Transvésubienne, E-enduro Alassio, E-enduro Pietra Ligure, Bévérally Turini-Moulinet , Enduro Loup du Bois Noir, randonnées,… Nadine Sapin a testé pendant quelques mois le Specialized Levo FSR Turbo Lady. Des événements et des terrains variés pour avoir un avis complet sur ce VTTAE…
Temps de lecture estimé : 9 minutes – Photos : Inovphoto/DR
Au sommaire de cet article :
- Quels étaient tes projets ?
- Avec quel type de VTTAE ?
- Tes premières impressions…
- Mes modifications
- Et après quelques temps !
- Ses principales qualités ?
- Ses principaux défauts ?!
- Ton regard sur le Levo FSR Turbo Lady ?
Quels étaient tes projets ?
[dropcap size=big]N[/dropcap]ous étions en mars, j’étais inscrite à pas mal de courses en VTTAE et comme les beaux jours arrivaient, je projetais de retourner aussi randonner en montagne. Je cherchais donc un VTTAE polyvalent pouvant répondre à mes attentes. J’avais également comme objectif de refaire la mythique Transvésubienne dans la catégorie Ebike mi-mai. Il me fallait un vélo pour un essai longue durée. La firme Specialized était partante, me voilà équipée pour l’occasion avec le Levo turbo FSR lady en 27 plus !
Avec quel type de VTTAE ?
L’ebike pour ce type de projet doit être tout suspendu bien sûr, typé Enduro/All mountain avec au minimum 140mm de débattement avant/arrière et des suspensions de qualité correcte car la Transvésubienne fait souffrir les pilotes c’est vrai, mais aussi le matériel !
Tes premières impressions…
[toggler title=”Trop bas” ]
C’est vraiment la première chose que j’ai remarqué. On tape les pédales régulièrement sur le plat et lors de franchissements techniques en montée. Il faut adapter en permanence son pédalage pour ne pas tout abîmer mais c’est difficile de le faire tout le temps.
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[toggler title=”Le silence” ]
Et oui, contrairement à ses concurrents, le moteur Brose ne fait pas de bruit. On a l’impression d’être sur un VTT. Avec la bonne intégration de la batterie et du moteur dans le cadre sur le Levo, cette impression est renforcée et c’est vraiment agréable de rouler avec.
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[toggler title=”Il consomme plus ?” ]
Aux premiers tours de roues, j’avais comme indication sur mon Garmin (car il n’y a pas de compteur d’origine) la consommation de la batterie en live en pourcentage et non en « nombre de barrettes » comme avec un moteur Bosch ou Shimano.
J’ai été impressionnée à la vitesse à laquelle cela dégringolait et me suis posée plein de questions !
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[toggler title=”Un peu pataud?” ]
Après mes premiers réglages, je trouvais le vélo un peu pataud, pas très réactif. C’était mon premier test avec un moteur Brose. Il fallait que j’approfondisse le sujet.
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[toggler title=”Une bonne position” ]
C’est une qualité souvent louée aux Specialized, mais qui se vérifie ici une fois de plus. Je me suis sentie bien dessus de suite. Plutôt axé All Mountain, c’est ce qui me convient parfaitement.
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Mes modifications
Tout d’abord, j’ai changé les paramètres d’origine sur l’application Specialized Mission Control de mon téléphone en mettant le mode Eco à 40%, le Trail à 60% et Turbo à 100%. Tous les autres paramètres à 100%.
Jusqu’à la Transvésubienne, j’ai roulé en rando ou en compétition Enduro et je n’ai rien changé sur le vélo mis à part mettre des poignées ergonomiques Spe et adapter les pneus en fonction du terrain et des conditions météo (Butcher en 2.8 ou Hill Billy en 2.6). Pour info, en passant du 2.8 au 2.6, il faut l’enregistrer sur l’application Spe en modifiant le diamètre des roues : pour un Butcher en 2.8 (2244 +/-1 ou 2mm) et pour un Hill Billy en 2.6 (2252 +/- 1 ou 2mm).
J’aurais tout de même bien mis des manivelles plus courtes mais le bike étant en small, j’avais déjà les plus courtes de chez Spe (165mm), dommage.
Pour la Transvésubienne, j’ai changé la transmission en remplaçant la manette et dérailleur GX par du XX1 pour améliorer le passage de vitesse, gagner du poids et de la fiabilité. J’ai aussi mis une roue en 29 pouces devant pour le surélever. J’ai de suite vu la différence pour la garde au sol sans que cela perturbe mon pilotage.
Et après quelques temps !
J’ai reçu le Levo en mars, j’ai pu participer à plusieurs enduros en France et en Italie, faire des randos et enfin affronter la Transvésubienne pour finir. Je crois que c’est difficile de faire mieux comme test terrain ☺ ! Je segmente du coup mes tests en 3 types pour que tout le monde y trouve son intérêt : la rando, l’Enduro et la Transvésubienne.
[toggler title=”En mode Rando” ]
Le Levo est très agréable à rouler. Son moteur est très progressif. Je pense que pour une femme, cela s’adapte bien par rapport à notre puissance physique. Le souci est la taille de la batterie. Elle est très longue est ce n’est vraiment pas agréable de l’avoir dans le sac si on veut faire de longues sorties plutôt montagneuses.
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[toggler title=”En mode course Enduro” ]
Après mes réglages de mode notamment et après avoir durcit un peu plus la fourche et l’amorto, le Levo s’est révélé bien plus réactif ! J’ai pris énormément de plaisir à rouler en course. Les Butcher d’origine sont des très bons pneus pour les terrains secs. La position, la maniabilité, le moteur sont performants. J’ai même pu remporter une belle course en Italie, la E-enduro à Pietra Ligure.
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[toggler title=”En mode Transvésubienne” ]
Ce n’est plus la même chose. J’ai vraiment eu l’impression que le Brose était moins puissant que les autres marques, moins pêchu comme on dit. On s’en aperçoit car on roule tous ensemble à fond, au moins au début de la course.
De plus, le démarrage en côte n’étant pas immédiat, on se fatigue vite à vouloir repartir dans les passages trialisants après une faute ou un manque de vitesse. Ceci couplé au fait que lors des portages ou plutôt poussages (je ne porte jamais un VTTAE, trop lourd) l’assistance à la marche met au moins 15 secondes à se déclencher. On s’épuise beaucoup plus vite surtout avec mon gabarit quand on subit plus de 6 heures de course. Et en plus, on perd du temps et des places au classement général bêtement.
L’équipement a aussi commencé à montrer des signes de faiblesse : l’amortisseur m’a presque lâché comme si j’étais en butée en permanence alors qu’il était bien gonflé. J’ai fait des bons impacts sur la roue arrière d’origine en aluminium dans les descentes engagées. Bon, faut avouer qu’entre les descentes telle que celle du Brec d’Utelle (rochers vicieux, les pierres tranchantes, 1000m de dénivelé négatif en mode course) et les conditions météo, la course a bien martyrisé le matériel !
Sinon, je n’ai eu aucun problème de moteur avec cette 2ème génération de Brose comme j’ai pu l’entendre dire avec certains des premiers Levo. La consommation de la batterie m’a bien permis de faire le parcours comme prévu. Je n’ai pas eu de mauvaise surprise donc il y a une bonne fiabilité de la motorisation même en le surmenant tout le long de la course.
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Ses principales qualités ?
Je dirais le silence de son moteur et sa polyvalence. Le Levo Women est prêt à rouler et peut répondre aux principales attentes des pratiquantes féminines.
Dans son ensemble l’équipement est bien adapté au VTTAE avec notamment une bonne fourche et un bon amortisseur.
Son look est top. Le guidon est épuré, le moteur bien intégré et on est très bien dessus. La progressivité de son moteur donne une sensation de facilité très agréable.
L’assistante à la marche, une fois en fonctionnement est puissante. Son bouton est accessible facilement et bien placé pour une fois.
Il est facile à prendre en main moyennant quelques tests pour bien adapter ses réglages à ses sensations. Je vous ai donné les miens à titre indicatif mais il faut surtout se fier à son ressenti tout en vérifiant la consommation de la batterie. Le but étant en VTTAE de prendre du plaisir en montée avant tout. Si c’est pour pédaler avec un Eco trop bas qui demande de forcer plus qu’il ne faut, c’est ridicule. C’est donc l’avantage du Levo de pouvoir adapter ses modes à ses pratiques.
Ses principaux défauts ?!
Niveau conception, je trouve les roues sont trop fragiles pour un VTTAE. Dès les premières descentes dans les pierres, j’ai commencé à avoir des petits impacts sur les roues en aluminium. Je n’ai rien cassé mais le vélo perd de la valeur de suite.
Autre petit détail, la fourche risquant de toucher le dessous du cadre si le guidon tourne trop, il y a des cales au niveau du cadre. Mais pour certaines épingles très très serrées des vieux sentiers, en montée ou en descente, que l’on passe presque à l’arrêt voir à pied (en tous les cas moi), on aimerait parfois pouvoir gagner quelques degrés de plus en rotation pour faire pivoter la roue avant.
Sinon, comme dit précédemment, la garde au sol est trop basse. Des manivelles encore plus courtes seraient nécessaires ou le passer en 29 pouces résoudrait l’affaire mais on perdrait en confort de pilotage.
Côté motorisation, la taille de la batterie et le démarrage en côte sont des défauts majeurs par rapport à la concurrence. Le déclenchement non immédiat de l’assistance à la marche est un point négatif en mode course mais beaucoup moins pour une pratique plus cool car elle est efficace.
Enfin, l’absence de compteur ! C’est quand même dommage de ne pas avoir un petit écran d’origine avec les indications essentielles (type de mode, conso batterie notamment). Du coup, cela oblige à avoir une montre ou GPS Garmin au guidon et à l’utiliser en mode “truqué”.
D’ailleurs, à ce propos voici un petit détail qui a failli me coûter gros à la Transvésubienne… Si vous paramétrez comme « canal truqué » sur votre Garmin la Fréquence Cardiaque, arrivé à 30% de batterie, le Garmin comprend 30pulsations/min (et non 30% de batterie) et il considère qu’il n’y a plus d’émetteur.
Du coup… écran blanc et on se retrouve sans information sur la quantité de batterie restant alors que ce sont les plus importants à gérer ! Donc petit conseil, utiliser comme “canal truqué” la puissance ou la cadence pour éviter ce désagrément.
Ton regard sur le Levo FSR Turbo Lady ?
J’ai vraiment apprécié de rouler en Levo en mode rando (avec une seule batterie, avec une 2ème batterie dans le dos c’est différent) ou en mode compétition Enduro. C’est un très bon VTTAE polyvalent avec une motorisation adapter à la gente féminine à mon avis. Il conviendra donc à la grande majorité des pratiquantes.
Par contre, il a montré quelques limites lors de sorties montagneuses sur des sentiers techniques notamment en montée et pour une course type Transvésubienne. Cependant le Levo m’a tout de même permis de terminer avec une belle 8ème place au scratch de cette belle course !