais laissé en rade dans les passages difficiles en montée.

Autonomie

Avec le Sresh CF Base équipé d’une batterie Darfon de 626 Wh, du moment que la température ambiante n’est pas trop basse, on est plutôt pas mal… Il y a mieux, mais c’est plus cher et souvent plus lourd ! En chiffres, ça donne 1 280 m de dénivelé positif, 48 km et à peine 3h00 de roulage en tout-terrain technique pour un pilote de 70 kilos qui ne roule pas à l’économie et utilise en gros 30 % d’Eco, 60 % de Trail et 10 % de Boost.

Enfin, concernant le comportement quand l’autonomie touche à sa fin, si le moteur donne quasiment toute sa puissance jusqu’aux dix derniers pourcents, dès que la batterie se met en mode survie et que le rouge clignote, ne comptez pas faire beaucoup plus que 5 ou 6 bornes et une centaine de mètres de D+

On regrettera juste l’absence d’informations précises sur une commande réduite à sa plus simple expression… C’est tellement plus confortable de disposer de toutes les infos dont on bénéficie avec la console Shimano EN600 et son voyant d’autonomie qui fonctionne par tranches de 10 % !

A la montée

Je commence par une petite précision concernant la géométrie modulable et le Flip Chip qui permet de passer d’une roue arrière de 29 pouces (montage d’origine) à une de 27 et demi. Contrairement à certains autres VTT, sur le Sresh, j’ai constaté qu’il était inutile de chercher à modifier le comportement du bike en essayant de rouler en High avec l’option full 29… Tout comme d’essayer de rester en Low avec une roue de 27,5, ça ne sert à rien. Le Sresh et son système de suspension sont conçus pour marcher comme il faut en 29 avant et arrière et Flip Chip en Low, pas la peine de chercher la petite bête !

Et d’ailleurs, on peut dire que dans cette configuration, le Sresh fonctionne particulièrement bien. La motricité est bonne – y compris lorsque l’adhérence est précaire et si l’on prend soin de privilégier le confort plutôt que le rendement au niveau des suspensions, tout en baissant le plus possible la pression des pneus, le châssis se comporte à merveille. Bien sûr, il faut faire davantage attention aux manivelles qui peuvent toucher les obstacles lorsque les suspensions se compriment, mais heureusement, avec le nouveau réglages qui permet de prolonger l’assistance plus longtemps quand on arrête de pédaler, ça passe nettement mieux !

De plus, dans les montées qui ne sont pas trop difficiles et où l’on sait que l’on ne risque pas d’être surpris, le mode Trail 1 vitaminé, est suffisant pour évoluer à une bonne vitesse en avalant les obstacles faciles. Et ensuite, dès que l’on attaque du plus costauds en dénivelé et en franchissement, le Trail 2 se révèle parfait dans la plupart des cas. Le couple permet d’évoluer assez facilement et la partie-cycle réussie ne prend jamais le pilote en défaut avec un cabrage inopiné ou un décrochage impromptu de la roue arrière… 

Vous l’aurez donc compris, grâce à son excellente géométrie et ses roues de 29 pouces, le Propain Sresh CF Base se comporte vraiment bien dans le dénivelé positif. Que ce soit en rando sportive, avec une position idéale et très centrée au-dessus du boîtier de pédalier ou dans le plus technique lorsque l’on s’attaque à de la pente sérieuse, la base est saine. Et si l’EP600 se révèle un peu en dessous des performances du 801, dans l’ensemble, le vélo s’en sort quand même très bien.

Et finalement, le seul petit bémol que je mettrais, c’est au niveau des pneus Schwalbe, qui, bien que de très bonne qualité, ne sont pas très efficace sur les terrains pierreux, glissants, sec et béton du Sud-Est de la France. Quand les cailloux sont bien ancrés dans le sol et que les dalles sont sèches, ça passe bien, mais dès que c’est plus glissant ou fuyant, même en descendant la pression, ça manque de grip… Pour nous, les sudistes, vivement les carcasses radiales qui arrivent à l’automne !

En descente

Si le Propain Sresh est légèrement moins maniable en descente qu’en montée, ça reste toutefois très convenable… Et même s’il faut parfois accentuer le geste et forcer un peu pour l’aider à virer dans certaines épingles, globalement, le bike est loin d’être un camion ! Au contraire, avec son triangle avant au gabarit idéal en taille M, il offre un compromis intéressant qui le rend à la fois précis, sécurisant et confortable – surtout pour un carbone chaussé de pneus à gomme trop dure pour les sentiers varois en été… C’est l’avantage de disposer de suspensions de 160 mm de débattement à l’avant et 150 à l’arrière, qui, sans pour autant en faire un VTTAE d’enduro – loin de là – permettent au Propain Sresh de rester très à l’aise en descente.

Toutefois, il ne faut pas chercher non plus à trop le brusquer ou vouloir attaquer à outrance. Car à ce moment-là, le bike avoue quelque peu ses limites et on s’aperçoit très vite qu’il n’est pas fait pour ça… Que son programme all mountain convient nettement mieux à un pilotage propre et coulé en descente.

Mais une fois assimilé ce trait de caractère, on se prend au jeu de la finesse et du bon choix de la trajectoire en dévalant les pentes à une belle vitesse quand même. Et en s’adaptant, c’est finalement plutôt agréable. De plus, pour ceux qui en veulent davantage, il y a l’Ekano, le véritable VTTAE d’enduro de la gamme Propain.

Sinon, côté freinage, les Sram DB8 font le job, mais sans plus… Pas extraordinaire, mais suffisamment puissants et progressifs pour arrêter la machine sans forcer outre mesure sur les leviers – surtout sur un vélo de 22,5 kg. A ce titre, j’ai apprécié le disque avant de 220 mm qui participe activement au comportement satisfaisant du freinage.

Pour les suspensions, avec le RockShox DeLuxe assez basique, c’est un peu moins bien en descente qu’en montée et si la géométrie est plutôt réussie, avec une cinématique de suspension qui fonctionne correctement, on est loin du comportement de l’Ekano et de son Vivid 2024 assez exceptionnel… Mais je m’égare, on n’est pas sur un enduro et le tarif du bike n’est pas le même ! En revanche, la fourche RockShox Lyrik Select +, elle, s’en sort très bien, avec une sensibilité sur les petits chocs et un maintien correct dans le débattement qui donnent confiance.

Au final, j’avoue avoir passé du bon temps à sillonner mes parcours de test habituels au guidon de ce all mountain bon à tout faire. Car pour un tarif somme toute abordable de 5 519 euros, je peux vous dire que ça sera extrêmement difficile de trouver mieux… Et je ne parle pas du poids de 22,5 kg, car si l’on ajoute ce critère (important), on peut presque dire que c’est une belle affaire !

Points forts / faibles

Principales qualités

  • Polyvalence
  • Excellent châssis
  • Rigidité
  • Capacités en montée
  • Motorisation EP600 efficace
  • Tarif très intéressant
  • Finitions
  • Poids

Principaux défauts

  • Autonomie
  • Train roulant moyen
propain sresh

Qu’en penser ?

Après avoir testé le modèle Ekano CF d’enduro, je savais que Propain savait faire de bons VTTAE typés “Gravity”. Je m’attendais donc à quelques chose de bien sur une version all mountain plus polyvalente. Et je dois avouer que je n’ai pas été déçu… J’ai retrouvé l’équilibre parfait et les bonnes sensations au guidon qui avaient su me séduire à l’époque, mais avec une partie-cycle plus maniable et une motorisation Shimano EP600 plus bas de gamme, mais tout de même performant. Et ça, les amateurs de randonnées sportives qui aiment se lancer des petits défis dans le genre montées impossibles sauront forcément apprécier…

Efficace en descente dans la mesure où l’on ne va pas chercher les extrêmes, il est surtout très performant sur les sentiers sinueux et reste rassurant quand ça va un peu plus vite. En effet, avec une roue arrière de 29 pouces, une suspension à la hauteur soutenue par un amortisseur basique – mais qui fonctionne plutôt correctement – un angle de fourche raisonnable de 65° et un tube de selle à 78°, la position de pilotage est excellente, ça motrice bien et en plus, encore une fois, l’équilibre est bon… Tout cela donne donc un bike particulièrement sain en descente comme en montée, aidé par une motorisation Shimano EP600, qui, encore une fois, si elle n’est pas la plus puissante, n’en reste pas moins très efficace dans les conditions difficiles.

Une très bonne surprise, donc, que ce Sresh. Un VTTAE relativement abordable financièrement, léger, agréable à piloter et extrêmement polyvalent… Que demande le peuple ?

Vis-à-vis de la concurrence ?

Pour rester cohérent, je ne vois que deux modèles déjà testés par mes soins et qui, bien qu’équipés de cadres en aluminium et non en carbone, se rapprochent complètement du programme du Sresh et de son tarif contenu…

Je pense d’abord au Polygon Collosus N8e à 5 399 euros, un VTTAE bien équipé et apte à emmener son pilote sur tous les types de parcours en vrai tout-terrain.

Et évidemment, impossible de ne pas citer l’une des très bonnes surprises de l’année : le Scott Strike eRide 910 EVO à 5 399 euros. Une sorte de Patron plus abordable, mais tout aussi réussi !

La gamme Propain Sresh…

En plus de celui de notre test, il existe trois autres modèles CF…

Un Trail plus haut de gamme, l’Ultimate Trail à 9 049 euros et deux enduro, l’Ultimate Enduro à 7 129 euros et le Factory Enduro à 9 389 euros.

propain sresh gamme
  1. Salut Chris et merci pour l’essai

    Que penses-tu de ce moteur EP600 vis à vis de l’EP801RS qui équipe les tous derniers Rise ? C’est similaire non ?

    1. Salut !
      Oui, on peut dire ça… Même si ça ne fait pas forcément plaisir à Orbea !
      Au niveau performances, en tout cas, pour avoir roulé les deux régulièrement le mois dernier, j’ai presque préféré le 600… Surtout que le Propain est quand même plus lourd qu’un Rise LT M-LTD.
      A +

      1. Merci pour ton retour

        Rumeur ou pas je pense que l’EP801 RS des derniers Rise plafonne à 400W en crète, d’où la similitude avec l’EP600 qui a la même puissance en crète. C’est certainement à cause de cela le petit point négatif que tu avais ressenti versus l’EP801 normal.

        1. En effet. Heureusement, grâce à l’aide de forums US, j’ai trouvé qu’une solution existe : Emax Tuning. Cela permet via une application et en bluetooth de modifier les puissances de sortie. J’ai préféré rester prudent sur mon RISE et j’ai seulement modifié la puissance de sortie du mode Boost à 600w (comme tout moteur EP 801 “classique). Cela me permet de garder une très bonne autonomie en utilisant les autres modes qui sont bridés à 400w tout en ayant un mode “nitro” lors des passages difficiles en montée technique. Ca change tout. L’appli vaut 1€ sur les stores habituels. Pour conserver la garantie, il suffit de restaurer le réglage d’origine. La modification est invisible.

  2. Bonjour Chris,

    Encore un test intéressant et instructif ! Merci de nous faire profiter de ton expérience.

    J’aimerai ton éclairage sur plusieurs points.

    Tout d’abord la taille du vélo. En taille M, avec un reach de 450 mm et un tube de selle redressé à 78°5 on trouve un top tube de 578 mm. Ma question est: ne se trouve-t-on pas trop à l’étroit avec les genoux un peu trop proches du cintre quand on mesure 1.80m avec un entrejambe de 86cm (ce qui est mon cas)?

    Deuxième point : la tige de selle OneUp Dropper V3. Si j’ai bien compris, il y a un système pour ajuster de 20mm son débattement. L’as-tu expérimenté et est-il fiable ?

    Troisième point: tu notes dans les principaux défauts: «Le train roulant moyen». S’agit-il uniquement des pneus comme expliqué dans l’article ? Et que penses-tu des roues Newmen Performance 30 Base ?

    Enfin le quatrième et dernier point. On a vu que l’on peut facilement se créer un vélo à la carte via le configurateur. En upgradant le Sresh CF Base avec une fourche Fox 36 Grip2, un amortisseur Fox Float X-Factory, le moteur EP801Max et des freins SRAM Code RSC, on arrive à un prix de 7019 Euros.
    Voici ma question : doté de ces composants peut-on le comparer au Specialized Turbo Levo Comp (carbon) qui vaut 7300 Euros et pèse 22.8Kg (donnée Specialized pour la taille S4) ?

    Merci d’avance Chris pour prendre de ton temps en répondant à toutes nos questions.
    Bon ride.

    1. Bonjour Chris,

      Je crains que mon propos ci-dessus du 18/09 est passé inaperçu car très (trop) vite enseveli sous un grand nombre de commentaires.

      Je comprends qu’il est difficile de répondre à tout le monde, mais je tente tout de même de remettre mes questions au-dessus de la pile. Peut-être aurai-je plus de chance cette fois ci.

      Merci.

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