Essai du Giant Trance X Advanced E+ Elite 0

Avec lui, on joue à qui perd gagne !

Il aura fallu être patient, mais ça y est, Giant sort enfin son premier VTT à assistance électrique léger. Ligne superbe, cadre full carbone, géométrie réussie, ce petit all mountain est en plus équipé du moteur SyncDrive Pro très performant alimenté par une batterie de 400 Wh…  Disposer d’un VTTAE nettement moins lourd tout en conservant autant de puissance, pour moi, ça s’appelle jouer à qui perd gagne ! On a aimé et on vous dit pourquoi dans ce deuxième épisode de la mini-série sur les VTTAE Light.

Par Chris Caprin – Photos par Chris Caprin et Fagerbé

Giant Trance X Advanced E+ Elite 0

  • Usage Trail
  • Roues de 29 pouces AV et 27,5 AR
  • Débattement : 150 AV/140 AR
  • Cadre full carbone Advanced
  • Reach 457/462 mm et Stack 611/605 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
  • Motorisation Giant SyncDrive Pro powered by Yamaha, 85 Nm et 400 % d’assistance en crête
  • Batterie EnergyPak intégrée de 400 Wh (+ Range Extender de 200 Wh en option)
  • Console et commande : Giant Ride Control Go et Ergo3
  • Modes d’assistance : 5 (Eco, Tour, Active, Sport, Power) + mode auto SmartAssist et assistance à la marche
  • Réglages : oui, avec l’application Giant Ride Control
  • Pneus Maxxis Dissector EXO+ 29×2.40 (AV) et Rekon EXO+ 27,5×2.40 (AR)
  • 4 tailles (S, M, L, XL)
  • Trois modèles à 6 500, 10 500 et 13 000 €
  • Prix du modèle testé : 13 000
  • Poids vérifié : 19,35 kg (taille M sans pédales)
  • Lien :  https://www.giant-bicycles.com/fr

Si vous avez souvent trouvé les VTTAE Giant un peu patauds et pas forcément très joueurs, alors le nouveau Trance X Advanced E+ Elite devrait vous intéresser… Il s’agit du modèle à assistance électrique le plus léger jamais commercialisé par Giant et contrairement à la majorité du genre sur ce type de vélos, le moteur n’est pas moins puissant et délivre toujours 85 Nm de couple.

En fait, on retrouve le SyncDrive Pro Gen 3 qui équipe déjà les Trance E+ classiques et le Reign E+, mais esthétiquement un peu moins protégé par des éléments en plastique. Côté performances, on a donc le top niveau de ce qui existe chez Giant/Yamaha et non pas une motorisation volontairement bridée afin d’éviter une consommation trop importante incompatible avec une petite batterie. Cela a été rendu possible grâce à un nouvel élément EnergyPak de 400 Wh dont la taille a diminué de moitié grâce à des cellules de nouvelle génération plus performantes. Bilan, 4 kg de moins qu’un Trance X Advanced E+ ! Ce n’est pas rien et le comportement du vélo sera forcément différent, bien plus vif, joueur et maniable.

De plus, grâce à l’application Ride Control, il est possible de modifier le couple et la puissance du moteur. Ainsi, vous pourrez opter pour une sortie courte – mais à fond – ou faire durer le plaisir en utilisant un peu moins de watts ou le mode Auto Smart Assist. C’est ce qui s’appelle avoir le choix et ça, ça me plaît.

Composants

Mis à part la fourche et l’amortisseur Fox Kashima couplés au système Live Valve dont nous parlerons en détail plus loin, on trouve sur l’Elite 0 un ensemble d’accessoires très haut de gamme. Mais pour le prix, c’est la moindre des choses !

Pour commencer, on a des roues ZIPP 3Moto carbone équipées de valves électroniques TyreWiz et chaussées de pneus Maxxis Dissector EXO+ en 2.40×29 pouces (AV) et Rekon EXO+ en 2.40×27,5 (AR).

Ensuite, la transmission et le freinage sont confiés à du Sram, avec d’un côté, un dérailleur et une manette AXS électrique sans fil XO1 et de l’autre, des Code RSC avec disques de 220 mm à l’avant et 200 mm à l’arrière.

Enfin, pour terminer le tour d’horizon, on trouve aussi un combo potence/cintre Giant Contact SLR Trail en carbone, un pédalier Praxis du même “métal” avec des manivelles en 165 (taille M), une tige de selle Fox Transfer Kashima et une selle Giant Romero SL que l’on apprécie généralement sur un VTTAE.

Suspensions

Concernant le débattement des suspensions, avec 150 mm à l’avant et 140 à l’arrière, c’est l’idéal pour un petit all mountain polyvalent qui se veut aussi efficace en montée qu’en descente et performant sur le roulant, en colline ou en petite montagne.

Le système Maestro cher à la marque taïwanaise et optimisé pour un montage en roues dépareillés prend évidemment place sur ce nouveau cadre carbone. Et avec 140 mm de débattement (cette cinématique de suspension donne toujours la sensation d’en avoir “un peu plus”), on sait que l’on aura largement de quoi faire pour une utilisation sportive avec le Flip Ship en position “High”, ou bien pour des sorties en montagne plus typées descente en position “Low”.

Mais côté suspensions, la particularité sur les modèles Trance X Advanced E+ Elite haut de gamme, c’est bien évidemment la présence du système Fox Live Valve, qui, monté sur la fourche Fox 36 Factory Kashima et l’amortisseur Fox Float X Factory, permet de gérer électroniquement le blocage et le déblocage des deux éléments en fonction du terrain, de l’inclinaison de la pente ou du pédalage.

Fox Live Valve, qu’est-ce que c’est ?

En proposant un produit particulièrement efficace et novateur élaboré depuis plusieurs années en collaboration avec son secteur automobile, Fox Suspensions souhaite bien démontrer que son système Live Valve s’adapte aussi parfaitement à la pratique du VTTAE. Qu’avec lui, les vététistes bénéficieront d’un confort d’utilisation incomparable qui justifiera à lui seul un investissement supplémentaire pour le moins important. Pourquoi pas… Mais techniquement, comment ça marche ?

Essayons de faire bref… Un capteur qui se trouve sur l’arceau de fourche et un autre placé à côté de l’axe de roue arrière transmettent des informations au “cerveau” situé dans un petit boîtier de commande alimenté par une mini batterie. Ces informations traitées au millième de seconde (3 millisecondes pour être précis !), sont ensuite envoyées indépendamment vers deux récepteurs (un sur la fourche, l’autre sur l’amortisseur) afin que la compression s’ouvre ou se ferme plus ou moins… Tout cela en fonction des différents types d’aspérités rencontrés par les roues, de l’inclinaison positive ou négative de la pente, mais aussi de l’appui et de l’angle que prend le vélo dans les virages. Précisons également que selon les goûts et la pratique du pilote, grâce à l’application Fox E-Live Valve téléchargeable sur smartphone, il est possible de choisir quatre profils différents (Climb, Firm, Sport, Confort) et cinq degrés de sensibilité du seuil de déclenchement. Du plus souple au plus ferme, donc, en rajoutant désormais un profil Open qui élimine totalement “l’option Live Valve” en laissant la fourche et l’amortisseur travailler sans contrainte. Sur le papier, évidemment, ça paraît simple, mais sur le terrain, qu’en est-il réellement de l’efficacité d’un tel concept sur un VTTAE ? Réponse un peu plus loin…

Comme d’habitude, voici les réglages que j’ai validés pour un pilote de 70 kilos.

Fourche Fox 36 Factory Kashima Live Valve 150 :

  • 75 psi en pression d’air et deux tokens dans le plongeur gauche pour un Sag entre 25 et 30 %.
  • Compression hautes vitesses : ouvert à fond
  • Rebond hautes vitesses : – 8 du plus fermé (sur 24 clics)

Amortisseur Fox Float X Kashima Live Valve 140 :

  • 160 psi de pression d’air pour un Sag de 30 %.
  • Compression hautes vitesses : position la plus ouverte en descente et en montée (sur 3 crans)
  • Rebond hautes vitesses : – 4 du plus fermé (sur 12 clics)…

Moteur et batterie

Pour moi qui ai toujours regretté que les performances du moteur Shimano EP8 de l’Orbea Rise soient bridées dans sa version RS, j’avoue que je suis déjà séduit par le concept approuvé par Giant. Sur la forme, on est donc bien plus près d’un Rotwild RX 375 que d’un Rise M Team. Evidemment, il reste encore une inconnue au niveau de l’autonomie, car un “Full Power” avec une batterie de 400 Wh, ça n’est pas énorme et si l’on s’attaque à du dénivelé un peu technique, la balade pourrait ne pas durer très longtemps… Mais ça, c’est une autre histoire et nous aurons l’occasion d’y revenir.

En attendant, côté caractéristiques techniques, on est vraiment sur un Trance X Advanced, avec géométrie modulable à l’aide d’un Flip Chip, suspension Maestro, 140 mm de débattement à l’arrière et 150 mm à l’avant, cadre carbone et – seule véritable différence – un montage MX en 29/27,5 pouces au lieu du full 29. Ceci pour encore plus de nervosité…

Enfin, on note que Giant a également fait un effort sur la commande au guidon en proposant un modèle Ride Control Ergo 3 plus ergonomique. Et en ce qui concerne la console Ride Control GO, elle est désormais intégrée dans le tube supérieur (à la façon des nouveaux modèles Specialized Turbo Levo et Rocky Mountain Powerplay). Malheureusement, les informations se limitent à deux fois cinq diodes de couleur qui nous indiquent les modes choisis et le niveau de charge de la batterie. C’est insuffisant, surtout par rapport à ce que l’on trouve chez la concurrence citée plus haut…

Hormis cela, nous sommes bien en présence d’un savant compromis entre puissance, autonomie réduite et légèreté. Ce nouveau Giant pourrait-il représenter l’avenir du VTT à assistance électrique ? C’est ce que l’on va voir !

Connectivité

Depuis plus d’un an, le système d’assistance au pédalage SyncDrive Pro peut également être paramétré selon les préférences de chacun via l’application Giant E-Bike Ride Control téléchargeable sur n’importe quel smartphone via Bluetooth. L’utilisateur peut ainsi choisir le pourcentage d’assistance et le couple de chaque mode (Eco, Tour, Active, Sport, Power) en fonction de ses goûts personnels. Il peut également effectuer des mises à jour régulièrement, vérifier si le système d’assistance fonctionne correctement et obtenir de nombreuses informations, comme la charge exacte de la batterie au pourcent près, le nombre total de kilomètres effectués, le dénivelé positif, l’historique des parcours ou encore les itinéraires GPS et le nombre de cycles de charge de la batterie effectué.

Prise en main

Dès le départ, j’ai immédiatement pu vérifier que ce système de suspension “intelligent” avait ses limites sur des sentiers aussi exigeants que ceux que l’on trouve dans le Sud-Est de la France. En clair, sur le terrain et une fois dans le cœur de l’action, il semble évident que le Live Valve ne fait pas réellement bon ménage avec les cailloux, dalles, marches et autres pierriers…

En gros, le temps de réaction du blocage/déblocage de la fourche et de l’amortisseur est suffisant et le fonctionnement plutôt intéressant lorsque le terrain est roulant ou moyennement accidenté, mais quand ça se corse, c’est une autre histoire !

De plus, la vitesse plus importante avec laquelle on aborde les obstacles en VTTAE ne m’a pas semblé compatible avec le système Live Valve. Il y a toujours un moment où la réaction de la suspension est en décalage avec le relief du terrain et ça ne facilite pas la tâche du pilote, bien au contraire.

Et puis dans les montées extrêmes, raides et cassantes, pour aller loin et gravir le plus longtemps possible sans mettre pied à terre, avec une assistance électrique, il faut pouvoir disposer d’une fourche libre qui encaisse les chocs et absorbe les obstacles, alors que l’amortisseur, lui, se doit d’être légèrement figé et ferme pour apporter maintien et dynamisme au vélo. Tout cela, vous l’aurez compris, est beaucoup plus compliqué à obtenir avec une suspension gérée par l’électronique.

Heureusement, la nouvelle application Live Valve permet désormais de pouvoir régler les suspensions en mode Open, c’est-à-dire libres de toutes contraintes électroniques et hydrauliques. Après avoir un peu tâtonné, n’y trouvant pas vraiment mon compte, j’ai opté pour cette dernière solution, qui, sur un vélo full carbone, offre davantage de sensibilité et de confort. Un choix que j’assume complètement, mais qui, évidemment, n’engage que moi !

Bref, vous l’aurez compris, si dans le passé et sur un VTT d’enduro ou un all mountain classique, j’avais été plutôt séduit par le Fox Live Valve, au guidon d’un VTT à assistance électrique, sur le terrain où je roule et vu mon style de pratique, le système ne m’a pas vraiment convaincu.

Comportement du moteur

Si, sur le papier, Giant annonce un couple de 85 Nm et une puissance en crête de 400 % identique au moteur SyncDrive Pro qui équipe les VTTAE les plus sportifs de la gamme, j’ai quand même trouvé qu’il y avait une légère différence au niveau des performances sur le terrain… Surtout si l’on prend en considération le poids du vélo, plus léger de 4 kg qu’un Trance X Advanced E+ classique. En effet, avec une motorisation telle que l’ensemble Giant/Yamaha sur un vélo de moins de 20 kg, on pouvait s’attendre à avoir une véritable petite bombe entre les jambes !

Et si la puissance et le couple sont effectivement généreux, j’ai cependant pu noter au cours des mes premières sorties que la cartographie devait être un poil différente pour rendre le moteur moins violent et l’assistance plus douce. Ce qui, compte tenu du programme de ce Trance X E+ Elite, me semble plutôt logique. C’est ainsi qu’en paramétrant les modes de manière raisonnable, on a un étagement de l’assistance très progressif et très sensible en termes de ressenti sur le vélo.

En clair, quand on sent qu’il en manque un peu à cause de la pente ou même du vent de face, il suffit de monter d’un cran en assistance pour obtenir l’aide nécessaire au maintien d’une bonne cadence. C’est vraiment agréable et le fait d’avoir cinq modes bien distinct m’a presque convaincu du bien-fondé de ne pas obligatoirement devoir se contenter de trois. Pourtant, à la base, comme c’est le cas sur les Brose/Specialized ou Shimano EP8, j’ai tendance à préférer ça… Mais récemment, après avoir testé le Smart System de chez Bosch, le nouveau Shimano EP 801 avec ses possibilités de réglages fins en mode Trail et le SyncDrive Pro qui équipe le Giant Trance E+ Elite, je dois avouer que ça m’a fait réfléchir. Disposer plus précisément de l’assistance dont on a besoin en fonction de son rythme de pédalage, des obstacles que l’on rencontre et du pourcentage de la pente peut être finalement bien agréable.

Tout n’étant pas forcément parfait, j’ajouterai pour terminer que le mode Auto Smart Assist ne m’a vraiment pas plu… Peut-être offre-t-il la possibilité de gagner un petit peu en autonomie, mais si c’est au prix d’un comportement moteur nettement plus aseptisé, en ce qui me concerne, non merci !

Autonomie

Forcément, avec un moteur qui délivre 85 Nm de couple, une puissance en crête de 380 %, pour seulement 400 Wh dans la batterie, le Giant Trance X Advanced E+ Elite n’est pas un modèle d’autonomie. Si l’on se contente de rouler sur des sentiers roulants avec une pente raisonnable en montée, avec un mélange d’Eco et de Tour, il y a moyen de faire une cinquantaine de kilomètres et au moins 1 000 m de dénivelé positif.

Mais si l’on s’attaque à du plus coriace, du plus technique et que l’on a besoin de passer régulièrement en Active et en Sport, là, ça descend nettement plus vite et on est plutôt sur du 780 de D+ et 35 km… Tout cela avec un pilote de 70 kg, bien sûr. Car plus on pèse lourd, plus le manque d’autonomie se fait sentir et là, il faut obligatoirement s’équiper d’un Range Extender qui fait monter la capacité à 600 Wh. Plus confortable quand même !

Surtout qu’à partir du moment où l’on se retrouve avec seulement deux diodes d’allumées, ça tombe bien plus vite… Et ensuite, une fois sur la dernière qui s’éclaire en orange, il ne vous reste plus en gros que 100 m de D+ à faire avant qu’elle se mette à clignoter, le signal que la fin est proche. Un peu gourmand, donc, ce Giant light “full power” !

Sur le terrain

A la montée

Dans les montées, au niveau du pédalage, j’ai trouvé qu’avec son montage 29/27 et demi, le nouveau Trance E+ Elite possédait réellement un rendement supérieur. Même en ayant monté des pneus plus costauds adaptés au type de terrain sur lequel je roule. Dans les passages roulants, par rapport au Trance Advanced classique, il est nettement moins collé au sol et en mode Tour, il vous emmène vraiment à un bon rythme… On avait l’habitude des VTT Giant à assistance électrique toujours un peu patauds, là, ça n’a plus rien à voir et ça change tout ! Sur les sentiers au relief alternant les petits coups de cul et les descentes courtes, je l’ai trouvé agréable dans les relances et capable de maintenir une bonne cadence, y compris lorsque l’on passe au-dessus des 25 km/h.

Inutile de pédaler comme un malade, l’assistance fait le job, confortablement aidé par un châssis carbone à la géométrie réussie, rigide, mais pas trop. Comme sur les autres modèles équipés du SyncDrive Pro, le moteur donne sa puissance sur une large plage de cadence de pédalage, et entre le couple généreux et le poids plus que raisonnable, ça déboite dans les singles !

Dès que la pente s’accentue et que le chemin se fait plus technique, plus cassant, il est préférable de passer du mode Active au mode Sport afin de bénéficier d’un meilleur rythme et d’en avoir suffisamment sous le pied pour donner le bon coup de pédale au bon moment. Et c’est là que qu’arrive le léger point noir dans ce tableau idyllique… En effet, lorsque l’on se met à aller un peu plus vite et que le terrain devient piégeux en montée, j’ai remarqué que le vélo avait tendance à légèrement décrocher de l’arrière et à être moins précis dans le maintien de la trajectoire. L’addition d’un châssis en carbone et d’une roue arrière de 27,5 pouces montée avec une jante en carbone elle aussi n’est pas étrangère à l’affaire et si, en plus, on persiste à vouloir conserver une suspension Live Valve trop ferme, là, ça commence à sacrément bouger et décrocher de l’arrière !

Heureusement, avec le montage d’un pneu Maxxis Minion DHR II Double Down à l’arrière, le Trance X Advanced E+ Elite se révèle plutôt bon en franchissement et le gain en motricité et en confort est vraiment sensible. Cela permet de corriger en partie le côté un peu volage de l’arrière du vélo, de bien moins se faire secouer et d’éviter pas mal de pertes d’adhérence dans les cailloux. En plus, la suspension Maestro est toujours aussi efficace et même sur ce nouveau cadre de VTTAE plus léger, une fois l’amortisseur bien réglé, elle travaille parfaitement.

Enfin, du côté de l’assistance à la marche, pour la mettre en route, il suffit de donner un coup de pouce sur la partie gauche de la barre centrale de la nouvelle commande, d’appuyer sur le bouton du haut (+) et… c’est parti ! Bon, l’assistance n’est pas la plus vigoureuse que j’ai essayée et parfois, le doigt glisse quand ça remue un peu, mais on va dire qu’avec le poids plume du vélo, ça passe. Enfin,  si l’on arrête d’appuyer sur le bouton, le système reste actif pendant 2 ou 3 secondes. Après, c’est trop tard et il faut recommencer la procédure de départ.

En descente

Même si le Trance X Advanced E+ Elite est nettement plus léger, plus joueur et possède davantage de caractère, le vélo reste malgré tout très stable et sécurisant. Et si c’est un peu moins sensible en montée, en revanche, c’est flagrant en descente. En taille M, le bike s’avére particulièrement maniable dans les petits virages ou les épingles serrées et tirer un bunny-up ou s’envoyer un manual est devenu très facile et ne demande plus désormais un effort surhumain.

J’ai apprécié sa maniabilité dans les sentiers techniques, lents et très cassant où il est extrêmement facile à placer, mais je l’ai trouvé aussi très stable lorsqu’il s’agit de lâcher un peu les freins dans les passages plus rapides et les pierriers pas trop agressifs. L’équilibre (même en position “High”) est excellent et mes réglages de suspension effectués avec la Live Valve sur Off se sont avérés parfaits pour une utilisation all mountain.

J’ajouterai également que bien qu’ayant globalement préféré ce modèle léger en position “High” du Flip Chip, j’ai néanmoins décidé d’essayer de le positionner en “Low” pour voir si cela apportait un réel avantage en descente… Eh bien je dois vous dire que dans certaines circonstances particulières, c’est plutôt pas mal. Effectivement, on se sent forcément un peu plus en sécurité avec le boîtier de pédalier légèrement plus bas et un angle de fourche plus ouvert et même si l’équilibre général du vélo et sa maniabilité se trouvent évidemment modifiés, en descente, on s’y retrouve. En résumé, si vous n’avez pas de sérieuses ambitions en montée et que vous allez davantage rouler dans le dénivelé négatif en bike park à la montagne, ça vaut le coup d’inverser la position du Flip Chip. La suspension Maestro fonctionne encore mieux et le centre de gravité plus bas ainsi que l’angle de fourche qui passe de 66,5 à 65,8° procurent une tenue de piste supérieure bien agréable dans les dévers rapides et les trous de freinage.

En contrepartie, c’est assez logiquement que je n’ai pas retrouvé la vivacité et le dynamisme de la position “High”… Et pour une utilisation polyvalente en VTTAE un peu plus axée sur le pédalage, ça reste donc, pour moi, le réglage le plus cohérent – surtout que dans l’opération, les manivelles ont tendance à taper un poil plus le sol. Une question de goût, certainement, mais pour tout dire, je pense que cela s’éloigne un peu trop de la philosophie première de ce VTTAE entre le Trail et le All Mountain.

Plus précis, plus léger, et ayant moins tendance à se dérober qu’en montée, pour conclure, je dois vous dire que je me suis vraiment régalé en descente avec le modèle Elite… Et dans certaines circonstances – quand ça ne va pas trop vite quand même – j’ai trouvé qu’il se comportait à merveille et, surtout, sans être forcément moins rassurant ni moins stable qu’un Trance Advanced E+ de 23 kg en full 29 pouces que je connais bien. Bref, à son guidon, on a vraiment confiance et le côté plus léger se révèle bien plus un avantage qu’un inconvénient ! En tout cas, bien joué au niveau de la géométrie et du choix du montage en 29/27,5, car les deux conviennent parfaitement à ce modèle hybride parfaitement équilibré.

Points forts / Points faibles

Points forts

  • Capacités en descente
  • Géométrie modulable et réussie
  • Polyvalence
  • Rendement
  • Maniabilité
  • Motorisation généreuse
  • Look

Points faibles

  • Live Valve pas au top en vrai tout-terrain sur un VTTAE
  • Autonomie réduite
  • Combo potence/cintre et poignées pas très confortables

Qu’en penser ?

L’intérêt d’un VTTAE léger, c’est de pouvoir bénéficier d’un comportement relativement proche d’un VTT sans moteur en descente et sur les sentiers sinueux. Mais si l’on peut conserver une assistance solide qui permet aussi de grimper des pentes bien raides et de franchir de beaux obstacles qu’il ne serait pas possible de passer en musculaire, là c’est carrément le pied !

Pour cela, la solution, ce n’est pas forcément de monter un petit moteur dans un cadre plus léger. Non, pour gagner du poids, le plus logique est de réduire le volume (et la capacité) de la batterie. En effet, une fois que l’on a fait le calcul, c’est bien ce qui pèse le plus lourd. Et, dans la mesure où l’on ne cherche pas à accumuler les kilomètres et le dénivelé positif, se contenter de 400 Wh suffit pour effectuer de belles sorties de deux heures.

C’est ce qu’ont dû se dire les ingénieurs de chez Giant au moment de concevoir le Trance X Advanced E+ Elite. Et c’est – je pense – une bonne idée. En tout cas, le concept qui existe déjà chez des marques plus confidentielles, comme Rotwild, m’a séduit et je me suis vraiment fait plaisir en roulant avec ce VTTAE hors-normes. Sa vivacité en montée – où il faut parfois un peu le dominer, mais sans que ce soit réellement gênant – et surtout son aisance en descente prouvent que le vélo est réussi.

Côté châssis comme côté moteur, il n’y a pas de mauvaises surprises à redouter et en plus, si l’on se décide pour acheter la version la moins chère de la gamme à 6 500 euros, on aura une base solide qu’il sera ensuite possible d’upgrader en montant une paire de roues et une fourche plus performantes… Selon moi, ce modèle a donc clairement un bel avenir devant lui.

Vis-à-vis de la concurrence ?

Parmi les VTTAE très légers, suffisamment performants et équipés d’une motorisation Shimano que j’ai eu l’occasion d’essayer, j’en vois trois qui sortent vraiment du lot.

D’abord, il y a le Rotwild R.X 375 Ultra à 12 499 euros. Un bike qui aujourd’hui manque un peu d’autonomie avec sa batterie de 375 Wh, mais qui, sur le terrain, possède de sacrés atouts… Léger, joueur et maniable, il peut rivaliser avec le Giant, mais pas tout à fait sur la longueur !

Ensuite, je pense au BH iLynx+ Trail à 9 799 euros qui vient tout juste de sortir. Une jolie bête de 20 kg très polyvalente et capable de vous emmener relativement loin avec sa batterie de 540 Wh. On en reparlera très prochainement.

Enfin, même si sa motorisation RS est un peu moins puissante, au niveau de la philosophie, l’Orbea Rise M-LTD Team à 11 999 euros coche lui aussi pas mal de cases. Batterie généreuse, partie-cycle réussie, c’est jusqu’ici la référence des VTTAE à assistance légère équipés d’un moteur suffisamment puissant et coupleux pour ne pas trop vous faire souffrir si vous décidez de sortir avec des bikers qui roulent en “full power”…

La gamme

L’essai vidéo du Giant sur notre chaîne Youtube :

  1. Pas en trance sur ce Trance a 13 0000 € (Surtout un Giant,mais bon…..) Je ne m’étendrais pas sur ce vélo ^^

    La hauteur de cales sous la potence ! Moche et perte de rigidité.

  2. En point faible le prix peut être non ?
    Giant qui était pourtant connu pour avoir un bon rapport qualité prix ( par exemple le E reign 2022 )
    là ils sont devenu pire que spé

    Et le modèle à 6500 où il faut “tout” changer pour avoir un vélo potable à moins de rester que sur du dfci …

  3. Un Giant Cadex dans les années 90 -2000 c’était monstrueux de rendement mais une vrai raquette de ping-pong au final car cadre carbone sur raccord alu : casse de roue car trop rigide! Et pas de fourche télescopique… Mais une révolution qd le vélo est sorti et pas plus de 1300€ actuels : ce fut mon premier vtt de luxe après un rockrider de 15kg… sans moteur et sans suspensions😉.
    Maintenant tous les vttae sont suspendus AV-AR et c’est tant mieux ! On passe partout avec de l’adhérence !
    Mais le poids est encore trop important pour avoir des sensations optimales.
    Les vttae light bousculent les lignes car un vttae ne doit pas être une enclume pour un cycliste qui sait pédaler et aime encore se faire plaisir.
    Je roule actuellement sur un full power et je ne fais pas une sortie à moins de 120bpm de moyenne en utilisant le mode ECO ou Trail si besoin … sur 60 km de trans-ubayenne entre Barcelonnette 04 et le col de Vars (bien mieux que par la route!) ou sur des sorties plus plates en Picardie avec une autonomie bien supérieure mais tjs avec un rythme de 120bpm en moyenne. Le but , quel que soit le terrain est de se faire plaisir et le vttae est un outil fantastique ! Ceux qui disent que le vélo électrique n’est pas un sport ne savent pas pédaler.
    Par contre, aller vers une amélioration du vttae est une chose que les marques ont bien sentie ! Nous sommes à l’aube des vttae qui ressemblent à des vtt musculaires mais qui promettent les jambes des champions sans avoir 23kg à tirer.
    Les prix doivent rester raisonnables et des vélos à 10 000€ sont des vitrines inaccessibles mais permettent de descendre les avancées technologiques vers des vélos à 5000 ou 6000€ . Vive l’inflation et l’euro depuis l’an 2000…
    Les marques ont tout intérêt à ne pas dévoiler l’avenir trop vite car cela ne serait pas rentable même si la technologie pourrait permettre de fabriquer des vttae légers et puissants 😄 .
    En attendant, il y a des paliers (vttae full power ou light) qui sont franchis et c’est aux utilisateurs de faire le bon choix (en fonction de leurs besoins, capacités, finances, intérêts, promos) avec l’aide de testeur comme Chris qui a la chance de pédaler sur les dernières nouveautés et de nous faire partager ses expériences.

  4. Salut Chris, ça me plait enfin un light avec de la puissance,mais les 5KG, 6kg de moins ils les on pris ou?? le moteur 85W c est bien le meme que les full? la batterie 400W doit bien faire 2KG pas moins.
    Merci

      1. Cadre carbone 90% des vélos sonr carbone, et fourche à oui 36 200gr en moins que 38 etc ceux qu il y a sur les autres vélo full, donc quoi?? 25GR sur un derrailleurs , le plus lourd c batterie et moteur , la le moteur le meme que les full donc 5,6KG, je cherche à voir ou

        1. Roues Zipp carbone, batterie non démontable (gain de poids sur le mécanisme de fixation et sur le cadre), pneus Dissector et Rekon (trop) légers, combo potence/cintre carbone… A force, ça compte !
          C’est pour ça que ce modèle est très cher.
          C’est la volonté de Giant que de proposer désormais quelques modèles de VTTAE très haut de gamme en carbone.
          Ils n’avaient pas ça en catalogue jusqu’à peu et ce n’est pas pour ça que les autres vélos de la gamme ne restent pas intéressants au niveau rapport qualité/prix…
          Ceci pour répondre aux grincheux qui critiquent dans un commentaire plus haut !
          A +

          1. Bonjour
            Je viens d’acheter ce VTTAE en mode Elite+0, et je confirme que le poids, la qualité des roues zipp, la transmission sramXO1 et freins code RSC en 220/200 justifient le prix pour un comportement en montée et descente à la fois efficace, joueur et sécurisant. Une très très belle machine. Et étant (très) sportif, même avec la batterie de 400WH, en grande majorité en mode Eco, j’ai pu faire 66km, 1500mD+ et il me restait encore 47% de batterie. Mais pour cela il faut pédaler (FTP perso de 320 W)

          1. Ne cherche pas à discuter, les chiffres sortent du chapeau ou des 2/3 revendeurs que notre ami nene côtoie dans sa région. Et du coup, il nous fait une belle généralité… perso aucune idée, mais effectivement on doit pas être sur du 90% en un faveur du carbone, à vue de gros nez, je dirai plutôt un 50/50 (et encore ça dépend des gammes de vélos dont on parle…). De toute façon, on n’a pas accès à ce genre de chiffres.

  5. C’est vrai qu’ils ont fait fort sur le faible poids.La dessus,ils ont bien travaillés.
    J’ai cru lire une fois qu’une serrure de batterie a clef pesait ~ 300 G !

    Chris : Les critiques font avançer le proçessus 😉

    Et merci pour ton dévouement…

  6. Salut,

    Pour avoir tester plusieurs VTT légers, entre le VVF et plus récemment à Courchevel, je pense que le transition relay est le meilleur pour sa polyvalence et son incroyable plaisir en descente (160/160).

    Rise : trop léger pour rouler en montagne (certain passent en 38, coil et débridage).
    BH : la motorisation est très particulière.
    Spe : assistance trop faible.
    Rotwild : plutôt un bon vélo mais pas de revendeur dans les alpes.

    Au final, ils ont tous le même soucis : l’autonomie ~1000 à 1500D+, pour faire une journée il faut 2 batteries…

    Je me demande quel sera l’écart de poids avec un GLP3 et une batterie de 545.

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