Petit air de déjà vu ?!
Déjà vu ? Comment ça ? ! Oui, le Santa Cruz Heckler SL n’est pas le premier VTT à assistance électrique légère à profiter de l’évolution de la motorisation Fazua. C’est même le premier VTTAE Light de la marque… Mais quand on s’y penche de manière plus intéressée, il peut rappeler un autre modèle phare de la gamme californienne. On vous laisse lire la suite, pour tout saisir…
Santa Cruz Heckler SL
- VTTAE à assistance légère
- Pratique All Mountain
- Fazua Ride 60, 430 Wh intégrée
- Mullet/MX, 27,5/29 pouces
- 150/160 mm, Lyrik & SuperDeluxe
- Full Carbone
- Reach 480 mm (L) & Offset court
- Roues Reserve 30 SL/HD
- Pneus Maxxis DHF/DHRII Exo/Exo+
- SRAM Code, 200/200 mm
- 5 modèles, 5 tailles, 7499 à 12 999 €
- 18,5 kg, (poids moyen annoncé)
- Dispo fin septembre 2023
- Fiche sur santacruzbicycles.com
C’est dans l’air du temps ! Après avoir développé le marché avec une offre Full Power qui a fait plus que l’asseoir, l’industrie du cycle poursuit sur sa lancée… En comblant le trou manifeste qui sépare VTT classiques et vrais VTTAE, comme diraient certains. Ça fait donc quelque temps que l’on voit poindre des montures intermédiaires, bien aidées par les progrès faits en matière d’assistance légère. Fazua notamment, marque historiquement positionnée sur ce créneau, n’y est pas étrangère.
Eh bien c’est sur cette motorisation que Santa Cruz a choisie pour proposer le troisième VTT à assistance électrique de sa gamme. Jusqu’ici, cette dernière comptait le Heckler – bien nommé, le passe-partout de la gamme – et le Bullit – le gros, pour rouler fort, très fort. S’y ajoute donc désormais le Santa Cruz Heckler SL. Un Heckler au suffixe que tout le monde connaît dans le milieu pour sa signification anglo-saxonne de Super Light…
Côté poids justement, évacuons tout de suite la question. La marque communique sur un poids moyen de 18,5 kg, et je n’ai pas eu l’occasion de vérifier au gramme près. Quoi qu’il en soit, ça signifie que ça doit pouvoir descendre sous la barre des 18 kg avec quelques efforts – et quelques risques – tandis que ça peut passer au-dessus des 19 kg quand vraiment, on blinde tout pour être tranquille. Quoi qu’il en soit on le verra plus loin dans cet article, ce sont les impressions du terrain qui doivent parler.
En attendant, on continue les présentations… En parlant débattement et format des roues ! Côté suspensions, le Santa Cruz Heckler SL se pare de 150 mm à l’arrière, et 160 mm à l’avant, tandis qu’en matière de roues, il s’engouffre sans regret sur le montage Mullet/MX – 29 pouces à l’avant, 27,5 pouces à l’arrière… Pour en revenir à la gamme Santa Cruz, les plus fins connaisseurs de la marque californienne auront tout de suite fait le rapprochement… Ce sont des specs qui le rapprochent du Bronson évidemment !
Le lien est-il si évident ? Pour répondre à la question, coup d’œil aux géométries. À taille équivalente – L, ici, pour l’exemple – les similitudes sont intéressantes, tout autant qu’elles montrent quelques subtiles différences. D’abord, noter que le Santa Cruz Hekcler SL se décline de la taille S à XXL. Donc, que la taille L occupe le centre du tableau. Pour autant, le reach est généreux : il grimpe à 480 mm. Tout comme l’empattement total – à 1263 mm – qui combine 820 mm d’un bel empattement avant, et 443 mm de bases. Et l’angle de direction n’est pas en reste, puisqu’il oscille entre 64 et 64,3° selon la position du flip chip retenue…
Bref, sur le papier, des valeurs qui sont légèrement plus généreuses que celles du fameux Bronson. Pour le reste, en matière de montage, on retiendra l’usage d’une fourche à plongeurs de 35 mm, et pas n’importe laquelle – RockShox Lyrik – pour assurer le train avant… Je vous laisse éplucher les autres détails du montage de chaque modèle, en fonction des intentions. Les miennes, ici, sont de vous confier mes premières impressions au guidon du Santa Cruz Heckler SL !
Premières impressions
Pour saisir, direction Whistler ! Seb Kemp, le brand manager de la marque, habite quelques encablures avant d’arriver dans la station, en remontant la Sea-to-Sky valley. Seb est un local de l’étape qui participe depuis des lustres à la renommée et la qualité des trails du coin. C’est justement sur l’une de ses dernières créations, juste en face de son QG, que j’ai l’opportunité d’une petite virée au guidon du tout nouveau Santa Cruz Heckler SL. On longe la généreuse Cheakamus river à la montée, avant de redescendre par un dédale de segments dont la Sea-to-Sky valley a le secret. Quelques sections de flow sans gaspiller la pente, quelques beaux sauts, quelques virages relevés, quelques rock slabs aussi…
Bref, du bon Whistler. Je dois aussi préciser une chose importante. Durant cette semaine à La Mêcque du VTT, j’ai jusqu’ici roulé plusieurs vélos, et types de vélos : de Descente, sur le park, et d’Enduro, avec du débattement – 165/170 mm – sur le park et à la pédale, tout autour de la station. Clairement, mes types de vélo favoris. Avec lesquels on peut rouler fort, engager, pousser, sauter, glisser… Bref, c’est avec eux que je me régale le plus. Si je détaille ça, ce n’est pas pour raconter ma vie, mais pour une bonne raison, en lien avec le Santa Cruz Heckler SL.
D’abord, c’est pour vous faire remarquer que j’ai très peu écrit sur VTTAE.fr ces derniers temps. Raison simple : les VTTAE Full Power me rebutent. Je n’irais pas plus loin dans ce propos parce que cet avis m’appartient, et que je n’ai pas l’intention de contrarier qui que ce soit sur le sujet. Je comprends tout à fait que certains y trouvent leur compte. J’éprouve même plaisir à partager des sorties avec eux, chacun sur nos montures favorites, quand l’occasion se présente. Et quoi qu’il en soit, je suis heureux pour eux s’ils s’y trouvent. Moi, simplement, ce n’est pas ma came… Et si j’en parle, c’est encore une fois pour que ce que je vais partager maintenant ait d’autant plus de sens. Je vais être franc. À Whistler, cette semaine-là, rouler un e-bike s’annonçait un peu comme une corvée. La verrue au milieu du tableau idyllique. C’était même un peu quitte ou double. Faire face, une fois de plus, à l’une de ces grosses montures, trop loin de mon idéal, aurait pu finir de me convaincre du pire…
Au final ?! Rien de tout ça ! Cette session sur le Santa Cruz Heckler SL restera même parmi les temps forts de la semaine. Pas non plus, LE moment clé du trip, mais clairement une séquence qui vaut des points. Maintenant, je dois dire pourquoi ! D’abord, parce qu’à la montée, j’ai clairement eu les sensations d’un VTT à assistance électrique. On ne va pas se mentir, on a filé, mode Rocket du Fazua, pour arriver en haut sans trop se fatiguer. C’est juste qu’avec ces petits moteurs et le souvenir – lointain – que j’en gardais, j’étais resté sur ma faim, et pas forcément l’impression d’avoir une puissance de folie. Première expérience pour moi sur ce nouveau Fazua. Elle me fait la classer parmi les véritables assistances électriques. Les impressions de vitesse, d’enchaînement, de fluidité et de franchissement sont de cet acabit. Je ne suis pas en train de dire qu’il s’agit de concurrencer les Full Power quand il faut jouer au plus malin qui grimpe aux arbres, mais on s’est compris. On n’est pas juste sur un VTT classique un peu aidé. Y’a plus !
Ensuite, c’est à la descente que le Santa Cruz Heckler SL marque de gros points à mes yeux. Toujours dans ce contexte de semaine à Whistler, j’appréhendais d’y rouler un E-bike. Pour trois raisons. Première : les sauts y sont légion, je ne suis pas un dieu de l’exercice, et m’imaginer avec le poids de la batterie sur le train avant peut me rendre anxieux. Ensuite, parce que c’est toujours défoncé à Whistler et que dans le même registre : le poids du bazar à tenir dans les trous…Merci mais… non merci ! Enfin, parce que les rock slabs, autre spécialité du coin, s’il faut passer son temps à éviter que la roue arrière passe devant, c’est un peu gâché…
Mais encore une fois, rien de tout ça au guidon du Santa Cruz Heckler SL. Il lui suffit même du premier saut pour démontrer une très bonne facilité dans l’exercice ! Peut-être ai-je trop craint le pire. Quoi qu’il en soit, ça prend les airs, et ça s’y tient, de belle manière. À la réception, le petit plus du poids qui fait mieux marcher les suspensions fait le job ! Et quelques encablures plus loin, le kif se poursuit. Tout bonnement parce qu’on entre dans les virages en appui finement travaillés par les locaux, où là aussi, la manœuvrabilité du Santa Cruz Heckler SL n’entache pas. Ça met de l’angle, ça vire de bord et ça fait croustiller les crampons comme il faut. Un régal !
Bref, je ne m’étendrais pas plus sur le Santa Cruz Heckler SL à ce stade. Tout bonnement parce que la session en elle-même n’a pas duré très longtemps. Broder plus à ce sujet serait abusé. Je m’arrête donc là en insistant simplement sur deux points. D’abord, je ne fais pas allusion au Bronson par hasard, plus tôt, dans cet article. Dans les faits, le Santa Cruz Heckler SL m’a un peu fait penser à un Bronson à moteur. Ils partagent, en tout cas, chacun dans leurs domaines, cette tendance à rendre les choses plus faciles, plus stylées… Bref, ils savent les enjoliver. Ensuite, depuis quelque temps, je regarde ces nouveaux VTTAE à assistance légère du coin de l’œil. Avec en tête, des questions simples : peuvent-ils me réconcilier avec les VTTAE ? Sont-ils aussi funs et prometteurs qu’ils y paraissent ?! Sont-ils un peu FullAttack dans l’âme ?! Début de réponse convaincante au guidon du Santa Cruz Heckler SL ! Pas impossible qu’il m’ait réconcilié avec le truc… L’avenir me le dira !