Protection rapprochée
Par Chris Caprin
Après avoir lancé ses fameux protège-mains il y a quelques années, la société AVS Racing a décidé récemment de commercialiser des sabots de protection moteur adaptables sur plusieurs marques de VTT à assistance électrique.
Que valent ces nouveaux produits ? Sont-ils utiles ? Qu’apportent-ils ? Réponses.
Sabot de protection AVS Cube Stereo Hybrid, Lapierre GLP2 et Moustache Trail/Game
- Prix : 99 euros
- Poids : 220 g
- Matière : aluminium anodisé noir
- Dimensions : épaisseur 3 mm, longueur 20 cm, largeur 10 cm
- Accessoires : fourni avec un jeu de vis de fixation adapté
- Lien : www.avs-racing.com
Sabot de protection AVS Specialized Turbo Levo
- Prix : 139 euros
- Poids : 110 g
- Matière : carbone
- Dimensions : longueur 40 cm, largeur 10 cm
- Accessoires : fourni avec une vis de fixation spécifique
- Lien : www.avs-racing.com
Est-ce pertinent ?
En tout-terrain, les chocs et les projections sur le dessous du cadre sont malheureusement monnaie courante. Alors quand il y a un moteur qui dépasse des deux côtés à cet endroit-là, c’est encore plus délicat… Pour éviter les problèmes, une seule solution : monter un vrai sabot de protection à la place de celui d’origine souvent trop fragile ou mal dessiné… ou les deux.
AVS Racing s’est donc attelé à la fabrication de produits spécifiques qui s’adaptent à différentes marques et système de motorisation. Trois modèles en aluminium (Cube, Lapierre, Moustache) et un en carbone (Specialized Turbo Levo) sont disponibles pour l’instant et l’efficacité semble au rendez-vous.
Quand les fabricants de VTTAE négligent un élément pourtant très important sur un deux-roues en tout-terrain censé s’aventurer sur des sentiers cassants et même parfois hostiles, c’est aux fabricants d’accessoires de prendre le relais pour tenter d’améliorer les choses… C’est ce qu’a fait AVS et on ne peut que saluer cette décision.
Qu’en est-il sur le terrain ?
Sur le Specialized Turbo Levo, le sabot en carbone enveloppe parfaitement la forme du cadre et vient recouvrir le dessous du moteur. Il se fixe à l’aide d’un simple boulon qui vient se visser sur celui qui maintient la batterie en place. Celui-ci, préalablement fileté, est fourni avec le sabot. Esthétiquement, c’est très réussi… Et en plus, l’avantage, c’est que vu la forme de la protection, il n’y a quasiment plus de partie exposée aux chocs et aux impacts.
Pour les modèles en aluminium adaptés aux moteurs Bosch Gen4 (Cube Stereo, Lapierre GLP2, Moustache Trail et Game), le montage est un peu plus long. Il faut déposer les vis qui maintiennent l’ancien sabot en plastique et mettre en place le nouveau. Rien de bien compliqué, même si, sur le Moustache, il faut enlever un boulon de fixation moteur (Torx) et en utiliser un autre (fourni), tout en mettant une vis plus longue (fournie elle aussi) du côté gauche du moteur au niveau du cache plastique.
Comme on peut le voir sur les photos, la forme des sabots protège bien le carter gauche du moteur, là où l’on trouve les petites ailettes de refroidissement particulièrement exposées aux projections de pierres… De plus, l’épaisseur de l’alu (3 mm) est suffisamment importante pour encaisser sans broncher la pose du sabot sur une marche ou une glissade forcée sur un rocher. L’avantage de ces protections, c’est donc de pouvoir affronter les pires sentiers et les pires obstacles sans arrière-pensées, sans redouter d’abîmer malencontreusement son VTTAE.
Bien sûr, il y a des régions où cela ne s’impose pas forcément, mais que ce soit en forêt de Fontainebleau, en Ardèche, dans le Var ou sur les traces de la Transvésubienne, c’est fortement recommandé. Et dès que l’on attaque les parties techniques et les franchissements, cela devient carrément indispensable !
Quelle durée de vie ?
Une protection, ce n’est pas fait pour durer. Cela sert avant tout à éviter des problèmes plus graves. Par conséquent, il vaut mieux changer un sabot endommagé qu’un carter moteur ou un cadre sérieusement impacté par une grosse pierre ou un rocher.
Donc, avec un peu de chance, la protection remplira longtemps son office sur les petits chocs, en nécessitant éventuellement un petit coup de bombe de peinture noire si les impacts et les rayures deviennent un peu trop visibles.
Ce qui peut progresser ?
Les différents modèles sont plutôt bien finis et assez costauds, donc s’il y avait un secteur que l’on aimerait voir progresser, c’est simplement celui d’une plus grande diversité du produit en fonction des marques de vélos et des motorisations. Mais chaque chose en son temps, car malheureusement, aujourd’hui, dans le monde du VTTAE, la standardisation ne semble pas être la principale préoccupation chez les constructeurs… Et c’est d’autant plus dur pour les accessoiristes de fournir des pièces qui correspondent à chaque vélo.
Est-ce que ça les vaut ?
Dans la mesure où ces éléments de protection peuvent sauver la vie de votre carter moteur et protéger efficacement la partie exposée du tube diagonal, c’est une évidence. Comme on dit : “Mieux vaut prévenir que guérir”. Et à ce titre, au moment de l’achat d’un vélo neuf (pas après, car une fois que le mal est fait, même si ce n’est pas forcément trop tard, les impacts sont là…), prendre la décision d’investir une centaine d’euros dans la protection de certains points exposés semble plutôt judicieux. Monté sur le cadre du Specialized Turbo Levo ou autour du nouveau moteur Bosch Performance Line CX Gen4, en tout cas, cela n’a rien d’un gadget et c’est très efficace.