A la hauteur de sa réputation ?
Après une première mouture assez sympa, mais pas plus excitante que ça, Orbea se devait de revoir sa copie et proposer une version plus sportive du Wild FS. Un engin capable d’affronter les pires terrains et d’aborder la compétition en Enduro. C’est désormais chose faite… Comment se comporte-t-il ? Les commentaires élogieux à son sujet sont-ils justifiés ? Est-il à la hauteur de sa réputation ? Après un bon moment passé à son guidon, voici nos réponses.
Orbea Wild FS M-Team
- Usage All mountain / Enduro
- Roues de 29 pouces
- Débattement 160 mm AV/AR
- Cadre en carbone Fiber Link
- Reach 455 mm et Stack 630 mm en taille L, déport de fourche 44 mm
- Motorisation Bosch Performance Line CX 250 watts, 85 Nm avec Extended Boost
- Batterie de 625 Wh + Dual Battery Powerpack de 500 Wh en option
- Console : oui, Bosch Kiox
- Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour, e-MTB, Turbo) + assistance à la marche
- Application pour réglages personnalisés : non
- Pneus Maxxis Minion DHF/DHR 29×2.50
- 3 tailles (S/M, L, XL)
- 4 modèles à 5 999, 7 299, 8 299 et 9 299 euros + 4 autres modèles FS H entre 4 599 et 6 299 euros
- Prix du modèle testé : 8 299 euros
- Poids vérifié : 23,15 kg (sans pédales, en taille L)
- Disponibilité immédiate
- Lien : www.orbea.com
Cela fait plusieurs mois que j’entends parler de la nouvelle mouture du Orbea Wild FS – plutôt en bien, d’ailleurs – et je me languissais de pouvoir un jour poser mes fesses dessus… C’est aujourd’hui chose faite et j’avoue déjà qu’au niveau de la finition, du design et de la géométrie, je ne suis pas déçu.
En effet, on a affaire à un VTTAE haut de gamme, avec cadre full carbone garanti à vie (triangle avant, bases, haubans, biellette) et rien qu’en soulevant le vélo, on constate que la répartition des masses semble cohérente. En clair, sur le papier, il n’y a pas de fautes de goût et l’équilibre de l’ensemble laisse présager le meilleur sur le terrain. Car même si l’angle de fourche de 65,5° n’est pas particulièrement important pour un modèle typé Enduro, c’est tout de même largement suffisant pour une utilisation sur terrain engagé.
De plus, cela peut jouer en faveur d’une certaine polyvalence et comme le vélo est censé toucher un public entre l’Enduro et le All mountain, cela ne peut pas être mauvais. De même, l’inclinaison du tube de selle à 76° promet une position de pédalage naturelle, bien posé au bon endroit, afin de pouvoir maîtriser le bike sans encombre dans les montées difficiles, tout en bénéficiant d’une certaine nervosité grâce à des bases de 455 mm et un empattement raisonnable pour un VTTAE en taille L de 1 232 mm. On peut donc dire que le triangle avant du Wild FS est finalement assez compact.
En fait, seule la hauteur de boîtier de 340 mm me semble un peu basse pour un vélo avec 160 mm de débattement et me fait un peu redouter d’accrocher le sol avec les pédales… Et cela, même avec des manivelles extra-courtes en 160. A vérifier en action.
En tout cas, avec cette garde au sol un peu réduite, on apprécie d’autant plus la présence d’un sabot moteur enveloppant en polymère léger et résistant. Bien vu, tout comme la clé de la batterie cachée à l’intérieur du pivot de fourche et fixée sur le bouchon du jeu de direction.
Composants
Dans la gamme Wild FS de chez Orbea, avec un premier modèle qui dépasse les 7 000 euros, on est en droit de s’attendre à des accessoires de choix – même montés sur un cadre tout en carbone, bien plus coûteux à la fabrication qu’un aluminium. Et c’est bien le cas, car dès la version M-10, on a déjà du Fox 38 Performance en suspension, des roues DT Swiss, une transmission Shimano Deore/XT et des freins Deore…
Mais pour en revenir au modèle intermédiaire à 8 299 euros de notre test, forcément, c’est encore mieux et c’est aussi la moindre des choses au vu du prix tout de même très élevé. Certes, la fourche 38 Factory, l’amortisseur X2 Evol, les roues DT HX 1501, le groupe full XT et le cintre Race Face Next en carbone justifient en grande partie le montant de la facture, mais bon, ça risque quand même d’en faire tousser quelques-uns !
Est-ce que ça les vaut ? Oui, à peu près… Mais disons que pour ces deux vélos-là, un tarif de 300 euros en moins (c’est-à-dire respectivement en-dessous la barre des 7 000 et des 8 000 euros) aurait été peut-être un peu plus cohérent.
Suspensions
Avec ce Wild FS de seconde génération, nous avons droit à une toute nouvelle architecture de cadre assez particulière et à une cinématique de suspension arrière complètement différente… Avec son amortisseur placé désormais devant le tube de selle, le système – qui n’a plus rien à voir avec l’ancien – offre davantage de progressivité et donc un maintien plus important dans la seconde moitié du débattement. Débattement, qui, lui, passe de 140 à 160 mm.
La cinématique de type Split Pivot s’accorde à merveille avec l’amortisseur Fox X2 Factory Evol, que l’on peut régler au petit poil en compression comme en rebond pour un fonctionnement optimal sur toute la course du débattement. Notez également que pour corriger l’assiette du vélo, il est possible de figer l’amorto sur les portions roulantes ou en montée.
Et puis, bien sûr, il y a la cerise sur le gâteau : la nouvelle fourche Fox 38 Factory avec cartouche Grip2 spéciale E-Bike… Un modèle qui n’a que des qualités et qui, monté sur un VTTAE d’enduro en 160 mm de débattement, apporte vraiment une réelle valeur ajoutée. Bien sûr, les nombreux réglages de compression et détente (hautes et basses vitesses), le choix du nombre de cales dans le plongeur gauche, ainsi que la bonne pression d’air, font qu’il est nécessaire de passer un certain temps dessus pour en tirer le meilleur. Mais une fois que c’est fait, on obtient une sensibilité sur les petits chocs rarement atteinte, un maintien incroyable à partir du milieu du débattement et une rigidité exemplaire. Le bonheur à l’état pur. Et pour une utilisation All Mountain, l’assurance de ne jamais être à la limite de la fourche… Y’a de la marge ! Pour l’Enduro pur, on en reparlera plus loin.
Moteur et batterie
Même si, avec le Shimano Steps E8000, la première version du Wild FS bénéficiait déjà d’un moteur peu volumineux et d’un poids raisonnable, l’encombrement réduit et le côté à la fois compact et léger du nouveau Bosch Performance Line CX Gen4 a permis à Orbea de modifier complètement l’architecture du triangle avant et de positionner l’ensemble amortisseur, moteur et batterie Powertube de 625 Wh le plus bas possible. En abaissant ainsi le centre de gravité, cela aura forcément une incidence sur la stabilité du vélo, mais aussi sur son équilibre en montée.
Il est bon de souligner également que les qualités du moteur Bosch et de son mode eMTB avec l’Extended Boost s’expriment particulièrement bien à l’intérieur de ce cadre en carbone dynamique. Cela permet d’avoir un pédalage efficace sans trop puiser dans la batterie quand ce n’est pas nécessaire.
Nous avons également beaucoup apprécié la console Kiox, qui vient parfaitement trouver sa place sur le combo potence/cintre. Avec ses nombreuses pages et ses multiples fonctions, celle-ci s’est révélée très agréable et très simple à utiliser. Bien lisible, également, grâce à ses repères de couleurs différents selon les modes d’assistance.
Et puis surtout, il y a l’affichage du niveau de batterie restant au pourcent près, bien plus utile et précis que les 5 petites barres du Purion !
C’est également sur ce VTTAE que j’ai eu l’occasion de monter la nouvelle console Nyon… Celle-ci permet d’être connecté via l’application Bosch eBike Connect aux réseaux Wifi (synchronisation d’activités, téléchargement de cartes), BLE (Applications et cardio-fréquencemètre), GNSS (navigation) et de disposer ainsi – sans avoir besoin d’exposer son smartphone aux chocs – d’un GPS et d’un accès à Komoot (bibliothèque de parcours avec transfert direct de fichiers). Mais ça, je vous en reparlerai dans un prochain article.
Sur le terrain
En attendant, place à l’essai proprement dit et aux impressions que j’ai ressenties sur les sentiers durant ces nombreuses sorties différentes au guidon du Wild FS… Spéciales d’Enduro, descentes abruptes et rapides, mais aussi montées techniques, franchissements, pierriers, boue et même neige, tout y est passé.
Prise en main
Même si je mesure 1,80 m, j’avoue préférer nettement les VTTAE en taille M plutôt que L… Plus maniables, un peu plus vifs, parfois plus joueurs, ils restent néanmoins stables grâce aux masses embarquées supplémentaires situées autour du boîtier de pédalier. Mais avec le Wild FS et sa particularité de proposer la taille la plus petite entre S et M, mes interlocuteurs chez Orbea m’ont conseillé un L et je les ai écoutés.
Bien m’en a pris puisque je me suis senti parfaitement à l’aise sur cette taille inhabituelle pour moi. En clair, si vous mesurez plus d’1,75 m, il vaut mieux vous orienter sur la taille intermédiaire, en l’occurrence, pour ce modèle, le L.
Sur ce vélo, lors des premiers roulages, outre la position de pilotage naturelle et confortable, j’ai aussi apprécié l’absence de bruits parasites. Que ce soit du côté du moteur (bien plus silencieux que l’ancienne version du Performance CX), de la transmission (bien vus, les patins et pièces en caoutchouc sur la base et le hauban droit) ou d’éventuels craquements dans le jeu de direction ou le tube de selle (comme cela arrive parfois avec le carbone), rien à signaler. Le bonheur !
Dans un autre style, pour protéger le cadre en cas de chute, le jeu de direction Acros est de type Block Lock, alors que deux tampons en caoutchouc sont placés aux points stratégiques sur le tube principal qui contient la batterie intégrée. Bref, la finition est exemplaire, la géométrie réussie et les accessoires parfaitement adaptés. Y’a plus qu’à.
Comportement du moteur
Ce qui est certain, c’est que le Bosch Performance Line CX Gen4 et sa mise à jour récente avec l’Extended Boost, fonctionnent encore mieux sur certains VTTAE que sur d’autres. Que le travail effectué en collaboration avec le motoriste allemand et certaines marques paye… Je l’avais déjà remarqué avec le Moustache Samedi Trail, le Lapierre Overvolt GLP2, le Scott Genius eRide et c’est aussi le cas avec le Wild FS.
Le cadre en carbone et la géométrie pas trop extrême pour un all mountain/enduro donnent un vélo dynamique et nerveux au pédalage et en montée qui s’accorde à merveille avec le petit moulin. En mode eMTB, le couple et la motricité sont excellents, ça passe partout et plus la pente s’accentue, plus le moteur vous en donne. En revanche, sur les portions au dénivelé moins important, l’assistance se fait moins présente, plus douce et il faut davantage appuyer sur les pédales pour avancer.
Enfin, dans les passages étroits et techniques, l’Extended Boost – qui permet au moteur de ne pas couper brutalement lorsque l’on arrête de pédaler en prolongeant l’assistance d’une petite seconde – est un véritable atout sur la nouvelle version du Performance Gen4. Cela existait déjà sur de nombreuses motorisations concurrentes, mais jusqu’ici, ça manquait cruellement au Bosch. Et moi qui saute toujours d’un vélo à l’autre, j’ai forcément beaucoup apprécié ce “petit plus” – qui dans les faits en est un grand pour une pratique sportive !
En revanche, je me permettrai encore une fois d’émettre une petit réserve concernant la commande montée avec le Kiox. En effet, son ergonomie un peu bizarre pour changer le mode d’assistance et faire défiler les différentes pages de la console ne m’a pas emballé. Et lorsqu’il s’agit d’utiliser l’assistance à la marche – au demeurant très efficace –, le doigt a du mal à rester en place sur le bouton… Surtout quand ça bouge beaucoup sur un terrain cassant.
À la montée
Dès le départ, on a bien vu que ce nouveau Wild FS visait avant tout la polyvalence. Que sa géométrie le situait davantage entre le gros all mountain et l’enduro, que du côté d’un engin avec beaucoup d’angle de fourche conçu avant tout pour dévaler les pentes… Car même si, dans l’ensemble, la pratique sportive du VTTAE s’oriente naturellement vers l’enduro, il n’y a pas que la descente qui compte…
Ainsi, au cours de cet essai, j’ai pu largement apprécier les qualités de grimpeur de ce nouvel Orbea à assistance électrique. Ses capacités à enchaîner les difficultés une par une en se jouant de la plupart des obstacles. Quand ça ne monte pas trop raide, le mode eMTB s’avère le meilleur choix et celui qui s’accommode le mieux avec la partie-cycle dynamique et vive du vélo. En fonction de la force avec laquelle on appuie sur les pédales, cela permet de disposer à peu près tout le temps d’une assistance pleine de couple et suffisamment puissante pour vous permettre de gravir la plupart des sentiers sans avoir à mettre le pied à terre.
Le Turbo, lui, est toujours utile dans les montées plus raides, plus extrêmes, là où le physique du pilote et les performances du moteur doivent s’unir dans une osmose parfaite pour atteindre le sommet sans arrêt de progression. La stabilité du Wild FS et sa vivacité sous le coup de pédale facilitent souvent la tâche, aidés également par des roues de 29 pouces qui gomment davantage les petites aspérités du sol.
Sur le Bosch, en mode Turbo, il faut cependant bien veiller à tourner les jambes à la bonne cadence – et donc être sur le braquet le mieux adapté –, tout en appuyant de la manière la plus régulière possible sur les pédales, afin de conserver de la motricité et un certain équilibre dans la pente. C’est une technique propre au VTTAE qu’il n’est pas toujours facile de s’approprier… Mais ce qui est sûr, c’est que la géométrie de l’Orbea, sa bonne répartition des masses et sa nervosité parfaitement contrôlable jouent aussi un grand rôle pour mettre le pilote à l’aise et lui donner le plus de confiance possible. Pour l’aider à progresser, quoi ! Des qualités que j’avais déjà pu apprécier sur des vélos comme le Lapierre GLP2, le Scott Genius eRide ou le Moustache Trail. Tous équipés eux aussi, je le rappelle, de la dernière motorisation Bosch…
Quand la pente est d’un pourcentage moyen, mais parsemée d’embûches, j’ai noté également qu’il pouvait être nécessaire d’utiliser le Turbo. Ainsi, on évolue à une vitesse un peu plus importante et surtout, on a le coup de boost nécessaire pour lever la roue avant au bon moment et la poser en haut d’une marche, d’un tronc d’arbre ou d’une souche. Car en eMTB, si ça ne monte pas assez raide, on peut parfois avoir du mal à mettre le bike sur la roue arrière… D’où l’importance d’avoir toujours le réflexe de jouer entre les modes en fonction de la configuration du terrain. Et ce, quelle que soit la marque du vélo et aussi bon soit-il.
Enfin, je terminerai ce tour d’horizon des capacités en montée par un petit bémol au niveau du boîtier de pédalier un peu bas… En effet, comme je le redoutais dès la première prise en main, si l’on grimpe une portion étroite et truffée de pierres ou de marches avec l’amortisseur en position ouverte, les manivelles et les pédales touchent trop facilement le sol. Y compris en étant très vigilant. Pour remédier à cela et être moins gêné par ce petit défaut, il est indispensable de figer l’amortisseur à l’aide de la petite manette bleue… malheureusement très difficile d’accès.
Alors attention, à moins d’être un acrobate confirmé, ne comptez pas l’actionner en roulant, surtout dans les passages techniques. Un conseil, donc, positionnez-la comme il faut avant !
En descente
Le propre d’un VTTAE d’Enduro, même s’il se doit d’être à l’aise dans les ascensions, c’est avant tout d’assurer un maximum lorsque la pente s’inverse. Et en s’attaquant à des spéciales naturelles tour à tour engagées, techniques, sinueuses ou très pentues, on ne peut que constater l’efficacité de ce nouveau Wild FS. Presque aussi à l’aise dans les épingles et les passages trialisants que dans les sections où le compteur s’affole un peu.
Evidemment, c’est dans les descentes les plus rapides, quand on prend vraiment de la vitesse et que l’on enchaîne les longues courbes en dévers, les freinages, les changements d’angle et les cassures à sauter que l’Orbea s’exprime le mieux. Il possède une stabilité sécurisante et un grip impressionnant que lui procurent ses suspensions au top niveau, sa répartition des masses homogène et son boîtier de pédalier assez bas. Vraiment un vélo taillé pour dévaler les pentes sans retenue et en lâchant les freins. Un freinage, qui, puisque l’on en parle, est à la hauteur de tout le reste, avec un ensemble Shimano XT très performant, progressif et suffisamment puissant et endurant.
Malgré tout, je dois en convenir, même si le Wild FS n’est pas le VTTAE le plus joueur et le plus maniable que j’ai déjà testé, il est bien loin d’être pataud. De par ma propre expérience, je le situe entre un Rocky Mountain Instinct Powerplay BC et un Giant Trance E+. Moins facile à bouger que le Canadien, mais quand même plus joueur que le Taïwanais…
Et finalement, la cohésion entre un cadre et un cintre carbone allié à une paire de roues en aluminium de qualité, des pneus adaptés et des suspensions efficaces et très bien réglées permet d’obtenir un excellent compromis entre rigidité, vivacité, tenue de piste et confort. Une chose suffisamment rare pour prendre la peine de la saluer.
Bref, vous l’aurez compris, sans pour autant être trop exclusif, l’Orbea Wild FS 2021 se révèle être un engin particulièrement efficace quel que soit le niveau de celui qui le pilote. Le seul petit bémol se situant pour moi du côté d’un léger manque de vivacité du vélo dans les évolutions un peu plus aériennes. Dans ce contexte – et uniquement dans celui-ci –, il sera nécessaire de bien amplifier certains gestes techniques pour “tirer” le meilleur du bike.
Enfin, pour les amateurs d’Enduro pur et dur, je conseillerais de passer la 38 en 170 mm de débattement au lieu de 160… En effet, pour un pilotage plus engagé en descente et même en montée, sur ce vélo, il n’y a que des avantages. En plus du gain de débattement toujours appréciable quand ça va vite et que le terrain est bien défoncé, cela apporte également un peu plus d’angle de fourche tout en relevant le boîtier de pédalier de 5 mm –, qui, rappelons-le, s’avère un poil bas. Tout bénèf’, donc !
Comme sur la Fox 36, moyennant une petite centaine d’euros, la modification du débattement de la 38 peut se faire facilement chez les meilleurs revendeurs.
Pour une pratique sportive, on passe alors d’un bon VTTAE à un très bon, qui progresse légèrement sur la plupart des tableaux et devient même nettement plus joueur. Ça vaut donc vraiment le coup, même si, évidemment, on aurait apprécié qu’Orbea propose au moins son modèle M-LTD – équipé d’un amortisseur DHX2 à ressort, rappelons-le – avec une fourche en 170 mm d’origine… Allez, pour 2022, un petit effort !
Autonomie
Comme j’ai pu souvent le constater sur différents tests l’an dernier, le duo Bosch Performance Line CX Gen4 associé à la batterie Powertube de 625 Wh procure une autonomie particulièrement intéressante. Ce fut le cas avec le Scott Genius, le Moustache Samedi Trail, le Cannondale Moterra ou le Haibike AllMtn 3.0… En mode eMTB, le moteur Gen4 ne pioche pas trop fort dans les réserves et permet à l’Orbea de très bien se positionner dans le classement des VTTAE les moins énergivores.
De plus, avec son cadre en carbone et ses très bonnes roues DT Swiss Hybrid HX 1501, l’excellent rendement du Wild FS aide le petit moteur à consommer le moins possible…
Niveau sobriété, on n’est pas loin ici de la référence du moment dans la même catégorie de vélo (29 pouces et 150/160 mm de débattement), à savoir le Specialized Turbo Levo. Et si celui-ci offre un poil plus d’autonomie, n’oublions pas que sa batterie possède 75 Wh supplémentaires…
Du côté des chiffres, avec 1 400 m de dénivelé positif, 68 km et quasiment 3h45 de VTT pour un pilote de 70 kilos qui roule à 70 % en eMTB, à 20 % en Eco et 10 % en Turbo, l’Orbea Wild FS s’en sort donc très bien.
Qu’en penser ?
Vous l’aurez compris si vous avez lu l’intégralité de ce test, l’Orbea Wild FS version 2021 est un VTTAE très réussi. Un gros all mountain proche de l’enduro qui se veut malgré tout accessible à tous. En ressort un bike extrêmement polyvalent aussi bon en montée qu’en descente.
Si l’on fait abstraction de son prix élevé qui ne le destine malheureusement pas à toutes les bourses, je le conseille néanmoins à ceux qui désirent un VTTAE facile, à la fois sécurisant, bien équipé et très performant. De plus, la motorisation Bosch s’accorde particulièrement bien avec la partie-cycle du Wild FS et on a entre les mains un vélo vraiment dynamique au pédalage.
Un peu bas en boîtier de pédalier, il faut prendre l’habitude de figer l’amortisseur en montée et d’être vigilant sur le placement des manivelles en fonction des obstacles. A moins de passer la Fox 38 en 170, bien sûr. Mis à part ça, c’est vraiment du tout bon… avec en plus un cadre carbone garanti à vie !
Points forts
+ Polyvalence
+ Tenue de piste
+ Performances en montée
+ Dynamisme
+ Efficacité en descente
+ Confortable pour un carbone
+ Autonomie
Points faibles
– Léger manque de vivacité
– Boîtier de pédalier un peu bas
Vis-à-vis de la concurrence ?
De par son architecture de cadre originale et ses aptitudes aussi bien en montée qu’en descente, le Lapierre Overvolt GLP2 possède de nombreux points communs avec l’Orbea. Plus léger et doté d’une répartition des masses différente, le LP se révèle cependant plus joueur et un peu plus facile à manier.
Dans un autre registre, le Scott Ransom eRide joue également dans la même catégorie. Il possède juste des débattements un peu plus importants.
Enfin, le Rocky Mountain Instinct Powerplay BC se révèle tout aussi polyvalent, avec un gabarit relativement compact qui le rend compétitif quand ça monte et des qualités assez impressionnantes en descente.
Et puis, même s’il ne bénéficie pas d’un cadre en carbone, le Moustache Game possède un dynamisme, une polyvalence et une tenue de piste qui en font forcément l’un des concurrents directs du Wild FS…
La gamme
Si nous avons eu la chance de tester le modèle M-Team à 8 299 euros, précisons qu’il existe trois autres versions dans la gamme Wild FS M. Le M-20 à 5 999 euros et le M-10 à 7 299 euros, déjà fort bien équipés avec des suspensions Fox Performance, des roues DT Swiss, une transmission Deore/XT, ainsi que des freins Shimano 4 pistons et le M-LTD à 9 299 euros avec groupe full Shimano XTR et amortisseur Fox X2 à ressort… Mais finalement, est-ce que ça vaut le coup (et le coût) de sortir 1 000 euros de plus par rapport au M-Team ? Sur le terrain, je n’en suis pas vraiment sûr !