Une arrivée en douceur…
Ça faisait longtemps que l’arrivée d’un moteur Sram était programmée. Nous en avions entendu parler, mais nous ne savions pas vraiment à quoi tout cela allait ressembler… Et en découvrant le Sram Eagle Powertrain, il semblerait que le fabricant américain ait décidé d’y aller non pas prudemment, mais tout du moins en douceur. En effet, avec son écosystème personnel complet qui fait tourner une motorisation Brose, Sram s’offre la possibilité de mettre un pied dans la porte et de nous glisser par la même occasion sa vision de la transmission automatique. On vous montre à quoi ça ressemble et on vous dit ce que ça devrait apporter de positif au consommateur…
Par Chris Caprin – Photos Sram
Sram Eagle Powertrain Powered by Brose
- Poids : 2,9 kg
- Carters : magnésium
- Puissance : 250 watts
- Assistance maxi : 680 % en crête
- Couple maxi : 90 Nm
- Modes d’assistance : 4
- Assistance à la marche : oui
- Batterie : 630 Wh (3,1 kg) ou 720 Wh (4,1 kg) selon le type de cadre, et Range Extender de 250 Wh (1,5 kg environ)
- Console : Eagle Powertrain AXS Display avec nombreuses fonctions, intégrée dans le top tube
- Commande : AXS Pod Controller uniquement
- Application pour réglages moteur : oui, avec l’AXS App
- Disponibilité : début 2024 sur les nouveaux modèles GASGAS, Transition, Nukeproof et Propain…
Cela fait maintenant plusieurs années que Sram travaille sur un projet de motorisation pour les vélos à assistance électrique capable de s’accorder avec son écosystème AXS et les différents éléments sans fil qui le composent (dérailleur, Pod Controller, console AXS Bridge Display, tige de selle télescopique AXS), mais aussi les nouvelles options Auto Shift et Coast Shift sur lesquelles nous reviendront plus tard…
Le but ? Diminuer au maximum les gestes inutiles pour libérer le cerveau du pilote de certaines contraintes et lui permettre de se concentrer davantage sur le terrain.
Seulement voilà, fabriquer un bloc moteur capable immédiatement de supporter les performances imposées par un software maison très exigeant est loin d’être évident… Et à force de tourner et retourner l’idée dans leurs têtes, les ingénieurs de chez Sram ont décidé sagement de s’appuyer sur les connaissances, les compétences et le savoir-faire d’une marque allemande spécialisée et fiable, à savoir Brose.
Sram Powered by Brose…
Le système d’assistance “Powered by Brose” possède seulement deux modes différents en fonction de l’attente du pilote. Le Range réduit légèrement le couple et l’assistance, et augmente l’autonomie lors d’une utilisation plus calme, alors que le Rally offre le maximum de puissance pour un usage plus orienté compétition. Si l’on choisit cette option, le moteur fournit un couple de 90 Nm et une assistance en crête jusqu’à 680 %, ce qui, allié aux réglages fins des paramètres et à l’onctuosité doublé du silence légendaires auxquels Brose nous a habitué, est censé assurer d’excellentes performances ainsi qu’un pédalage très naturel en Range comme en Rally. A vérifier tout de même, car seulement deux options de modes d’assistance, c’est peu et surtout peu courant…
Pour commander tout cela, on passe obligatoirement par un Pod Controller similaire dans la forme à celui que l’on trouve sur la nouvelle transmission Eagle T-Type, mais qui possède davantage de fonctions selon l’endroit (gauche, droite, haut, bas) où l’on appuie. Mais ça ne s’arrête pas là, car en fait, tout (ou presque !) repose sur la console AXS Bridge Display intégrée sur le dessus du top tube. C’est le cerveau du système et elle peut être considérée comme un véritable prolongement de l’AXS App. Sur le papier, les composants, du Pod Controller au dérailleur, en passant par la console, la batterie et le moteur, forment donc un tout qui fonctionne en parfaite harmonie.
Ensuite, une fois que l’on a réalisé l’appairage entre les différents éléments de l’écosystème, si l’on n’a pas envie de se prendre la tête, le vélo est prêt pour rouler. Simplement, pour profiter pleinement de tous les avantages et possibilités de réglages, il est fortement recommandé de télécharger l’application Sram AXS… et de s’en servir !
Enfin, côté batterie, on dispose de deux modèles au choix de 630 ou 720 Wh qui s’intègrent parfaitement dans le top tube en fonction du design de celui-ci. Et si besoin est, il est possible d’acquérir un Range Extender de 250 Wh qui augmente l’autonomie de 25 à 30 %.
L’Auto Shift et le Coast Shift, qu’est-ce que c’est ?
Alors que Shimano vient de nous proposer un concept équivalent – tout de moins sur le papier –, il est clair que Sram ne s’est pas endormi non plus et est prêt lui aussi à sortir un système de sélection automatique des braquets… Ainsi, sans avoir à toucher à la commande Pod Controller, l’Auto Shift passe les vitesses automatiquement en fonction de l’inclinaison de la pente et de la force appliquée sur les pédales. Le pilote peut ainsi se concentrer uniquement sur ce qu’il se passe sur le terrain sans s’occuper de choisir le braquet le plus approprié… L’algorithme de l’Auto Shift agit comme une sorte de sixième sens et se charge de mesurer la cadence de pédalage, faisant en sorte qu’elle soit la plus régulière possible en montant ou descendant les vitesses automatiquement. Pour plus de confort, via l’application AXS, il est évidemment possible de paramétrer l’Auto Shift en fonction des préférences de chacun (cadence de pédalage, type de pratique…).
On note aussi qu’avec l’Auto Shift en marche, grâce à un couple encore plus élevé disponible, le démarrage sur le plat mais surtout en côte est facilité sur un plus grand choix de rapports, ce qui aidera les pratiquants qui pédalent à des cadences relativement basses.
Quant au Coast Shift, il permet au pilote de changer de vitesse sans pédaler. Le système aide le plateau à tourner automatiquement pendant les arrêts de pédalage et change de braquet en fonction de l’accélération ou de la décélération que provoquent les freinages ou les changements de dénivelés. Cela offre la possibilité – entre autres – de revenir immédiatement sur le bon rapport si l’on oublie de redescendre la chaîne sur la cassette dans la pente négative après une montée… et inversement. Bref cela évite aux débutants et aux distraits de s’emmêler les pinceaux !
Précisons également que l’Auto Shift et le Coast Shift sont compatibles uniquement avec les transmissions XX, XO et GX Eagle T-Type et qu’ils ne fonctionnent qu’avec le Sram Eagle Powertrain sans pouvoir s’adapter à aucun autre système de motorisation.
Enfin, impossible pour l’instant de vous en dire plus sur le comportement de l’Auto Shift, du Coast Shift ou de la motorisation. Et ne parlons pas de l’assistance à deux modes seulement…
Pour moi, la tendance au “‘Cétautomatix” est assez surprenante et à vouloir trop simplifier la vie du pilote, attention de ne pas non plus dénaturer complètement la façon de rouler ! Mais tant que je n’ai pas essayé, je me garderai bien de juger…Heureusement, un test en profondeur est prévu après le Roc d’Azur… Alors restez branché !