Le même… en mieux !
Avec le Rise, Orbea possède dans son catalogue un modèle phare, qui, comme le Turbo Levo chez Specialized, fait figure de référence. Best-seller de la catégorie et précurseur d’une mouvance qui prend de plus en plus de place sur le marché du VTTAE, c’est aujourd’hui le Rise 2.0 qui débarque dans les magasins. Et avec davantage d’assistance, plus d’autonomie, un poids toujours aussi contenu, des tarifs relativement raisonnables et une version LT plus “Gravity” qui vient étoffer la gamme, on cherche encore le petit défaut qui pourrait venir enrayer cette machine bien huilée ! Alors, le même en mieux ? On peut effectivement dire ça…
Par Chris Caprin – Photos : Chris Caprin et Fagerbé
Orbea Rise Carbon LT M-LTD
- Usage all mountain/enduro
- Roues de 29 pouces à l’avant et à l’arrière
- Débattement 160 mm AV/150 AR
- Cadre en carbone
- Reach 455 mm et Stack 623 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
- Motorisation Shimano EP801 RS 250 watts, 85 Nm
- Assistance maxi : 600 watts en crête
- Batterie Orbea de 420 Wh ou 630 Wh + Range Extender en option de Wh
- Commande : Shimano EN600, pas de console
- Modes d’assistance : 3 (Eco, Trail, Boost) + assistance à la marche et jusqu’à 14 modes avec le paramétrage de 12 niveaux de Trail
- Système pour réglages moteur personnalisés et connectivités : oui, avec l’application Shimano E-Tube téléchargeable sur smartphone
- Pneus Maxxis Assegai 29×2.50 EXO + AV et Minion DHR II EXO + ou Dissector EXO + 29×2.40 AR
- 4 tailles (S, M, L, XL)
- Poids : 18,86 kg le modèle haut de gamme LTD (amortisseur ressort et batterie de 420 Wh) et 19,72 kg (option amortisseur à air et batterie de 630 Wh)
- Trois modèles en carbone à 6 999, 8 499 et 10 999 €
- Prix du modèle testé : 10 999 €
- Disponibilité : été 2024
- Lien : www.orbea.com
Pour 2025, la marque espagnole a décidé de remodeler complètement son modèle phare à assistance électrique. En vrac, on peut noter une nouvelle architecture de cadre avec renfort asymétrique qui rappelle un peu le Rallon musculaire d’enduro, des débattements de 160 mm à l’avant et 150 à l’arrière pour le LT, une cinématique de suspension qui optimise les effets anti-squat et anti-rise, ainsi que des roulements étanches plus robustes et de nombreuses protections de cadre placées aux endroits stratégiques.
En s’attardant un peu sur le cadre de ce Rise 2.0, on constate que l’on a affaire à quelque chose de complètement nouveau. En effet, un travail a été fait sur la rigidité du triangle avant avec l’ajout d’un renfort asymétrique entre le tube de selle et le tube diagonal. De plus, la version LT possède un angle de direction de 64 ou 64,5° selon la position du Flip Chip, ainsi qu’un angle du tube de selle plus droit (77 ou 77,5°), comme la plupart des VTTE polyvalents modernes… Précisons que le Flip Chip se situe au niveau du pied de l’amortisseur et qu’on le trouve uniquement sur les modèles en 160/150 de débattement.
Signalons également que la rigidité du cadre en carbone augmente légèrement en fonction de la taille du modèle. En clair, plus le vélo est grand, plus il est rigide. Une bonne chose, qui, sur le papier, donne une valeur de 8 % supplémentaire sur le triangle avant et de 14 % sur le triangle arrière, dont la forme et la taille des bases et des haubans ont considérablement évoluées. Au final, Orbea annonce un poids de 2,2 kg pour le cadre nu en taille M…
Composants
Vu le tarif (et le poids), on est forcément sur du très haut de gamme et, pour 10 999 euros, difficile de faire beaucoup mieux…
Côté transmission, on trouve un dérailleur électrique à fil Shimano XT Di2 avec sa manette, alors que pour le freinage, on a une paire de Shimano XTR 4 pistons équipés de disques Galfer de 204 mm (AV) et 180 mm (AR).
Pour le train roulant, le Rise M-LTD fait confiance à des jantes Oquo MC32 en carbone avec des moyeux DT Swiss 350 à l’avant comme à l’arrière, le tout chaussé de pneus Maxxis Assegai EXO+ 29×2.50 (AV) et Minion DHR II EXO + 29×2.40 (AR). Un ensemble qui correspond parfaitement à un programme all mountain… Précisons que pour le terrain très pierreux où je roule, Orbea a choisi de me monter un Minion DHR II en Double Down. Je les en remercie !
Enfin, concernant les périphériques, on soulignera le montage d’une tige de selle télescopique Fox Transfer Kashima en 170 mm de débattement (bien vu), d’une potence Oquo (livrée d’origine avec un support de GPS parfaitement intégré), d’un cintre Oquo également (800 mm) et de poignées Lock On Ergon… Le jeu de direction spécifique qui laisse le passage à la câblerie et la selle Fizik Terra Ridon venant compléter les composants de base. Sympa tout ça.
Petit plus également avec l’option MyO qui permet de se faire un vélo à la carte grâce à de nombreuses options différentes, mais aussi de choisir la couleur de la peinture de son cadre. Comme on peut le constater, la finition est au top et aucune faute de goût n’est à signaler !
Suspensions
Côté suspensions, on est sur du Fox haut de gamme, avec une fourche 36 Factory Kashima équipée de la nouvelle cartouche GripX et un amortisseur Fox DHX.
Pour un pilote de 70 kilos et après avoir bien cherché pour obtenir ce que je souhaitais, voici les réglages que je préconise pour ce vélo… Je précise que la cartouche GripX apporte une douceur de fonctionnement et une sensibilité encore plus importante que la Grip2 E-bike…
Fourche Fox 36 Factory Kashima GripX 160 :
- 70 psi en pression d’air et une cale dans le plongeur gauche pour un Sag autour de 25 %.
- Compression hautes vitesses : tout ouvert
- Compression basses vitesses : (– 13 sur 16 clics)
- Rebond : – 14 du plus fermé (sur 16 clics)
Amortisseur Fox DHX Factory 150 :
- Ressort : + 6 clics en tension depuis le plus détendu
- Compression basses vitesses : – 9 du plus fermé (sur 10 clics)
- Rebond : – 2 du plus fermé (sur 10 clics)
Moteur et batterie
L’assistance de l’Orbea Rise LT 2025 n’est ni plus ni moins qu’une version RS personnalisée de la nouvelle unité Shimano EP801 – le moteur le plus léger capable d’offrir l’assistance adéquate que recherche les pratiquants souhaitant grimper toujours plus haut et élargir leur champs d’action.
Avec ses 85 Nm de couple maxi (une option désormais possible sur le RS) et plus de 600 watts de puissance maximale, il est évident que la nouvelle motorisation Shimano apporte une aide bien plus considérable en Boost comme en Trail. En particulier sur des VTTAE qui affichent un poids largement en-dessous des 20 kilos ! De plus, sur cette nouvelle version de l’EP8 RS, les modes d’assistance personnalisés ont été développés en partenariat avec Shimano pour tirer le meilleur parti des capacités du moteur. Bien évidemment, tous ces paramétrages sont facilement accessibles via l’application E-Tube.
Une fois les bons réglages adoptés, selon le profil, on a le choix entre une assistance minimale pour une autonomie maximale en se limitant à 60 Nm de couple, ou alors de privilégier la performance dans les montées très raides et très techniques en passant à 85 Nm. Dans cette configuration, le Boost offre une puissance bien plus linéaire dans toutes les conditions.
Je précise également que depuis le 25 juin, il est possible – via un magasin –, de télécharger le nouveau micro-logiciel qui permet d’obtenir un prolongement de l’assistance réglable sur trois niveaux, un arrêt plus ou moins progressif lors de la coupure du moteur à 25 km/h et une puissance encore plus soutenue en Boost. De quoi améliorer les performances de l’EP801, aussi bien en version classique qu’en RS.
Ajoutons aussi que le passage du faisceau électrique a été simplifié et qu’il est possible (en option) de monter la nouvelle console EN 600 en couleur, qui possède de nombreuses fonctions et, surtout, un niveau d’autonomie gradué en dizaine de pourcent au lieu des habituelles tranches de 20 % des anciennes versions… Il était temps, car à l’utilisation, c’est nettement plus précis et confortable. C’est juste dommage de ne pas le proposer de série sur ce modèle.
Quant aux deux batteries de 420 ou 630 Wh, intégrée et non démontable, on verra à l’usage ce que ça dit au niveau autonomie. Pour information, leur poids est de 1,960 kg pour la 420 et de 2,880 kg pour la 630. Et bien sûr, en plus (et en option), un Range Extender de 210 Wh et 1,037 kg sera également disponible, portant l’autonomie maximale à 840 Wh. De quoi voir venir !
Connectivité
Parallèlement à l’application E-Tube Project (voir plus bas dans le chapitre “Comportement moteur”), une nouvelle mise à jour de l’E-Tube Ride permet aux vététistes de garder un œil sur leurs informations via l’écran de leur smartphone. Celui-ci affiche diverses options, comme le nombre de kilomètres parcourus sur les différents modes Eco, Trail ou Boost, ainsi que de nouvelles fonctionnalités, comme l’historique des sorties ou des cartes interactives. Tout cela dans des interfaces plus ergonomiques et plus agréables à utiliser.
Les deux applications sont téléchargeables sur iPhone et Android et sont entièrement compatibles avec le système Shimano EP801.
Enfin, si l’on souhaite monter un dérailleur Di2 électrique sur son vélo, l’application E-Tube Project permet également de personnaliser les paramètres de changements de vitesses automatiques des nouvelles fonctions Auto Shift et Free Shift, tout cela afin d’offrir à chaque pratiquant une expérience du VTTAE encore plus simplifiée.
Sur le terrain
Comportement moteur
Quand on vous annonce davantage de couple et d’assistance que sur les précédents moteurs EP8 RS, on s’attend à en avoir nettement plus sous la pédale et là, je dois dire qu’au départ, j’ai été déçu par ce que propose Orbea avec ses paramètres de série. Ce n’est pas compliqué, si l’on compare avec l’ancien, on peut même dire que – mis à part en Boost –, la différence n’est pas flagrante du tout.
Déjà, sur les modes Eco et Trail, plus le pilote appuie fort sur les pédales, moins le moteur donne d’assistance. Une façon de moins taper dans la batterie, certes, mais en ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé ça très agréable.
De plus, si l’on veut avoir suffisamment de vitesse quand ça monte moyennement, il faut obligatoirement mettre le Boost… Ce qui, en l’occurrence, annule pratiquement le gain en autonomie enregistré sur les autres modes. D’autant plus que sur les coups de cul bien raide, là, il n’y a pas le choix, c’est du Boost qu’il faut aussi ! En tout cas, ce qui est certain, c’est que comparé au Cannondale Moterra SL et son EP801 plus classique, le RS du Rise en version stock n’est pas tout à fait au niveau. Surtout avec un capteur de pente pas assez réactif, ce qui, en Eco comme en Trail (encore une fois), ne facilite pas la montée technique sur le couple.
Heureusement, en Boost, la prolongation de l’assistance lorsque l’on arrête de pédaler est bien présente et se montre assez efficace avec une petite seconde pour replacer correctement ses manivelles. Quant à l’assistance à la marche, elle m’a semblé très performante. Surtout avec un VTTAE en-dessous des 20 kg que l’on place où l’on veut bien plus facilement quand il s’agit de pousser.
Mais attention, ça, c’est sur le profil d’origine du Rise qui nous est offert par Orbea… Car si l’on décide de se mettre sur le profil “Réglages fins” et de chercher davantage de performances, là, ça change beaucoup de choses et on se retrouve avec la possibilité de monter les paramètres sur tous les modes (y compris sur plusieurs Trail). De quoi envisager des parcours très techniques et fortement pentus, tout cela en évoluant à une vitesse bien plus importante qu’avec l’ancien RS des précédents Rise.
Simplement, si l’on compare le 801 RS à un 801 classique équipé d’une batterie Shimano de 630 Wh (comme le Yeti 160 E, par exemple), on constate que le pourcentage d’assistance en crête du RS plafonne volontairement et est nettement en dessous. Ce qui, sur un VTTAE qui pèse presque 4 kilos de moins et est monté avec des pneus plus légers qui scotchent forcément moins le vélo au sol, n’est pas très logique… Donc, si je résume, une fois bien paramétré et équipé du dernier micro-logiciel, le nouveau Rise est effectivement bien plus performant que l’ancien. Mais – parce qu’il y a un « mais » –, il manque tout de même ce petit quelque chose en haut qui permet à la version full power de monter plus vite et de franchir les obstacles un peu plus aisément… Ce que l’on ressent forcément moins sur le Moterra SL et carrément pas du tout sur le BH iLynx +. J’ai suffisamment roulé sur ces différents vélos équipés d’un Shimano EP801 pour pouvoir affirmer que le RS n’a pas la gouache du modèle classique que l’on retrouve sur les autres marques. Une exclusivité et un choix de la part d’Orbea qui plaira beaucoup à certains… et nettement moins à d’autres – qui, je le concède, sont carrément une minorité. On ne peut pas plaire à tout le monde !
Comment ça se règle ?
Via l’application E-Tube Project (version 4.0), tous les modes et les paramètres sont entièrement personnalisables, aussi bien chez vous que pendant votre balade à l’aide de votre smartphone. Cela permet à l’utilisateur d’adapter le système à son niveau, comme aux terrains sur lesquels il évolue. Ainsi, les modes Eco, Trail et Boost peuvent être personnalisés chacun sur 10 niveaux différents, alors que le couple moteur peut être réglé au choix entre 20 et 85 Nm.
Pour une utilisation en tout-terrain très technique, voilà ce que je vous conseille…
Profil réglages fin :
Puissance : Eco Niveau 4, Trail 1 Niveau 8, Trail 2 Niveau 12, Boost Niveau 15
Couple : Eco 42 Nm, Trail 1 70 Nm, Trail 2 85 Nm, Boost 85 Nm
Force au démarrage : Eco 4 sur 5, Trail et Boost 5 sur 5
Autonomie
Avec ses roues carbone de qualité, son poids en dessous des 19 kg, un EP801 qui bénéficie des dernières fonctions disponibles (comme l’assistance prolongée réglable) – le tout paramétrer de manière à fournir une assistance généreuse –, je dois dire que la version LT du Rise s’en sort bien. La batterie Orbea de 420 Wh encaisse bien les différences de température (surtout comparée à une Darfon) et son autonomie est satisfaisante pour des sorties de deux heures. Pour un pilote de 70 kilos et sur un parcours technique bien sportif en colline, on arrive quand même à 48 km, 1 280 m de dénivelé positif et plus de deux heures de roulage.
Bien sûr, pour ceux qui veulent rouler davantage ou qui pèsent plus lourd (ou les deux !), outre l’option de la batterie de 630 Wh, je conseillerai surtout le Range Extender de 210 Wh, la solution idéale selon moi pour ne pas embarquer du poids supplémentaire inutile… et ainsi conserver un VTTAE léger et agile très fun à rouler.
Enfin, concernant le comportement quand l’autonomie touche à sa fin, si le moteur donne quasiment toute sa puissance jusqu’aux dix derniers pourcents, dès que la batterie se met en mode survie et que le rouge clignote, ne comptez pas faire beaucoup plus que 5 ou 6 bornes et une centaine de mètres de D+… Une autonomie suffisante pour faire 2 heures et demi de bike, ce qui, vu la géométrie du vélo et son équipement de petit enduro (amortisseur à ressort, pneus costauds), est finalement plutôt bien… On regrettera juste l’absence d’informations précises sur une commande réduite à sa plus simple expression… Même si elle est disponible en option, une petite console EP600 n’aurait pas été du luxe, surtout à plus de 10 000 euros le bout.
A la montée
Contrairement au modèle précédent et au SL 2025, grâce à un Flip Ship positionné au niveau du pied de l’amortisseur, il est possible de modifier légèrement la géométrie du Rise LT. De le rendre plus agressif et plus typé enduro/descendeur avec un boîtier de pédalier plus bas, un tube de selle moins droit (77° au lieu de 77,5) et un angle de fourche plus important (64° au lieu de 64,5).
Personnellement, ne roulant pas en bike park ou en station à la montagne en utilisant les remontées mécaniques, j’ai opté très rapidement pour la position “High” qui procure le plus de polyvalence au vélo.
De plus, entre le boîtier un peu bas et les manivelles en 165 de long, si l’on ne veut pas trop avoir les pédales qui touchent par terre dans les passages techniques en montée, cela relève du bon sens !
Une fois tout cela validé et le paramétrage optimisé afin de pouvoir s’attaquer à du costaud en franchissement, j’avoue que le Rise LT m’a carrément bien plu… Pourtant, au départ, avec l’assistance d’origine, c’était plutôt mal parti !
Seulement voilà, une fois que l’on a fait l’effort de chercher à tout optimiser pour pouvoir performer dans la pente raide et technique, on se rend vite compte des nombreuses qualités de ce nouveau vélo. Je cite, par exemple, un vrai dynamisme et une excellente réponse aux coups de pédales qui permettent presque toujours de se relancer dans les portions délicates. Une bonne motricité, aussi, grâce à un amortisseur à ressort à la courbe plus linéaire, doublée d’une bonne sensibilité en début de course. Sans oublier, bien sûr, la roue arrière de 29 pouces qui aident à survoler les petits obstacles.
Bref, en mode Trail et avec la prolongation de l’assistance quand on arrête de pédaler réglée sur “High”, il n’y a pas grand-chose qui arrête le Rise. Et comme la légèreté du bike lui donne aussi une maniabilité très appréciable dans les sentiers sinueux et les franchissements délicats, on peut dire que l’ensemble est efficace. Pour peu que l’on est une bonne technique et un bon équilibre, ça passe partout – ou presque !
En fait, la seule chose à laquelle il faut s’habituer lorsque l’on descend d’un full power de 24 kg, c’est à la vitesse de passages sensiblement moins élevée… Cela demande un pilotage un peu plus fin et il est plus difficile de se reposer sur l’assistance en avalant les obstacles un peu comme une brute. Il est plus compliqué de passer en force avec un Rise et bien que l’Orbea soit l’un des meilleurs dans la catégorie des VTTAE légers aujourd’hui – encore plus depuis l’arrivée de l’EP801 RS –, on n’est pas encore tout à fait au niveau du Shimano classique version 2025… et encore un peu plus loin du Bosch.
Cela n’est pas un problème si l’on est léger, technique et mobile sur le vélo, mais selon sa pratique, ça peut en devenir un si ce n’est pas le cas. En revanche, je suis convaincu que pour une grande majorité de pratiquants qui souhaitent juste faire du VTT sans forcément aller chercher la difficulté, le nouveau Rise LT représente un compromis quasi idéal entre le gros vélo un peu encombrant et le musculaire que certains ont du mal à emmener. Et là, je ne parle que de la montée…
En descente
Eh oui, car avec sa nouvelle géométrie, sa fourche Fox avec cartouche GripX, son amortisseur à ressort et ses pneus adaptés, on se doute bien que dès que la pente va s’inverser, le Rise LT risque fort d’être particulièrement à son aise. D’autant plus que le poids (très) raisonnable du vélo – équipé dans cette version, je le rappelle, d’une batterie de 420 Wh très bien positionnée – et l’équilibre parfait d’un châssis plus rigide, lui procure une sacrée vivacité. On a vraiment un VTTAE à la fois stable et joueur, qui se montre très à l’aise en l’air et dans les évolutions techniques du type bunny-up ou manual, sans pour autant rebondir dans tous les sens ou décrocher de la trace de manière inopinée quand on ne le souhaite pas.
Alors certes, on est sur de l’enduro light et les 150 mm de débattement à l’arrière ne permettent pas tout – surtout dans les spéciales rapides et bien défoncées, mais le Rise sait malgré tout se montrer docile et rassurant quelles que soient les conditions. Un croisement réussi entre légèreté et stabilité qui conviendra à une très grande majorité de riders.
Et puis dans les petits virages serrés ou les épingles bien fermées, là, je peux vous dire que ça tourne facilement et que l’on place le vélo où l’on veut sans forcer… L’avantage d’être largement sous la barre des 20 kilos et, encore une fois, de bénéficier d’un équilibre parfait.
Quant au confort, je dois avouer que, malgré une rigidité accrue du cadre en carbone, mais également la présence de jantes et d’un cintre du même “métal”, on n’a jamais l’impression de se faire secouer… En tout cas, nettement moins que sur le Moterra SL. Dans ce registre, on est plus proche d’un Santa Cruz Heckler SL, à savoir un bike vif, précis, mais qui reste avant tout très facile à piloter. Sans trop d’effort ni d’exigences techniques.
Franchement, là, on tient un engin bien au-dessus de la version bodybuildée du précédent modèle. Et sans aller jusqu’à vouloir taquiner le chrono sur des E-Enduro World Series (bien que l’équipe de testeurs Orbea ne s’en prive pas !), avec le Rise LT 2025, on peut clairement s’engager sur un enduro régional ou national sans aucune hésitation. Les progrès en descente sont considérables et pour aller vraiment chercher les limites du vélo, il faut quand même un sacré niveau de pilotage et surtout d’engagement. Un compromis presque idéal entre polyvalence et capacités pointues dans la pente négative. Bien joué !
Points forts / faibles
Principales qualités
- Géométrie
- Maniabilité
- Tenue de piste
- Polyvalence
- Cartouche de fourche Fox GripX
- Motorisation EP801 RS plus performante
- Range Extender de 210 Wh
- Poids
Principaux défauts
- Batterie non amovible
- Manivelles trop longues (165)
Qu’en penser ?
Fan de la première heure du concept Rise proposé par Orbea, je n’attendais en fait qu’une motorisation plus performante avec un couple supérieur pour valider totalement ce vélo en fonction de ma pratique. J’ai donc salué la marque espagnole lorsqu’elle a décidé de réaliser mon souhait !
Il ne restait plus qu’à attendre de recevoir le nouveau modèle en version LT pour vérifier si le Rise 2025 cochait définitivement toutes les cases, ou du moins toutes MES cases, si j’ose dire… Et là, de prime abord, j’ai été un peu déçu par la programmation du moteur EP801 RS. Beaucoup trop mou pour une pratique tout-terrain engagée, il m’a fallu chercher les bons paramètres pour m’éloigner du concept de base signé Orbea et enfin trouver ce que j’étais venu chercher. Ouf, on a eu chaud !
En revanche, là où j’ai carrément accroché direct, c’est au niveau de la géométrie et de la qualité du nouveau cadre. Plus rigide, mais toujours aussi confortable, il est performant en montée en aidant plutôt au franchissement, alors qu’en descente, on est carrément au-dessus – et de loin – de l’ancien modèle avec sa fourche 36 en 150… Un exemple de maniabilité, de tenue de piste et de vélocité. Clairement un VTTAE polyvalent taillé pour se faire plaisir quand ça descend, y compris à la montagne et en bike park.
Et pour les amateurs de sentiers techniques, cassants et très sinueux, du style que l’on trouve dans le quart Sud-Est de la France (en l’occurrence ceux sur lesquelles je roule !), je dois dire que l’on a là un sacré engin plutôt compétitif en montée et très efficace en descente. Un VTTAE doté d’une assistance électrique plus si légère que ça, mais finalement toujours aussi léger sur la balance, perso, je signe.
Bref, nous étions nombreux à attendre le nouveau Rise avec impatience et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il répond à nos attente. Tout du moins en ce qui me concerne !
Vis-à-vis de la concurrence
Pour moi, dans la même catégorie et à ce prix-là, j’en vois 4 sur lesquels j’ai eu l’occasion de rouler… Il s’agit du Lapierre eZesty AM 9.4 à 7 599 euros, du Haibike Lyke CF 11 à 7 999 euros, du Santa Cruz Heckler SL C.S à 8 499 euros et du Cannondale Moterra SL 1 à 9 999 euros. De belles machines full carbone, des concepts qui fonctionnent et des marques dont la réputation n’est plus à faire. Des termes qui conviennent parfaitement au Cannondale Moterra SL.
Je vous invite d’ailleurs à surveiller dès la semaine prochaine la parution d’un face-à-face vidéo entre le Rise LT et le Moterra SL… A suivre !
La gamme Orbea Rise LT 2025
Avec l’arrivée des Hydro en aluminium, elle se compose de cinq modèles à la vocation all mountain / enduro… Trois en carbone – dont le dernier Rise LT M20 à 6 999 euros, qui vient s’ajouter au LT M 10 à 8 499 euros et au LT M-Team à 10 999 euros de notre test.
Et côté alu, on trouve le Rise LT H20 à 5 599 euros et le LT H10 à 6 499 euros.