De la mer à la montagne, avec Xavier Marovelli

Voir le soleil se lever “les pieds dans la Méditerranée” ; et profiter des derniers rayons les pieds dans la neige. C’est l’envie qu’a eu Xavier Marovelli lorsqu’il a réceptionné son AllMtn SE. À monture d’exception, journée d’exception. Quoi de mieux pour prendre ses marques et baptiser cette édition limitée que de lui faire parcourir les plus beaux spots de la région niçoise. Un ride épique et une belle journée de VTTAE…

Le jour n’est pas encore levé quand Xavier rejoint le bord de mer, du côté de Nice. Batterie chargée à bloc, thermos de thé bien chaud, et tout ce qu’il faut pour partir rouler toute une journée. Les premiers rayons de soleil pointent à l’horizon : c’est le top départ ! Parviendra-t-il à son but ? Même si le compte à rebours est lancé, la gestion de ses ressources va l’obliger à temporiser, privilégier le mode Eco voir Eco + s’il veut arriver à destination. Mais Xavier est un pilote expérimenté, il sait comment tirer le meilleur de son vélo.

Virage à droite, les choses sérieuses commencent. La montée dans la rocaille en direction du Mont Bastide, 570 mètres plus haut, donne le ton du programme. Il s’élève doucement, la vue se dégage. Il finit par cocher cette première difficulté qui est aussi un moment de contemplation privilégié dont il ne profite que quelques instants avant d’enchaîner.

Un peu de descente pour finir de roder les plaquettes et profiter du débattement, puis nouvelle ascension vers le fort de la Revère et son panorama à 360° d’où il distingue les sommets enneigés du Mercantour : son but final.

Xavier regagne le GR5, empruntant l’un des passages mythiques de la Transvésubienne pour arriver au Mont Chauve. Là, le soleil radieux qui l’accompagne depuis le départ disparaît brutalement derrière un épais brouillard et la température chute. Raison de plus pour ne pas s’attarder.

Il engage une descente, jolie mais technique comme souvent dans la région, vers une œuvre d’art de dame nature. Notre géologue de formation n’est pas dépaysé en s’engouffrant dans le “Vallon Obscur”. Résultat du travail d’érosion d’un petit cour d’eau, qui depuis des mil- lions d’année se crée un passage dans cette faille sombre et profonde. Ici, la végétation luxuriante contraste avec les décors arides du Sud et le plonge dans une ambiance digne de “Jurassic Park”.

Un œil sur la jauge, il poursuit sur le GR5 et après une nouvelle élévation, rejoint la fameuse Madone d’Utelle, près de 1200 m au-dessus de son point de départ. Ici, la légende dit que des marins, perdus en Méditerranée ont aperçu une lumière émanant de cette montagne. Ils se sont jurés que s’ils survivaient, ils feraient édifier un oratoire, ce qu’ils firent. Un lieu où, avec un peu de chance, on peut trouver de petites étoiles à cinq branches : des fossiles marins, derniers témoins d’une ère où cet endroit était immergé. Des éléments d’histoire devenus, au fil du temps, des porte-bonheurs à glisser dans sa poche quand on en trouve.

Il quitte ce lieu hors du commun pour entamer une nouvelle ascension. Technique et engagée, elle le mènera jusqu’aux 1600 m d’altitude du Brec, comme disent les locaux. Le Brec d’Utelle, autre point de passage emblématique de la TransV. Il s’en suit une longue liaison jusqu’aux fameuses Terres Rouges où il rejoint le bien nommé “Sentier sublime”.

Le plaisir de la découverte, celui d’un effort si souvent récompensé au guidon d’une machine “extraordinaire”, plonge peu à peu Xavier dans un état de plénitude. Il s’émerveille de ce terrain de jeu. Il poursuit sur un magnifique sentier en faux plat montant, et s’enfonce petit à petit dans un décor de terres et de roches rouges impressionnant qui le ramène doucement à sa modeste condition d’être humain.

De plus en plus, le sol s’assombri sous ses crampons, et son cheminement l’amène maintenant vers les Terres Grises. Synonyme de glisse et de pur moment de pilotage, il profite de ce spot magique pour attaquer et finir de valider le AllMtn SE. L’objectif n’est plus très loin. Ça tombe bien, il est presqu’au bout des 630 Wh de sa batterie. Au pied de la montée finale vers Valberg et ses versants encore largement enneigés, bien connue des amoureux des sports d’hiver, cette station est aussi le repère des VTTistes, et Xavier ne fait pas exception.

Arrivé à la station après une demi-heure de montée tout en gérant sa batterie, Xavier et son vélo roulent enfin sur la neige promise. Il utilise ses derniers watts-heures pour aller admirer le soleil couchant, et finir son thé tiède. Il l’a fait : de la mer à la montagne dans la journée ; un beau baptême !

Il savoure quelques minutes devant cette somptueuse vue. Xavier a en tête les images d’une journée définitivement pas comme les autres.

Les locaux assurent d’ailleurs que par temps dégagé, la mer est visible tôt le matin depuis le sommet, une bonne raison de revenir.

L’aventure en vidéo