Essai du Haibike Hybe 11

Il attire l’œil et tient ses promesses !

Il y a bientôt quatre ans, j’avais été très agréablement surpris par le Haibike XDuro AllMtn 3.0, un modèle équipé du Bosch Performance CX particulièrement efficace. Avec le Hybe 11 et son moteur Race, la marque allemande nous propose aujourd’hui une belle évolution de ce vélo. Au programme, on peut noter davantage de débattement pour une pratique plus engagée, une géométrie modulable et des performances de l’assistance revues à la hausse. Résultat, derrière un look flashy qui ne plaira pas forcément à tout le monde, se cache un VTTAE d’enduro polyvalent et bougrement séduisant… On vous raconte tout en détail, par écrit et en vidéo.

Par Chris Caprin – Photos : Laurence Faure et Chris Caprin

haibike hybe

Haibike Hybe 11

  • Usage all mountain / enduro
  • Roues de 29 pouces à l’avant et 27,5 à l’arrière
  • Débattement 170 mm AV/160 mm AR
  • Cadre en carbone, triangle AR en aluminium
  • Reach 435 mm et Stack 635 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
  • Motorisation Bosch Performance Line CX Gen4 Race 250 watts, 85 Nm
  • Batterie Bosch Powertube amovible de 750 Wh
  • Console et commande : Bosch Kiox 300 et LED Remote
  • Modes d’assistance : 4 (Tour +, e-MTB, Turbo et Race) + assistance à la marche
  • Réglages : oui, avec l’application e-Bike Flow
  • Pneus Maxxis Minion EXO + DHF 29×2.50 (AV) et DHR II 29×2.60 (AR)
  • tailles (S, M, L, XL)
  • 2 modèles à 7 399 et 10 000 euros
  • Prix du modèle testé : 10 000 €
  • Poids vérifié : 24,95 kg (sans pédales, en taille M)
  • Lien : www.haibike.com

Dès le premier coup d’œil, même si les couleurs flashy interpellent, avec son triangle AV en carbone et son ensemble bases/haubans en aluminium, le châssis ne se démarque pas vraiment du “look” classique Haibike. Car si la position du moteur Bosch Performance CX Race – que l’on avait déjà remarqué sur le AllMtn 3.0 il y a quatre ans – change un peu la physionomie du vélo, on reste malgré tout assez proche de ce que nous propose régulièrement la marque allemande depuis des années… A savoir quelque chose d’assez mastoc ! D’ailleurs, pour ne pas être dépaysé, on retrouve également le très pratique Modular Rail System situé sur le tube diagonal, qui permet de fixer et d’embarquer plusieurs accessoires (porte bidon, sacoche, Range Extender…).

haibike hybe

Enfin, autre nouveauté, on note la présence d’un Flip Chip au niveau du point d’attache inférieur de l’amortisseur, ce qui permet de modifier légèrement la géométrie en jouant sur la position de ce dernier. Selon sa pratique et le type de terrain où l’on roule, c’est toujours sympa de pouvoir faire évoluer légèrement son bike.

Composants

Du côté des accessoires, dans une optique enduro et pour aller avec la motorisation Bosch Smart System Race et sa nouvelle batterie de 750 Wh, Haibike se devait de proposer un montage à la fois haut de gamme et approprié. Outre les suspensions dont on reparlera plus bas, en premier lieu, on pense à la paire de roues Mavic Deemax S 30 en aluminium, solide, rigide et pas trop lourde, mais aussi à la transmission électrique Sram GX Eagle AXS.

Dans un autre registre, les éléments Race Face (potence, cintre), tout comme les manivelles Haibike The Crank en 160 mm de long et la tige de selle télescopique en 150 mm de débattement sont à peu près à la hauteur des capacités et du programme de ce Hybe 11. En revanche les freins Magura MT Five, eux, semblent un peu légers pour une pratique enduro.

Enfn, du côté des pneumatiques, si le Minion DHF EXO + à l’avant reste un choix cohérent, celui du Minion DHR II en 27,5 et 2.60 l’est beaucoup moins ! Mais bon, on verra ça à l’usage, même si je me fait guère d’illusion sur son comportement dans la pierraille…

Suspensions

Concernant le débattement des suspensions, avec 170 mm à l’avant et 160 à l’arrière, on est globalement plus proche de l’enduro que du gros all mountain. Mais avec le Hybe, Haibike propose un vélo polyvalent capable d’encaisser les plus gros chocs en descente sans pour autant perdre trop d’efficacité au pédalage. Ainsi, en dépit du poids assez élevé de l’ensemble (25 kg), on a tout de même un bon rendement au pédalage, tout en conservant un feeling des suspensions en descente digne d’un petit d’enduro.

Il est vrai qu’avec une fourche Fox 38 Factory Kashima Fit4 et un amortisseur Fox Float X Factory, on a de quoi faire… Mais on en reparlera sur le terrain !

En attendant, en ce qui me concerne, voici les réglages que j’ai validés pour un pilote de 70 kilos :

Fourche Fox 38 Factory Kashima Fit4 170 :

  • 75 psi en pression d’air et un token dans le plongeur gauche pour un Sag entre 25 et 30 %
  • Compression basses vitesses : – 8 du plus fermé (sur 22 clics)
  • Compression hautes vitesses : ouvert à fond
  • Rebond hautes vitesses : – 8 du plus fermé (sur 20 clics)

Amortisseur Fox Float X Factory Kashima 160 :

  • 170 psi de pression d’air pour un Sag de 25 % maxi
  • Compression basses vitesses : – 4 du plus fermé (sur 10 clics)
  • Rebond basses vitesses : – 5 du plus fermé (sur 12 clics)…
Moteur et batterie

La particularité de ce moteur plutôt dédié à la compétition et à une pratique engagée, c’est son nouveau mode Race, qui offre une assistance puissante et directe, fournissant jusqu’à 400 % d’assistance en crête. Le pilote peut ainsi atteindre plus rapidement l’assistance maximale et peut l’exploiter à 100 % jusqu’à ce que le moteur coupe dès qu’il dépasse les 25 km/h. 

Avec les curseurs des différents paramètres poussés à fond, seuls ceux qui disposent d’une grande expérience du VTTAE et d’une bonne technique de pilotage pourront facilement contrôler la réponse directe et la puissance du mode Race. Pour les autres, en cherchant les meilleurs réglages, il sera possible d’adoucir le comportement de l’assistance en Race afin de la rendre plus accessible. J’ai essayé et je peux vous affirmer qu’il est possible de se faire un moteur Race avec une puissance efficace à la fois douce et progressive. Avec même davantage de couple que le Turbo bien paramétré… Et une fois bien réglé, croyez-moi, il suffit de trouver la bonne cadence de pédalage (plutôt au-dessus de 80 tr/mn) pour se sentir pousser des ailes.

L’Extended Boost, déjà présent sur le mode eMTB, a également été mis à jour sur le moteur Race. Ainsi, la poussée supplémentaire après le coup de pédale est encore prolongée en mode Race et je confirme que les gros blocs de rochers, les racines ou les marches peuvent être franchis encore plus facilement.

Avec ses 2,75 kilogrammes, le Performance Line CX Race Limited Edition est le moteur le plus léger de toute la gamme Bosch. Cela permet de réduire un petit peu le poids des VTTAE qui en sont équipés et optimise ainsi la maniabilité du vélo sur les parcours exigeants. Mais cela ne l’empêche pas d’offrir une puissance maximale plus importante avec toujours un couple de 85 Nm. Dans toutes les situations, que ce soit lors des relances jusqu’à 25 km/h où le moteur ne semble jamais vouloir s’effondrer, les virages en épingle ou les obstacles difficiles, la différence est flagrante. Même dans les portions très raides, sur les plus grands pignons et à des fréquences de pédalage autour de 100 tr/mn, le moteur apporte un soutien sans faille. Des conditions optimales pour affronter les pires difficultés en tout-terrain et réaliser les meilleurs chronos sur des parcours exigeants.

Enfin, côté batterie, la Powertube de 750 Wh qui équipe le Hybe est amovible, ce qui est une bonne chose, même si, personnellement, j’aurais préféré l’option d’une 625 seulement en vue d’une utilisation spécifique en compétition d’enduro. Malheureusement, lors de l’achat, on n’a pas la possibilité de faire ce choix qui ferait pourtant gagner un bon kilo au bon endroit…

Performance à la hausse

Le côté “compétition” du moteur Performance Line CX Race Limited Edition se manifeste également dans son design, avec un bloc moteur équipé de carters en magnésium qui bénéficient d’une finition métallique gris graphite particulièrement résistante aux chocs et aux diverses projections. Celle-ci se distingue visuellement des autres unités motrices par son logo et ses couleurs particulières. Ainsi, la motorisation s’intègre parfaitement dans un design de cadre sportif au look fin et agressif.

Avec le mode Race du moteur Performance Line CX Limited Edition, j’ai découvert encore d’autres sensations. Une assistance qui tient davantage la puissance maxi en crête que le Turbo, un Extended Boost qui dure plus longtemps et permet de se faufiler plus facilement dans les franchissements étroits en montée et un couple plus présent qu’en mode Turbo.

Si l’on ajoute à cela une batterie de 750 Wh au top niveau en autonomie comme en performances et un combo commande/console très complet avec la Led Remote et le Kiox 300, on a vraiment un ensemble cohérent pour les bons raids sur des sentiers techniques en montagne

haibike hybe

Sur le terrain

Dès mes premières incursions en tout-terrain, j’ai décidé de laisser le Flip Chip positionné en “Low” et c’est finalement comme ça que j’ai préféré le vélo… En effet, lorsque j’ai changé pour le “High”, le comportement a changé pour devenir moins bien – tout du moins à mon goût. D’abord, j’ai trouvé que le fonctionnement de la suspension arrière était différent et en tout cas moins progressif.

Ensuite, le boîtier un peu plus haut et surtout l’angle de fourche un peu moins prononcé n’aident pas du tout en descente et pas vraiment en montée non plus. En gros, on se sent un peu plus perché sur le bike et la stabilité s’en ressent… Bref, cette position du Flip Chip est peut-être bonne pour les Allemands, mais chez nous, dans le Sud-Est, ce n’est clairement pas la solution idéale !

Enfin, j’ajoute que le galbe du cintre n’est vraiment pas réussi et qu’il m’a fallu le régler vachement en avant pour limiter les dégâts. Pareil pour la potence trop relevée, d’une autre époque, que j’ai dû monter à l’envers afin d’obtenir un poste de pilotage à peu près “à la hauteur” !

Pour le reste, c’est tout bon, hormis le pneu arrière Minion DHR II EXO + en 27 et demi et 2.60 de section, définitivement trop souple, fragile et aux crampons trop durs pour un usage enduro sur le sec et dans les pierres. Heureusement, à ce titre, Maxxis prévoit de sortir très prochainement un modèle renforcé en Double Down, qui devrait enfin satisfaire les enduristes roulant sur des VTTAE montés “MX”… Ça fait plus de deux ans que je le demande et apparemment, mes vœux ont été exaucés !

Réglages moteur

Notez que d’origine, avec le moteur Race, Bosch a choisi de zapper le mode Eco… Pour moi, hormis peut-être en compétition, ce n’est pas forcément le meilleur choix. Puisqu’il n’y a pas la possibilité de disposer de cinq modes, j’ai donc préféré programmer l’Eco et enlever le Turbo, qui, entre un eMTB généreux et le Race, ne m’a jamais servi à grand-chose quand je roulais avec… Petit inconvénient : cette opération n’étant pas réalisable via l’application, vous devrez passer par un magasin pour faire la modif’.

Pour une utilisation sportive et intense en tout-terrain technique ou en compétition – ce qui correspond au moteur Race et au programme enduro de ce Haibike Hybe, voilà les options de paramétrages que j’ai choisies…

Modes de série :

Tour + : +3 en assistance et +2 en accélération au pédalage

eMTB : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage

Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage

Race : +5 en assistance et +3 en accélération au pédalage

Autonomie

Un peu plus gourmand qu’un Cannondale Moterra Neo LAB71, parce que plus lourd et un peu plus collé (normal pour un VTTAE plus typé enduro), le Hybe reste très bien placé au niveau de l’autonomie. Avec sa batterie de 750 Wh, on est d’ailleurs pratiquement au niveau du LP GLP3 Team… A savoir, en roulant souvent en mode eMTB et en utilisant un poil le Turbo et quelques fois le Race pour aller vite en montée, on peut tabler sur 60 km, 1 600 m de dénivelé positif et plus de trois heures de roulage. Tout cela sur des sentiers techniques et avec un pilote de 70 kilos.

Notez qu’à la fin, lorsque l’on atteint les 30 derniers pourcents de batterie, le nouveau système Bosch ne vous prendra pas au dépourvu. En effet, une fois arrivé à 30 % d’autonomie, la console Kioxx 300 vous prévient de ce qu’il vous reste et réitère l’alarme visuelle, lorsque l’on atteint les 20, puis les 10 % restants. De plus, l’assistance reste optimale jusqu’au bout et ne se met pas automatiquement en mode “survie”… Donc si vous êtes un peu juste, c’est à vous d’anticiper et de choisir le mode qui vous permettra de rentrer en évitant de trop taper dans ce qu’il vous reste de batterie.

Enfin, une fois le dernier pourcent utilisé, la console vous indique que vous êtes en “réserve légère”, ce qui veut dire qu’en gros, il vous reste de quoi faire un petit kilomètre en mode Eco.

A la montée

Par rapport au AllMtn 3 que j’avais essayé il y a trois ans, le Hybe est largement un cran au-dessus. Grâce au gain de poids du cadre en carbone et à des composants plus adaptés à la pratique du VTTAE, on a gagné en dynamisme et ça se sent dès les premières bosses et les premières relances. Et ça n’a rien à voir avec le moteur Race, puisque, même en Tour +, le rendement est au rendez-vous.

Ce qui fait que l’on gagne beaucoup en agrément de pilotage dans les passages difficiles…

La hauteur du boîtier de pédalier est quasiment parfaite, les manivelles ne touchent pas le sol ou les obstacles et cela permet un pédalage plus fluide et plus serein dès que l’on aborde les passages techniques et très étroits. Et puis bon, l’Extended Boost qui dure deux fois plus longtemps en Race qu’en E-MTB ne fait pas de mal non plus, évidemment. Alors bien sûr, certains trouveront à redire en évoquant le côté moins “naturel” du pédalage… Seulement voilà, quand on va chercher les franchissements un peu extrêmes, cette fonction prend tout son sens.

Globalement, avec la roue arrière de 27,5 pouces, l’inertie est moins présente – du moins ne l’ai-je pas ressentie – et en tout cas, cela apporte un dynamisme à l’ensemble qui aide le pilote dans de nombreux cas de figure.

On constate ainsi que ce nouveau Haibike réagit très bien en franchissement, où sa précision dans le maintien de la trajectoire et sa belle vivacité font merveille. De plus, pour passer des marches ou se mettre en wheeling, l’équilibre général du vélo est vraiment très agréable. Dès que l’on a tiré sur le guidon, il se maintient très facilement sur la roue arrière et fait preuve d’une certaine nervosité, sans pour autant se cabrer inopinément ou se montrer trop volage dans la pente raide… En tout cas, par rapport à l’ancien modèle dont il s’inspire, il y a une nette amélioration au  niveau de la maniabilité dans les chemins sinueux et les épingles serrées.

Et puis quand on attaque les portions plus pentues, une fois que l’on a appris à maîtriser le mode Race (il faut tourner les jambes assez vite sans trop forcer pour se reposer au maximum sur l’assistance et la vélocité), on s’aperçoit que le Hybe s’entend à merveille avec le moteur Bosch Race, avec la sensation qu’il ne vous laissera jamais tomber. Une puissance et une vivacité qui n’est pas sans rappeler celle du Lapierre GLP3 !

De quoi vraiment parvenir à progresser en tout-terrain technique sans avoir l’impression de trop forcer ou de galérer… C’est en tout cas ce qui ressort de la plupart des commentaires donnés par les quelques privilégiés qui ont eu l’occasion d’essayer le Hybe avec moi sur des sentiers bien techniques. Les avis sont unanimes, le bike est sain et les suspensions Fox Kashima parfaitement accordées à la partie-cycle et au comportement du moteur.

Enfin, mention spéciale également aux roues Mavic E-Deemax en aluminium, qui, en plus d’être solides, apportent réellement un plus dans le confort et le rendement du vélo en montée. Et finalement, comme je l’ai déjà dit, seul le pneu arrière vient légèrement ternir le tableau en termes de motricité dans les pierres fuyantes que l’on trouve dans le Sud-Est…

En descente

Lorsque la pente s’inverse, pour un montage en 29/27 et demi, j’ai vraiment apprécié la bonne stabilité et l’équilibre plus que correct de l’ensemble… Objectivement, que l’on soit amateur confirmé ou simple néophyte, on dispose d’un vélo particulièrement sain et facile à piloter dans le dénivelé négatif.

Dans les grandes courbes, par exemple, quand ça va vite, avec ses roues dépareillées, le Haibike Hybe 11 possède de sacrés atouts. Il reste bien sur la trajectoire où on l’inscrit et il se dégage immédiatement une vraie sensation de sécurité.

Outre le diamètre des roues qui semble convenir parfaitement à ce modèle, l’excellente répartition des masses, et les suspensions Fox Factory Kashima aux settings parfaits donnent également au vélo un comportement particulièrement sain. Autrement, du côté de la rigidité du cadre ou du comportement de la fourche 38, tout se combine pour offrir à la fois un certain confort quand ça va vite et une excellente maniabilité dans les portions plus sinueuses.

Personnellement, j’aurais juste préféré un cintre avec un galbe différent. Je l’ai trouvé un peu inconfortable et même si, à la longue, on finit par s’y faire, la position des mains et l’angle des poignets qu’occasionnent des extrémités “tombantes” a eu une fâcheuse tendance à me donner des fourmis dans les mains… D’autant plus que les freins Magura MT5 manquent cruellement de mordant (surtout à l’avant) et n’aident pas à effectuer des freinages précis en toute sérénité !

Autrement, en cherchant encore un peu la petite bête, tout juste pourrait-on reprocher l’empattement assez réduit et le boîtier de pédalier un peu trop haut… Dans les descentes vraiment raides avec des marches et des rochers à franchir, par rapport à certains modèles plus typés “Gravity”, on se sent légèrement “perché” sur le bike. Mais attention, cela n’a rien de catastrophique. Il faut juste être un peu plus fin en pilotage et bien se concentrer dans le choix des trajectoires ! Et puis si l’on souhaite disposer d’un VTTAE polyvalent entre le all mountain et l’enduro, c’est aussi peut-être le prix à payer… On ne peut pas tout avoir et en plus, on sait bien que la règle en VTTAE, c’est avant tout de trouver le meilleur compromis entre un vélo bon en montée et à l’aise en descente. Partant de là, on ne peut pas tout avoir.

Enfin, une dernière petite remarque concernant la transmission Sram GX AXS… C’est vraiment un plus de bénéficier d’un dérailleur qui ne se dérègle pas et dont la fiabilité est largerment supérieure à celle d’un GX ou d’un XO classique… Surtout pour une pratique sportive et engagée en VTTAE sportif sur des terrains cassants.

Points forts / faibles

Points forts

  • Vivacité
  • Polyvalence
  • Comportement joueur
  • Capacités en montée
  • Rendement au pédalage
  • Moteur Bosch Race
  • Autonomie

Points faibles

  • Freinage un peu faiblard pour un enduro
  • Pneu arrière inadapté pour le programme du vélo
  • Potence et cintre carrément démodés

Qu’en penser ?

Avec ses couleurs très flashy et son architecture qui sort de l’ordinaire, de prime abord, on aurait presque tendance à ne pas vraiment le prendre au sérieux, ce petit Haibike Hybe 11… Et ça serait une erreur ! Car finalement, comme tout bon vélo de montagne, c’est une fois sur le terrain qu’il se révèle vraiment.

Derrière un look un peu tape à l’œil se cache en fait un sacré tempérament et à l’usage, on s’aperçoit rapidement que sa vivacité et son dynamisme lui donnent un sacré caractère. Et si ce n’est pas à proprement parler un bike que l’on qualifierait de joueur, le fait est que l’on s’amuse bien à son guidon, tout en se sentant réellement en confiance. Ce qui, pour moi, est le signe d’un VTTAE réussi.

Polyvalent, homogène, bien équilibré et disposant de composants parfaitement adaptés à sa philosophie, le Hybe 11 bénéficie également d’un système de motorisation qui lui va comme un gant, équipé d’une batterie de 750 Wh, qui, si elle plombe forcément un peu le vélo par rapport à une 625, se révèle idéale pour un modèle qui vise avant tout la randonnée sportive typée enduro.

Au final, j’ai pris un vrai plaisir à le rouler. Alors si vous avez l’occasion de l’essayer, allez-y, vous serez agréablement surpris.

Vis-à-vis de la concurrence ?

Dans la famille des VTTAE en carbone équipé du moteur Bosch Performance CX Race, très polyvalent et aussi à l’aise en montée qu’en descente, je pense forcément à quatre autres modèles que j’ai déjà testé…

D’abord, par sa polyvalence, la qualité de ses composants et son côté à la fois vif, maniable et plutôt fun, on peut éventuellement comparer le Hybe au nouvel Orbea Wild M-Team à 9 499 euros.

Dans la famille enduro, on trouve également le Lapierre GLP3 Elite à 9 000 euros. Je leur ai trouvé des qualités communes, surtout en montée où les deux excellent !

Et puis, plus cher, il y a aussi le Cannondale Moterra LAB71 à 12 999 euros. Avec ce vélo, bien que les débattements soient moins importants, en termes et philosophie, de rendement et de comportement, j’avoue que l’on n’est pas si loin.

Enfin, tout aussi bien équipé et monté avec un moteur Bosch Race, on a le Scott Patron ST eRide 900 Tuned à 11 499 euros. Un autre concurrent tout désigné de notre vélo de test. Comme le Hybe, c’est un VTTAE full carbone et très bien équipé que j’ai trouvé hyper polyvalent, bien fini, bien équipé et plutôt original dans son design.

La gamme

Là, c’est relativement simple… Pour le Hybe, en plus du 11 de notre test, il n’y a qu’un seul modèle !

Il s’agit du Hybe 9, un VTTAE au tarif plus raisonnable de 7 399 euros. Pour cette somme, il faut oublier le moteur Bosch Race et se contenter du Performance CX (c’est déjà très bien !) monté dans le même châssis. Côté composants, on trouve, en vrac, une fourche RockShox ZEB et un amortisseur DeLuxe, une transmission Sram NX Eagle, des freins Shimano SLX et des jantes WTB montées sur des moyeux Shimano…

haibike hybe 9

Le Haibike Hybe en vidéo sur le terrain avec Chris

    1. Et pourtant, ça marche !
      En plus, entre 24 et 25 kg, c’est la plupart du temps ce qu’il faut compter pour un VTTAE équipé d’une batterie Bosch de 750 Wh…
      Même en carbone.

      1. Pour moi, il est largement au niveau en montée et un peu moins bien en descente.
        En revanche, là où il est distancé, c’est du côté de certains composants nettement moins bons…

  1. Bonjour
    Merci pour ton retour d’expérience.Tu reviens souvent sur les pneus.Je roule en Espagne terrain cassant merci de m’indiquer les pneus que tu aimes rouler.Si de passage à Puigcerda bienvenue

    1. Hello,
      Dans les pierres, sur le sec et les terrains cassants, pour moi, le top, ce sont les Maxxis Assegai Double Down à l’avant comme à l’arrière en 29 pouces…
      Ou éventuellement un Minion DHR II Double Down en 27,5×2.40 à l’arrière.
      J’attends aussi avec impatience la sortie du Minion DHR II en 2.60 et Double Down, un must en 27 et demi pour l’arrière, je pense !

  2. À la place d’une 750 que je transporte en permanence, je préfère la solution 372 + 372 sur un cadre léger.
    Petite balade une seule batterie, grand parcours deux batteries.
    Solution trouvée par hasard à l’achat d’un vélo d’occasion pour ne pas arrêter de rouler en cas de panne du vélo principal.
    En conséquence le vélo n° 2 sort souvent.

    1. C’est aussi ce que je pense… Quand on voit le peu de poids que l’on gagne avec certains moteurs “light”, il est beaucoup plus judicieux de monter des batteries moins lourdes… et éventuellement de rajouter un Range Extender si l’on décide de rouler plus longtemps.
      C’est effectivement la meilleure solution pour gagner facilement un ou deux kilos sur un VTTAE.
      Mais ça vient. D’ailleurs, avec le BH iLynx +, le Cannondale Moterra SL ou l’Orbea Rise, on est pile poil là-dedans !

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