Essai du Polygon Siskiu TE Bosch

Une bonne affaire…

Tout le monde n’a pas les moyens de se payer un VTTAE à 8 000 euros… Partant de ce principe, il me paraît important de vous présenter régulièrement un modèle qui a su me séduire, sans dépasser pour autant la barre des 5 000 balles. C’est déjà une somme, me direz-vous, mais à l’heure actuelle, si l’on souhaite pratiquer le VTT à assistance électrique au guidon d’un engin adapté capable d’affronter des sentiers de montagne relativement difficiles, c’est à quelque chose près le prix qu’il faut mettre. Et avec le nouveau Polygon Siskiu TE équipé d’une motorisation Bosch full power, on est pile-poil dans la fourchette. Dans le cadre de cet essai, nous vous invitons donc à découvrir un VTTAE abordable qui gagne à être connu. Action !

Par Chris Caprin – Photos Chris Caprin et Fagerbé

polygon siskiu

Polygon Siskiu TE Bosch

  • Usage all mountain
  • Roues de 29 pouces AV et 27,5 AR
  • Débattement 150 mm AV et 140 mm AR
  • Cadre en aluminium triple butted 6160
  • Reach 465 mm et Stack 618 mm en taille L, offset (déport de fourche) 44 mm
  • Motorisation Bosch Performance Line CX Gen4 250 watts, 85 Nm, puissance maxi 600 watts en crête
  • Batterie Bosch Powertube de 625 Wh
  • Commande : Bosch System Controller et Mini Remote
  • Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour +, e-MTB et Turbo) + assistance à la marche
  • Réglages des paramètres : oui, avec l’application e-Bike Flow
  • Pneus : Schwalbe Hans Dampf 29×2.60 AV et AR
  • Tailles : (S, M, L, XL)
  • Un seul modèle en Bosch
  • Prix : 4 999 €
  • Poids vérifié : 24,71 kg (sans pédales, en taille L)
  • Lien : polygonbikes.com

Avec son cadre en aluminium triple butted 6160 et sa géométrie très polyvalente, le Siskiu TE Bosch correspond parfaitement au programme all mountain qu’il revendique. En effet, avec un angle de fourche à 65°, un tube de selle incliné à 77° et une longueur des bases de 445 mm, l’ensemble parait particulièrement cohérent. De plus, le tube de selle bien droit, les bases relativement courtes et la roue arrière de 27 et demi promettent de gagner un peu en nervosité et en maniabilité, tout en offrant une position de pédalage confortable.

polygon siskiu
polygon siskiu

Niveau finition, on est plutôt pas mal non plus, avec un passage des câbles soigné, des soudures assez discrètes et un petit sabot bien étudié qui protège à la fois le dessous du moteur et les ailettes assez fragiles et proéminentes du Bosch. Autre point positif, la batterie de 625 Wh est amovible… Mais cela se fait à l’aide d’une clé, ce qui est un peu démodé en 2024.

Enfin, toujours du côté des spécifications techniques, hormis la motorisation Bosch Performance CX qui est une nouveauté chez Polygon, on trouve une cinématique de suspension four bars linkage assez classique mise en valeur par un amortisseur simple mais qui fonctionne très bien. Amortisseur positionné avec sa petite bonbonne en l’air pour laisser la place à un mini bidon de 300 ml. Bien vu !

Composants

Avec son tarif carrément attirant, le Siskiu Bosch a de quoi séduire le pratiquant néophyte ou amateur, En plus des suspensions RockShox Select, Polygon a tenu à monter de l’équipement de qualité… Et comme pour le Collosus, c’est l’un de ses gros point forts. Tout d’abord, au niveau de la transmission, on trouve du bon, avec un dérailleur Sram GX Eagle et du correct avec une manette NX et une cassette Eagle 12 vitesses (11/50). Pour les freins, la marque indonésienne s’est orientée vers des très bons Magura MT7 avec leviers HC3 et disques de 200 mm à l’avant comme à l’arrière. De quoi arrêter efficacement un petit all mountain en 140/150 de débattement.

Du côté des périphériques, on trouve un cintre Entity de 35 de diamètre et 780 mm de largeur, une petite potence Entity de 35 mm de long et une tige de selle TranzX en 170 mm de débattement (pour un taille L) équipée d’une selle Entity XTend plutôt bien adaptée à la pratique du VTTAE sportif.

Enfin, pour le train roulant en roues dépareillées, on a droit à un ensemble plutôt correct, avec des moyeux DT Swiss 370 Hybrid et des jantes Entity XL3 chaussées de pneus Schwalbe Hans Dampf en 2.60 à l’avant comme à l’arrière… Gomme trop dure, pas beaucoup de crampons, un peu fragile, franchement, ça ne fait pas rêver et dans le sud-est de la France, c’est même carrément inadapté. Mais ceci mis à part, pour 4 999 euros, on en a clairement pour son argent.

Suspensions

Sur le Siskiu, on trouve des éléments très satisfaisant pour une pratique all mountain. J’en veux pour preuve la RockShox Lyrik Select en 150 mm de débattement et l’amortisseur Super DeLuxe Select en 140 mm seulement… Car même si les réglages fins ne sont pas nombreux, il est possible de faire marcher l’ensemble bien comme il faut.

Personnellement, j’ai opté pour un certain confort et je suis donc parti sur des suspensions qui fonctionnent de manière homogène et progressive sur l’intégralité du débattement, en allant juste avant la limite du talonnage sur les très gros chocs.

Pour un pilote d’à peine 70 kilos, je conseille donc les réglages suivants :

Fourche RockShox Lyrik Select 150 : 

  • 70 psi en pression d’air et deux cales dans le plongeur gauche pour un Sag autour de 25 %.
  • Compression hautes vitesses : ouverte à fond
  • Rebond : – 12 du plus fermé (sur 16 clics)

Amortisseur RockShox Super DeLuxe Select 140 :

  • 155 psi de pression d’air pour un Sag de 30 %.
  • Compression hautes vitesses : ouvert
  • Rebond : – 8 du plus fermé (sur 16 clics)
Moteur et batterie

L’application eBike Flow est désormais en connexion centralisée avec tous les composants du VTTAE. Ainsi, des fonctions nouvelles peuvent être téléchargées directement par des mises à jour disponibles sans avoir à passer par l’intermédiaire d’un revendeur comme c’était le cas jusqu’ici. Après l’achat, avec le nouveau logiciel intelligent de Bosch, votre vélo et surtout sa motorisation pourront évoluer constamment et s’enrichir ainsi de nouvelles fonctions et services numériques en fonction des progrès technologiques réalisés. Comme par exemple, en premier lieu, un traçage antivol. Puis, plus tard, un appel à l’aide en cas d’urgence… Sans parler de la recharge automatique sur borne, des avertissements concernant la circulation, de la prise de rendez-vous en ligne chez votre vélociste ou du freinage ABS !

De même, le système intelligent Bosch (voir notre dossier complet) permettra une personnalisation continue et régulière de votre VTTAE. Sachez également que les anciens composants n’ont pas été oubliés pour autant. En dépit de la sortie récente du CX nouvelle génération, les fonctions telles que le choix des modes et les différents réglages individuels restent disponibles via l’application eBike Flow… 

Pour les commandes, Polygon a choisi de faire dans le minimaliste avec une Mini Remote au pouce gauche, qui agit en Blue Tooth sur le System Controller logé dans le top tube. Celui-ci est complètement autonome et permet à lui seul de contrôler le système et d’afficher les informations les plus importantes concernant le VAE, comme l’état de charge de la batterie ou le mode d’assistance utilisé, par exemple… Pour ceux qui ne désirent pas avoir leur guidon “encombré” par une console trop voyante ou trop exposée, cela s’avère largement suffisant.

En effet, sur le System Controller, les différents modes sont indiqués par quatre couleurs (Eco vert, Tour + bleu, eMTB violet et Turbo rouge). Quant au niveau de batterie, il s’échelonne désormais par palier de 10 %. En clair, lorsque l’on perd la première des cinq diodes, celle-ci ne s’éteint pas mais change de couleur en passant du bleu au blanc… Ce qui signifie qu’il reste 90 % d’autonomie. Et lorsqu’elle disparaît complètement et qu’il n’y en a plus que quatre, on est à 80 %. Ainsi de suite jusqu’à la dernière, sauf qu’à 30 %, les diodes passent à l’orange, puis au rouge sur les 10 derniers pourcents. Pratique pour savoir vraiment où l’on en est sans la console Kiox 300, qui, elle, a l’avantage d’indiquer l’autonomie au pourcent près… Mais pour 4 999 euros, on ne peut pas non plus tout avoir !

Enfin, côté batterie, le Siskiu est équipé de l’ancien modèle en 625 Wh qui nous a toujours donné entière satisfaction depuis des années. Par rapport à une PowerTube 750 qui pèse tout de même un bon kilo de plus, cela permet aussi de gagner du poids – surtout avec un cadre en aluminium comme sur le Siskiu).

Bien sûr, toutes ces nouveautés sont couplées au moteur Performance Line CX Gen4 que l’on connaît bien. Avec son couple maximal de 85 Nm, son système Extended Boost qui poursuit l’assistance une fraction de seconde après l’arrêt du pédalage et son mode Tour + qui permet de privilégier l’autonomie, il est toujours dans le coup… Même si l’assistance arrive un peu moins en douceur que sur le CX nouvelle génération.

Connectivité

Intelligente, personnalisable et tournée vers l’avenir, l’application eBike Flow est l’outil de connexion avec votre futur VTTAE équipé d’une motorisation Bosch. La clé qui vous fera pénétrer dans le monde du vélo connecté. Les mises à jour en direct permettent d’améliorer sans cesse l’expérience d’utilisation grâce à de nouvelles fonctionnalités innovantes. Avec cette application, les modes d’assistance peuvent être réglés individuellement, les activités enregistrées de manière totalement automatiques et les applications de remise en forme de type Apple Health peuvent également être intégrées.

Dans le cadre du perfectionnement technique des composants que l’on trouve sur les vélos à assistance électrique, on peut s’attendre à de belles optimisations dans les années à venir (ABS, transmission automatique, et j’en passe…).

polygon siskiu

Sur le terrain

Globalement, je dirai qu’on se sent bien sur ce vélo. En dépit d’un poids assez élevé, le Siskiu prend facilement de la vitesse et parvient même à la garder relativement facilement, y compris en mode Eco et en vrai tout-terrain sur des portions roulantes. Bien que ce petit Polygon soit plutôt dédié à la rando sportive, on peut donc dire qu’il parvient à se comporter de manière dynamique

Les réactions sont bonnes, pas besoin de forcer le geste outre mesure dans les évolutions techniques et après quelques petits réglages de base, je me suis senti tout de suite à l’aise sur ce VTTAE au tarif raisonnable. Bon, pour être franc, j’avoue qu’après deux ou trois sorties, j’ai décidé de changer les pneus pour des Maxxis Assegai Exo + en 2.50… Le grip en latéral, la motricité et le confort s’en ressentent de manière radicale, sans parler des risques de crevaisons qui diminuent de manière considérable.

De la sorte, je me suis senti bien plus en confiance et j’ai pu continuer cet essai dans les meilleures conditions.

Comportement du moteur

Déjà, quel plaisir de pouvoir enfin profiter d’un mode Eco qui sert à quelque chose ! Qui ne se résume pas à compenser (et encore, à peine), l’inertie d’un vélo qui pèse deux fois plus lourd qu’un modèle sans assistance. Là, honnêtement, on peut vraiment rouler en Eco relativement souvent sans avoir l’impression de trop se traîner. 

En montant les curseurs à fond (voir réglages plus bas), on ne tape pas outre mesure dans la batterie, mais on dispose tout de même de suffisamment de puissance pour rouler en tout-terrain facile, y compris quand ça monte un peu, mais pas trop.

Après, dès que ça grimpe davantage et que ça devient un peu plus technique, il faut carrément passer en Tour + pour bénéficier d’un soutien plus important. Une fois paramétré à la hausse, ce nouveau mode est désormais bien plus efficace dans les montées où le dénivelé n’est pas énorme, mais où les obstacles, en revanche, demandent d’avoir plus de puissance au coup de pédale pour espérer les franchir sans encombre… et sans aller chercher l’eMTB, voire le Turbo. Je m’en suis servi très souvent, car plus on appuie, plus le moteur vous en donne et cela pousse à un pédalage et un pilotage plus incisif. En clair, on se met volontiers debout sur les pédales au lieu de rester assis sur la selle et ça, c’est toujours bon signe !

Quant à l’eMTB, c’est le mode idéal pour avoir à la fois e de la puissance en crête et du couple. Plus ça monte, plus il en donne. Un peu comme le Tour +, mais en nettement plus solide en assistance dans la pente. De plus, il est assez tolérant vis-à-vis de la cadence de pédalage, ce qui, pour le pratiquant de base, n’est pas un mal…

Et puis il y a le Turbo, réglable lui aussi. Afin de bénéficier d’un maximum de watts quand j’en ai besoin, j’ai poussé aussi les curseurs à fond… Cela permet d’attaquer de longues pentes bien techniques et bien raides en conservant de la marge sur les obstacles les plus difficiles grâce à une vitesse de jambes différente, plus axée sur la vélocité et l’équilibre que sur la puissance. Hormis, bien sûr, quand il n’y a plus d’autres choix que de se mettre debout sur les pédales si l’on veut éviter l’arrêt de progression ! Il y a un coup à prendre, c’est sûr, mais une fois que l’on a assimilé cela et que l’on maîtrise vraiment le Turbo et la façon de s’en servir, il est clair que c’est bien le moteur Bosch qui possède le plus de puissance (avec le Dyname 4.0 du Rocky) et offre la possibilité au pilote d’aller encore plus haut dans la pente et de repousser davantage ses limites. En tout cas, l’expérience m’a paru extrêmement positive, avec un ensemble partie-cycle/motorisation au potentiel en montée assez intéressant, surtout pour un VTTAE de ce poids et à ce tarif. De ce côté-ci, on n’est pas tout à fait au niveau du Scott Strike essayé il y a quelques mois, mais on n’est pas si loin.

Réglages

Avec le Smart System, il est désormais possible de paramétrer tous les modes du moteur Bosch Performance CX et il ne faut surtout pas s’en priver, tant cela change (et améliore) le comportement de l’assistance. Une fois l’application eBike Flow téléchargée sur votre smartphone, il suffit de connecter le vélo et ensuite de suivre les indications.

Pour une utilisation sportive et intense en tout-terrain technique, voilà les options de paramétrages que j’ai choisies…

Mon choix de modes personnalisés :

Eco : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage

Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage

eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage

Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage

Autonomie

Avec cette batterie Bosch Powertube de 625 Wh et pour un pilote de 70 kilos, voici les résultats obtenus… 

Sans rouler à l’économie et avec un moteur puissant dont les paramètres ont été réglés de manière à obtenir une assistance généreuse, ça donne une bonne quarantaine de kilomètres pour 1 520 m de dénivelé positif. Tout cela en utilisant à peu près 25 % d’Eco, 30 % de Tour +, 40 % d’eMTB et à peine 5 % de Turbo %, sur un terrain franchement cassant en collines et petites montagnes avec des montées bien techniques et de belles spéciales en descente. Pour un VTTAE un peu lourd, qui, sans assistance, n’a pas un gros rendement au pédalage, je considère que c’est assez positif.

Concernant le comportement quand l’autonomie touche à sa fin, si le moteur donne quasiment toute sa puissance jusqu’aux dix derniers pourcents, dès que la batterie se met en mode survie et que le rouge clignote, ne comptez pas faire beaucoup plus que 5 ou 6 bornes et une centaine de mètres de D+… Une autonomie suffisante pour faire plus de 2h30 de rando sportive sans rouler du tout à l’économie.

A la montée

A première vue, je pensais honnêtement que ce Siskiu TE serait plus sympa à rouler en descente qu’en montée. Que le poids de la bête et son côté un peu mastoc avec un tube diagonal très volumineux n’allait pas en faire un grimpeur hors pair… Eh bien je m’étais trompé !

Car dès que j’ai commencé à attaquer les premiers sentiers un peu costauds et plus techniques (sur les plus faciles et moins pentus, évidemment, avec un Bosch CX Gen4, ça roule forcément bien, même en mode Eco), j’ai immédiatement constaté une certaine aisance dans les franchissements. Avec une géométrie assez réussie et un système de suspension simple mais efficace, le Siskiu n’a finalement pas de mal à survoler les obstacles et à escalader des marches relativement conséquentes.

D’ailleurs, après avoir changé les pneus Schwalbe Hans Dampf d’origine, carrément inadaptés aux chemins glissants et caillouteux du Var, je me suis mis à tenter de belles petites spéciales bien chaudes style “Power Stage” que je n’aurais pas imaginé passer à zéro (sans poser un seul pied à terre) sur ce bike quelques jours plus tôt !

Il faut dire qu’avec une motorisation Bosch full power – même de la génération précédente –, si le vélo réagit bien, il y a de quoi se propulser énergiquement vers les sommets. Et comme effectivement, la motricité et l’équilibre général sont au rendez-vous, il y a vraiment moyen de se régaler dans les bonnes grimpettes. Même les plus sinueuses, en fait, car avec un poil d’habitude, une fois le Siskiu en main, on n’a pas du tout l’impression d’évoluer au guidon d’un VTTAE proche des 25 kg. Le train avant se lève et se place où l’on veut assez facilement – et tout cela sans cabrer pour un rien – alors que la stabilité se situe au-dessus de la moyenne pour un modèle équipé d’une roue arrière de 27,5 pouces. Très sympa, donc, ce petit Polygon !

Alors bien sûr, si l’on cherche la petite bête, c’est certain que le dynamisme et la nervosité ne sont pas au niveau de certains VTTAE full power plus légers… Mais quoi qu’il en soit, vu le tarif affiché, j’estime qu’il ne faut pas être trop difficile et que l’on en a largement pour son argent.

En descente

Finalement, quand la pente s’inverse et que l’on commence à dévaler les pistes à un certain rythme, le Siskiu se comporte un petit peu comme en montée, c’est-à-dire qu’il fait relativement bien le job pour une pratique trail/all mountain. Il faut dire qu’avec ses 140 mm de débattement à l’arrière et ses 150 à l’avant, le vélo ne peut pas être catalogué non plus dans la catégorie des descendeurs. Encore une fois, au départ, le gabarit généreux du Siskiu me l’a fait prendre pour un plus “gros” vélo qu’il n’est.

Malgré tout, si on le compare au Collosus essayé récemment, je trouve qu’il s’en sort carrément bien… En effet, en dépit d’un déficit de débattement qui ne joue pourtant pas en sa faveur, son comportement en descente se montre à la hauteur des ambitions affichées par son programme. Voire même un poil au-dessus !

Il est vrai que si le châssis de base est sain et que la géométrie polyvalente le place dans le club des “bons à tout faire”, le Polygon Siskiu bénéficie également de composants qui lui permettent de faire jeu égal avec des VTTAE aux tarifs bien plus élevés. J’en veux pour preuve les éléments de suspension RockShox de milieu de gamme, irréprochables, les roues basiques, solides, mais pas trop lourdes et, surtout, les très bons freins Magura MT7 qui se chargent de ralentir ou stopper le vélo sans jamais montrer un seul signe de faiblesse.

C’est ainsi que, la plupart du temps (et après avoir changé les pneus d’origine pour arrêter de rouler continuellement sur des œufs !), je me suis senti largement aussi à l’aise en descente que sur le Collosus, les débattements plus modestes étant largement compensés par un poids inférieur apportant une meilleure sensation de pilotage et un côté un peu plus facile à manier. A la fois stable et relativement maniable, on se sent réellement en confiance… Surtout si l’on choisit de monter le Flip Chip en position Low pour une utilisation un peu plus Gravity. Là, même s’il faut faire plus attention à ne pas toucher les pédales par terre dans certaines relances, comme dirait l’autre : on est bien !

En clair, à partir du moment où on ne lui en demande pas trop, c’est un petit all mountain qui s’en sort bien dans la majorité des descentes que l’on trouve sur des parcours en collines et en petite montagne. Et une fois que l’on a pris le vélo en main, que l’on a assimilé comment s’en servir et où se trouvaient les limites à ne pas dépasser, je peux vous affirmer qu’il y a de quoi se faire vraiment plaisir… Et ça, pour moins de 5 000 euros !

Points forts / faibles

Principales qualités

  • Géométrie polyvalente
  • Comportement en descente 
  • Suspensions efficaces
  • Freins de qualité
  • Motorisation Bosch CX
  • Batterie de 625 Wh démontable
  • Rapport qualité/prix/composants
  • Sabot moteur qui offre une vraie protection

Principaux défauts

  • Un peu pataud quand même
  • Pneus inadaptés pour le vrai tout-terrain

polygon siskiu

Qu’en penser ?

Bon, on ne va pas se mentir, on est quand même légèrement en-dessous de ce que l’on trouve ou de ce que l’on va trouver sur le marché du VTTAE en 2025… Seulement, voilà, pour bénéficier des dernières nouveautés qui vont bien (motorisation CX dernière génération, transmission AXS T-Type, système de suspension plus sophistiqué et poids réduit), il faut obligatoirement rajouter quelques milliers d’euros en bas de la facture. Par conséquent, il est bon de replacer les choses dans leur contexte et de ne pas trop en demander non plus à ce Polygon Siskiu. En partant de ce principe, encore une fois, impossible d’être déçu.

Car si le bike n’est pas le plus joueur et le plus à l’aise dans les évolutions aériennes et que ses 24,7 kg on parfois tendance à le coller au sol plus qu’on l’aurait souhaité, pour une très large majorité de pratiquants, il reste très agréable à piloter et capable d’affronter les terrains les plus difficiles. Dans la mesure du raisonnable, cela s’entend.

Très polyvalent, bien servi en termes de composants et boosté par un moteur Bosch CX très performant, il propose en plus une batterie démontable et une géométrie modulable… On a du mal à lui trouver des défauts marquants et il faut vraiment taper dans les détails pour tomber sur du moins bien. Mais jamais du négatif ou du rédhibitoire et c’est ça qui fait la force du Siskiu. Testé et approuvé !

Vis-à-vis de la concurrence ?

Il y a déjà le Scott Strike eRide 920 EVO à 4 859 euros. Moins gâté au niveau des éléments de suspension et du freinage, il jouit lui aussi d’un excellent rapport qualité/prix.

Et puis, on a le Conway Xyron S 3.9 à 4 999 euros. Un bon petit châssis en aluminium et un moteur Bosch qui a fait ses preuves… Petite différence au niveau de la batterie de 750 Wh. Plus d’autonomie que ses concurrents, mais forcément un bon kilo de plus sur la balance !

Enfin, je pense aussi au Mondraker Chaser à 4 999 euros. Avec son moteur Bosch CX Gen4 et sa batterie Bosch de 625 Wh pour un poids de 25,3 kg, il a aussi son mot à dire.

La gamme Polygon Siskiu

S’il n’existe qu’un seul modèle équipé du moteur Bosch Performance CX, deux autres Siskiu figurent au catalogue Polygon…

En plus de notre vélo d’essai à 5 999 euros, on trouve le T7E à 4 299 euros et le T6E à 3 599 euros.