En passe de devenir l’un des plus gros vendeurs de vélos dans le monde, Canyon ajuste son viseur et élargit sa gamme de VTTAE dans l’objectif de répondre au plus grand nombre de pratiques… ou de pratiquants !
Le Canyon Neuron:ON voit le jour dans ce contexte. Ses ambitions semblent claires. De notre coté, nous le présentions il y a peu et depuis, nous l’avons essayé !
C’est au coeur des Vosges, à deux pas des bureaux de Canyon France, que nous profitons d’une journée pour le découvrir. Une prise en main dans des conditions automnales, mais révélatrice…
Temps de lecture estimé : 8 minutes
[divider]Canyon Neuron:ON 7.0[/divider]
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- Destiné à l’usage Trail
- Roues en 29 pouces
- 130/130mm, Fox 34 Perf. + Fox DPS Perf.
- Triangle avant et arrière alu
- Reach de 455mm en taille L, offset normal
- Motorisation Shimano Steps E8000
- 25km & 1000m D+ env. Boost/I2+ perso
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- AlexRims EM30, Alu 30mm
- Schwalbe 29×2.6 Hans Dampf/Nobby Nic
- Shimano XT, en 180/180mm
- 3 modèles, 5 tailles, 3299 à 4299€
- 22,2kg, M, sans pédales, tubeless
- Dispo immédiate
- Fiche du vélo sur www.canyon.com
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Frères jumeaux ?
Il en était question lors de notre présentation : l’air de famille est flagrant, Canyon affiche désormais et sans retenue sa nouvelle identité mais, au fond, le Canyon Neuron:ON et le Spectral:ON ne se ressemblent que d’un point de vue esthétique…
En effet sur le papier, les géométries, les débattements et les tailles de roues diffèrent. L’orientation en terme de pratique aussi. Quand le Spectral:ON se veut clairement dédié à l’Enduro, le Neuron:ON tend vers l’All Mountain. Et des détails le montrent :
La marque allemande l’affiche donc comme le vélo de montagne par excellence, prêt pour de longue virée comme pour un rapide tour après le travail. Mais comment, en bon VTTAE limité par son autonomie, peut-il prétendre à de plus grandes virées que son grand frère ? Il doit donc se démarquer sur d’autres aspects. Mais lesquels ?
Prise en main
En fait, avec moteur et batterie équivalents et un poids commun pour un VTTAE, ce n’est pas sur l’autonomie que le Neuron:ON risque de se démarquer. Pour déterminer sa pratique cible, on l’attend donc ailleurs : dans sa position, son confort, son dynamisme, son comportement, etc. Et effectivement, notre prise en main le confirme…
[toggler title=”Position” ]
Une fois les composants ajustés à mon goût, j’enfourche le Canyon Neuron:ON pour les premiers tours de roues. Je suis rapidement à l’aise dessus. Tout tombe sous la main !
La position est confortable : ni couchée avec tout le poids sur le cintre, ni trop droit avec tout le poids sur la selle. On se trouve aussi centré sur le vélo entre la roue avant et la roue arrière. La position est finalement assez neutre mais clairement confortable.
Cette position est aussi rassurante pour le pilote dans la manière dont elle facilite les mouvements. On reste serein en toute situation. Le Canyon Neuron:ON est véritablement bienveillant, il ne surprend pas : à aucun moment il nous prend en défaut à partir en glisse imprévue, à se retrouver trop sur l’avant, à basculer violemment en arrière, etc. Et quelques détails y participent :
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[toggler title=”Confort” ]
Outre sa position et son ergonomie qui le rendent confortable et facile, les suspensions jouent aussi leur rôle dans cette caractéristique. Avec une suspension conçue plus linéaire que son grand frère, le Canyon Neuron:ON n’hésite pas à utiliser tout son débattement arrière.
D’une part en début de course, il est sensible et onctueux. Puis d’autre part, en fin de course, il s’affermit pour éviter de talonner trop brusquement tout en restant capable d’utiliser la totalité des 130mm qu’il offre. Mais ce comportement n’a-t-il pas son incidence ailleurs ?
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[toggler title=”Rendement” ]
En effet, la volonté de Canyon d’offrir un VTTAE confortable, les a poussé à avoir un début de course sensible. Cet aspect entraîne un peu de pompage de la suspension lorsque l’on pédale.
De ce fait, le rendement du Canyon Neuron:ON en pâtit en montée : dans les successions de trous, à l’impact, il s’affaisse très légèrement sous l’effort de pédalage.
Il est donc bon de jouer avec le blocage de l’amortisseur : soit en position fermée lorsque le terrain est lisse, soit en position intermédiaire lorsque le terrain est plus accidenté. C’est bon à savoir puisqu’il retrouve ainsi un rendement digne d’un bon VTTAE d’All Mountain.
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[toggler title=”Dynamisme” ]
Alors qu’en est-il lorsqu’il faut jouer avec le terrain : pomper, tirer sur le guidon, pousser dans un virage, etc. !? Est-il dynamique ? L’est-il trop ou pas assez ? Le comportement de sa suspension nous laisse penser qu’il s’écrase facilement, qu’il absorbe et finalement consomme notre énergie. Cependant, sur le terrain, c’est une autre histoire !
Avec un poids commun pour un VTTAE, le Canyon Neuron:ON parait dynamique pour la plupart d’entre nous, son train roulant – les pneus Schwalbe en gomme dure Addix Speedgrip – aidant fortement. Malgré tout, il ne rechigne pas à nous aider lorsqu’on souhaite jouer avec le terrain.
Même si les plus expérimentés pourraient lui reprocher de manquer un peu de soutien hydraulique à l’arrière, il reste de bon ton pour un VTTAE et convient amplement lorsqu’on souhaite jouer avec le terrain.
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[toggler title=”Si on en veut plus !” ]
Ceux qui recherchent un VTTAE All Mountain sont servis, mais qu’en est-il pour ceux qui sont parfois à la limite de l’Enduro ? Ceux qui veulent repousser les limites du Canyon Neuron:ON ?
Lorsqu’on souhaite s’engager sur les spéciales d’Enduro de son quartier, les 130mm de débattement du Canyon Neuron:ON demandent au pilote de s’employer un poil plus. C’est sûr ! Mais quand bien même un pilotage rigoureux et une bonne anticipation sont nécessaire le Canyon Neuron:ON répond présent.
Sa construction, son châssis, sa bonne rigidité et finalement la cinématique de sa suspension – progressive juste ce qu’il faut – permettent à ceux qui souhaitent envoyer au guidon du Canyon Neuron:ON d’y songer. Il ne subit pas, il encaisse, il tolère et reste sain !
Et même si certains lui reprocheront de ne pas permettre d’ajuster les compressions basses vitesses à l’arrière et des pneus limités en grip quand ça roule plus fort, le Canyon Neuron:ON est capable de beaucoup de choses. Il empiète même en partie sur le terrain de jeu du Spectral:ON… On ressent de la sorte l’expérience de Canyon dans la construction de VTT, qui profite désormais à tous ces modèles.
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Qu’en penser !?
L’arrivée de ce nouveau Canyon Neuron:ON enrichit la gamme, étend le spectre de pratiques mais avant tout élargit la plage d’utilisateur. Sa facilité de prise en main et son adaptabilité font qu’il s’adresse, comme peu de VTTAE, à un panel d’utilisateur très large : du randonneur qui profite de l’air forestier sur les sentiers du coin au pilote plus averti qui compte quand même bien se faire plaisir à piloter en descente.
Le Canyon Neuron:ON est un très bon randonneur mais il se distingue par une polyvalence importante qui le met en concurrence directe avec les meilleurs du segment – le Moustache Samedi 27 Trail entre autre. Et avec une gamme de prix alléchante, le Canyon Neuron:ON vise dans le mile pour s’accaparer, sans doute, la plus grosse part de marché VTTAE chez Canyon… et pourrait ainsi prétendre à devenir leur modèle phare rapidement !