Focus SAM² 2025 – Présentation et premier test terrain

On en avait parlé en octobre 2024 avec la sortie du JAM², moment où Focus avait profité de la sortie du nouveau moteur Bosch Performance CX pour mettre à jour l’intégralité de sa gamme de VTT à assistance électrique. Aujourd’hui, on s’attaque au dernier de la gamme, le SAM², que la marque allemande présente comme l’arme ultime pour la pratique gravity. C’est ce que j’ai eu l’occasion de découvrir lors d’un test sur les traces mythiques de Finale Ligure pour la présentation officielle du Focus SAM².

Par Grégoire Champarnaud – Photos : Focus

Focus Jam2 6.0 2025

  • Usage Enduro / navettes
  • Monté en Mullet 29/27.5
  • Débattement 170 AV et 165 AR
  • Cadre en aluminium 7005 hydroformé
  • Reach 465 mm et Stack 639 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
  • Motorisation Bosch Performance Line CX Nouvelle Génération 250 watts, 85 Nm.
  • Batterie Bosch Powertube de 600 Wh
  • Commande : Bosch Mini Remote et console Kiox 400
  • Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour +, e-MTB et Turbo) + assistance à la marche
  • Réglages des paramètres : oui, avec l’application e-Bike Flow
  • Pneus Schwalbe Magic Marry, Super DH en 2.4
  • 4 tailles (S, M, L, XL)
  • Prix du modèle haut de gamme : 8 499 €
  • Poids : environ 26 kg
  • Lien : www.focus-bikes.com

Focus dévoile donc son tout dernier modèle de VTTAE, le SAM², conçu, selon la marque allemande, pour offrir un maximum de contrôle et de performance en descente. Avec une géométrie taillée pour la stabilité, une cinématique optimisée pour l’usage d’un amortisseur à “ressort” et une motorisation Bosch CX de dernière génération, ce vélo se positionne comme un modèle taillé pour les terrains engagés et pour rouler les spots les plus engagés.

Un Focus SAM² minimaliste, une conception orientée terrain

D’un point de vue esthétique, le Focus SAM² adopte un design sobre avec un cadre en aluminium aux soudures polies et une intégration poussée des câbles. À première vue, on dirait presque du carbone. Contrairement à d’autres VTTAE, il ne dispose pas d’écran, un choix assumé par la marque pour éviter toute distraction et se concentrer sur le pilotage pas forcément nécessaire au vu du programme du vélo. De plus, cela évite la casse lors de potentielles chutes…

Petit plus du côté ergonomique, toutes les vis sont accessibles avec un multitool. En effet, Focus a conçu le SAM² de manière à ce que toutes les vis soient accessibles avec les outils prévus pour être transportés sur le vélo, sans nécessiter le démontage d’une autre partie du cadre. Logique pourrait-on se dire, mais finalement pas tant que ça pour la plupart des marques. Un petit bonus qui vous évitera quelques énervements sur le bord des sentiers.

Suspension, freinage, géométrie : pour envoyer du gros

Focus a conçu le SAM² autour d’un amortisseur à ressort, ce qui, selon la marque, permet d’obtenir un bon compromis entre absorption des chocs et maintien du vélo en courbe. Elle a travaillé pour obtenir un réglage interne ferme, laissant de la marge pour les plus gros impacts. Un vélo qui offre du soutien quels que soient les conditions et le terrain. On retrouve un débattement de 165 mm à l’arrière et 170 mm à l’avant, avec des équipements variant selon les versions. Tous les vélos sont équipés de plongeurs en 38 mm et d’un amortisseur à ressort, un combo qui, sur le papier, les arme pour affronter les plus gros obstacles.

Côté freinage, le vélo est équipé de disques de 220 mm, un choix généralement privilégié pour encaisser des descentes longues et techniques. Moins de fatigue induite par le freinage permet de se concentrer uniquement sur le pilotage et surtout, à fond !

géo Focus SAM²

Côté géométrie, le Focus SAM² est désormais plus long et haut qu’auparavant. Avec un reach de 465 mm et un stack de 639 mm, le SAM² est orientée descente, avec une appétence particulière pour les lignes raides et engagées.

De plus, le Focus SAM² propose une géométrie modulable qui permet au pilote de jouer de l’angle de direction (vi des bagues / coupelles de direction) et de la longueur des bases via un flip chip. L’angle de direction est réglable entre 63,5° et 64,5° tandis que la longueur des bases est ajustable de 441 mm à 448 mm. Le vélo dispose d’un montage Mullet 29 / 27,5, une combinaison qui a tout son sens pour un programme gravity.

Motorisation Bosch : une assistance dynamique et discrète

Le Focus SAM² embarque le moteur Bosch Performance Line CX avec un couple de 85 Nm, désormais un bon standard sur les VTTAE modernes. Je vous invite à (re)lire la présentation de Chris à son sujet…

Focus SAM²

Enfin au niveau batterie, les modèles Focus SAM² proposent au choix les deux options Bosch possibles et compatibles : 600 Wh pour un poids réduit et 800 Wh pour une plus grande autonomie. Seule la version édition limitée 6.0 inclut uniquement une batterie de 600 Wh de série. Les batteries sont facilement échangeables à l’achat en magasin moyennant une majoration de 300 euros.

On pourra aussi équiper le SAM² de l’extension Bosch PowerMore pour atteindre jusqu’à 1050 Wh de capacité de batterie.

Prise en main

Mi-mars, j’ai eu l’occasion de découvrir et tester le Focus SAM² sur les traces enduro réputées de Finale Ligure. Du run flowy aux sentiers les plus défoncés, à la pédale ou en navette, on a balayé durant trois jours l’étendue du programme de ce SAM² et les obstacles les plus coriaces que pourrait rencontrer ce vélo. Durant ce premier test, j’avais à disposition l’édition limitée Focus SAM² 6.0, avec Zeb Ultimate et un amortisseur coil Vivid Ultimate, que j’ai roulé, principalement, dans sa version la plus courte avec l’angle de direction le plus ouvert.

Ce n’est qu’à la fin du premier jour que Focus nous a présenté les détails du SAM², j’ai donc pu rouler le vélo avant le discours “marketing” de la marque. Une très bonne initiative de la part de Focus. À l’issue de ces deux jours, je n’ai pas de quoi vous proposer un verdict d’essai complet… Mais je peux vous partager mes premières impressions au guidon du Focus SAM² !

La première matinée du trip italien a été consacrée aux settings du vélo. Pour cela, rien de mieux que d‘enchaîner les runs sur Pinomorto, un des classiques de Finale. Cette descente est notamment connue pour être le sentier utilisé par les marques de suspensions et vélos pour régler les suspensions. Focus, elle-même, a utilisé ce sentier comme descente de réglages pour le SAM². Une fois les premiers tours de roues effectués, on se rend compte du pourquoi. En effet, c’est très, très, très pierreux et rapide. Pas de repos sur 2 minutes de run. Le rêve pour des marques cherchant à régler des vélos… ou des journalistes !

Mais alors, qu’est ce que ça dit dans le cassant ce gros vélo ? Et bien, après une période d’adaptation au sentier, et après quelques descentes, ça marche fort ! Il encaisse, et même mieux, il accélère dans les pierres et reste stable. Pourtant, Pinomorto fait tout pour te désarçonner de ta monture. Le long reach et le poids du vélo du vélo font leurs effets. Le vélo est stable peu importe les conditions. Pour autant, le côté dynamique, du moins dans les parties les plus lentes et cassantes, en prend un coup. En effet, à faible vitesse, le vélo reste un peu pataud et n’est pas très maniable. Vous me direz, avec 26 kg affichés sur la balance, il ne peut pas tout faire non plus.

Fini les runs sur Pinomorto, le groupe part explorer des traces plus roulantes et longues. Une fois les sections cassantes derrière nous, le vélo se libère et retrouve du dynamisme, porté par le rebond naturel du ressort. Quand il s’agit de soulever les roues, il ne réagit pas instantanément aux sollicitations du cintre, mais en poussant fort sur les jambes, on sent qu’il restitue bien l’énergie et devient plus maniable. Dans les virages avec appuis, il reste bien ancré au fond des relevés, parfois un peu trop si le pilote ne joue pas activement avec le bas du corps. Heureusement, quelques coups de pédales suffisent à relancer. L’assistance permet d’ailleurs de remettre du gaz facilement en sortie de virage ou dans les passages les plus techniques, un atout non négligeable sur ce type de terrain.

Enfin, la monte de pneu DH et l’aluminium du cadre sont assez permissifs. Effectivement, le vélo pardonne beaucoup d’erreurs qui peuvent être commises dans les sentiers les plus exigeants. Les freins Maven et les disques en 220 mm soulagent aussi bien les avants bras lors de longues journées à l’instar de ces deux jours de press camp.

Et en montée alors ?

À Finale Ligure, les sentiers de descente ne manquent pas, mais ces dernières années, des traces spécifiques aux remontées VTTAE ont fait leur apparition. Lors des premiers et derniers jours, nous avons pu tester le Focus SAM² sur ces montées techniques. Et le résultat surprend.

Malgré la raideur extrême de certains passages, le SAM² grimpe à un rythme soutenu, zigzaguant entre les pierres et les arbres. Non sans efforts bien sûr, j’arrive en haut de chaque montée en sueur. Mais le pilotage reste actif et engageant, même dans les sections les plus verticales.

Je m’attendais à devoir constamment gérer l’adhérence de la roue arrière, mais le vélo s’en charge mieux que prévu. En mode Turbo, l’assistance peut parfois surprendre par son intensité, rendant la gestion du grip plus délicate dans les pentes raides. Heureusement, la personnalisation des modes via l’appli ou le passage en e-MTB corrigent cet excès en offrant une puissance plus progressive et mieux dosée, stabilisant ainsi le pédalage dans les montées les plus engagées.

Enfin, c’est dans les sections les plus trialisantes que le Focus SAM² montre ses limites… ou peut-être le pilote, me direz-vous. Son poids complique les manœuvres dans les passages où il faut soulever et déplacer les roues. Pour être à l’aise, mieux vaut être habitué à bouger des vélos lourds.

Qu’en penser ?

Le Focus SAM² s’adresse clairement à un public de vététistes confirmés, habitués aux terrains techniques et aux descentes engagées. Avec sa géométrie stable, son amortisseur “coil” et sa motorisation Bosch CX performante, il excelle dans les sentiers raides et engagés. Toutefois, son poids conséquent et son gabarit imposant demandent une certaine expérience, notamment dans les sections trialisantes où la maniabilité devient plus exigeante.

Ce n’est pas vraiment un VTTAE polyvalent, il assume pleinement son ADN de descendeur et privilégie la performance en terrain accidenté. Pour autant, ces deux jours ne m’ont pas permis d’explorer toutes les capacités du SAM². Un test longue durée me permettrait de valider ou non les sensations ressenties à son guidon.