Essai – Sunn Gordon S1, fondamental !

C’est une tendance claire chez les fabricants de VTT à assistance électrique : les randonneurs ! Ces vélos bon marché, qui doivent mettre le pied à l’étrier ! Ils ont logiquement le vent en poupe puisque le marché du VTTAE lui-même veut jouer à fond cette idée que l’assistance rende la pratique plus accessible… 

Après les Rose Elec Tech FS, Canyon Neuron:On, Focus Thron2, Scott Strike eRide, Giant Stance E+ et Moustache Samedi 27 Wide, VTTAE.fr continue donc sa revue d’effectif. Place au Sunn Gordon S1 ! Sur le papier, le VTTAE le plus à même de jouer sa carte sur ce segment de plus en plus concurrentiel des randonneurs, qui plus est ludiques ! 

 


Temps de lecture estimé : 8 minutes


 

Au sommaire de cet article :

 

 

[divider]Sunn Gordon S1[/divider]

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  • Destiné à l’usage Trail
  • Roues en 29 pouces 
  • 130/130mm, RockShox Recon & Deluxe
  • Triangle avant & arrière Alu
  • Reach de 460mm en taille L, offset normal
  • Motorisation Shimano Steps 7000, 500Wh
  • 45km & 1250m D+ env. Trail / i3 perso

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[column size=one_half position=last ]

  • Mach 1 / Aivee, 23mm
  • WTB Vigilante 29×2.3
  • Shimano MT500 en 200/200mm
  • 2 modèles, 3 tailles, 3499€ à 4999€
  • 21,62kg, L, sans pédales, avec chambres
  • Dispo immédiate 
  • Fiche du vélo sur www.sunn.fr

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Premières impressions

[dropcap size=big]D[/dropcap]e prime abord, le Sunn Gordon parait simple. D’usage, tout d’abord, puisqu’il ne s’encombre pas d’accessoires tels que la tige de selle télescopique ou des blocages de suspension qui pullulent sur certains guidons concurrents.

Simple de prise en main ensuite, tant les premiers virages dévoilent un équilibre et une maniabilité de premier ordre. Que ceux que l’absence de tige de selle télescopique d’origine peut effrayer se rassurent : le Sunn Gordon sait tourner et nous amuser, même selle haute.

Simple de fonctionnement enfin, tant le Sunn Gordon S1 semble s’affranchir de pas mal des obstacles au sol, malgré ses petits pneus et son débattement contenu. Il n’avale forcément pas autant, ou aussi vite, qu’un vélo plus haut de gamme en pneus 27,5+, mais force est de constater qu’il travaille tout de même remarquablement bien pour son registre…

 

 

À quoi c’est dû ?!

Le Sunn Gordon S1 peut donc paraître simple, il n’en est pas moins sain, complaisant et facile à faire tourner. Lubie de l’esprit, ou réalité ?! D’où peuvent provenir ces impressions ?! Il suffit d’un coup d’oeil à ses caractéristiques de conception pour mieux étayer son caractère.

Tout d’abord, sur la conception simple et éprouvée de son cadre…

 

Un cadre tout en finesse donc, qui explique la complaisance, le confort, et une partie du dynamisme du Sunn Gordon S1 : ça travaille ! Entre le poids du moteur et les grandes roues, le Sunn Gordon S1 propose un cadre qui fléchit et revient à chaque sollicitation.

Sur la géométrie ensuite, pour constater quelques traits intéressants. Des bases en 446mm relativement compactes pour un VTTAE. Un ensemble Reach/Stack – hauteur et éloignement du cintre par rapport au pédalier – qui fleure bon le buste relevé et le regard qui porte facilement au loin. Et un boitier de pédalier placé très bas sous l’axe des roues – moins 40mm !

Le tout, pour un empattement total contenu – 1220mm en taille L – qui étaye l’idée d’un Sunn Gordon bien taillé pour tourner facilement, même selle haute entre les arbres, là où il s’est le plus distingué lors de cet essai…

 

 

Comment ça se règle ?!

Autre domaine dans lequel le Sunn Gordon S1 se distingue : les performances de ses suspensions. À l’arrière, un concept et un fonctionnement tout ce qu’il y a de plus connu et maîtrisé. Et globalement, aucune fausse note vis-à-vis du programme du vélo. C’est relativement sensible et confortable sur la majeure partie du débattement, sans pour autant faire du vélo une saucisse lorsqu’il s’agit de pédaler.

C’est plutôt la fourche qui, ici, peut limiter le Sunn Gordon. Par chance, la RockShox Recon dispose de quoi éviter qu’elle ne plonge au freinage ou sous les appuis, ce qui préserve le bon équilibre du Sunn Gordon S1. Néanmoins, l’efficacité et le confort de son amortissement sont tous relatifs. Clairement ce qui vient en défaut le premier sur le vélo : bien avant tout le reste, et un peu limite, même pour la pratique de randonneur ludique à laquelle se destine le vélo.

RéglagesAvantArrière
SAG30%30%
DétenteMi-plage à 2/3 ouverteMi-plage
CompressionsOuverteOuverte
Tokens/calesd'origined'origine
MotorisationToutes configurations possiblesMode Trail principalement

Clics de détente et compression comptés depuis la position la plus vissée des molettes. SAG arrière réalisé assis/selle haute – SAG avant réalisé debout/bras en appui sur le cintre / épaule à l’aplomb du guidon > vidéo Didactique VTTAE 😉

 

 

Comment ça se pilote ?

Le Sunn Gordon S1 a beau être simple, il n’en reste pas moins capable de procurer de bonnes sensations dès lors que l’on pousse un peu le bouchon pour bien saisir la meilleure manière de le piloter…

[toggler title=”En courbe” ]

C’est clairement lorsqu’il s’agit de tourner qu’il se révèle. Dans ce cas, l’idée est d’abord de profiter du boitier bas et du buste relevé : on peut rester assis sur la selle, et se servir du pied extérieur en bas pour doubler l’effort de pression appliqué sur le cadre dans l’axe du tube de selle.

Sous cette pression, le cadre travaille, et le vélo prend juste l’angle nécessaire pour tourner facilement. Une fois les coups de pédales synchronisés pour avoir le pied extérieur en bas aux bons moments, les enfilades, à serpenter pour suivre un sentier, ou tricoter entre les arbres, deviennent un régal.

 

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[toggler title=”À la pédale” ]

Une attitude en courbe d’autant plus utile puisqu’en maintenant des tours de pédales régulier, c’est aussi comme ça que l’on tire le meilleur parti de la motorisation Shimano E7000 au couple contenu, mais souple et bien distribué, pour peu qu’on ne la brusque pas.

Dans ce cas, et puisque le vélo est très sain quand on joue de la direction, l’idée peut aussi être de jouer des coups de pédales/relances pour grossir le trait, et prendre un peu plus de plaisir encore. C’est là que le Sunn Gordon S1 est le plus dans son élément.

Le reste du temps, il offre juste ce qu’il faut de stabilité et de motricité pour franchir les principaux obstacles courants et découvrir sans peine les plaisirs de la pratique VTTAE. Tout juste ses pneus, de petite section, peuvent montrer leurs limites alors que le reste ne demande qu’à continuer sur un bon rythme.

 

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[toggler title=”En l’air ?!” ]

Dans cette livrée S1, dépourvue de tige de selle télescopique, c’est plutôt dans une dimension verticale, lorsqu’il s’agit de décoller les roues du sol, que le Sunn Gordon y perd un peu son latin, et nous avec. Si sa géométrie se prête à jouer des aspérités du terrain pour générer un peu de vitesse, il est plus limité de décoller le vélo lorsqu’un obstacle se présente.

Qui plus est, le châssis de sa fourche, lui-même limité, n’inspire pas la plus grande confiance dans ces circonstances. C’est donc presque dans cette dimension qu’il peut le plus progresser, pour devenir une réelle petite pépite ludique. D’autant qu’on le sent par ailleurs en abaissant la selle : les angles et dimensions du vélo s’y prêteraient volontiers !

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Pour qui ? Pour quoi faire ?!

Vu sous cet angle, le Sunn Gordon S1 est l’archétype du randonneur ludique qui doit permettre de s’amuser lorsque la fin de journée, le week-end ou les vacances arrivent. Et dans ce cas, c’est principalement en forêt, et dans les petits massifs que je le vois le plus à son aise.

Là où le terrain est vallonné mais pas escarpé, où le dénivelé et les kilomètres se cumulent en alternant souvent de sens et de direction. Si possible, sur les traces les plus sinueuses, et un terrain qui apporte facilement l’adhérence nécessaire pour tourner sans risques.

S’il faut donner des exemples, j’ai en tête ces forêts que l’on trouve aux portes de nos villes et capitales, ou ces endroits tels que la Bretagne, le Morvan, la Côte d’Or, certains sous-bois des Vosges, du Massif Central ou du Val de Durance. En fait, tous ces circuits où la rondeur et la douceur s’opposent à la brutalité connue par ailleurs…

 

 

Vis-à-vis de la concurrence ?!

Pour peaufiner le portrait du Sunn Gordon S1, et parfaire le retour d’expérience à son guidon, rien de tel enfin qu’un peu de mise en concurrence. Face aux autres vélos passés à l’essai, et qui peuvent offrir des points de comparaison évidents…

[toggler title=”Vis-à-vis du Rose Elec Tech FS” ]

Le comparatif est intéressant à plus d’un titre. C’est d’abord lui qui étaye l’idée d’une géométrie compacte, d’un boitier bas et d’une position relevée qui favorise l’usage et la dynamique du vélo. C’est lui aussi qui précise que le Sunn Gordon S1 a un potentiel de dynamisme vertical que le Rose Elec Tech FS, bien plus barre à mine qui rebondit sur ses pneus, confirme. Là où il faut rouler et franchir, au train, avec l’allemand, on peut jouer et tricoter, avec le frenchy !

 

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[toggler title=”Vis-à-vis du Scott Strike eRide” ]

C’est forcément, d’abord, les postes de pilotage qui se distinguent : aussi complets et fournis chez le suisse, que simple et sobre chez le français ! Une première observation qui permet de glisser vers la suite du comparatif. Le Scott fait penser à une berline, bardée de gadget, là ou le Sunn Gordon S1 fait penser à une voiture plus compacte, presque sportive dans ses lignes.

C’est d’abord évident quand le Sunn Gordon S1 ne demande pas de conserver la vitesse comme le Scott. Il peut ralentir, tourner, et repartir de manière plus variée. Disons, dans la nuance, que le Sunn sait inciter à conserver la vitesse, là où le Scott l’exige, sans forcément y aider. Autre point de différence énorme : l’angle possible ou nécessaire pour tourner : le Sunn fait de manière plus verticale, plus rapidement, sans se coucher comme le Scott.

 

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[toggler title=”Vis-à-vis du Canyon Neuron:On” ]

Ici, c’est d’abord un parallèle en matière de position qui démontre une fois de plus la tendance actuelle du randonneur ludique : buste relevé, position centrée et neutre sur le vélo. Le Sunn Gordon S1 s’en inspire assez fortement.

La différence entre les deux se fait sur la conception du cadre. Souvenons-nous, la relative finesse mise en évidence en début d’article. Elle saute aux yeux quand on observe le cadre du Canyon Neuron:On, dérivé du modèle All Mountain/Enduro, le Spectral:On, de la marque allemande.

Forcément, à côté, le Sunn Gordon S1 fait figure de gringalet. Mais dans son fonctionnement, on perçoit clairement que le travail nécessaire à apporter de la complaisance, se fait par l’ensemble des éléments du vélo, d’une manière qui reste suffisamment homogène pour être intéressante.

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En conclusion…

Première impression, explication, usage, concurrence… Il est temps de conclure au sujet du Sunn Gordon S1. Alors, pourquoi voudrait-on le garder ?! 

“En tant que modèle entrée de gamme de la marque, le Sunn Gordon S1 rempli son rôle : celui de vélo fondamental. Le terme est choisi pour qualifier le bon travail porté à la géométrie, la cinématique, et l’homogénéité des éléments qui constituent ce vélo. Forcément, en pareil cas de figure, certains trouvent plus vite leurs limites que d’autres, mais dans tous les cas, une très bonne base pour prendre gout à la pratique, et de bonnes habitudes à son guidon !”

 

 

Positionnement & usage

En synthèse, le tableau de positionnement et d’usages permet, en un seul coup d’oeil, de saisir les capacités du vélo. (rafraîchir la page si le tableau ne s’affiche pas)

Comparer à celles des autres vélos à l’essai permettra de répondre à l’éternelle question > que vaut-il par rapport à d’autres ?! Rendez-vous prochainement sur la page du Comparateur d’essais VTTAE.fr pour en savoir plus…

Rédacteur
    1. J’en ai un, il est très bien. Plutôt léger, excellent moteur shimano avec une bonne autonomie surtout si on règle les différents modes aux petits oignons. Le montage est très chouette et cohérent. Le seul point faible serait la fourche, elle manque de maintient et de sensibilité. Elle est livrée sans token mais en mériterai quelques-un pour améliorer progressivité et maintient. Sur le mien je ne me suis pas embêté, je l’ai changé pour du plus haut de gamme et je suis hyper satisfait de l’ensemble, ca donne un bon velo all mountain.

        1. Bonjour,

          avec plaisir. J’opterais pour l’ordre suivant :

          – expérimenter les différents niveaux d’assistance du mode boost, pour déterminer le maximum que vous tolèreriez. Certaines personnes adore les “coups de boost” du moteur poussé à fond, d’autres préfèrent rester dans quelque chose de plus maitrisable/raisonnable. Vous ferez alors usage de ce mode dans les franchissements demandant le plus de puissance, et dans les descentes.
          – Faites de même sur le mode d’assistance le plus faible, cette fois-ci pour déterminer en dessous de quel seuil d’assistance vous ne souhaitez pas descendre. Vous utiliserez ce mode la plupart du temps, pour être économe et optimiser l’autonomie.
          – en fonction des moteurs et des options, des modes d’assistance intermédiaires sont parfois ajustables aussi. Je n’ai plus en tête ce que propose le moteur du Gordon précisément. Mais si c’est le cas, je suggère de l’ajuster pour qu’il se trouve “à mi-chemin” entre le mode le plus faible, et le mode le plus élevé. L’idée, dans tous les cas et hors cas spécifique, étant d’avoir des modes étagé de manière la plus homogène possible, pour éviter les surprises ou efforts d’adaptation trop importants dans un premier temps 😉

    2. Bonjour, globalement, je ne doute pas que le Finest conserve les bonnes dispositions exposées dans cet essai. Dks, ci-dessus, rapporte une même sensation : celle de constater que la fourche et les réglages qu’elle nécessite sont les “facteurs limitants” quand on commence à prendre confiance au guidon. C’est presque dommage compte tenu de l’écart de prix entre les deux modèles. À 1600€ de plus, on aimerait que la fourche dispose d’un bon maintien 😉

  1. bonjour, bravo pour vos articles.J’aimerai avoir vos conseils. Que pensez-vous du Rockrider de décathlon, avec son moteur brose , et BH atom de même catégorie pour des vtt vae à 2000 euros, qualités défauts enfin les tests. merci de votre avis

    1. Bonjour, ce sera difficile de répondre pour l’heure, puisque nous n’avons pas eu l’opportunité d’essayer ces vélos. Bientôt peut-être ?! Votre commentaire nous y encourage en tout cas. Merci

  2. Bonjour, j’aimerais savoir comment il se positionne niveau taille, je fais 1,81 et je me trouve globalement à cheval entre le M et le L. Je pensais prendre un Gordon fin est en L et sur lequel je changerais la reba par un pike rc3 en 140 (contre 130 d’origine) et en montant une potence de 50 ou 60 à la place de la 70 + un cintre en 760 ou 780 au lieu du 740 . Cela vous semble il pertinent ? Merci d’avance, sportivement. Fabien.

    1. Bonjour Fabien,

      c’est en tout point pertinent ! Vous êtes effectivement entre deux tailles. Je mesure pour ma part 1m82 et la taille L me paraissait être dans la bonne moyenne, sans tendance à tailler trop petit ou trop grand par rapport à d’haibute/la concurrence.
      Ensuite, remplacer la fourche, élément limitant, par un modèle plus compétant est opportun. Opter pour un poil plus de débattement relèvera l’avant et réduira légèrement la longueur perçue du vélo (reach). Tout comme raccourcir la potence. Au final, la démarche est logique, et vous avez bien perçu qu’il y a matière à jouer de certains paramètres pour affiner vos impressions.

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