Le juste milieu !
En déclinant son nouveau châssis en plusieurs versions, Mondraker donne vraiment le choix à ses clients. En effet, il en faut pour tous les goûts et ça, la marque espagnole l’a bien compris. Avec le Mondraker Sly et sa motorisation Bosch Performance SX, on a donc un VTTAE en aluminium Stealth à la fois léger, aux débattements raisonnables et tout de même suffisamment performant en assistance pour s’attaquer à du sérieux en tout-terrain. Bref, si vous pensez que le Neat manque un peu de watts et que le Crafty est un trop gros vélo pour vous, alors ne cherchez plus… C’est un Sly qu’il vous faut ! On vous présente le concept avec ce petit essai qui va bien.
Par Chris Caprin – Photos Fagerbé et Chris Caprin

Mondraker Sly RR
- Usage all mountain/enduro light
- Roues de 29 pouces AV et AR
- Débattement : 160 mm AV et 150 AR
- Cadre en aluminium 7061 Stealth Zero Suspension
- Reach 460 mm et Stack 633 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
- Motorisation Bosch Performance Line SX 250 watts, 55 Nm, puissance maxi 600 watts en crête
- Batterie Bosch Powertube de 400 Wh démontable + PowerMore 250 Wh (en option)
- Commande : Bosch Mini Remote et System Controller, console Kiox 400
- Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour +, e-MTB et Turbo) + assistance à la marche
- Réglages des paramètres : oui, avec l’application e-Bike Flow
- Pneus Maxxis Minion DHF 29×2.50 EXO + AV et Minion DHR II 29×2.40 EXO + AR
- 4 tailles (S, M, ML, L, XL)
- 2 modèles à 5 999 et 6 999 euros
- Prix du modèle testé : 6 999 euros
- Poids : 20,80 kg (taille M)
- Lien : www.mondraker.com
Durant l’élaboration du Sly, Mondraker s’est évertué à faire le plus beau vélo possible en utilisant des techniques de fabrication de pointe et en lui donnant une finition particulièrement raffinée. Résultat : on a devant nous le modèle tout-suspendu en aluminium Stealth le plus légers et avec les lignes les plus fines jamais réalisé par la marque espagnole.

Le SLY est disponible en deux versions, R et RR, qui, outre un cadre alu aux soudures extrêmement discrètes, le système Zero suspension et une motorisation Bosch SX avec batterie de 400 Wh, partagent aussi de nombreux composants adaptés à la pratique du VTT à assistance légère. C’est également le premier modèle léger de Mondraker disponible en 5 tailles différentes : S, M, ML, L et XL. L’ajout d’une taille de cadre permet aux pratiquants de bénéficier d’un meilleur ajustement global, en affinant l’équilibre entre le vélo et le pilote grâce à des variations plus faibles au niveau du Reach, de la longueur du tube de selle et de la hauteur du Stack en fonction de la taille.
Avec ses 150 mm de débattement à l’arrière (160 à l’avant) et ses roues de 29 pouces Le Sly est à classer dans la catégorie des all mountain polyvalents. Il dispose d’une nouvelle cinématique et d’une architecture de cadre remaniée inspiré par le Neat et que l’on retrouve aussi désormais sur les modèles all mountain et enduro de chez Mondraker, à savoir, le Dune, le Sly qui nous intéresse aujourd’hui et, plus récemment, le Crafty 2025…
Enfin, côté géométrie, avec un Reach de 460 mm, un angle de direction de 64,5°, un tube de selle à 77° et une longueur de bases assez courtes pour un VTT en roues de 29 pouces (455 mm), le Mondraker Sly se veut très polyvalent et moins agressif que les autres modèles cités plus haut, ceci afin de venir combler la case manquante dans la gamme des VTTAE de la marque.

Composants
Outre les suspensions Fox Performance en 160 et 150 mm de débattement, on est en face d’un équipement assez sympa qui correspond en gros à l’esprit léger du bike et à son programme. C’est ainsi que l’on trouve une transmission Sram GX Eagle AXS T-Type, des freins Sram Code Stealth Bronze avec disques de 200, un pédalier E-Thirteen Helix Core avec manivelles en 160 pour toutes les tailles et plateau de 34 dents, des roues Mavic E-CrossTrail SL 29 pouces montées avec des pneus Maxxis Minion DHF et DHR, assez légers mais pas trop, qui sont plutôt bien adaptés pour une utilisation en vrai tout-terrain.
Pour le reste des composants, on est sur la même base que ce que l’on trouve habituellement chez Mondraker, à savoir des éléments “maison” OnOff. On a donc une potence assez originale de type CNC (30 mm) et un cintre carbone S6 (800 mm), des poignées Lock-On, et une tige de selle télescopique Pija en 160 mm de débattement, ainsi qu’une selle Fizik Terra Aidon confortable et plutôt bien en phase avec la pratique du VTTAE. Une valeur sûre que l’on retrouve d’ailleurs de plus en plus en première monte chez de nombreuses marques…







Suspensions
Sur ce cadre en aluminium Stealth Foward Geometry qui dispose de 150 mm de débattement à l’arrière, on dispose d’une nouvelle forme de la Zero Suspension chère à la marque espagnole, avec un amortisseur Fox Float X Performance qui traverse le bas du tube de selle, alors qu’à l’avant, on trouve une fourche Fox 36 Performance Fit Grip. Un ensemble cohérent pour un petit all mountain polyvalent…
Une fois le réglage des Sag effectué (entre 20 et 25 % environ), il suffit donc d’affiner légèrement, ce qui n’est pas bien compliqué vu le nombre réduit des possibilités en externe. Je suis donc parti dans l’idée d’avoir des suspensions qui fonctionnent de manière homogène et progressive sur l’intégralité du débattement, en allant presque jusqu’à la limite du talonnage. Effectivement, même avec un cadre en aluminium plus confortable que le carbone, en évoluant sur un terrain cassant comme nous avons dans le Centre Var, il est préférable de privilégier le confort et la motricité… Pour un pilote de 70 kilos, voilà ce que je conseille.




Fourche Fox 36 Performance Fit Grip 160
- 70 psi et deux tokens dans le plongeur gauche pour un Sag autour de 25 %
- Blocage : ouvert
- Rebond : + 4 du plus ouvert (sur 16 clics)
Amortisseur Fox Float X Performance Evol 150
- 155 psi pour un Sag d’environ 30 %
- Blocage : ouvert
- Rebond : + 8 du plus ouvert (sur 14 clics)
Moteur et batterie
La nouvelle motorisation Bosch Performance Line SX allie une puissance relativement élevée à un poids plus raisonnable, ce qui en fait le moteur Bosch offrant la plus grande densité de puissance pour un volume réduit. Ces caractéristiques et la cartographie de l’assistance finement ajustée assurent un comportement au pédalage naturel et permettent de rouler de manière sportive à VTTAE sur quasiment tous les types de sentiers.





La friction au niveau du pédalier a été réduite grâce – entre autres – à un nouveau système d’étanchéité au niveau de l’axe et le Q-Factor (la distance entre les manivelles gauche et droite) passe à 160 mm. En résulte un pédalage plus doux et confortable, proche des sensations que l’on a sur un VTT classique sans moteur, ainsi qu’un léger gain en performance et même en autonomie. En effet, il est désormais plus facile d’emmener le vélo sans assistance, que ce soit lorsqu’elle est coupée volontairement ou quand on passe au-dessus de 25 km/h et qu’elle s’arrête.
Côté batterie, on dispose d’une CompactTube de 400 Wh intégrée dans le cadre et non démontable (dommage) qui pèse seulement 2 kg (comme le moteur) et qui porte le groupe de motorisation complet (Performance SX, CompactTube, System Controller et Mini Remote) à 4 kg, c’est-à-dire en gros l’équivalent du poids d’une Powertube 800 Wh seule !
Connectivité
Intelligente, personnalisable et tournée vers l’avenir, l’application eBike Flow est l’outil de connexion avec votre futur VTTAE équipé d’une motorisation Bosch. La clé qui vous fera pénétrer dans le monde du vélo connecté. Les mises à jour en direct permettent d’améliorer sans cesse l’expérience d’utilisation grâce à de nouvelles fonctionnalités innovantes. Avec cette application, les modes d’assistance peuvent être réglés individuellement, les activités enregistrées de manière totalement automatiques et les applications de remise en forme de type Apple Health peuvent également être intégrées.
Dans le cadre du perfectionnement technique des composants que l’on trouve sur les vélos à assistance électrique, on peut s’attendre à de belles optimisations dans les années à venir (ABS, transmission automatique, et j’en passe…).

Sur le terrain
Comportement moteur
Le Mondraker Sly RR n’a pas tout à fait le rendement au pédalage d’un VTTAE “light” équipé d’un cadre en carbone, avec moins de débattement et un poids plus réduit, comme le Cube AMS Hybrid 144, par exemple… Malgré tout, il pédale correctement et encaisse plutôt bien l’Eco du moment que le chemin reste roulant et peu pentu. Ensuite, avec l’arrivée du vrai dénivelé positif et des petits franchissements, en Tour +, avec la bonne cadence de pédalage, ça ne passe pas trop mal. Mieux, une fois optimisé en réglant les paramètres comme il faut, en eMTB, c’est même agréable. Et si l’on n’est évidemment pas au niveau d’assistance du CX, le feeling Bosch est bien présent. On sent l’Extended Boost, le couple est suffisant et la puissance reste correcte.

Bien sûr, le couple revu à la baisse permet moins de se reposer sur l’assistance en se contentant de tourner les jambes tranquillement sans trop se soucier de la cadence de pédalage. Là, avec le SX et ses 55 Nm au lieu de 85, si la puissance en crête est plutôt généreuse pour ce type de moteur, il faut quand même aller la chercher en tournant les jambes à une cadence au-dessus de 90 tr/mn… Donc, pour ceux qui n’ont pas l’habitude de mouliner et de privilégier les petits braquets en montée, il est évident que ça risque d’être un peu plus compliqué.
Car même si le SX est performant, la plage d’assistance est moins large que sur un CX et il est donc moins facile d’évoluer confortablement à une faible cadence de pédalage… D’où un côté plus exigeant physiquement qui demande un bon “cardio” pour tirer le meilleur de l’assistance si l’on ne veut pas que le niveau de la batterie baisse à vitesse grand V. Sans parler du poids du pilote ou de la géométrie, qui, sur ce type de moteur, jouent quand même un rôle prépondérant au niveau des performances.
Mais en faisant abstraction de tout cela, j’ai bien aimé le comportement global de cette motorisation “light”, qui, comparée par exemple au Fazua Ride 60 (et ses 60 Nm), n’est pas en reste au niveau du couple. Clairement, sur le papier, si le Bosch SX est censé en avoir un peu moins, sur le terrain, c’est carrément l’inverse que l’on ressent. De même, lorsque l’on a besoin de plus de watts pour monter des pentes raides ou franchir des obstacles un peu moins faciles – bien que le meilleur plan reste souvent l’eMTB –, si on passe en Turbo, et que l’on augmente encore la cadence de pédalage, généralement et hors conditions de franchissement extrêmes, ça évite de poser un pied à terre, voire de pousser le vélo.
En tout cas, j’ai fortement apprécié le soutien régulier (en eMTB) et l’accélération dans les portions plus roulantes (en mode Sprint) du SX, qui m’ont permis de retrouver le feeling du Bosch que j’apprécie. A savoir un moteur qui a tout de même du répondant et un certain coffre… Mais en moins vigoureux que le CX full power, cela va de soi.
Réglages
Vu ma pratique et les chemins que j’emprunte régulièrement, j’ai choisi de paramétrer les différents modes de manière à en avoir suffisamment sous la pédale lorsque j’ai envie de grimper des pentes bien raides et quand même assez techniques.
Notez également qu’il est désormais possible de choisir d’autres modes, comme par exemple le Tour à la place du Tour +, le Sport à la place de l’eMTB ou même le Sprint que l’on ne trouve pour l’instant que sur le SX… Comme je l’ai déjà dit, ce dernier représente d’ailleurs le bon choix si l’on aime avoir un vrai soutien régulier. Il est un peu plus réactif sous le coup de pédale, dans l’esprit du Race, mais en plus light, évidemment ! En tout cas, perso, j’ai bien aimé.
Une fois l’application eBike Flow téléchargée sur votre smartphone, il suffit de connecter le vélo et ensuite de suivre les indications.
Pour une utilisation sportive et intense en tout-terrain technique, voilà les options de paramétrages que j’ai choisies…
Eco : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
55 Nm sur tous les modes.
Ou bien, pour ceux qui ne souhaitent pas économiser la batterie ou roulent avec un PowerMore :
Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage
Sprint : + 5 en assistance et + 5 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
55 Nm sur tous les modes.





Autonomie
Si le Mondraker Sly RR n’est peut-être pas le plus léger des VTTAE équipé d’une motorisation Bosch SX, avec sa géométrie polyvalente et son train roulant qui ne colle pas trop le vélo au sol, dans l’ensemble, au niveau de l’autonomie, il s’en sort assez bien…
En chiffre, ça donne 950 m de dénivelé positif, 32 km et deux heures de roulage en tout-terrain technique pour un pilote de moins de 70 kilos qui ne roule pas à l’économie et utilise en majeure partie le Tour + et le e-MTB et un tout petit peu de Turbo quand c’est nécessaire.
Et si l’on décide d’emprunter un parcours plus roulant avec des montées moins techniques et que l’on choisit d’utiliser un savant mélange d’Eco vitaminé et de Tour +, on parvient à optimiser l’autonomie et à atteindre autour des 35 km pour un dénivelé positif évidemment inférieur. Et pour ceux qui en veulent davantage, il est toujours possible de rajouter la batterie additionnelle PowerMore de 250 Wh et ainsi d’augmenter l’autonomie de plus de 50 %.

Notez qu’à la fin, lorsque l’on atteint les 30 derniers pourcents de batterie, le nouveau système Bosch ne vous prendra pas au dépourvu. En effet, une fois arrivé à ce stade, le System Controller logé dans le top tube vous prévient de ce qu’il vous reste (deux barres orange) et réitère l’alarme visuelle lorsque l’on atteint les 20 % (plus qu’une barre), avant de passer au rouge pour les 10 restants. De plus, l’assistance reste optimale jusqu’au bout et ne se met en mode “survie” que sur les 5 derniers pourcents… A partir de là, le moteur ne vous donne plus que le minimum d’assistance pour aller le plus loin possible, c’est-à-dire deux ou trois kilomètres et à peine 50 m de D+.
A la montée
C’est sûr que si l’on est habitué à la puissance et au couple d’un moteur classique comme le Bosch CX que l’on trouve sur le Crafty, il y a tout de même une sacrée différence de comportement. La motorisation ne permet pas d’aller vite dans les montées et de franchir les obstacles – si ce n’est en force – tout du moins à une cadence décente… C’est le propre d’une assistance légère.

Il est donc conseillé de se concentrer sur l’équilibre et la technique de franchissement que l’on utilise régulièrement (et pour cause, plus qu’il n’y a pas le choix !) avec un VTT sans assistance. Avec le Sly, en partant du principe où l’on s’attaque à du sérieux dans le dénivelé positif, cela veut dire se mettre en mode Turbo, bien mouliner sur les deux ou trois derniers pignons en haut de la cassette et passer les obstacles en aidant le vélo avec son corps à l’aide de bonnes impulsions. C’est la meilleure technique pour franchir les obstacles en allant chercher l’assistance maxi en crête lorsque c’est nécessaire. Y’a pas de secret… Même avec un VTTAE particulièrement efficace en montée et qui possède un excellent grip, même avec une motorisation Bosch SX qui représente pour moi le meilleur compromis entre le confort de pédalage, la puissance de l’assistance et le couple moteur, il faut forcément se dépouiller davantage.
Et si l’on applique au mieux ces règles de base, pour peu que l’on ait réglé les paramètres moteur de manière à obtenir une puissance douce mais régulière et à condition d’avoir une bonne vélocité au pédalage et une bonne technique de pilotage, le résultat est assez convaincant… Ainsi, grâce à ses roues de 29 pouces, sa rigidité impressionnante, son poids raisonnable et son excellente motricité, le Sly RR permet de gravir des portions techniques et assez raides, sans être trop largué, ni à l’agonie face à des collègues en full power.



Bon, il ne faut pas rêver non plus, les performances en franchissement sont tout de même assez éloignées de celle d’un VTTAE en CX… Bien que le bike soit relativement léger, il y a un moment, quand ça monte sec, le poids ne fait pas tout et on atteint forcément la limite. Cependant, globalement, avec sa géométrie très polyvalente et son train roulant homogène et performant (les roues Mavic E-CrossTrail SL et les pneus Maxxis Minion pas trop lourds forment un duo efficace), on obtient un rendement plutôt au-dessus de la moyenne. Surtout pour une paire de jantes en aluminium. C’est d’ailleurs ce qui donne envie de s’aventurer sur des sentiers parfois un peu trop difficiles pour le programme du vélo… Mais qu’importe, avec un peu d’énergie et de technique de pilotage, le plus souvent, ça passe !
En revanche, pour ceux qui préfèrent juste dévaler les sentiers techniques sans forcément avoir envie de les remonter dans l’autre sens, le Mondraker Sly RR vous permettra de grimper confortablement et sans trop d’efforts au sommet d’une belle spéciale ou d’une piste de bike park… et de recommencer jusqu’à ce que la batterie soit vide.
En descente
Mais si le Sly permet de s’attaquer à des montées tout de même bien sérieuses, il est également très efficace en descente. En dépit d’une fourche un poil légère qui a du mal à suivre si l’on se met à attaquer un peu trop, l’ensemble permet de s’en sortir honorablement sur des sentiers bien typés enduro qui ne font pas forcément partie du programme du vélo… Car outre les qualités de la Foward Geometry que l’on connait et apprécie, le nouveau système de suspension arrière, lui, m’a paru nettement meilleur, plus progressif et plus sensible par rapport à celui que l’on avait auparavant sur le Crafty. Comme sur le Neat, le fonctionnement est en net progrès et la façon dont la suspension absorbe les chocs sans à-coups – même dans les freinage les plus appuyés – permet de se sentir à l’aise dans toutes les conditions.

De plus, grâce à sa petite batterie, son poids de 20 kg et son excellente répartition des masses, il est possible de dévaler les pentes à une bonne vitesse en pilotant comme si l’on était au guidon d’un gros enduro sans moteur, une certaine stabilité en plus. Et c’est là que j’ai parfois trouvé que le train avant pouvait éventuellement être un peu dépassé par rapport au niveau de la suspension arrière… Mais après tout, n’oublions pas que ce n’est qu’un petit all mountain et si l’on veut quelque chose de plus adapté pour envoyer du lourd en descente, alors il vaudra mieux s’orienter vers le Crafty. Autrement, le vélo est vif, agile, et même si l’avant est encore un peu lourd, les wheelings et autres bunny-ups sont vraiment faciles à exécuter.



De plus, géométrie polyvalente oblige, Le Sly RR se place admirablement bien dans les virages, reste maniable et permet de tourner facilement dans les enchaînements d’épingles serrées que l’on trouve régulièrement sur les sentiers varois. Et lorsque le rythme s’accélère, que les courbes s’ouvrent davantage et que l’on met davantage d’appui sur l’angle, la stabilité et la précision dans le maintien de la trajectoire sont tout aussi impressionnantes. Les roues de 29 pouces n’y sont pas étrangères et même si la carcasse et la gomme des pneus d’origine ne sont pas tout à fait adaptées à un pilotage un peu engagé en descente, finalement, le bon équilibre global du bike, la taille des roues et le fonctionnement plus que correct des suspensions Fox Performance (et de la cinématique Zero Suspension…) font que l’on peut déjà envoyer assez fort en se sentant tout de même en sécurité.

De plus, les freins Sram Code Stealth Bronze se sont montrés irréprochables – autant en puissance qu’en endurance – et ne sont jamais venus limiter les capacités du bike en descente, bien au contraire. Et comme le châssis est très sain, reste bien en ligne et encaisse les chocs assez importants sans broncher, on peut dire que la qualité du freinage en bénéficie forcément !

Enfin, il est important que vous sachiez que, si vous souhaitez aller taquiner un petit peu les limites en descente au guidon du Sly, la Foward Geometry et le nouveau système de suspension s’accorderont sans problème avec une fourche de 38 possédant 10 mm de débattement supplémentaires. A ce moment-là, on aura entre les mains un engin capable de s’attaquer à de belles spéciales d’enduro… Mais encore une fois, même s’il en a les moyens, est-ce vraiment la vocation de ce vélo polyvalent ? Personnellement, je ne le pense pas.
Points forts / faibles
Principales qualités
- Polyvalence
- Position de pédalage
- Comportement en descente
- Nouveau châssis très réussi
- Rigidité
- Suspension arrière
- Moteur Bosch SX
Principaux défauts
- Angle de chasse un peu trop fermé
- Autonomie moyenne
- Prise de charge mal placée

Qu’en penser ?
Contrairement au Neat et sa motorisation TQ, le Bosch Performance SX qui équipe le Mondraker Sly convient nettement mieux au programme all mountain polyvalent du nouveau châssis. Car si le cadre de ce vélo avec sa cinématique légèrement modifiée possède une motricité et un dynamisme qui compense légèrement le manque de puissance et de couple en montée, il y a un moment où ce n’est pas suffisant. Et là, avec la motorisation Bosch SX, on a davantage de quoi s’exprimer et ça change beaucoup de choses, croyez-moi. Surtout dans le plaisir de savoir que, si on le souhaite, il y aura de quoi s’attaquer à du relativement costaud en montée.
Et en descente, il s’en sort avec les honneurs en donnant par moments la sensation de rouler sur un VTT d’enduro sans moteur. De plus, grâce à son cadre en aluminium, bien que le Mondraker Sly soit maniable, vif et précis, il reste tout de même stable et très confortable. Un vrai VTT à assistance légère polyvalent, qui, pour un tarif relativement abordable, vous permettra d’élargir votre champ d’action et d’aller plus haut sans être obligé de mettre pied à terre… En revanche, avec sa petite batterie de 400 Wh, pour aller plus loin, il vous faudra envisager l’achat d’un élément additionnel PowerMore de 250 Wh. Et à partir de là, avec le Mondraker Sly, tout est possible !
Vis-à-vis de la concurrence…
Avec sensiblement le même programme, un moteur Bosch SX et un comportement similaire, je pense évidemment à deux modèles que j’ai essayé récemment.
Il s’agit du Norco Fluid VLT C3 à 6 499 euros et du Conway Ryvon LT 4.0 à 6 499 euros également. Le Norco est très réussi et son tempérament un peu plus “Gravity” lui donne un côté très sympa en descente. Quant au Conway, même s’il a un peu plus de débattement, on peut dire qu’il joue dans la même catégorie avec un poids raisonnable lui aussi et de bonnes capacités en montée.
De plus, sur ces trois vélos, côté composants, on est sensiblement sur le même niveau de qualité, avec tout de même un petit avantage au Mondraker et ses roues Mavic un peu plus robustes et performantes.


La gamme Mondraker Sly
Depuis plusieurs mois, deux modèles de Mondraker Sly sont disponibles dans les magasins…

