L’équipe Haibike France nous raconte les coulisses de son dernier projet vidéo “SheltersDeslandes”, réalisé façon mini aventure sur les pentes de la station de La Plagne, en compagnie de Léa Deslandes, au guidon de l’électrique Full Fat Six 10.0…
Temps de lecture estimé : 18 minutes – Récit : Vincent Julliot – Photos et vidéo : Thomas Mei / Haibike
Le projet Shelters Deslandes
[dropcap size=big]L[/dropcap]’idée est de dévoiler un peu l’envers du décor, à commencer par la genèse de l’histoire. On va aussi divulguer quelques anecdotes, quelques astuces et quelques-uns des innombrables bons moments qui sont derrières les images de la vidéo Shelters Deslandes.
Autant d’éléments qui vous permettront d’avoir un regard différent sur cette réalisation Haibike France – Thomas Mei, Luc Gregoire et Vincent Julliot – et menée à bien grâce au concours de La Plagne – Severin Garcia et Thierry Canever et bien sûr Léa Deslandes.
Elle est au départ de l’histoire et, ce jour-là, au centre d’une conversation avec Thomas. On s’interrogeait, comme souvent, pour trouver la meilleure manière de parler de ces hommes et de ces femmes qui constituent l’univers de la marque.
Léa est une “Ambassadrice”. Elle véhicule l’image d’Haibike mais surtout des valeurs communes. Elle vit tout près de la station de La Plagne – avec qui Haibike s’est associée afin d’équiper les patrouilleurs qui gèrent les pistes du Bike Park l’été. Léa est une athlète, une “montagnarde”. Elle a parfois besoin de se retrouver, de se retirer, de se ressourcer, seule. Forcément, en ce mois de février où toutes les stations sont pleines à craquer de skieurs, et où, bien sûr, les pistes de VTT sont recouvertes de neiges, inutile de se projeter avec un VTT à assistance classique, à moins… à moins qu’elle n’utilise l’un des meilleurs vélos qui soit pour aller jouer ou simplement se balader sur des pistes plus ou moins damées : un Fat.
Le Fat étant, d’ailleurs, un type de vélo dont la nature même de l’équipement – avec ses gros pneus et ses roues très larges – en fait l’engin sur lequel une assistance électrique est la plus indiquée pour allier plaisir et aventure hivernale. Quelle belle opportunité de braquer, également, les projecteurs sur notre Full Fat Six 10.0. Ce Fat tout suspendu que l’on a surtout l’occasion de mettre en avant dans la neige, ou dans le sable. On rebouclera sur le sable un peu plus tard avec une autre info qui vaut son pesant de cacahuètes. L’idée va rapidement s’imposer comme une évidence, surtout parce que Léa, elle-même, aurait pu la proposer tant cela colle à ce qu’elle aime faire et à son tempérament.
Imagine, une fin de journée, les pistes de ski se vident – on l’illustre avec des plans vus d’en haut, en drone si possible, avec des images accélérées et une musique assez forte ; on intercale des plans de Léa qui se prépare tranquillement, dans le silence, chez elle. Elle fait son sac, débranche sa batterie, la met en place sur son vélo, enfile son bonnet, son casque, ses gants et au moment où les pistes sont totalement vides et surtout où les remontées se mettent à l’arrêt – ça, on l’illustrerait avec un plan d’une main qui appuie sur le bouton rouge stop et avec une roue de télésiège qui s’immobilise – elle s’élance sur les pistes, seule.
Enfin, pas tout à fait puisque c’est justement le moment où les dameuses rentrent en action donc à voir si ça serait possible, si on pourrait avoir les autorisations. Elle part droit dans la pente et pourrait bifurquer sur des chemins de raquettes ou, même, des pistes de skis de fond, elle ne les abîmera pas avec le Fat. Imagine, si on arrive à choper la pleine lune et un ciel clair, les plans de fou, en drone ! On pourrait la faire grimper jusqu’à un espace surplombant la station éclairée en contre bas, un endroit où elle pourrait se faire une nuit en bivouac ou un truc dans le genre, lire à la frontale, dans son duvet, dans sa tente…
Chaud quand même de la faire camper à 2000, en plein hiver, dans une tente, non ?! Mais attend, il y a les Shelters Land Rover ! Les quoi ?
Les Shelters, c’est une sorte de mobile home de l’extrême conçus par Paul Emile Victor dans le cadre de ses expéditions polaires et que Land Rover a racheté. Ils les utilise aujourd’hui pour permettre à leurs clients d’aller vivre une expérience insolite en montagne tout en essayant les voitures sur des pistes forestières enneigées. Il faudrait voir si on peut y avoir accès.
Ah oui ça serait original ça ! Elle y passerait la soirée et la nuit. Elle pourrait se faire une petite séance de Yoga, bouquiner, ambiance bougie, “zen”… et le matin repartir, faire le chemin inverse et rentrer au moment où les skieurs attendent devant les remontées que le domaine réouvre. Elle aurait vécu un truc vraiment chouette, en décalage avec le “flot” des skieurs. En plus on pourrait vraiment mettre le Fat Six en valeur comme un super moyen d’aller vivre une belle expérience.
Oui ça me parle bien ça ! On pourrait aussi imaginer qu’au moment où elle rentre, le matin, un skieur de rando finisse aussi sa sortie et fasse quelques virages avec elle !?
Banco ! Ouais, Banco, mais à ce stade, on n’est sûr de rien ! Il faut aller chercher toutes les autorisations de survol en drone, toutes les autorisations pour filmer dans l’enceinte même d’une remontée mécanique, l’autorisation de rouler en vélo sur les pistes en même temps que les dameuses, et accessoirement que les disponibilités de Léa et du reste de l’équipe se goupillent parfaitement avec une nuit de pleine lune et un ciel dégagé ! Vu comme ça, on se dit vite que ce n’est pas gagné, mais l’idée plait tellement à notre ambassadrice qu’on se dit que ça vaut le coup de le tenter.
Luc, notre caméraman Haibike est aussi à bloc ! Il se projette au fur et à mesure qu’on déroule le scénario et nous rassure quant à la faisabilité de chaque plan tout en rajoutant, ça et là, quelques idées.
Séverin aussi aime l’idée, et comme son rôle est déterminant pour tout se qui concerne La Plagne et les Shelters, on est rassuré sur l’énergie qu’il va déployer pour faire sauter, un à un, tous les points, éventuellement, bloquant de ce côté. On liste les besoins, le timing, on se mange un peu le cerveau, on échange des mails à n’en plus finir et passons des dizaines de coups de fils mais, petit à petit, ça prend forme.
Ça parait de plus en plus réaliste, réalisable malgré le fait qu’on sera en pleine période de vacances scolaires et que, autant se le dire, on ne sera pas vraiment la priorité du moment pour l’exploitant du domaine skiable et des remontées mécaniques pour qui il ne sera pas question de mégoter sur la sécurité. Le temps passe et on se dit que si c’est pour la sortir en juin, ça n’est pas la peine ! Il nous faut deux jours pleins sur place. En arrivant un vendredi soir pour être opérationnels tôt le samedi matin pour essayer d’engranger un maximum de plans, ça peut passer.
On commencera par tourner, par anticipation, le retour de Léa avec le skieur de rando et le double moment clef de l’immobilisation et du redémarrage d’une remontée mécanique et si possible la double mise en scène d’un pisteur qui ferme et libère l’accès au télésiège. Une fois que ces plans là seront dans la boite, on aura fait une grosse partie du boulot ! L’idée est de revenir le soir à 17h pour filmer toute la partie de fin de journée de ski et le départ de Léa. Entre temps on ira faire un maximum de plans en montée et descente dans différentes ambiances sachant que le simple fait d’aller concrètement rejoindre les Shelters vont effectivement nous permettre de combler avec ces plans-là. Accessoirement, le soleil se couchant à 19h30, il reste tout à fait plausible qu’une majorité de plans soient fait de jour. On ne prévoit que les plans de l’arrivée de Léa à son “abri” avec un phare, à la tombée réelle de la nuit.
On cale enfin une date : le vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 mars, environ 15 jours avant. Autant dire que pour trouver un hébergement, pour le staff Haibike, ça ne va pas être simple. Et en effet… le jour J arrive.
Déroulement du tournage
On se donne tous rendez-vous à l’office du tourisme de Aime, dans la vallée, vers 17h pour un dernier brief, tout semble ok, en dehors du fait qu’on a fait une croix sur la pleine lune et qu’il risque fort de devoir composer avec une météo capricieuse.
On enchaîne par une petite bière locale et quelques belles planches du “cru” dans une brasserie avant de se décider, vers 22h, à monter en station récupérer notre chambre, ou plus exactement, notre dortoir. Il n’y avait plus que ça, mais c’est un dortoir pour 18 et on ne sera que trois. Nous voilà, somme toute, à peu près rassurés, avec Luc, et de toute manière, nous ne sommes pas venus pour un week-end détente, on fera avec.
En effet, le dortoir était bien pour 18, mais il ne restait que 3 places… Une sorte de méga wagon lits SNCF avec des couchettes – plus que des lits – superposées où il n’aura pas été simple de passer inaperçu avec tout le matos de tournage qu’il était impensable laisser dans la voiture et avec, accessoirement, quelques batteries à finir de charger.
4h38 : un peu tôt pour un rdv à 6h30 au pieds des pistes avec Léa, Severin et Thierry (notre pilote de moto neige et “Monsieur Sécurité”) mais avec une température moyenne de 45°, il commençait à être urgent de mettre un terme à cette nuit collective, autant pour aller s’hydrater que pour simplement respirer. Il aura donc fallu débrancher, à tâtons, tous nos appareils, récupérer nos sacs et vêtements afin de les sortir dans le couloir pour s’y habiller.
Un veilleur de nuit péruvien aura pitié de nos tronches déconfites et acceptera de nous servir un café avec un muffins au chocolat avant que l’on quitte les lieux.
Une première expérience inattendue, dont on rigole encore. On arrive sur le lieu de rdv, on déballe, remonte et finit de préparer le vélo. Séverin a sorti sa plus belle tenue de ski de rando. Léa est prête, fraîche et souriante comme à son habitude. On ne tarde pas à aller vérifier un détail important : la qualité de la neige.
Il a fait froid cette nuit mais la neige a-t-elle suffisamment gelée pour porter Léa et son Fat ? Pour elle, pas de soucis, c’est un jeu d’enfant, en revanche, pour moi qui l’accompagne en “+” la moindre zone brassée le matin même par une dameuse se transforme en piège.
Thierry achemine le staff un peu plus haut sur le domaine pendant que Léa commence à grimper par la piste. Par chance une dameuse qui monte va nous permettre de simuler et de réaliser les plans de la fermeture station, quand elle est sensée s’élancer en même temps que les machines partent pour l’entretien du domaine.
Thomas et Luc sortent le matos pendant que j’en profite pour continuer à faire quelques photos pour compléter celles de Thomas. Et oui, pour faire un sujet “Making of”, il faut des photos, et comme cette idée fait aussi partie du plan initial, on shootera tout le week-end à tour de rôle. Léa enchaîne les passages, Thierry et Séverin les rotations pour tenter de synchroniser le moment où les deux acteurs qui arrivent de deux pistes différentes se rejoignent.
On accumule les plans sans perdre de vu qu’on a un créneau de 30 minutes de 7h30 à 8h pour faire les prises de vue sur et dans le télésiège du Colosse qui va démarrer deux fois : une première pour les vérifications de sécurité, une deuxième pour lancer la journée de ski. Toute l’équipe des techniciens est top et se prête à notre petite mise en scène sous l’œil curieux des premiers skieurs qui commencent à arriver.
On enchaîne sans perdre de temps, il faut garder la montre en tête, le brief, sans cesse se demander ce qu’il manque, voir ce qui peut être fait même si c’était prévu plus tard… Ainsi on se retrouve à canaliser les premiers skieurs en leur demandant de s’écarter pour laisser un passage à Léa. Un passage qui correspondra au moment où elle terminera son escapade alors qu’ils s’apprêtent à chausser pour reprendre possession du domaine pour la journée. La sollicitation est claire, la voix puissante, et malgré la surprise, tout le monde s’exécute.
Le filet est ouvert puis fermé à deux reprises, la tension et le stress montent un peu, dans 3 minutes il sera trop tard et ce moment-là, précisément, si on sait l’immortaliser, peut apporter beaucoup à notre histoire. Léa est dans son rôle. Elle assure vraiment. Elle a cette petite décontraction, cette attitude naturelle qui lui donne une belle allure sur le vélo. Une allure de rideuse ! Le Colosse se remet à tourner sonnant du même coup la fin de la série de plans essentiels. Tout est dans la boite, on se détend un peu et on quitte le pieds des pistes en sortant toutes les conneries qu’on n’a pas osé sortir avant.
Non pas que jusque-là on était sérieux mais quand même, il faut rester concentré, penser à la sécurité, au brief pour ne rien oublier. En revanche il est toujours important de ne pas faire basculer un tournage dans l’austérité de consignes trop sérieuses au risque de “péter” l’ambiance, au combien nécessaire pour que se dégage des acteurs le plaisir d’y avoir participé. On profite d’un itinéraire piéton raquettes à proximité qui serpente joliment dans une forêt pour aller refaire quelques plans.
L’occasion d’une immortalisation mutuelle entre Thomas, via son drone et l’appareil que je ne quitte pas et avec lequel je m’amuse un peu .
En traversant le front de neige un “mais qu’est-ce que vous foutez là” interpelle Léa depuis la fenêtre d’un bureau. “Vous ne pouvez pas rester là en vélo !”
Apparemment l’information n’est pas passée auprès de tout le monde dans les bureaux des remontées mécaniques ! De notre côté, on ironise sur le format de la vidéo. Initialement parti sur une vidéo de 1min 30, je n’arrête pas de répéter que ce n’est pas possible, qu’on ne fera jamais tenir cette histoire en 1’30 ! “Je vous préviens, pas question de nous limiter ! On n’est pas venu pour une vidéo de 1’30, ne serait-ce que pour donner du sens à notre nuit dans un wagon couchette !”
On change de secteur pour partir en direction des Shelters. Les conditions “tiennent” dans le sens où il ne pleut pas, mais la lumière et le ciel font grise mine… Tous les cent mètres on trouve un spot sympa que l’on “rince” mais de la quantité et de la diversité des plans dépendra le résultat et accessoirement, du talent de Luc à faire le montage final.
On vient de passer 16h, la bonne nouvelle c’est que comme on a pu bien engranger le matin, nous ne serons pas obligés de retourner aux pieds des pistes pour tourner. En revanche il reste le bloc Shelters et tout le retour, le lendemain. Malgré ce programme chargé, il faut mettre de l’énergie dans chaque plan comme si c’était le dernier, comme si tout en dépendait. Je repère une belle piste “sauvage” plutôt damée par le passage de skieurs au milieu des arbres. Un peu pentue certes, mais ça doit rouler. De toute manière il ne faut pas compter sur Léa pour dire non. Elle monte, parfois en poussant du fait d’une neige un peu transformée qui commence à ne plus donner qu’une adhérence limitée. Elle prend une minute pour se remettre de sa petite ascension puis s’élance. Elle parvient à rester sur le vélo quelques virages dans les bosses puis se bloque et chute à basse vitesse mais lourdement. Elle plisse un peu les yeux, se touche l’épaule mais ne dira rien jusqu’à qu’elle nous annonce trois jours plus tard qu’elle a une fracture… Raison de plus pour ne pas en faire un mini clip d’1’30 !
Shelters Land Rover, 17h. Nous y voilà enfin. Il nous reste deux grosses heures avant les plans de la tombée de la nuit mais… il pleut. La fatigue commence à peser même si la découverte de ces drôles de maisons nous occupe un moment l’esprit. On ouvre chacun des quatre abris. Deux sont des chambres, un autre a vocation de cuisine salle à manger et enfin, un dernier, de local technique et de toilettes. On a du “jus” mais l’eau est froide et vient de jerricans. Qu’importe ! On a quand même le sentiment de ne pas vivre quelque chose d’ordinaire et on se projette déjà sur la suite de la vidéo et sur les plans que l’on va continuer à tourner sous peu. Un petit feu de bois nous accueille et nous réchauffe.
On découvre que notre repas du soir sera une fondu Savoyarde, parce oui bien sûr, Léa, Thomas, Luc et moi allons rester là ce soir !
La nuit précédente est encore dans toutes les têtes mais en voyant les lits douiller des Shelters, on est tous optimistes et impatients… Le neige est tellement mouillée par la pluie qu’il est impossible de prévoir quoi que ce soit d’autre que le plan d’arrivée au phare vers 20h. On décide d’aller chercher la neige – plutôt que la pluie – à quelques centaines de mètres d’altitude plus haut. On charge le scoot et c’est parti. On trouvera de quoi bricoler quelques plans, mais vraiment difficilement, la neige n’y guère meilleur. Les esprits se ramollissent un peu, la motivation générale plonge clairement et c’est le top départ pour la dernière séquence de la journée qui va nous faire l’effet d’un ultime électrochoc.
Sous la pluie, l’épaule en vrac, Léa tourne et retourne chaque scène, sans se plaindre, avec le sourire. Incroyable Léa ! On attaque enfin la préparation de notre repas, on visionne quelques rushs, on boit un coup, et pour finir, on s’endort enfin dans de vrais lits, certes avec les cheveux qui sentent le graillon et mal propres, mais dans un vrai lit ! J’hérite du plus “étonnant” de par la vue qu’il offre mais je n’aurai que très peu l’envie et le loisir d’en profiter.
Le jour nous lève. Il reste pas mal de choses à faire et en point de mire les 6h de route pour rentrer nous stimulent déjà… Petit dej après avoir sorti le caquelon et son odeur de fromton froid, et c’est parti. Plus de pluie mais un ciel bouché. Quelques scènes clefs sont dans ma boite, reste à finir avec celles du retour station, essentiellement de la descente donc.
En apercevant une ligne de crête, je dis en plaisantant à Léa que l’image serait belle. 5 min plus tard elle se lance dans la pente, de la neige jusqu’à mi-roue… Et elle la refera une nouvelle fois. Juste après on a pu admirer la conscience professionnelle de Luc qui, alors qu’il suit Léa en courant dans la neige, en tenant le Ronin, chute et roule sans jamais lâcher et faire tomber son matos !
Dans cette dernière descente vers la station, on tombe sur un endroit étonnant. Une falaise avec un gros surplomb abrite un chemin, au milieu de quelques sapins, roulable facilement, on y fera un plan dont le point final sera une coulée de neige venue mourir à quelques centimètres de l’endroit où nous avions posé tout le matériel. Un peu de réussite sur ce coup-là… et surtout une dernière impulsion pour optimiser les dernières centaines de mètres qui nous séparent de la station.
Une goutte qui ruisselle le long d’une paroi, un dernier plan drone par Thomas qui suit Léa au milieu d’une forêt dont la densité en dit long sur ses compétences du pilote… Enfin, en guise de détente et synonyme d’une fin proche de la mission, on prend quelques toboggans naturels façon chute libre qui nous font couper quelques lacets…
On y est, “job is done !” Enfin presque, parce que par rapport au brief initial, on réalise qu’il manque la partie où Léa se prépare chez elle. Oups ! Mais il est tard, on se dit que l’essentiel est là, et que même sans ce passage, il est déjà juste impossible de partir sur un format d’ 1’30. On se quitte la tête pleine de chouettes images, le sentiment d’avoir partagé une belle aventure, d’avoir fait le max pour que le rendu final soit au plus proche de l’idée initiale ébauchée lors de cette fameuse discussion avec Thomas et Luc un mois et demi plus tôt.
Maintenant on a hâte de voir ce qu’il va en sortir, de voir ce que Luc va faire de toute cette matière première… Le résultat vous l’avez sous les yeux, et grâce à ces quelques explications, vous ne le regarderez surement plus de la même manière.
A oui au fait, pour ceux qui se poseraient la question de l’origine du titre, c’est un clin d’œil au film de Martin Scorsese Shutter Island. Et pour rester dans le ciné, il faut savoir qu’à l’heure où ces dernière lignes sont écrites (le 17 avril à 17h) le Full Fat Six de la vidéo arrive à Saint Jean Cap Ferrat où Thomas va le remettre à Gilles Lellouche. Il s’y rend pour une projection en avant première du film de Guillaume Canet “Nous finirons Ensemble”, en présence de toute l’équipe d’acteurs, 8 ans après Les petits Mouchoirs où vous retrouverez d’autres Fat Haibike dans quelques scènes du film, et cette fois, dans le sable…