On a testé la 1ère édition de l’All Around eMTB Race à travers la vallée d’Aoste

Début juillet a eu lieu la première édition du All Around eMTB Race dans la vallée d’Aoste en Italie. Une course de VTT électrique sur 4 jours en itinérance avec au programme 200 km, 8000 m de dénivelé négatif pour 11 000 de dénivelé positif ! Nadine, toujours motivée pour être présente sur les premières éditions, était donc au départ. Elle nous explique tout…

A l’annonce d’une nouvelle course de VTTAE en vallée d’Aoste sur 4 jours, je n’ai pas hésité longtemps avant de m’y inscrire.

J’avais déjà pu découvrir tout le potentiel de cette région lors d’un de mes trips (Destination Montagne – Une journée paradisiaque dans les montagnes d’Aoste) donc c’était une très bonne occasion pour y retourner. Pour l’occasion, j’ai roulé avec le tout nouveau Flyer Uproc X que j’avais en test à ce moment-là et dont vous trouverez l’essai très prochainement. Je portais et testais également pour cette aventure le sac à dos avec dorsale Deuters Attack 16L.

Au programme 2 options :

  • soit participer au format 4 jours et réaliser le tour complet (la AA200)
  • soit participer aux 2 derniers jours pour faire les dernières étapes (la AA100).

Comme j’étais là pour découvrir cette course, évidemment, j’allais participer aux 4 jours.

Le principe

Il s’agissait d’un départ individuel tous les jours avec 1 VTTAE équipé d’une 1 batterie (avec extender si besoin) et d’un GPS car le parcours se faisait en suivi de trace GPS.

Pour les grandes étapes, une recharge était prévue à mi-course (durant maximum 2 heures) dans un refuge afin d’équilibrer les capacités des batteries des vélos. 

Enfin, un prologue était organisé à Cogne la veille du départ afin d’établir l’ordre du départ du 1er jour. Il était optionnel et principalement descendant.

L’organisation

Bien que cette course soit toute nouvelle, l’organisateur (Luca Santini) a déjà de l’expérience dans l’événementiel sportif.

En effet, l’organisation des inscriptions, les briefings, les balises GPS individuelles pour la sécurité, un sac de voyage de 75L étanche offert à chaque inscrit, une boîte de transport personnel pour le matériel de rechange, une grande tente berbère montée au départ et arrivée de chaque journée, un speaker avec une grosse sono et même un écran géant… Tout ça était bien mis en place et donnait une belle ambiance à l’italienne !

La course sur 4 jours

J1 – Cogne > Champorcher puis Sprint au fort de Bard

50 km / 1500 m de D+ / 2800 m de D-

La mise en jambes

Le profil du premier jour était assez simple. Une montée, passage d’un col puis une longue descente jusqu’à l’arrivée. Ensuite, liaison sur route descendant jusqu’au fort de Bard pour faire un sprint final de 700 m de long et 75 m D+ sur les pavés du Moyen Âge derrière les remparts pour terminer au cœur du fort.

Pour cette étape, pas de recharge programmée car sur les 50 km, il n’y avait en fait que 19 km de montée pour 1500 m de D+, tout le reste était de la descente.

Toute la première partie s’est faite sur piste et route pendant au moins 14 km (1000m de D+), puis un sentier dans le vallon de l’Urtier a permis de remonter jusqu’au pied du col Fenêtre où se situait la principale difficulté en montée de cette étape. Il s’agissait d’un sentier raide, sinueux, peu roulant pour monter jusqu’à 2826 m.

Passage du col avec une descente très accidentée sur le haut puis plus roulante jusqu’au Lac Miserin. À ce niveau, changement d’itinéraire par rapport à l’initial donc nous sommes descendus sur une piste 4×4 pour rejoindre le Refuge de Dondena (2192 m). On retrouve alors un sentier qui devient très très roulant jusqu’à Champorcher (1462 m).

Une grosse liaison sur route pour redescendre jusqu’en bas de la vallée au niveau du fort de Bard pour disputer la mini-spéciale “le plus fort du Fort” !

Pour finir ce premier jour, une navette était programmée pour nous remonter dans une autre vallée à plus de 30 km à Gressoney-la Trinité où était situé le camp de base du J1.

Résultats de l’étape :

AA-EMTB-TAPPA1-FINALE-DETTAGLIATA

J2 – Gressonnet > Antey

60 km / 2400 m de D+ / 3000 m de D-

La plus longue étape de la course

avec un ravitaillement/recharge après 21 km et 1450 m de D+.

Le profil de l’étape 2 est assez vallonné mais comporte surtout 2 longues montées, une en début et une à la fin de celle-ci.

Après un joli petit sentier au départ, cette première montée n’est autre qu’une piste assez raide (850 m de D+ en 5 km !) qui traversait la station de ski de Gressonnet et qui montait jusqu’à 2660 m au col de Bätt.

La descente, après le col, traversait également des pistes de skis puis empruntait un sentier très sympa au début puis très technique, voire trop technique et raide sur la deuxième portion.

Une dernière piste nous a permis de monter jusqu’au ravitaillement et la recharge des batteries.

Après 2h de pause, c’était reparti. Tout d’abord le sentier longeait un canal puis traversait 14 tunnels d’exploitation où une lampe était indispensable !

Ensuite, un ou 2 beaux sentiers et des pistes nous ont descendus jusqu’à 1000 m d’altitude. 

Arrivait alors la dernière montée sur route de 650 m de D+ pour enfin basculer sur Antey où se situait le camp du J2.

Résultats de l’étape :

AA-EMTB-TAPPA2-FINALE-DETTAGLIATA

J3 – Antey > Valpelline

 47.6 km / 2144 m de D+ / 2200 m de D-

La plus complexe et exigeante

avec un ravitaillement après 23km et 1400m de D+.

Après la traversée de quelques petits hameaux typiques de la vallée, un sentier nous a permis de monter sur un travers plat et sans difficultés jusqu’au col de Filon.  

Puis d’un coup, on est rentré en sous-bois dans un sentier très raide et étroit demandant une bonne technique de pilotage. Celui-ci débouchait sur une piste qui menait jusqu’au refuge de Alpe Beauregard à 2230 m D+ (ravitaillement/recharge de 2h).

La seconde partie de la journée était du beau VTTAE de montagne : une première montée sur sentier jusqu’au Col de Chaleby, une descente de 120 m de D- de ce col puis remontée au col Vessonaz avec des portions exposées et des zones de poussages obligatoires.

Derrière ce dernier col à 2775 m, la descente était sans fin avec plus de 1000 m de D- d’un coup.

Les 300 premiers mètres étaient très difficiles sur un sentier sinueux et raide dans de la gravette puis un véritable sentier alpin technique où le matériel était vite mis à l’épreuve entre les rochers jusqu’à atteindre le sous-bois en forêt où il fallait encore rester lucide dans les parties techniques.

Résultats de l’étape :

AA200-EMTB-TAPPA3-FINALE-DETTAGLIATA

J4 – Valpelline > Cogne

39 km / 1303 m de D+ et 1950 m de D-

La moins longue mais la plus physique !

De Valpelline, une liaison groupée a descendu les participants jusqu’à Aoste pour prendre le téléphérique du Pila. Celui-ci nous a montés jusqu’à 1874 m.

Le chrono était lancé à ce niveau-là.

Pour commencer, un passage par le XC olympique du Pila puis une montée sur piste et sentier jusqu’à l’Alpage Plan de l’Eyve. Ce sentier était roulable jusqu’à 2500m puis complètement inroulable. En effet, un poussage et même un portage pour les plus forts sur plus de 300 m de D+ menaient au col de Tsa Setze à 2806 m !

Derrière une dernière longue descente assez technique au début, surtout avec la fatigue, nous a permis de rejoindre Cogne, l’arrivée de ces 4 jours de course.

La boucle était donc bouclée !

Résultats finaux :

AA200_FINALE_DETTAGLIO-1

Les résultats

Les 3 leaders italiens, Andréa Garribo, Franco Edoardo et Martino Fruet, se sont livrés une belle bataille tous les jours sauf pour Martino qui a cassé son dérailleur le 2ème jour le mettant hors classement pour le général.

Moi, seule féminine, j’ai pointé en 3ème place au scratch à l’issue de la troisième étape mais le fameux portage du jour 4 me fait rétrograder en 4ème. C’est donc Rob Meeuwessen, un Néerlandais qui a eu la force de porter son VTTAE sur les épaules (pas moi 😉 ) qui prend la 3ème place de la AA200 sur une soixantaine de participants.

Tous les résultats > https://www.endu.net/it/events/all-around-emtb/results

Mon avis sur ce nouvel évènement

C’est une première et comme pour toutes les premières, il faut être indulgent…

Il y a eu quelques ratés mais au niveau de l’organisation générale, il n’y avait pas grand chose à dire. On a vite été immergé dans l’ambiance. 

Par contre, je trouve juste que la sécurité fût peut-être un peu légère pour ce type d’épreuve. Une ambulance en bas des descentes dont une longue technique de 1000 m de dénivelé sans personne de l’orga, ni médecin sur le parcours, c’est un peu juste.

Certes, on avait des balises GPS dans nos sacs mais, en cas de gros problème, on n’est pas forcément en état d’appuyer sur le bouton pour demander de l’aide. Et en plus, certains ne la rechargeaient pas bien le soir, donc le signal s’éteignait à mi-course. Rien n’est arrivé heureusement mais bon un accident arrive vite surtout avec des passages à 2800 m d’altitude.

Après, même si l’organisation, l’ambiance et la logistique étaient bien, le parcours reste (pour moi) le plus important.

Pour cette première édition, trop de pistes, trop de portions à plat à plus de 25km/h, trop roulant ou à l’inverse d’un coup, le sentier était trop dur, sur une trop longue distance (raide, non roulable, accidenté même pour les meilleurs). Du coup, difficile de dire si cet événement est plutôt destiné pour le grand public pour 70% du parcours, mais pas pour les 30% restants.

J’ai totalement conscience que le relief des vallées d’Aoste est complexe mais je conseillerais de faire peut-être plus de qualité que de quantité ! 

Toutefois, l’organisateur était très attentif à nos remarques. Une des solutions évoquées ensemble était aussi de ne pas chronométrer certaines portions (routes, pistes trop longues, passages trop accidentés ou exposés, portages…) pour que les chronos soient plus représentatifs de la course. Et bien sûr, j’espère que le tracé évoluera également pour avoir plus de sentiers adaptés aux VTTAE. 

Par contre, après au niveau paysages, on ne peut pas faire mieux avec des points de vue sur le Mont Blanc, les Grandes Jorasses, le Mont Rose, le Cervin… C’était juste magnifique !

Une nouvelle course est au calendrier pour les VTTAE. Elle va progresser, se développer et je pense qu’elle sera un très bel évènement dans les années à venir.

Bonus vidéo

Revivez la course à travers les images de François Dola qui a accompagné Nadine sur ces 4 jours…

  1. il semble que les courses specifiques vttae peinent à trouver le juste milieu tant en terme de parcours, de format voir de public
    la discipline est jeune mais elle devrait s inspirer davantage de l enduro moto avec un temps de liaison sur un parcours définis et des spéciales (D+ et D-) chronométrées.

    1. Merci de ne pas faire d’amalgame inutile. Ce n’est pas la même organisation, pas le même pays, rien à voir. Un commentaire qui ne sert à rien… Nadine

  2. Bonjour Nadine,
    Très beau compte rendu de ce nouvel événement.
    Mais quel est le niveau nécessaire pour envisager un engagement pour l’édition 2023?
    Sans condition de champion, est-il possible de terminer les journées avec une batterie de 625.
    Merci d’avance pour les conseils.
    Sportivement
    Eric

    1. Bonjour
      Pour faire cette course il faut avoir un niveau physique et technique minimum. C’est à dire pouvoir enchainer 3 assez longues journées et avoir de l’expérience sur sentiers (aussi bien en montée qu’en descente). Pas de pb pour une seule batterie, le format est fait pour n’avoir qu’une batterie et recharger à mi-parcours. Après faut savoir gérer sa batterie en fonction du programme annoncé pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Nadine

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