Les 4 as !
Pour ce tour d’horizon des moteurs VTTAE 2022, le but n’est pas de parler de toutes les motorisations qui existent, mais plutôt de s’intéresser à celles qui équipent la plus grande majorité des VTT à assistance électrique que l’on trouve sur le marché. Et avec Bosch, Shimano, Brose et Yamaha, on peut dire que l’on a un large panel de la tendance actuelle. Alors, quelles sont les caractéristiques de ces différents systèmes d’assistance électrique ? Sur quelles marques les trouve-t-on ? Comment se comportent-ils sur le terrain ? On vous dit tout !
Textes et photos : Chris Caprin
Aujourd’hui, en 2022, de nombreux constructeurs viennent de remodeler complètement leur moteur ou, tout du moins, de faire évoluer considérablement leur software et les différents composants (batterie, faisceau électrique, mais aussi certaines pièces mécaniques) qui sont reliés au moteur.
Chez VTTAE.fr, nous avons donc pensé que c’était le moment idéal pour refaire un vrai point – après le dossier plébiscité de début 2020 – sur les principales motorisations que l’on trouve aujourd’hui sur le marché. Sur ce qu’elles apportent de nouveau et, surtout, ce qu’elles donnent sur le terrain. Voici donc la base de ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’achat d’un VTTAE…
Bosch Performance Line CX Gen4
- Poids : 2,790 kg
- Carters : magnésium
- Puissance : 250 watts
- Assistance maxi : 340 % en crête
- Couple maxi : 85 Nm
- Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour ou Tour +, Sport ou eMTB, Turbo)
- Assistance à la marche : oui
- Batterie : Powertube 750 Wh
- Console : oui (Kiox 300) avec nombreux tableaux
- Commande : LED remote multiples fonctions
- Application pour réglages moteur : oui, avec le Bosch Smart System et l’application E-Bike Flow
- Principales marques équipées par Bosch : Cannondale, Trek, Haibike, Moustache, Lapierre, Cube, Mondraker, Orbea, Scott…
Commentaires de base…
Pour commencer, il est important de préciser que toutes les nouveautés liées au Smart System sont couplées au moteur Performance Line CX Gen4 que l’on connaît bien. En plus de sa puissance légendaire en mode Turbo, de son couple maximal de 85 Nm, de la fonction Extended Boost qui poursuit l’assistance une fraction de seconde après l’arrêt du pédalage et du mode Tour + qui offre plus d’autonomie, il bénéficie désormais de la possibilité – via l’application eBike Flow – de paramétrer la force de l’assistance, la dynamique et le couple maximal sur les modes Eco et Turbo (et bientôt sur le Tour et le Sport).
Celle-ci est désormais en connexion centralisée avec tous les composants du VTTAE. Ainsi, des fonctions nouvelles peuvent être téléchargées directement par des mises à jour disponibles via votre Smartphone. Après l’achat, avec le nouveau logiciel intelligent de Bosch, votre vélo et surtout sa motorisation pourront évoluer constamment et s’enrichir ainsi de nouvelles fonctions et de nouveaux services numériques au fur et à mesure des progrès technologiques réalisés par la marque allemande. Comme par exemple, en premier lieu, un traçage antivol. Puis, plus tard, un appel à l’aide en cas d’urgence… Sans parler (pour la ville) de la recharge automatique sur borne, des avertissements concernant la circulation, de la prise de rendez-vous en ligne chez votre vélociste ou bientôt d’un nouveau mode Auto (sympa aussi en tout-terrain) et du freinage ABS ! Certaines fonctions sont d’ailleurs déjà en service…
Sachez également que les anciens composants n’ont pas été oubliés pour autant, puisque des mises à jour, comme par exemple le mode Tour +, sont désormais effectives. Malheureusement, les anciens composants Bosch que nous connaissons (batteries, groupes propulseurs et certaines consoles) ne seront pas compatibles avec le Smart System. En revanche, plusieurs types de batteries Powerpack et Powertube entre 540 et 750 Wh pourront être installées au choix des constructeurs, puis, plus tard, des consommateurs.
Les équipements périphériques
Véritable centre de contrôle entièrement connecté, la commande LED Remote peut être utilisée facilement et intuitivement avec le pouce. A l’aide de différentes couleurs, les LED indiquent le mode d’assistance utilisé de manière simple et beaucoup plus claire. La LED Remote est complètement autonome et permet à elle seule de contrôler le système et d’afficher les informations les plus importantes concernant le VAE, comme l’état de charge de la batterie ou le mode d’assistance utilisé, par exemple…
Elle peut donc s’avérer suffisante pour ceux qui ne désirent pas avoir leur guidon “encombré” par une console trop voyante ou trop exposée. Elle est aussi connectée à l’application eBike Flow par Bluetooth et donc, aussi, à Internet. Ses boutons plus, moins, gauche et droite permettent de naviguer sur l’écran Kiox 300 et de commander les différentes fonctions.
Que ce soit sur le guidon ou intégré dans le top tube, le nouveau Kiox offre un look épuré et est parfaitement lisible dans toutes les situations, de jour comme de nuit. L’écran affiche toutes les données de fitness importantes pour optimiser son entraînement. Grâce à des mises à jour régulières, le Kiox 300 restera toujours à la pointe de la technologie, avec par exemple l’intégration toute récente de la navigation. Il possède un écran couleur contrôlé sans bouton par la commande LED et il est connecté directement à l’application eBike Flow.
Enfin, la batterie PowerTube 750 était attendue avec impatience par tous les amateurs de randonnées longue distance. Avec ses 750 Wh, elle représente l’autonomie maximale au sein de la gamme actuelle de batteries pour VAE chez Bosch. La puissante batterie lithium-ion s’intègre parfaitement à l’intérieur du tube diagonal du vélo. Grâce à une densité énergétique particulièrement élevée, elle se distingue par un poids de 4,4 kg relativement raisonnable pour une telle autonomie. Avec le chargeur 4A , la PowerTube 750 peut être rechargée à moitié en deux heures et demie et à bloc en six heures environ.
Connectivité
Intelligente, personnalisable et tournée vers l’avenir, l’application eBike Flow est l’outil de connexion avec votre futur VTTAE équipé d’une motorisation Bosch. La clé qui vous fera pénétrer dans le monde du vélo connecté. Les mises à jour en direct permettront d’améliorer sans cesse l’expérience d’utilisation grâce à de nouvelles fonctionnalités innovantes. Avec cette application, les modes d’assistance peuvent être réglés individuellement, les activités enregistrées de manière totalement automatique et les applications de remise en forme de type Apple Health peuvent également être intégrées.
Dans le cadre du perfectionnement technique des composants que l’on trouve sur les vélos à assistance électrique, on peut s’attendre à de belles optimisations dans les années à venir…
Sur le terrain
Pour une grande majorité de pratiquants, l’un des gros atouts du moteur Bosch Performance Line CX – hormis l’excellente réputation de la marque allemande et la qualité de son SAV – c’est sa puissance généreuse en mode Turbo et le couple dont on dispose en mode e-MTB. En clair, plus on en a besoin, plus il vous en donne. Mais avec le Smart System, on a franchi un cap avec la possibilité de régler les paramètres de chaque mode (Eco, Tour, Turbo). Quel plaisir de pouvoir enfin profiter d’un mode Eco qui sert à quelque chose ! Qui ne se résume pas à compenser (et encore, à peine) l’inertie d’un vélo qui pèse deux fois plus lourd qu’un modèle sans assistance. Non, là, on peut vraiment rouler en Eco relativement souvent sur le plat et en faux-plat sans avoir l’impression de se traîner.
En montant les curseurs à fond, on ne tape pas outre mesure dans la batterie, mais on dispose tout de même de suffisamment de puissance pour rouler en tout-terrain facile, y compris quand ça monte un peu, mais pas trop. Après, dès que ça grimpe davantage et que ça devient technique, il faut carrément zapper le Tour + et passer en eMTB. En effet, comme je l’ai déjà expliqué, ce Tour + ne m’a vraiment pas emballé et je privilégie le retour au Tour classique, bien plus efficace dans les montées où le dénivelé n’est pas énorme, mais où les obstacles, en revanche, demandent d’avoir plus de puissance au coup de pédale pour espérer les franchir sans encombre… et sans forcément aller chercher le Turbo.
Et puisque l’on parle du Turbo, réglable lui aussi, afin de bénéficier d’un maximum de watts quand j’en ai besoin, je conseille aux plus sportifs de pousser aussi les curseurs à fond. Cela permet d’attaquer de longues pentes bien techniques et bien raides en conservant de la marge sur les obstacles les plus difficiles grâce à une vitesse de jambes différente, plus axée sur la vélocité et l’équilibre que sur la puissance du pédalage. Hormis, bien sûr, quand il n’y a plus d’autres choix que de se mettre debout sur les pédales si l’on veut éviter l’arrêt de progression ! Il y a un coup à prendre, c’est sûr, mais une fois que l’on a assimilé cela et que l’on maîtrise vraiment le Turbo et la façon de s’en servir, il est clair que c’est bien le moteur Bosch qui possède le plus de puissance et offre la possibilité au pilote d’aller encore plus haut dans la pente et de repousser davantage ses limites. Le tout étant de savoir maîtriser la puissance.
Autonomie
Si l’on décide d’utiliser un petit peu d’Eco, beaucoup le Tour classique, un peu l’e-MTB et le Turbo quand c’est nécessaire, on peut tabler sur plus de 75 km et entre 1 600 et 1 700 m de dénivelé positif pour 4 heures de roulage. Tout cela sur des sentiers techniques et avec un pilote de 70 kilos.
Niveau pratique, lorsque l’on arrive sur les 30 derniers pourcents de batterie, le nouveau système Bosch ne vous prendra pas au dépourvu. En effet, la console Kiox 300 vous prévient de ce qu’il vous reste et réitère l’alarme visuelle lorsque l’on atteint les 20, puis les 10 % restants.
De plus, l’assistance reste optimale jusqu’au bout et ne se met pas automatiquement en mode “survie”… Donc, si vous êtes un peu juste, c’est à vous d’anticiper et de choisir le mode qui vous permettra de rentrer en évitant de trop taper dans ce qu’il vous reste de batterie. Pratique !
Points forts / points faibles
Points forts
+ Poids
+ Encombrement réduit
+ Paramétrage des modes (sauf eMTB)
+ Turbo puissant et moins violent
+ Aptitude en montée
+ Autonomie avec la 750 Wh
+ Sérieux et efficacité du SAV
Point faibles
– Encore un peu bruyant
– Pédalage sans assistance perfectible
Brose / Specialized Drive S Mag 2.2
- Poids : 2,950 kg
- Carters : magnésium
- Puissance : 250 watts
- Assistance maxi : 410 % en crête
- Couple maxi : 90 Nm
- Modes d’assistance : 3 (Eco, Trail, Turbo) + Shuttle
- Assistance à la marche : oui
- Batterie : Turbo Technology de 700 Wh
- Console : MasterMind intégrée dans le tube supérieur
- Commande : +/– au pouce gauche
- Application pour réglages moteur : oui (Specialized Mission Control)
- Principales marques équipées par Brose : Specialized, Fantic, Rotwild, BH, Bull’s…
Commentaires de base…
Si nous avons toujours affaire à une base de moteur Brose Drive S Mag 2.2, des efforts ont été fournis par Specialized pour offrir un comportement encore plus naturel au pédalage, de même qu’une fiabilité accrue. Je cite, en vrac : une courroie de transmission plus robuste, une personnalisation des réglages de puissance et de couple, une cartographie qui adoucit la manière dont la puissance est délivrée et une nouvelle trappe au niveau de la prise de charge qui possède non plus un seul, mais trois joints d’étanchéité différents. Notez que celle-ci, un peu fragile au niveau de la charnière, sera remplacée prochainement par une plus robuste avec ressort de rappel vers la prise…
Sinon, le Brose standard – déjà relativement gorgé de couple –, en possède encore plus dans sa version Specialized. Le moteur est l’un des plus souples du marché et c’est surtout la douceur de pédalage qui en fait l’un des plus agréables à utiliser. Lorsque l’on parle de pédalage naturel pour un VTTAE (qu’il ne faut pas comparer à celui d’un VTT classique car ça n’a pas grand-chose à voir…), le Brose et surtout le Brose / Specialized est vraiment LA référence. Il suffit de l’essayer et de le paramétrer à son goût pour s’en rendre compte.
Et puis bon, il faut l’avouer, depuis l’apparition de la console MasterMind intégrée dans le tube supérieur, on a vraiment un ensemble batterie/moteur/périphériques qui frise la perfection. Quelque chose de relativement simple, pratique, ergonomique, clair et bien protégé… Chez la concurrence, même équipé d’un Brose, c’est loin d’être toujours le cas (BH).
Les équipements périphériques
Tout d’abord, et je viens d’en parler, il y a la nouvelle console Mastermind Turbo Control Unit, le “cerveau” du Levo, comme on dit chez Specialized ! C’est l’accessoire que l’on attendait, qui vous permet d’être connecté visuellement avec le moteur, la batterie et tout ce qui tourne autour de l’électronique. Placé idéalement sur le dessus du top tube (exactement au même endroit et dans le même espace que l’ancienne console minimaliste du Gen2), le Mastermind TCU vous donne toutes les informations et données dont vous avez besoin (horloge, vitesse, moyenne, niveau de batterie au pourcent près, degré d’assistance, dénivelé, utilisation de la puissance), tout en vous offrant la possibilité d’accéder à un maximum d’informations et à de nombreux réglages du vélo sur le terrain. Couplé à l’application Mission Control, vous disposez carrément d’un mini-ordinateur de bord.
En ce qui concerne la batterie totalement intégrée et démontable, on retrouve évidemment le modèle Turbo Technology de 700 Wh qui donnait déjà toute satisfaction aux utilisateurs du Levo Gen2.
Enfin, la commande au guidon simple et fonctionnelle permet de naviguer facilement d’un mode à l’autre et d’accéder à l’assistance à la marche d’une simple poussée sur le petit bouton du dessous. Encore une fois, simple comme bonjour !
Connectivité
Pour modifier les paramètres dans Mission Control, il suffit d’appuyer sur la touche Réglages. Sélectionnez le mode sur lequel vous souhaitez intervenir (Eco, Trail Turbo) et ensuite, il n’y a plus qu’à faire glisser le curseur de l’assistance ou de puissance maximale vers le niveau de pourcentage désiré. Plus la puissance max est élevée, plus il est facile d’atteindre rapidement l’assistance maximum dans le mode choisi. A l’inverse, plus on la baisse, plus on doit forcer au pédalage pour y arriver. De ce fait, un pourcentage de puissance max réduit est la meilleure solution pour préserver l’autonomie de la batterie.
En revanche, plus on se rapproche des 100 %, plus on dispose d’un moteur vif et dynamique, qui, si l’on parvient à le maîtriser, permet de grimper les pentes à plus grande vitesse.
Une fois que vous avez choisi et sélectionné le vélo, puis que celui-ci est connecté via Mission Control, les comptes liés vous permettent de vous rendre sur Strava ou Komoot. Il est recommandé de régler l’application pour qu’elle suive automatiquement vos sorties, y compris lorsqu’elle n’est pas activée sur le smartphone. En cas de problème, n’hésitez pas à appuyer sur Aide pour accéder directement au guide d’assistance complet de l’appli.
Sur le terrain
En action, le Brose / Specialized demeure une référence en termes de douceur – donc de motricité et de facilité. On remarque que la progressivité de son assistance est un atout extraordinaire et que le couple et l’accélération au pédalage sont dans le même esprit que le Shimano EP8, mais sensiblement au-dessus…
Il manque juste peut-être d’un tout petit peu de puissance moteur pour se hisser au niveau du Bosch en mode Turbo, mais sinon, du côté de la facilité d’utilisation, il est certainement pas loin d’être le plus réussi… Un vrai plaisir à rouler, du débutant au pilote confirmé. De plus, avec l’application Mission Control, il est possible de régler à la fois le pourcentage d’assistance de chaque mode, mais également le pic de puissance et la vitesse d’accélération.
Ce qui impressionne également avec le Brose (Specialized ou pas), ce sont ses qualités de pédalage moteur coupé, que ce soit en Off ou quand on dépasse les 25 km/h. La transition entre le moment ou l’assistance est active et celui où elle se coupe est on ne peut plus douce et une fois lancé, le pilote n’a que peu d’efforts à fournir pour maintenir la cadence et rester au-dessus des 25 km/h fatidiques, tout du moins pendant un certain temps et sur le plat.
A ce titre, il est important d’ajouter que le Brose / Specialized est certainement le moteur qui donne le plus envie de se mettre à pédaler en danseuse, tant l’assistance est douce et progressive. Un régal.
Pour terminer, je mettrai tout de même un petit bémol au niveau du refroidissement de ce Brose Drive S-Mag 2.2, souvent complètement intégré dans le cadre, caché derrière la batterie et… enveloppé par un sabot imposant qui ne laisse guère de place à la ventilation ! Lorsqu’il fait plus de 25 degrés, dans les montées longues et difficiles attaquées en Turbo, j’ai remarqué que le pic de puissance finissait par être régulé pour éviter la surchauffe. Rien de surprenant sur un VTT à assistance électrique sollicité au maximum, mais toutefois, chez Brose, à conditions égales, le phénomène se produit un peu plus souvent et intervient un peu plus rapidement que chez la concurrence…
Autonomie
Forcément, lorsqu’un moteur bénéficie d’une belle liberté dès qu’il est débrayé et qu’en plus (sur un Specialized ou un BH, par exemple), il est monté dans une partie-cycle dotée d’un excellent rendement, c’est bien plus facile de gaspiller moins d’énergie inutilement.
Du coup, avec de telles qualités, au niveau de l’autonomie et avec 700 Wh, c’est lui le meilleur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : toujours pour un pilote de 70 kilos et une utilisation sur des sentiers techniques, on peut compter sur 70 km, 1 600 m de dénivelé positif et pratiquement 4 heures de ride…
Précisons aussi que lorsque l’on arrive sur la fin de la batterie, entre 10 et 15 %, le moteur n’offre plus tout à fait la puissance habituelle. Et ensuite, en-dessous de 10 %, ça baisse encore en intensité, mais avec la possibilité tout de même d’obtenir de quoi monter correctement en Trail ou en Turbo s’il le faut. Mais attention, à ce moment-là, il est clair que ça descend vite !
Points forts / points faibles
Points forts
+ Très silencieux
+ Assistance efficace dans toutes les conditions
+ Application Mission Control
+ Confort de pédalage
+ Couple
+ Pédalage sans assistance facile
+ Console MasterMind intégré
Points faibles
– Refroidissement perfectible
Giant / Yamaha SyncDrive Pro
- Poids : 2,750 kg
- Carters : magnésium
- Puissance : 250 watts
- Assistance maxi : 360 % en crête
- Couple maxi : 85 Nm
- Modes d’assistance : 6 (Eco, Basic, Active, Sport, Power et SmartAssist)
- Assistance à la marche : oui
- Batterie : Giant EnergyPack 630 Wh + Range Extender de 250 Wh disponible en option
- Console : oui, Ride Control GO, intégrée dans le top tube
- Commande : Ride Control Ergo 3
- Application pour réglages moteur : oui (Giant E-Bike)
- Principales marques équipées par Yamaha : Yamaha, Giant, Haibike, GASGAS, RRaymon, Bull’s…
Commentaires de base
Le SyncDrive Pro a été développé par Giant afin d’offrir un maximum de performances pour une pratique VTTAE engagée et sportive, contrairement au SyncDrive Sport (le mal-nommé), plus basique. Le travail sur le moteur a permis non seulement d’en faire le modèle le plus puissant actuellement sur le papier, mais en plus de réduire le poids de 380 grammes et le volume général de 13 %. Au final, par rapport au moteur précédent, cela permet une meilleure intégration dans le cadre, de gagner en garde au sol et d’avoir un Q-Factor (distance entre les deux manivelles) qui s’approche des standards actuels que l’on retrouve sur un VTT classique. Le SyncDrive Pro est un moteur Giant Powered by Yamaha. Cela veut dire que s’il utilise des carters, rotor et stator Yamaha dernière génération. Il se différencie des moteurs de la marque japonaise par l’utilisation de pièces Giant censées optimiser la consommation en énergie électrique, la puissance et le rendement, du démarrage jusqu’à la coupure de l’assistance. Dans l’esprit de ce que réalise Specialized avec Brose.
Concernant sa construction intérieure, le SyncDrive Pro utilise également un embrayage d’entraînement Giant différent et plus performant que le modèle Yamaha d’origine. De même, la carte mère du moteur a été personnalisée pour travailler avec les autres composants de l’écosystème Giant. Ainsi, la gestion de l’assistance est plus harmonieuse et propose un couple supérieur, tout en régulant les performances du moteur pour éviter une éventuelle surchauffe lors d’une utilisation poussée.
La troisième génération du SyncDrive Pro est plus silencieuse (réduction du bruit de 15 %) et dotée d’un sixième mode d’assistance, le SmartAssist, rendu possible par l’intégration de deux capteurs supplémentaires. La nouvelle version prend désormais en compte l’inclinaison du vélo dans la pente et l’analyse de l’accélération au pédalage pour équilibrer couple et vitesse en montée, avec pour objectif de favoriser la traction, mais aussi de créer un mode automatique performant.
Ajoutons aussi que ce moteur est réglé pour fournir une réponse directe et rapide au pédalage et délivre 100 % de ses 85 Nm de couple en moins de 190 millisecondes.
Les équipements périphériques
Le SyncDrive Pro Giant Powered by Yamaha possède une carte mère personnalisée pour travailler en parfaite harmonie avec les autres composants périphériques Giant. Côté batterie, le Reign E+ est équipé d’un produit maison EnergyPack de 630 Wh, qui reste malgré tout encore relativement encombrant par rapport à la concurrence. En revanche, un Range Extender de 250 Wh est disponible (en option) et peut s’avérer très pratique pour les amateurs de raids longue distance.
En ce qui concerne la console Ride Control GO, elle est désormais intégrée dans le tube supérieur (à la façon du Specialized Turbo Levo, de l’ensemble TQ et du nouveau Fazua 60). Malheureusement, les informations se limitent à deux fois cinq diodes de couleur qui nous indiquent les modes choisis et le niveau de charge de la batterie “à la louche”… Je veux dire par là que l’on est sur des tranches de 20 % et non un affichage au pourcent près. C’est insuffisant, surtout par rapport à ce que l’on trouve chez la concurrence citée plus haut.
Enfin, on note que Giant a également fait un effort sur la commande au guidon en proposant un modèle Ride Control Ergo 3 plus ergonomique en prolongement de la forme de la poignée Lock-On. Une bonne idée sur le papier qui ne m’a que moyennement convaincu sur le terrain. En effet, sur des sentiers cassants, la précision dans la sélection n’est pas toujours au rendez-vous et on est souvent obligé d’appuyer plusieurs fois pour enclencher le mode choisi. De même, le passage en assistance à la marche n’est pas instinctif – surtout comparé au Shimano et, bien évidemment, au Brose/Specialized.
Connectivité
Depuis maintenant deux ans, le système d’assistance au pédalage SyncDrive Pro peut également être paramétré selon les préférences de chacun via l’application Giant E-Bike Ride Control téléchargeable sur n’importe quel smartphone via Bluetooth. L’utilisateur peut ainsi choisir le pourcentage d’assistance de chaque mode (Eco, Tour, Active, Sport, Power) en fonction de ses goûts personnels. Il peut également effectuer des mises à jour régulièrement, vérifier si le système d’assistance fonctionne correctement et obtenir de nombreuses informations, comme la charge exacte de la batterie au pourcent près, le nombre total de kilomètres effectués, le dénivelé positif, l’historique des parcours ou encore les itinéraires GPS et le nombre de cycles de charge de la batterie effectué.
Sur le terrain
Grâce aux réglages des paramètres dont nous avons parlé plus haut, le moteur s’adapte plus facilement à l’utilisation spécifique de chaque pilote et à son style de pédalage, améliorant ainsi le comportement général du vélo dans les situations les plus difficiles. De plus, le couple légendaire du groupe propulseur Giant/Yamaha s’accommode particulièrement bien du léger surcroît de puissance que l’on a sur le millésime 2022. C’est ainsi qu’en mode Active, il est vraiment possible de passer quasiment partout en ayant à la fois des watts et une belle progressivité du moteur.
Et puis il y a le SmartAssist… En mode auto, dans l’idée, on ne touche plus à rien, on se concentre sur le pilotage et on économise de l’énergie en tapant moins dans la batterie. Mais sur le terrain, ce n’est tout de même pas aussi simple que ça et dans une optique sportive avec des montées un peu extrêmes et du franchissement, le mode automatique avoue ses faiblesses. Dès que l’on a vraiment besoin que la puissance maxi soit dispensée de manière plus constante, il est nécessaire d’enclencher les modes Sport ou Power. Le SmartAssist est donc à considérer comme une option qui permet d’aider le pratiquant néophyte à appréhender au mieux l’utilisation de l’assistance électrique sur un VTT. Il sera en tout cas plus indulgent envers les mauvais choix de braquets et les cadences de pédalage inappropriées.
Sur le Giant/Yamaha, on note également qu’en mode Active, il faut appuyer davantage sur les pédales si l’on souhaite disposer de toute la puissance dans les portions au pourcentage le plus important. Rien de vraiment gênant, car dans l’ensemble, une fois habitué à la motorisation, on passe partout sans aucun problème. C’est donc plus le feeling de pédalage différent que l’efficacité du moteur proprement dite qui entre en ligne de compte. Pour faire simple, disons qu’au guidon d’un modèle équipé par Yamaha, on doit pédaler un peu plus en force et en moulinant moins que sur un VTTAE monté en Bosch et, surtout, en Brose ou Shimano. Certains apprécieront, d’autres moins… Une question de feeling qui aura forcément son importance au moment de décider quel vélo – donc quel moteur – choisir.
Enfin, même si ça n’a rien à voir avec la motorisation, sachez que le petit centimètre gagné en garde au sol par le nouveau design du moteur est vraiment appréciable et évite aux manivelles ou au sabot de trop toucher le sol dans les passages étroits truffés de pierres, de marches et de rochers…
Autonomie
Pour la plupart des nouveaux VTTAE sportifs de chez Giant, avec une batterie de 630 Wh et un accent mis sur davantage de dynamisme, on se doute qu’au niveau de l’autonomie, on doit se trouver dans la bonne moyenne. A ce titre, on peut saluer l’effort de la marque pour ne pas céder à la mode du “toujours plus” en ce qui concerne la batterie… Si l’on veut conserver un poids raisonnable et une certaine vivacité, il paraît préférable de ne pas dépasser les 630 Wh, ce qui est déjà suffisant pour se faire de belles sorties de plus de trois heures. Surtout avec un Range Extender de 250 Wh disponible en option, au cas où.
Sur le Reign E+, avec des suspensions d’enduro (fourche Fox 38 et amortisseur X2) et un pneu arrière Maxxis High Roller en Double Down, l’autonomie reste raisonnable mais pas extraordinaire. Pour un pilote de 70 kilos et un usage sportif sur des sentiers cassants et techniques, dans l’ensemble, il faut compter 50 km et 1 200 m de dénivelé positif. Tout cela en utilisant 10 % de mode Tour, 30 % d’Active, 50 % de Sport et 10 % de Power…
En revanche, sur le Trance Advanced E+, avec un cadre en carbone et un côté plus léger et moins collé au sol, ça change forcément un peu la donne. Sur un parcours avec des montées assez techniques et en utilisant 30 % de mode Tour, 60 % d’Active et 10 % de Sport, je suis arrivé à parcourir 68 km et à gravir presque 1 400 m de dénivelé positif…
Et pour finir, attention quand même à l’autonomie car lorsque l’on passe sur la dernière diode lumineuse, ce n’est pas très précis et il n’en reste pas lourd dans la batterie !
Points forts / points faibles
Points forts
+ Software sophistiqué
+ Puissance
+ Robustesse
+ Mode SmartAssist
+ Accepte bien les basses fréquences de pédalage
+ Encombrement plus réduit
+ Console, batterie et software Giant de qualité
Points faibles
– Câbles du faisceau un peu fragiles (Giant)
– Batterie de 630 Wh seulement
– Pas d’affichage précis de l’autonomie
Shimano EP8
- Poids : 2,650 kg
- Carters : magnésium
- Puissance : 250 watts
- Assistance maxi : 400 % en crête (en optimisant les paramètres du mode Boost)
- Couple maxi : 85 Nm
- Modes d’assistance : 3 (Eco, Trail, Boost)
- Assistance à la marche : oui
- Batterie : Shimano 630 Wh
- Console : E7000 (noir et blanc) ou E8000 écran multifonctions plus affichage de couleur (bleu, vert, jaune) selon le mode d’assistance
- Commande : EM-700 ou EM-800
- Application pour réglages moteur : oui (Shimano E-Tube)
- Principales marques équipées par Shimano : Santa Cruz, GT, Commençal, Canyon, Merida, YT, Kona, Norco, Husqvarna, Intense, Sunn, Yeti, Thok, Stevens…
Commentaires de base…
Le nouveau moteur Shimano EP8 possède un rapport poids/puissance qui le situe parmi les meilleurs du marché et contribue à le rendre un peu moins énergivore. En effet, la réduction des frictions donne davantage d’autonomie à la batterie quand l’assistance est enclenchée, et un pédalage plus fluide, qui n’offre que peu de résistance, quand le moteur est coupé ou se débraye au-dessus des 25 km/h.
La nouvelle motorisation EP8 est également plus silencieuse, alors qu’un assemblage d’engrenages plus précis et un faisceau de câbles mieux agencé participent plus efficacement au refroidissement du moteur en cas de fortes chaleurs ou quand l’assistance est sollicitée au maximum.
De plus, via l’application E-Tube Project (version 4.0), tous les modes et les paramètres sont entièrement personnalisables, aussi bien chez vous que pendant votre balade à l’aide de votre smartphone. Cela permet à l’utilisateur d’adapter le système à son niveau, comme aux terrains sur lesquels il évolue. Ainsi, les modes Eco, Trail et Boost peuvent être personnalisés chacun sur 10 niveaux différents, alors que le couple moteur peut être réglé au choix entre 20 et 85 Nm.
Il existe également 5 paramétrages possibles du mode de démarrage de l’assistance qui peuvent tous être enregistrés sous différents profils d’utilisateurs et pour différents types de sorties, comme par exemple une simple balade ou, au contraire, une séance engagée sur terrain très accidenté. Toutes ces informations peuvent être sauvegardées comme préférences personnelles du pilote, avec un profil “Eco” qui permet d’économiser davantage la batterie et un autre “Sport” plus adapté aux terrains techniques et aux montées raides. L’utilisateur peut ainsi basculer facilement d’un profil à l’autre via l’écran de contrôle.
Les équipements périphériques
Que ce soit par son côté discret et fonctionnel ou par sa position ultra protégée derrière le guidon et à côté de la potence, la console Shimano E8000 couleur représente une référence en la matière. Elle affiche les principales informations en appuyant sur le petit bouton qui se trouve en face du pilote (vitesse, modes, moyenne, kilométrage total et partiel, horloge, vitesse maxi…) et pour les principaux réglages, il suffit de naviguer dans le menu à l’aide du + et du – de la commande.
Pour la commande EM-800, justement, on apprécie également sa discrétion… En effet, avec ses deux boutons +/–, un peu comme sur le Specialized, difficile de faire plus simple. Seule différence, l’assistance à la marche se met en route en appuyant sur le bouton du bas plus de deux secondes et une fois que Walk s’affiche, on appuie de nouveau et c’est parti. Simple.
Quant à la batterie Shimano d’origine de 630 Wh, sur notre Heckler, elle a été remplacée par une Darfon de 720 Wh qui offre une autonomie plus que satisfaisante par rapport aux références du moment que sont la Bosch 750 Wh ou la Specialized 700 Wh.
Connectivité
Parallèlement à l’application E-Tube Project (voir plus bas dans le chapitre “Comportement moteur”), une nouvelle mise à jour de l’E-Tube Ride permet au vététiste de garder un œil sur les informations via l’écran de son smartphone. Celui-ci affiche diverses options, comme le nombre de kilomètres parcourus sur les différents modes Eco, Trail ou Boost, ainsi que de nouvelles fonctionnalités, comme l’historique des sorties ou des cartes interactives. Tout cela dans des interfaces plus ergonomiques et plus agréables à utiliser.
Les deux applications sont téléchargeables sur iPhone et Android et sont entièrement compatibles avec le système Shimano EP8.
Sur le terrain
Avec son nouveau moteur EP8, Shimano a repensé le fonctionnement et la personnalisation de ses trois modes d’assistance. Ainsi, le plus élevé, à savoir le Boost, peut désormais délivrer un couple maximal de 85 Nm et une puissance en crête de 300 % sans que le pilote ait vraiment besoin de forcer outre mesure. Le mode Trail, lui, peut aussi atteindre les 85 Nm, mais il est bien plus réactif en fonction de la force exercée sur les pédales.
Il est ainsi possible d’économiser l’autonomie de la batterie avec un couple faible, ou au contraire de disposer d’une puissance maximale et d’un couple de 85 Nm dès lors que le pilote délivre 60 Nm. Soit nettement plus tôt que sur la précédente version. Et c’est cet algorithme de ratio d’assistance intelligent qui rend le mode Trail bien plus polyvalent. Qui fait aussi que l’on peut se passer de changer de mode d’assistance sur une grande majorité de parcours.
Dans un style un peu différent, on se rapproche du mode eMTB de Bosch, avec cependant une assistance un peu plus présente quand le dénivelé positif n’est pas très important. Ce qui, dans les passages techniques et les franchissements, s’avère bien utile. Il suffit juste de se pencher sur les réglages, de bien paramétrer son assistance (comme expliqué plus loin) et… ça marche plutôt bien !
Ce qui est intéressant également avec la motorisation Shimano EP8, c’est son poids et son encombrement réduits qui le rendent facile à intégrer dans la plupart des différents concepts de VTTAE existants sur le marché… Que ce soit au niveau de la cinématique de suspension, de l’orientation sportive du vélo et même de l’assistance légère (avec la version RS qui équipe les Orbea Rise), l’EP8 trouve toujours sa place, s’adapte et évite aux constructeurs de devoir trop se creuser la tête. Il leur suffit de se concentrer sur le choix et le positionnement de la batterie (très important au demeurant).
En clair, il y a toujours une solution et peu importe la partie-cycle, le petit groupe propulseur à l’assistance très progressive, suffisamment puissante, gorgée de couple et aux nombreuses possibilités de paramétrages parvient à s’en sortir avec les honneurs dans tous les cas de figure. Une motorisation qui coche donc une bonne case de plus que la concurrence. Forts, les Japonais !
Autonomie
En réglant les paramètres correctement, on parvient assez facilement à obtenir un ratio performances/autonomie vraiment intéressant.
Ainsi, sur le profil Sport, en roulant 35 % en Eco, 60 % en Trail et 5 % en Turbo, avec cette batterie Darfon de 720 Wh, j’ai parcouru 68 km pour un dénivelé positif de 1 480 m. Je précise que je ne pèse “que” 69 kg, mais tout de même, sur un parcours relativement technique et cassant, les chiffres sont intéressants et montrent les progrès réalisés par Shimano.
Et si l’on souhaite éventuellement aller encore un peu plus loin, il suffit de sélectionner le profil Eco (voir le choix des paramètres au début de l’article) pour rallonger sa sortie – en temps, certes, puisque l’on roulera moins vite –, mais aussi en distance et en D+. Comptez environ 7 ou 8 kilomètres et pas loin de 200 m de D+ supplémentaires.
Je tiens également à préciser qu’une fois bien paramétré, le mode Trail se révèle particulièrement efficace et utilisable 90 % du temps en tout-terrain technique pour une consommation somme toute raisonnable.
En revanche, comme chez Giant/Yamaha, côté indication du niveau de charge, c’est le minimum syndical avec 5 barres seulement qui ne fournissent pas une information précise sur le pourcentage restant… Dommage.
Points forts / points faibles
Points forts
+ Puissance en mode Boost
+ Polyvalence
+ Moteur très compact
+ Poids
+ Pédalage souple et naturel
+ Console très lisible, commande simple et ergonomique
Points faibles
– Apprécie moyennement les basses cadences de pédalage (Eco et Boost)
– Moteur un peu bruyant
– Pas d’affichage précis de l’autonomie
Moteurs VTTAE 2022 – Le bilan
Pour vous aider à vous faire une idée rapidement sur le moteur qui vous convient le mieux (et pour les plus paresseux qui n’ont pas pris le temps de lire le texte dans son intégralité !), voici un petit récapitulatif en forme de bilan…
D’abord, en ce qui concerne le couple, y’a pas photo, comme on dit ! Le Brose dans sa version Specialized est pratiquement intouchable… Une motricité impressionnante et une sensation de pédalage douce et naturelle en font le roi de la montée impossible sur terrain glissant. Mais le nouveau Bosch Performance Line CX n’a pas grand-chose à lui envier ! En mode eMTB, dès que ça monte un peu raide, tout paraît facile.
Ensuite, même si le Giant / Yamaha reste plutôt bien servi en termes de souplesse moteur, on est un poil en dessous. Cependant, on note qu’un travail sur le couple a été fait pour offrir une plage de pédalage légèrement plus large. En tout cas, on bénéficie d’une assistance un poil plus naturelle et il y a du progrès.
Enfin, pour le Shimano, c’est la douceur de pédalage en mode Trail plus que le couple réellement qui est appréciable. En tout cas, les progrès effectués par rapport au Steps E8000 d’il y a quelques années sont considérables.
Passons maintenant à la puissance… Elle ne fait pas tout, certes, mais bien utilisée, elle permet souvent d’aller plus haut, plus vite. Partant de ce principe, il est indéniable que le moteur Bosch Performance Line CX est certainement le plus impressionnant du marché. A partir du moment où l’on maîtrise vraiment le Turbo et la façon de s’en servir, il est clair que c’est bien le moteur Bosch qui possède le plus de puissance en crête et offre la possibilité au pilote d’aller encore plus haut dans la pente et de repousser davantage ses limites… Celui qui vous met le plus le coup de pied au cul en appuyant sur les pédales !
Mais sur le terrain, il n’est pas forcément toujours plus efficace que le Giant, le Brose ou le Shimano, dont les puissances en crête quasiment aussi fortes arrivent avec beaucoup plus de douceur et passent ainsi bien mieux au sol. Et en tout-terrain, c’est souvent la clé… D’ailleurs, après un arrêt de progression, le Giant / Yamaha SyncDrive Pro redémarrait avec une facilité déconcertante dans la pente. Même dans les parties raides ou quand l’adhérence est précaire, y compris sur le mode Power, le moteur profite de son couple avantageux et de ses six capteurs pour repartir dès la moindre sollicitation du pilote. Honnêtement, c’est certainement ce que j’ai essayé de mieux dans ce genre de circonstances… Il va même jusqu’à égaler le Brose/Specialized, ma référence jusque-là dans ce registre.
C’est un fait désormais amplement vérifié : le moteur Shimano EP8 a vraiment progressé par rapport à l’ancienne version et s’est aujourd’hui hissé au niveau des meilleures motorisations concurrentes… Et l’excellent fonctionnement du moteur en mode Trail n’est pas le dernier à vous donner des ailes. Comme si l’on avait l’impression qu’il allait vous assister jusqu’au bout sans faillir. Qu’il suffisait d’appuyer à chaque fois un peu plus sur les pédales pour en avoir encore… Ou simplement de tourner les jambes à une vitesse plus élevée pour s’envoler dès que la pente est moins raide. Pas désagréable du tout, même si parfois cela demande un poil plus d’engagement physique. Peut-être pas le plus puissant, mais bougrement efficace. Une analyse qui colle également plutôt bien au Brose / Specialized. Car pour tout dire, le caractère souple et facile de ce moteur permet d’exploiter la puissance généreuse sans avoir à se battre avec le vélo sur le terrain. Il y en a donc largement assez sous le sabot pour venir à bout des pires obstacles… Attention néanmoins à la surchauffe qui peut faire disparaître une partie des capacités maximales du moulin par intermittence en cas de fortes chaleurs et d’utilisation extrêmes en Turbo.
Et pour terminer, du côté de l’assistance à la marche, les différences sont nettement plus marquées. En effet, quand on en a besoin, c’est généralement que l’on arrive au bout de sa vie sur un sentier en montée que l’on est incapable de continuer à gravir en pédalant… Epuisé, il n’y a plus alors qu’une solution pour continuer son ascension : pousser son vélo ! Seulement, on ne manie pas un engin de 24 kilos comme un de 14… D’où l’importance de ce type d’assistance.
Et là, celle du Bosch Performance Line CX équipé du Smart System est tout bonnement imbattable. Petit bémol quand même : comme la commande LED est chargée de boutons et pas plus ergonomique que ça, la position du pouce n’est pas très confortable à la longue. Du coup, ça ripe, ça s’arrête et c’est un peu gênant. Heureusement, il y a la nouvelle option qui bloque la roue arrière automatiquement dès que le vélo recule. Très pratique pour moins forcer ou pour faire cabrer le bike dans les passages hyper étroits ou les pédales ne passent plus. .
Sur le Giant / Yamaha, l’assistance n’est pas la plus vigoureuse que j’ai essayée et parfois, comme sur le Bosch, le doigt glisse quand ça remue un peu, ce qui est malheureusement très souvent le cas en tout-terrain ! Un poil limite quand même, mais avec un peu d’habitude, ça passe. Notez que si l’on arrête d’appuyer sur le bouton, le système reste actif pendant 2 ou 3 secondes. Après, c’est trop tard et il faut recommencer la procédure de départ.
Enfin, sur le chapitre de l’assistance à la marche, je placerai le Brose Drive S-Mag 2.2 et le Shimano EP8 sur un pied d’égalité… Il y a ce qu’il faut, ça démarre au quart de tour et l’accès au mode est on ne peut plus simple. Allez, je donne tout de même un petit avantage au système Specialized et son bouton “one touch” qui lance le vélo directement et sans aucune gymnastique.