Débattement maximum
Il y a une quinzaine d’années, l’invention de la tige de selle télescopique a révolutionné la pratique du VTT. On se demande même aujourd’hui comment on avait pu s’en passer ! Pour le VTTAE, c’est encore plus flagrant, tant sa pratique sportive demande souvent de modifier subtilement sa hauteur de selle pour être à l’aise en descente comme en montée. D’où l’intérêt de cette KS Lev Integra en 200 mm de débattement, qui permet de baisser au maximum le centre de gravité du pilote et de bouger sans jamais être gêné par la selle… Coup de projecteur.
Par Chris Caprin
Tige de selle KS Lev Integra 200
- Prix : 370 euros
- Poids : 615 g (en 31,6 et 200 mm)
- Construction : cartouche pneumatique réglable et système interne usiné CNC
- Mécanisme : commande par câble au guidon
- Diamètres disponibles : 30,9 mm et 31,6 mm
- Longueur : 530 mm
- Lien : www.racecompany.com
Est-ce pertinent ?
La marque KS fait partie des pionniers dans le domaine des tiges de selle télescopiques. On est donc en droit d’attendre le meilleur et le plus abouti de la part de ce best-seller que représente la Lev Integra. Sur ce modèle, on trouve donc évidemment un routage interne de la câblerie et un corps en aluminium. Du classique.
A la base, hormis sur les modèles d’Enduro de très grandes tailles (XL, XXL), une tige de selle avec 200 mm de débattement n’est pas chose courante en montage d’origine sur un VTTAE. En effet, sur des cadres en L et surtout en M, il faut avoir de grandes jambes pour que les 200 mm soient justifiés et que le corps de la tige de selle puisse sortir un minimum du tube.
Comme c’est le cas avec cette KS Lev Integra, il est fortement conseillé également de choisir un modèle haut de gamme parfaitement usiné, sous peine de se retrouver rapidement avec du jeu… Car plus le débattement de la tige interne est grand, plus le bras de levier est important et plus il y a de contraintes quand elle est en position de sortie maximale. Et plus le pilote est lourd, plus le problème s’amplifie.
En termes techniques, le chariot Microadjust micrométrique à deux vis permet un réglage extrêmement précis de l’inclinaison du niveau de la selle. Sur un VTTAE, c’est particulièrement important, car on a tendance à rouler plus souvent assis en montée et avec la puissance de l’assistance, il est fortement conseillé d’être bien calé pour conserver une bonne position quel que soit le relief du terrain.
Enfin, comme sur la majorité des tiges de selle télescopiques, désormais, le passage de la câblerie se fait en interne et le serrage du câble au niveau de la manette au guidon. Pratique.
Qu’en est-il sur le terrain ?
Franchement, je trouve ça vraiment appréciable de disposer de 200 mm de débattement sur une tige de selle télescopique. Bien sûr, on peut se contenter de moins, mais selon la taille de ses jambes et la sortie du fourreau dans le tube de selle, parfois, même 150 mm ne sont pas suffisants pour bien se positionner en descente. Pour pouvoir baisser au maximum le centre de gravité, plier les jambes comme il faut et bouger latéralement sans accrocher la selle.
Et comme je roule la plupart du temps en taille M, il m’arrive souvent de me retrouver avec une grande sortie de selle et seulement 120 ou 125 mm de débattement, ce qui n’est pas très agréable dans les portions techniques et les virages. Donc, oui, j’ai vraiment apprécié de pouvoir baisser la selle de quelques dizaines de millimètres supplémentaires sur mon vélo de test. J’ai aussi aimé la douceur du fonctionnement de l’ensemble, la souplesse de la manette et l’absence de bruit, que ce soit en la descendant ou en la remontant.
Enfin, petit plus non négligeable, entre les 100 et 250 psi conseillés pour la pression d’air dans la cartouche, on a une différence sensible sur la vitesse de remontée, de plus en plus rapide au fur et à mesure que l’on augmente la pression. Ce réglage évite les claquements, mais également de se faire “botter les fesses” par la selle quand elle remonte trop vite !
Est-ce utile ?
En version 200 mm, pour les grands, effectivement, ça l’est. En revanche, si l’on a des jambes plutôt courtes et que l’on est assez petit (même en roulant sur un taille M), ça ne sert à rien d’avoir autant de débattement, pour finalement ne sortir la tige que d’un centimètre du tube et ne pas pouvoir la monter à fond pour retrouver sa hauteur idéale de pédalage… Dans ce cas-là, en fonction de sa taille, mieux vaut choisir un modèle en 150 mm, ou même 120 ou 125 qui sera bien plus adapté.
Quelle durée de vie ?
En six mois d’utilisation, je n’ai pas rencontré le moindre souci avec cette KS Lev Integra… Bien sûr, ce n’est pas très long comme période, mais en tout cas, rien n’a bougé. Pas de jeu latéral supplémentaire ou entre la tige et son fourreau, pas de baisse de pression dans la cartouche, toujours aussi silencieuse, et pas besoin non plus de retendre le câble de la commande.
Apparemment, c’est du costaud et en plus, en cas de problème, le sérieux de la garantie d’une marque représentée dans le monde entier n’est plus à prouver. Et ça aussi, c’est important.
Ce qui peut progresser ?
Sur les KS Lev montées d’origine sur les vélos que je reçois en test, j’ai souvent remarqué que, si la tige de selle n’est pas baissée à fond et que l’on veut soulever le vélo par la selle pour le porter ou l’aider à passer un obstacle, celle-ci a tendance à remonter. Sur le terrain, en condition de poussage avec assistance à la marche, cela n’est vraiment pas pratique et oblige parfois à effectuer des efforts inutiles à un moment où l’on aimerait être concentré sur autre chose !
Cette Integra en 200 n’échappe pas à la règle et j’ai noté le même problème, qui, s’il n’est pas si grave, n’en est pas moins désagréable. A noter que sur la plupart des autres marques concurrentes, cela ne se produit pas… Il doit donc y avoir un moyen d’y remédier.
Vis-à-vis de la concurrence ?
La RockShox Reverb Stealth existe également en 200 mm de débattement et à 390 euros, elle se positionne comme la concurrente numéro un de la KS Lev Integra.
Et puis même si elle ne dépasse pas les 185 mm de débattement (ce qui est peut-être plus raisonnable au niveau de la durée de vie), la Bike Yoke Divine à 325 euros représente un très bon rapport qualité/prix.
C’est également le cas de la Race Face Turbine (175 mm seulement), qui, pour 320 euros, vous permettra de partir sur un produit fiable et performant.
Enfin, la nouvelle Fox Transfer Factory en 200 à 350 euros reste un produit fiable et précis, avec elle aussi un service après-vente éprouvé en cas de pépin mécanique.