Le Scott Voltage eRide remet son nom au goût du jour… 

Le Scott Voltage eRide fait renaitre de ses cendres un nom mythique de chez Scott. Logique compte tenu qu’il va comme un gant à un VTT à assistance électrique. On a eu l’opportunité de se pencher en détail sur le nouveau venu, et on vous livre tout ce qu’on en sait, sur VTTAE.fr ! 

Jusqu’ici…

Non… vous ne rêvez pas. Si vous vous intéressez au VTT depuis des lustres, au moins, le terme Scott Voltage vous dit forcément quelque chose. Son usage par la marque date de bien avant que l’assistance électrique fasse partie de ce monde. À l’époque, le Scott Voltage était alors un vélo de Freeride, de Dirt, bref, un VTT Gravity au sens plein du terme, comme on dirait de nos jours… Sauf qu’à bien y regarder, forcément, avoir dans son portefeuille un terme aussi parlant et ne pas s’en servir pour ce à quoi il se rapporte le plus, n’aurait pas de sens. À l’image de Santa Cruz, qui a donc repris le terme Heckler il y a quelque tempsc’est au tour de Scott, de repositionner un terme qui va comme un gant sur un VTT à assistance électrique…

D’où, le Scott Voltage eRIDE, nouveau genre, dont il est question ici ! Un VTT à assistance légère, ou hybride, c’est selon le terme que vous êtes habitué à employer. Dans tous les cas, l’idée est de faire appel à un système d’assistance qui vise à optimiser le ratio poids/performance, afin de produire un VTTAE qui soit compétitif sur la balance. Et quelque part, se positionner sur le créneau des VTT à assistance électrique les plus légers qui soient, c’est bien un point du marché sur lequel on peut attendre la marque Scott. Cette marque qui a largement construit une part de sa notoriété actuelle dans les traces de Nino Shurter – star du VTT XC – et dont on dit des vélos que quoi qu’il arrive, et qu’importe l’usage auquel ils se destinent, ils doivent être légers, et bien pédaler. C’est dans les gènes, dans l’identité même, de la marque…

Scott Voltage eRIDE

  • All Mountain
  • Full 29 pouces
  • 155/160mm Fox 36 & Nude
  • Carbone uniquement
  • Reach 485mm (L), offset court
  • Syncros Revelstoke 30 mm
  • Dissector & Assegai 2.6 pouces Exo+
  • SRAM Code, HS2, 200mm av/ar
  • 6 modèles, 3/4 tailles, 6599 à 12 999€
  • 17,9kg (annoncé, 900SL, ss batterie ad.)
  • Dispo Mai 2024
  • Fiche sur sram.com

Un VTT à assistance électrique des plus léger, vous me direz que Scott s’y est déjà essayé, avec un certain succès, à travers le Lumen. Et vous avez raison ! Se pose donc la question de l’usage auquel se destine le Scott Voltage eRIDE dont il est question ici. Pour répondre à cette question, la marque fait savoir son intention : produire le VTTAE à assistance légère le plus polyvalent qui soit. Pour ceux qui connaissent la gamme des VTT classiques Scott, il s’agit pour le Scott Voltage eRIDE, d’être l’équivalent électrique du Genius, dans sa version Super Trail. Soit un vélo qui ne doit jamais faire un choix pour favoriser la montée, qui entraverait ses capacités à la descente, et vice-versa…

Un équilibre fin à trouver, mais qui, dans les lignes, du moins, est déjà bien trouvés par les designers Scott. Au premier regard, aucun doute, il s’agit d’un vélo qui s’inscrit dans l’identité du moment, et qui, effectivement, reprend l’équilibre du Scott Genius, à mi-chemin entre les traits plus agressifs des vélos très gravity, et plus sobres et fins des vélos plus légers…

En détail…

Quoi qu’il en soit, c’est en se plongeant dans les détails de conception du Scott Voltage eRIDE, que tout le travail et les innovations dont il est issu, prennent sens et lui procurent sa véritable valeur. Une démarche que l’on débute volontairement par la motorisation sur laquelle il repose. Non pas pour réduire un tel vélo à son moteur, mais bien parce que son architecture spécifique est à la base de ce qui découle ensuite…

La motorisation TQ

Que vous la découvriez, ou que vous soyez déjà familier avec la motorisation TQ HPR50, il est un détail crucial qu’il faut avoir en tête pour saisir la conception du Scott Voltage eRIDE. Peu ou prou, on peut parler d’une motorisation coaxiale. Comprenez par là qu’il n’y a pas de moteur déporté de l’axe du pédalier, ou bien logé à la perpendiculaire dans le tube oblique. Le moteur et le mécanisme de transmission sont directement logés sur le même axe que celui des manivelles.

Comment est-ce possible, alors qu’une réduction de la vitesse/augmentation du couple reste nécessaire à la plupart des motorisations du moment ? Ça l’est parce que le TQ HPR50 fait usage du principe d’engrenage qu’elle nomme Pin-Ring transmission. On a déjà tous vu ou joué avec ça au moins une fois, c’est un dérivé du Spirographe… Vous savez, cet outil à dessin qui permet de tracer des courbes Hypotrochoïdes ?! Bref, Ça permet au moteur en lui-même d’avoir un encombrement très réduit… Et ça tombe bien, puisque ça permet à Scott de profiter de l’espace laissé libre juste à côté de lui !

Routing

Cet espace aux abords du boîtier de pédalier, les derniers vélos produits par Scott en font usage pour y implanter l’amortisseur, que la marque veut désormais à tout prix intégrer au cadre. Dans le Scott Voltage eRIDE, il s’agit d’un Fox Float X Nude, spécifiquement développé pour ce vélo, notamment avec la plateforme de pédalage/blocage que l’on commande au guidon. Quoi qu’il en soit, il se trouve ici au beau milieu du passage.

Comprenez que d’un côté se trouve le moteur et de frein arrière, qu’au-dessus se trouve la tige de selle télescopique, et que de l’autre se trouve la batterie interne. Il y a donc des fils, des câbles, des gaines et durites qui doivent cheminer. Raison pour laquelle en réalité, le Scott Voltage eRIDE dispose d’une cheminée qui garantit le passage à l’amortisseur, et le cheminement de chaque élément, autour, sans qu’aucun ne vienne faire de dégât. Tout est placé, guidé, maintenu à sa place.

Biellette/cinématique

On l’a dit plus tôt dans cet article, le Scott Voltage eRIDE s’inspire grandement du Genius ST, sorti il y a quelque temps maintenant. C’est vrai, puisqu’il reprend le système de suspension 4-Bars, cher à ce dernier. À ce sujet, la courbe de ratio qu’il décrit offre une progressivité autour de 21-22%, soit une valeur dans la bonne moyenne du moment… Tandis que Scott indique avoir surtout l’anti-squat en tête, afin de veiller au bon fonctionnement de la suspension, y compris en pleine charge, au pédalage.

Quoi qu’il en soit, le Scott Voltage eRIDE ne manque pas pour autant de profiter de ses propres travaux de développement pour pousser la solution du 4-bars plus loin dans le souci du détail. C’est au niveau du basculeur – pièce qui actionne l’amortisseur – que l’essentiel se passe…

Sur le Genius, cet ensemble cinématique est en réalité composé de deux sous-ensembles : la partie droite, et la partie gauche. Ce sont les haubans, qui s’y raccordent, et leur pontet, qui assurent une certaine rigidité à l’ensemble. Sur le Scott Voltage eRIDE, la partie interne du basculeur est désormais d’une seule pièce (en jaune sur la photo). L’idée étant qu’ainsi, la rigidité et les alignements de l’ensemble, soient meilleurs.

Quoi qu’il en soit, une architecture qui nécessite néanmoins de développer de nouvelles solutions à des problèmes qui se posent toujours dans ce cas de figure. Il faut notamment assurer qu’il n’y ait pas de jeu angulaire dans les cannelures, alors même que les tolérances de fabrication en imposent nécessairement un peu. Or, l’architecture du Genius permettait de mettre en place une vis de rattrapage du jeu qui n’a pas sa place sur cette solution du Scott Voltage eRIDE…

Raison pour laquelle c’est cette fois c’est cette rondelle de rattrapage, à ergots, qui vient assurer la bonne prise des cannelures au serrage. Autre détail qui a son importance – et fait référence au routing des gaines évoqué précédemment – la forme évidée au centre de la partie interne du basculeur.

Enfin, cet assemblage très travaillé suggère désormais l’usage d’un pied d’amortisseur…

De l’extérieur

Le dernier point évoqué au paragraphe précédemment peut avoir l’air de rien. Mais en matière d’encombrement…

Géométrie

Voilà donc pour tout le travail de conception et de développement fournis par les équipes de la marque, dans le but de proposer un Scott Voltage eRIDE le plus sobre et bien fini, d’extérieur. Au passage, on en oublierait presque que tout ça doit se faire, au départ, en respectant une géométrie précise, qui elle, joue grandement sur le comportement du vélo, en action. Comme le début de cet article le suggère, le Scott Voltage eRIDE reprend les dimensions du Scott Genius ST.

Avec, cependant, deux ajustements propres à la pratique VTTAE. Des bases plus longues de 10mm, pour minimiser le phénomène de cabrage que l’assistance électrique peut provoquer à la montée… Et un boîtier de pédalier 6mm plus haut, pour limiter les risques d’impact des manivelles/pédales, sur terrain chaotique où l’on souhaite aussi tirer parti de l’assistance.

Premières impressions

Si j’ai l’opportunité de détailler avec une certaine précision, ce qui fait le sel de la conception du Scott Voltage eRIDE, c’est parce que j’ai eu l’occasion d’aller à la rencontre de ses concepteurs, sur invitation de la marque, à Santa Coloma de Farner, au sud de la frontière franco-espagnole.

L’occasion de voir et de toucher, en détail, chaque élément, mais aussi de mettre à profit l’endroit et ses chemins particulièrement plaisants, pour se faire une première impression au guidon du Scott Voltage eRIDE : une version 900 Tuned, en taille L – comme j’en fais systématiquement la demande – doté d’une batterie additionnelle, donc de toute la capacité possible.

Les premiers tours de roue sont forcément l’occasion de découvrir l’assistance TQ, que j’avais jusqu’ici mise une seule fois à profit, pour une courte sortie sur… Un Scott Lumen ! Pour avoir roulé il y a quelque temps, sur un vélo équipé de la concurrence Fazua, c’est l’occasion pour moi de noter la même impression : ces assistances légères de dernière génération savent donner le sentiment d’avoir de la puissance. Certes, pas autant qu’un VTTAE Full Power, ça va s’en dire, mais suffisamment pour que poussée à fond, la motorisation donne le sentiment et les sensations de faire du VTTAE, plutôt que du VTT classique, à peine assisté. Les chiffres de la sortie, relevés via GPS, sont clairs : des statistiques d’e-bike, pas de VTT classique. Reste à voir, sur un essai plus longue durée, ce qu’il en est de l’autonomie, l’expérience ayant attiré mon attention sur ce point, sans que les circonstances soient suffisantes pour tirer quelconque conclusion. En attendant, les sections de pédalage s’enchaînent à bonne vitesse, sur un sacré rythme. L’occasion de constater que les bases longues doivent jouer leur rôle, puisque le cabrage est intrinsèquement bien maîtrisé.

Ce qui m’amène, néanmoins, à préciser un peu le comportement du Scott Voltage eRide perçu sur ce lancement. À commencer par le fait que les choix de conception de sa cinématique se confirment à l’usage. Sur les réglages de base que j’utilise systématiquement en début d’essai, le Scott Voltage eRIDE s’avère généreux en matière de sensibilité/confort. Il existe donc une marge qui permet de jouer des compressions à l’amortisseur. Je suggère d’en profiter pour maîtriser un peu l’assiette du vélo. Car s’il ne cabre pas à proprement parler – la roue avant reste au sol – ça n’empêche pas moins de rester vigilent dans les réglages pour que son assiette, elle, soit au rendez-vous. C’est aussi, alors, l’occasion de veiller à ce que le Scott Voltage eRIDE reste suffisamment haut dans son débattement. Sans quoi, le poids de l’ensemble peut pousser la suspension à fonctionner un peu loin dans son débattement, et donc, demander à sans cesse alléger le vélo quand ça brasse, pour retrouver un peu de confort qui, sur le papier et au départ, pourtant, semblait généreux.

Quoi qu’il en soit, je boucle ces toutes premières impressions sur deux parallèles, puisque j’ai glissé avoir eu l’opportunité de quelques expériences rapides aux guidons des Santa Cruz Heckler SL et Scott Lumen, deux vélos versus lesquels le Scott Voltage eRIDE mérite de se placer. Par rapport au premier, il me semble avoir noté un Scott Voltage eRIDE plus posé au sol, quand le Heckler SL semble plus agile pour décoller, notamment de l’avant. Tout ça mérite bien sûr d’être confirmé et précisé, mais sur les réglages de base identiques, inculqués aux deux montures, lors de leurs prises en main, c’est la première différence qui m’est venue à l’esprit. Moins aérien, moins léger verticalement, c’est aussi l’impression donnée par le Scott Voltage eRIDE versus le Scott Lumen. Si bien que pour l’heure, à le placer sur une échelle qui va du VTTAE léger que constitue le Scott Lumen, à un VTTAE Full power dont le poids dépasse les 20kg, je mettrais le Scott Voltage eRIDE avec batterie additionnelle à mi-chemin. Pas aussi agile que le plus léger de la bande, mais plus agile, tout de même, tout en partageant des traits et astuces de pilotage, qu’un Full Power peut suggérer…

Rédacteur
  1. Bonjour Antoine , bien ton article sur ce nouveau bike , ce scott voltage eride est un très beau vélo , comme tous les scott j’ai envie de dire (impression perso) mais je suis extrêmement surpris d’une chose ,toujours TQ pour la motorisation , certes c’est peu encombrant et léger … mais pour posséder un solace eride de la même marque je trouve ce moulin poussif et je doute de ses performances pour le vététiste lambda comme moi surtout si on le compare aux “anciens” glp2 pas tellement plus lourd ou bien d’autres plus récent équipés du moteur Fazua , ou encore mieux le dernier bosch , j’ai hâte de lire l’essai vu par Chris et de voir ce que les collègues en pense , qu’en penses tu ?
    sportivement

    1. Bonjour, et merci pour ce retour positif 😉 À propos du TQ, c’était ma deuxième expérience avec, véritable première en situation d’essai, la précédente était sur un Lumen pour un lunchride “social” dira-t-on. J’avais eu vent des impressions sur ce côté poussif, je m’y attendais donc un peu… Mais j’ai, du coup, été plutôt positivement surpris. Après, je n’avais pas la concurrence à disposition directe pour comparer finement, et on a clairement roulé la plupart du temps à fort niveau d’assistance, sans se soucier des batteries que l’on pouvait recharger/échanger en temps et en heure. Les conclusions que je peux tirer de cette expérience restent donc limitées, mais comme je l’indique dans l’article, c’est suffisant pour revenir avec des stats de sortie qui collent bien plus à celles d’une virée VTTAE, que VTT classique. Comme tu y fais référence, à mon sens, c’est presque plus le poids final du vélo, qui me fait tiquer. ça peut se rapprocher de certains Full Power sur la balance, et ça peut en avoir certains traits dans le pilotage, sans en avoir toute la puissance, notamment sur du gros franchissement à la montée…

  2. Merci Antoine pour ton analyse et bravo à la rédac pour vos articles ,car nous n’avons pas toujours la possibilité d’un essai et moi perso ça m’aide beaucoup car je vous trouve toujours très objectif dans vos analyses ( je parle toi , Chris et ceux que j’oublie certainement) et c’est bien de le dire ici aussi , top ;))
    A+

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