Session d’automne sur les balcons du Glandasse

Fin octobre dernier, je reçois un coup de fil de Martin du magasin Exacycle à Ambérieu (01) : “Ça te dit d’aller rouler en VTTAE du côté de Die ? À cette saison les couleurs sont folles et les chemins sont magiques ! On se fait un vrai parcours VTTAE : on rassemble une bonne bande de potes pour une belle journée de ride ! T’es chaud ?” Difficile de refuser, l’offre est plus qu’alléchante, d’autant que Die est une de mes destinations préférées pour rouler !

Le programme est simple et le plan sans accroc : Profiter de l’assistance pour se faire une journée solide en montant par un maximum de sentiers et souder en descente. Une première partie de parcours côté Vercors et une seconde partie sur le versant opposé, avec à chaque fois le meilleur de ce qui se fait dans ce petit coin de paradis pour vététistes : les balcons du Glandasse, le pas de Sagatte et le pas de la Perdix. “These who know, know” (ceux qui savent, savent) : ça va être très bon !

Par Thomas Lecoq

Acte I – Départ de Romeyer

Nous nous retrouvons donc tous à Die, Flo, Seb, Tof, Martin, Gab et moi : soit une bande de 6 énervés avec l’envie d’en découdre et de profiter au maximum. Le hasard fait bien les choses, on se retrouve en “Santa Cruz only” un groupe composé uniquement de vélos de la marque californienne. Nos jouets respectifs pour la journée sont plutôt bien adaptés au terrain, puisqu’il s’agit d’une belle brochette de Santa Cruz, Bullit et Heckler électriques.

Pour profiter pleinement du D- et faire durer le plaisir : nous commençons par une dépose en navette à Romeyer au col de Fournaire en laissant un véhicule sur place. On grimpe gentiment sur un petit single en montée, vers le pas de Pilouse, pour arriver sur les balcons du Glandasse : une montagne abrupte du massif du Vercors qui domine la ville de Die de plus de 1500 mètres. C’est un endroit relativement sauvage, l’un des plus grands déserts d’altitude d’Europe, intégré à la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors.

Nous roulons sur un sentier au pied d’imposantes falaises calcaires offrant des panoramas sur la Vallée de la Drôme à couper le souffle. Ça monte, ça descend, on joue avec les courbes de niveaux. Il faut malgré tout rester vigilant car même si le sentier est large, et plutôt propre, il y a du gaz à notre droite !!  Il ne s’agit pas de se louper ! Sur ce type de sentier jouer avec l’assistance est un réel plaisir. Le moteur Shimano, doux et naturel, nous permet de garder du rythme dans les petites relances et de se concentrer sur notre pilotage.

Nous restons sur les balcons pendant une dizaine de kilomètres, jusqu’au Col du Menil, puis redescendons en direction de l’abbaye de Valcroissant par un petit single en sous-bois bien sympa et roulant. Cette première descente nous a bien chauffé et nous avons déjà de larges sourires qui illuminent nos visages radieux !

A proximité de l’abbaye, nous nous engageons en direction du fameux pas de Sagatte. L’ascension sur une piste est douce au départ pour se transformer en sentier technique avec plus de pente sur les derniers kilomètres.

Arrivés au sommet la vue est splendide, mais nous ne nous attardons pas non plus car un gros morceau nous attend et nous trépignons : la descente de Sagatte. Cette descente, pour les vététistes c’est un peu comme Disneyland pour les enfants ! Elle est longue, sans grosse rupture de pente, un sol plutôt lisse tapissé de petites épines de pin avec de la bonne terre, pas trop de cailloux, c’est juste trop bon ! Les virages s’enchaînent, ça tournicote, ça relance, ça ne se termine jamais. Les “Wouhou !” , “Yeah Boy !” et autres cris, prouvent qu’on est dans du pur plaisir … Nous nous suivons en Tchou Tchou, ça attaque, ça tombe évidemment ! Après 5 km et 500m de D- on se check en bas, que c’était boooon !

Avouons-le, notre prise de plaisir à aussi été bien aidée par nos montures. En descente, le comportement des Santa est juste incroyable. C’est stable et rassurant, ça ne bouge pas, le format de roue mullet permet de ressortir comme des balles des virages. Qu’il s’agisse du Bullit ou du Heckler, le vélo reste dynamique dans les relances et on ne sent pas les coupures quand on est au-dessus des 25 km/h. C’est de la pure régalade !

Nous repassons à la voiture pour engloutir un sandwich, le compteur affiche déjà 25 km au compteur et 700 de D+. “Et ce n’est pas fini !” nous glisse Martin, avec un petit sourire malicieux !

Flo et Seb, qui ont roulé en mode Trail, en profitent pour changer leur batterie et repartir avec une “balle neuve”, pour pouvoir continuer à rouler sans arrière-pensées. De notre côté, avec Martin, Gab et Tof, nous avons roulé en mode Eco. Et comme nous sommes joueurs,  nous décidons de garder nos batteries. Nous sommes à mi-parcours, avec leur Bullit et batterie de 625 Wh, Martin Gab et Tof ne prennent pas trop de risques, mais j’avoue qu’avec mon Heckler et la batterie de 500 Wh je frémis un peu …

Petite précision, avant le départ et afin d’économiser de la batterie, nous avions personnalisé le réglage « Eco » pour en faire un mode eEco+ », via l’application E-tube (Puissance Niveau 3 / Coupe 49 nm / Force au démarrage niveau 3). Cela nous a permis de bénéficier de suffisamment de couple et d’assistance ainsi que de passer partout, sans jamais toucher au mode trail. C’est selon moi, pour le moteur Shimano, le réglage qui offre le bon compromis en permettant de profiter d’une puissance moteur suffisante, sans trop forcer tout en économisant la batterie pour faire du long.

Quoi qu’il en soit, cela nous rappelle une fois de plus le plaisir de rouler en électrique, avec ces vélos qui permettent de profiter tous ensemble du même terrain de jeu tout en faisant abstraction des différences de niveaux physiques !

Acte 2 – Passage de l’autre côté de la Drôme. 

Nous traversons le village de Die, nous franchissons la Drôme afin de se diriger sur le versant opposé. Nous commençons gentiment par une montée, sur la route d’Ausson, puis une piste en direction du pas du Renard. Martin nous fait monter par un single parfait pour le vélo électrique, à la fois technique et ludique pour arriver au col de Beaufayn. Tout passe sur le VTT, mais il faut être un peu félin (miaou !). On continue de monter, mais les bûchettes sur mon écran, qui m’indiquent l’autonomie, ne cessent de descendre !! Gloups…

L’ascension jusqu’au pas du Trippet se fait en sous-bois, on est dans une autre ambiance, et un terrain un peu différent. Une fois sur un plateau la vue est splendide donnant maintenant l’imposant massif du Glandasse où nous apercevons les sentiers roulés le matin.

Après 750 m de D+ nous arrivons au point haut sur le plateau de la forêt de Justin. On peut alors se diriger vers la descente de la journée, le pas de la Perdrix. Une petite pépite de 6 km pour 600 m de D- que seul le Diois sait nous offrir pour arriver jusqu’au Chapiat. Une fois de plus c’est de la régalade à l’état pur avec des épingles, du flow, de la relance, des petits passages ludiques, et le sentiment que cela ne s’arrête jamais. Encore des cris, encore des tchou-tchou, encore de l’attaque, encore des chutes, encore des checks en bas de la descente. Toujours le même plaisir malgré des organismes qui commencent à subir la fatigue !

On termine par une dernière section dans les marnes à Chénos, qui nous offre un paysage un peu atypique ambiance “Terres Noires de Dignes”, il est temps de retourner au parking où nous avions laissé un de nos véhicules.

Arrivés au parking, il nous faut un peu de temps pour redescendre du Buzz de la journée. Une bonne binouze ça aide bien, alors on ne se prive pas !

Que dire de plus ?

Pas grand-chose. Des moments comme ceux-là, on en vit tous à notre niveau sur différents spots, avec différents potes. C’est l’essence du VTT, qu’il soit assisté ou non. Et là, pour le coup, l’assistance nous a régalée et permise de faire un beau périple de 50 km pour 1800 de D+, en homogénéisant les niveaux, sur des chemins qui sont justes DINGUES.

 A moins d’avoir le niveau de Titouan Carod, c’est difficile d’imaginer pouvoir faire autant de D+ et de kiffer autant sur une journée… Merci donc à l’électrique et mention spéciale à nos fidèles Santa qui sont des machines à plaisir !

Avec sa cinématique, sa géométrie moderne, agressive et généreuse, le Bullit est vraiment un gros vélo d’Enduro avec un moteur. Ceci dit, il reste nerveux, dynamique et bon pédaleur grâce à son cadre en carbone et son tube de selle relevé ! Le Heckler est plus léger que le Bullit, plus maniable, consomme un peu moins, et plus nerveux à la relance. Sur notre parcours assez propre du Diois, c’était vraiment un régal ! Certes la batterie de 500 Wh a ses limites, mais j’ai tout de même réussi à finir, même si j’ai fait les derniers 150 m de D+ à la pédale. (Je vous l’avais dit on est joueur ou on ne l’est pas.)

D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur le comparatif Bullit / Heckler, je vous invite à retrouver un article super complet sur VTTAE.FR par Chris Caprin.

Pourquoi pas vous ?

Relativement simple à mettre en place, en terme de logistique et pour se repérer, cette boucle est un truc à faire à l’occasion. Comme on est des gens super sympas, on vous propose même de partager la trace et le fichier GPX, en envoyant un email à Exacycle à cette adresse info@exacyle.com. Elle est pas belle la vie ? 😉

À bientôt sur les chemins !

Thomas

Rédacteur en Chef
  1. Eh ben, vous avez dû vous faire plaisir !
    J’ai eu un choc quand j’ai ouvert VTTAE.FR ce matin. J’ai de suite reconnu le passage expo dans la caillasse sur la photo de présentation. Bon, sur ce passage,je fais quelques mètres à pieds, je préfère !
    Bravo à vous d’avoir tout fait sur le vélo.
    C’est superbe le balcon du Glandasse en automne, mais également au mois de juin avec les lys Saint Bruno qui bordent le sentier sur une grande partie du sentier.

    Rhaaa le Diois et ses sentiers magiques, pour moi qui habite sur le plateau, c’est surtout au printemps et à l’automne.
    Euh… se tirer la bourre dans le pas de Sagatte, faut pas se louper, quand-même, surtout au début, mais c’est vrai que dans la partie finale y’a du flow dans les pifpaf.
    Vous avez quand-même fait une sacrée virée, remonter à Justin avec une batterie de 500wh c’est effectivement joueur.
    Vous avez dû bien vous éclater dans les pifpaf de la descente du col de la Perdrix.
    Après les Marnes, je change de vallon et je remonte voir la belle Justine pour redescendre par le sentier des Houlettes, qui même si il y a quelques passages un peu expo au début, est lui aussi un festival de pipaf dans la dernière partie.
    Toute la vallée de la Drôme est blindée de sentiers, depuis Crest jusqu’à la haute vallée.
    En tout cas, merci d’avoir partagé cette magnifique journée sur des sentiers de rêve, avec des bises qui le sont tout autant.
    Vivement le printemps !

    1. Oui, sacré spot, impressionnant le nombre de kms de singles, tous plus beaux les uns que les autres. Même si certains d’entre eux peuvent être très exposés. Une très jolie région, au pied du Vercors et aux portes du soleil.

  2. Je viens de relire votre compte-rendu, et je me suis aperçu que j’ai confondu le pas de la Perdrix et le ravin du Merle. Celui-ci descend sur Die après le col de Beaufayn.
    Donc vous avez traversé le plateau pour descendre sur Chapiat.( C’est Celui-ci que j’appelle le sentier des Houlettes.)
    Je suis vraiment enthousiaste d’avoir lu votre compte-rendu, et d’avoir vu toutes ces magnifiques photos, mais bon, faut me comprendre, ça fait plus de trente ans que je roule tous ces sentiers plus beaux les uns que les autres.
    Le Diois c’est magique !

    Allez une petite anecdote pour la route: il y a quelques années, au mois d’avril il était tombé 20cm de neige sur le plateau, et ce jour là, j’étais en short et t-shirt au dessus de Die sur le versant sud sur des sentiers bordés de thym et de lavande.
    Quel dépaysement !
    Bon, promis j’arrête !

    1. Salut Florentin,

      Wow je vois que tu es un initiés et fin connaisseurs des belles traces de la vallée de la Drôme 🙂 Vraiment top pour rouler ce coin, et probablement encore plus en VTTAE. ^^

      Au plaisir de se croiser un de ces jours sur ces beaux sentiers !

      1. Merci Thomas L, effectivement je suis un passionné du Diois et du Vercors également.
        En fait la partie rive droite de la Drôme fait partie du Vercors, c’est le Vercors Diois.
        De l’autre côté c’est la préalpe Diois proprement dit.
        C’est fou tous les sentiers qu’il y a dans cette vallée, et les gens sont vraiment extra.
        Je connais plusieurs randos où on passe dans la cour des fermes, ou presque dans la salle à manger des maisons, et on est toujours bienvenus.
        Mais je suppose que tu connais tout ça.

        A Arf: les passages des ravins dans Tête Dure sont chauds, mais le passage sur le balcon du Glandasse sous le col de Menil impressionne beaucoup plus.
        En VTTAE faut se méfier, une pédale qui touche et tu voles.
        En tout cas quand je ne me sens pas, je ne prends pas de risques.
        C’est que j’en ai visité quelques un des ravins dans le Diois…

  3. Hello les amis je crois que l’adresse e-mail n’est pas bonne, j’ai envoyé ma demande au père noël mais ça passe pas. Merci – Michel d’Alsace (ça fait chic)

  4. Bonjour Thomas,
    Sympa votre randonnée,ça fait vraiment envie.
    Je souhaiterais revenir sur les réglages du Heckler,mon épouse et moi possédons chacun le notre ( MX ) et nous avons rencontrés quelques soucis au niveau de l’autonomie.
    Nous n’habitons pourtant pas une région montagneuse où très vallonnée mais notre terrain de jeu est visiblement assez energivore.
    Il y’a beaucoup de sable/terre.
    Concernant les réglages ,permets-moi de te demander quel est ton poids ?
    Il semble que cela soit également un facteur de consommation.
    Vous avez fait une grosse boucle avec la batterie de 500Wh et tout faire en eco ne devait pas être de tout repos .
    Merci d’avance pour ta réponse.
    Bien sportivement.
    Vincent

    1. Vincent,

      J’ai répondu plus bas dans le fil de commentaires, sans cliquer sur le bouton de votre message “répondre”, je ne sais pas si vous recevrez une notification de réponses.

      Désolé pour la réponse tardive.

      A bientôt,

      Thomas

  5. Bonjour Vincent

    Désolé pour ma réponse tardive !

    Voici mon humble contribution sur le sujet consommation, attention cela n’engage que moi!!!

    Pour info je pèse 70kg.
    Je dirais que le Heckler n’est pas énergivore mais demande de bons réglages et une bonne fréquence au pédalage.

    Voici la façon dont je paramètre mon vélo :  le système offre la possibilité d’avoir deux profils en fonction du type d’utilisation. Si je veux faire une petite sortie en intensité avec peu de km je ne me prive pas et je roule en Profil 1 avec des préréglages spécifiques. En étant gourmand je fais entre 5 et 5,5 km et 200m de D+ / buchette soit 25/30km avec environ 1000 de D+

    Profil 1 pour attaquer
    Puissance : Eco Niveau 5, Trail Niveau 7, Boost Niveau 10
    Couple : Eco 52 Nm, Trail 70 Nm, Boost 85 Nm
    Force au démarrage : Eco 4 sur 5, Trail et Boost 5 sur 5

    Si il a une longue sortie avec des copains alors oui il faut penser économie d’énergie dans ce cas je paramètre un profil que j’appelle “Eco +”. C’est à dire que je reste uniquement en mode eco (sauf pour quelques passages techniques) mais avec un niveau d’assistance et un couple plus important que d’origine. Je dit bien que je fais TOUTE la sortie en ce mode. Du coup on est quand même assisté mais on a l’impression de “cruiser ” un peu partout. C’est pour moi la bonne solution pour profiter du moteur, se faire plaisir et faire de la distance. Avec ce profil je fais environ entre 8 et 9km par buchette pour 300/325M de D+ / buchette soit un total entre 40 et 45km et entre 1500 et 1600 de D+, ce qui est déjà à mon sens plus que correct !! On pourrait faire plus de km en réduisant le niveau d’assistance mais la on perd l’utilité & le plaisir de l’assistance en VTTAE à mon sens ! 

    Exemple Profil 2 “Eco + et Trail – ”
    Puissance : Eco Niveau 4, Trail Niveau 6, Boost Niveau 10
    Couple : Eco 52 Nm, Trail 63 Nm, Boost 85 Nm
    Force au démarrage : Eco 3 sur 5, Trail 4 sur 5, Boost 4 sur 5

    Dernier point, le Shimano est tres sensible à la fréquence au pédalage. Si “on tire trop gros” sur la cassette le moteur va consommer plus/ Il faut vraiment rouler en vélocité, y compris pour aller chercher les watts en haut régime moteur, sinon le moteur s’étouffe un peu !

    Voila mon avis sur le sujet, une fois de plus ce ressenti n’engage que moi, basé sur mon exprience terrain.
    Encore désolé pour la réponse tardive, j’espère que vous lirez ce message quand même 🙂

    Au plaisir et bon ride !

    Thomas

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