Test des pédales Time Speciale 12

Petit rafraîchissement !

Depuis le rachat de Time par Sram en 2022, nous n’avions pas eu l’occasion de tester les pédales automatiques d’enduro. Alors que la marque se lance dans un rafraîchissement des produits, je me suis dit que c’était l’occasion d’en profiter… De casser un peu mes habitudes en essayant autre chose, moi qui ai pour habitude de rouler Shimano depuis presque trente ans ! Afin de pouvoir me faire une vraie idée de la valeur de ces Time Speciale 12, j’avoue m’être un peu forcé. Mais au final, vu que c’est un peu mon rôle de vous faire découvrir des nouveautés, il a bien fallu que je m’y colle… Je vous livre ici mon ressenti.

Texte et photos : Chris Caprin

La pédale Time Speciale 12 offre l’équilibre parfait entre esthétique et performance. Selon Sram, les ingénieurs ont développé cette pédale accrocheuse, légère et solide en réponse aux contraintes qu’elles subissent lors d’une pratique en descente, enduro et même all mountain. La Speciale 12 se caractérise par une plateforme en aluminium et un axe en titane. Elle existe désormais dans deux tailles : L (69×90 mm) pour la descente et l’enduro ou S (64×80 mm) pour le all mountain ou l’enduro light en VTTAE.

Afin de répondre aux exigences des pilotes les plus expérimentés, la pédale offre un réglage de dureté micrométrique par ressort et intègre le design ATAC renommé de Time qui facilite l’enclenchement et le dégagement de la boue. Apparemment, le système qui a fait la renommée de la marque garantit un enclenchement et un désenclenchement précis, aisés et sans mauvaise surprise… Moi qui ne suis pas habitué à ce type de pédales automatiques, si c’est le cas, ça m’arrange !

Quoi qu’il en soit, au départ, j’ai carrément apprécié le design haut de gamme, le poids très raisonnable, les deux tailles de plateau, les petits picots qui se vissent pour renforcer le grip si l’on n’a pas réussi à cliquer et… le choix de couleur de l’aluminium anodisé. Ne reste plus qu’à équiper un bike avec la Speciale 12 et monter les cales sur une de mes paires de chaussures et c’est parti !

Sur le terrain

Dès la première sortie avec les Time, il m’a fallu une petite période d’adaptation pour trouver le bon geste en fonction de la position et du dessin des cales. Mais après ça, j’ai bien aimé le côté fluide de l’enclenchement et du déchaussement. On a moins le côté “clic-clac” des Shimano, mais le maintien est excellent et la facilité à décrocher la chaussure de la pédale on ne peut plus simple.

Pour ceux qui débutent, comme pour les riders confirmés qui souhaitent faire encore plus corps avec leur vélo et bénéficier d’un pédalage plus efficace, je trouve que la Speciale 12 apporte vraiment quelque chose de positif. Avec la taille L, le plateau offre une excellente assise et si l’on décide de monter les quatre petits picots sur chaque face, on reste bien en place, même si l’on n’a pas réussi à recliquer après avoir sorti le pied dans un virage ou sur un obstacle.

Ce qui n’arrive que très rarement (en gros, quand on confond vitesse et précipitation), tant le système d’enclenchement est efficace. De plus, le réglage micrométrique de la dureté du ressort sur deux tours maxi est hyperprécis et permet de se faire des pédales auto serrées pile-poil comme on aime.

Et si l’on ajoute à cela le choix des cales “Easy Clamp”, j’avoue que pour celles et ceux qui décident de passer aux pédales automatiques, on a peut-être là l’option qui facilite le plus la tâche… Bien sûr, il faudra toujours prendre le réflexe de déchausser en tournant légèrement la cheville, mais avec la Time Speciale 12, l’habitude se prend vite et il est quand même assez difficile de se faire surprendre…

Enfin, même si je n’habite pas dans une région où le terrain est boueux, j’ai remarqué que lorsque l’on marche dans la terre molle et collante, celle qui charge bien les semelles, l’enclenchement est plus facile qu’avec une Shimano. Au début, sec ou humide, j’avais du mal à m’habituer au geste du cliquage, mais j’ai rapidement trouvé mes marques… Jusqu’à éprouver une plus grande facilité dans la boue.

Seul petit reproche, la taille minuscule du trou et de la vis de réglage de tension du ressort. Si l’on frotte la pédale sur le sol et que l’on emmène de la terre avec, ça peut boucher le trou et quand ça sèche, bonjour la galère pour rentrer la petite clé Allen !

Conclusion

En tant que vieux maniaque, je n’aime pas trop changer mes habitudes. Quand je suis à l’aise avec un accessoire, j’ai tendance à lui être fidèle. Mais là, avec les Time Speciale 12, j’ai eu envie d’aller voir ailleurs… et je ne l’ai pas regretté. J’ai découvert un produit de grande qualité, bien fini, joli et surtout – ce qu’on lui demande en premier –, qui fonctionne à merveille et semble vouloir plutôt bien vieillir.

Alors bien sûr, 390 euros la paire de pédales, ce n’est pas donné, mais c’est du haut de gamme particulièrement bien fini… Et puis n’oublions pas que le modèle de base sans l’axe en titane est proposé, lui, à 200 euros. Pour pratiquement la même qualité de produit, c’est nettement plus abordable.

En tout cas, en ce qui me concerne, j’ai découvert une paire de pédales légèrement différentes de celles que j’utilise depuis de longues années, mais qui a presque réussi à me convaincre de franchir le pas. Je dis presque, car pour l’instant, je vais me contenter de passer de l’une à l’autre au gré de mon humeur… Mais attention, j’ai déjà monté plusieurs paires de chaussures en cales Time et ça, c’est plutôt bon signe !