Essai longue durée du Flyer Uproc 6 8.70 2021

La marque Flyer commence à être connue et implantée en France. Il faut dire que la situation actuelle d’augmentation des ventes de VTTAE permet à toutes les marques de se développer surtout quand certaines ont du mal à approvisionner leurs clients.

Cependant, Flyer est une marque Suisse importante déjà connue chez VTTAE.fr. Nous avions d’ailleurs déjà parlé cet Uproc 6 lors de sa sortie officielle. Tom avait pu voir ce nouveau VTTAE en avant première, nous le présenter et nous donner ses premières impressions de roulage.

Mais il n’y a rien de mieux qu’un test longue durée pour découvrir vraiment le comportement d’un VTTAE. C’est Nadine qui s’en est chargé sur ses terres des Alpes Maritimes mais aussi par monts et par vaux.

Flyer Uproc 6 8.70

  • Cadre carbone
  • Motorisation Bosch avec Kiox et batterie de 625 Wh intégrée
  • Suspension Fox performance 170/160 mm de débattement
  • Transmission et freins Shimano XT pour tous les composants
  • Roues 29”/27.5” DT Swiss H 1700 Spline avec pneus Maxxis en 2.5 à carcasse Double Down
  • Selle Fizic Alpaco Terra
  • Autres composants Flyer (tige de selle, cintre, potence…) 
  • Poids 25 kg
  • Tarif : 8 499 €
  • Lien : www.flyer-bikes.com

Présentation

Je ne m’attarderai pas sur ce point car Tom l’avait déjà parfaitement fait l’année dernière. Je rappellerai simplement ici en photos les grandes lignes de cet Uproc 6 8.70 à l’essai…

On a donc un VTTAE sportif parfaitement équipé pour rouler sans compromis. 

Sur le terrain

Mes premières impressions

Pas de doute, on est sur un VTTAE d’Enduro pur et dur.

C’est vraiment mon premier ressenti avec notamment un angle de fourche prononcé. 

Mes derniers VTTAE étant plus à profil All Mountain. Cela m’a d’ailleurs un peu perturbé lors des premières descentes. Les trajectoires dans nos “virolos” de l’arrière pays niçois n’étaient pas si simples du coup à négocier mais par contre une fois lancé dans la pente, ce Flyer Uproc 6 8.70 semble être un rail de stabilité et de confort.

Du coup, compte tenu de son profil descendeur, je redoutais un peu son comportement dans les montées en craignant que le vélo soit compliqué à piloter. A première vue sur de simples montées, il se comporte quand même bien. C’est même étonnant.  

Mais est ce possible de le sortir de son terrain de prédilection ? Peut il être aussi un VTTAE suffisamment polyvalent pour convenir à la plupart des rideurs ? J’avais un peu moins de 2 mois pour le savoir…

Après 2 mois et 872 km de crapahutage

Ce qui est sûr et qu’il faut préciser, c’est que je n’ai pas ménagé la bête. Entre mes sorties en montagne et mes expéditions dans les régions du sud de la France, j’ai pu le rouler sur toutes sortes de terrain.

A noter qu’après mes premières sorties pour le découvrir, je n’ai pas ressenti le besoin de modifier quoique ce soit excepté la taille du guidon. Il était d’origine en 780mm, je l’ai donc fait recouper à 750 mm, une largeur plus adéquate pour un taille small. Après 2 mois de roulage, rien à signaler. Je n’ai pas observé d’usure prématurée ou de point inquiétant. C’est de la qualité et du solide.

Son comportement en descente

Quelle cinématique ! J’ai rarement été aussi conquise par le comportement d’un VTTAE en descente. On est collé au sol, rien ne perturbe le comportement du vélo. La cinématique encaisse la déformation du terrain mais tout en gardant un vélo dynamique et réactif. Au plus on lui en demande, au plus il encaisse sans se plaindre. 

Je ne sais pas si c’est la qualité du carbone du cadre ou sa biellette surdimensionnée (ou bien les 2) qui permettent ça mais en tout cas quelle efficacité ! Je trouve d’ailleurs une forte ressemblance avec celle du GLP2. Les points d’ancrage de l’amortisseur et fonctionnement sont vraiment similaires mais la biellette du Flyer est vraiment bodybuildée par rapport au Lapierre. Faut dire par ailleurs que Flyer n’a pas hésité à mettre aussi des roulements surdimensionnés au niveau des axes pour sécuriser et rigidifier l’ensemble.

Du coup, on sent l’arrière du vélo bien rigide, solide parfaitement articulé avec l’avant. 

Les suspensions Fox sont bien sollicitées et peuvent de ce fait parfaitement fonctionner. 

D’ailleurs la fourche Fox Performance 38, rigide, équipe à merveille cet enduro. Dotée d’une angle de direction prononcé de 63.5° sur mon small (64.5 sur les autres tailles), on n’y trouve là tout son intérêt.

Vous l’avez bien compris, cet Uproc 6 est dans la gamme des gros vélos d’Enduro taillé pour dévaler. On se sent performant sur cette machine. Il faut d’ailleurs un peu s’employer pour bien le tenir et pour l’exploiter comme il se doit. 

Cependant, pour une utilisation plus modérée, moins engagée, bien que rassurant dans le technique, il n’est pas des plus facile à manier sur les sentiers sinueux. On est obligé d’ouvrir largement le virage pour le faire passer. C’est un coup à prendre, surtout à faible vitesse. 

Son aptitude en montée

L’Uproc 6 étonne à ce niveau là aussi. D’après son aptitude en descente, on s’attend à avoir un vélo encombrant en montée. Mais là encore, la rigidité de l’ensemble associée à la puissance du moteur Bosch performance CX parvient à le rende efficace. D’autant plus que le vélo ne s’affaisse pas avec le poids du pilote dans le trialisant. On a même l’impression qu’on nous pousse par derrière mais en fait c’est sa capacité à pédaler et la rigidité du triangle arrière qui donnent cette sensation.

Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un “excellent” grimpeur mais pour son gabarit et sa géométrie, il est plus que performant. On peut s’attaquer à du technique mais sans chercher forcément le chrono. 

On n’hésitera pas d’ailleurs à bloquer l’amortisseur en position trail (intermédiaire) afin de limiter le débattement et éviter ainsi de taper les manivelles au pédalage… Surtout que la manette est très accessible, même en roulant. 

Par contre, une fois qu’on atteint les limites techniques pour le pilote et de franchissement pour l’Uproc, on touche son point faible… le poids ! 

Si seulement il pouvait faire 3kg de moins ce serait le top. D’autant plus (en tout cas sur mon vélo de test) l’assistance à la marche semblait mal fonctionner dès que la pente était vraiment raide. Je ne sais pas si c’est un coup de malchance pour ce vélo ou un paramétrage d’usine qu’il faudra peut-être revoir si cela se retrouve aussi sur d’autres Flyer.

Et à part ça…

Penchons-nous un peu sur le côté pratique. La batterie en 625 Wh est dite verticale. Elle se loge dans le cadre au moyen d’un axe pour bien la fixer et éviter toute vibration. Cet axe se visse avec le cache amovible qui recouvre l’emplacement de la batterie. 

Flyer a pensé à tout en prévoyant que le système de serrage de la roue arrière DT Swiss soit compatible avec cet axe. Bien vu.

En enlevant la batterie, on peut constater que le passage interne des câbles est de qualité ce qui permet d’éviter tout bruit en descente.

A noter qu’il sera nécessaire de changer les adaptateurs haut et bas à chaque fois si vous avez 2 batteries et qu’un lot d’adaptateur. 

Mais attention, la petite clef Torx pour faire cela est non dispo sur la plupart des multi outils et n’a pas été prévue par Flyer (dommage). 

Enfin, si vous n’avez qu’une batterie, un chargeur de 6A (fast Chargeur) est fourni avec le vélo. C’est le plus efficace actuellement. Il permet de recharger rapidement une partie de sa batterie si besoin. C’est un détail non négligeable par rapport à la concurrence qui fournit le plus souvent des 2A ou 4A.

Points forts / points faibles

Les points positifs

+ La qualité Suisse

+ Cinématique efficace

+ Pneus d’origine idéaux pour la pratique

+ Très bien équipé dans son ensemble

+ Nouvelle selle plus design et plus adaptée

+ Support de Kiox bien pensé

+ TDS Flyer très efficace

+ Blocage roue arrière avec 2 clefs (une BTR et une Torx)

+ Livré avec un fast chargeur (6A)

+ Livré avec une housse pour les papiers techniques, la classe suisse ! 

Les points négatifs

On aurait apprécié un cintre et des manivelles un peu plus lights

Un poids élévé pour un vélo carbone

Le système de changement de batterie nécessite d’acheter d’autres cales ou de les changer à chaque fois. 

L’aide à la marche qui bloque un peu sur des pentes très raides 

La protection du moteur est bien aérée et intégrée mais pas assez résistante

Le manque un peu de finition pour fixer le fil de la manette Kiox

Qu’en penser ?

Destiné à la pratique de l’Enduro plutôt engagé, le Flyer Uproc 6 se révèle aussi être un VTTAE polyvalent. On peut le sortir de sa zone de confort pour crapahuter à l’aventure, surtout qu’après la montée, il sera là pour un vrai moment de plaisir en descente. 

Flyer a réussi son nouveau cadre full carbone et a su équiper son VTTAE de façon très cohérente. On en a pour son argent mais il est prêt à rouler plein gaz à la sortie du carton. 

La concurrence

Ce Flyer Uproc 6 8.70 en 29/27.5 – Bosch – Fox joue dans la même catégorie que le GLP 2 et que le Cube Stereo Hybrid 160.

Pour le GLP2 Elite, bien que le Flyer soit plus confortable et que sa cinématique pour moi fonctionne mieux, le poids et la vivacité sont plus en faveur du GLP2. Le Flyer sera du coup plus adapté aux pilotes confirmés engagés dont le pilotage musclé nécessite un vélo qui encaisse sans broncher ou  tout au contraire aux pilotes qui veulent progresser avec un vélo très rassurant et efficace. Au niveau de l’équipement, il sera plus adapté sur le Flyer pour les 100% enduristes mais le prix sera aussi plus conséquent.

Par rapport au Cube Stereo Hybrid Stéréo 160, pas trop de concurrence sur le poids. Ils sont lourds tous les deux !

Le Flyer gagne aussi ici sur la rigidité mais perd un peu sur la polyvalence. Par contre, il n’a pas (ou en tout cas bien moins) ce défaut du Cube à frotter les pédales.

Bien qu’il n’y a pas chez les 2 marques des modèles à équipement vraiment équivalent, Cube semble proposer des prix plus attractifs que chez Flyer mais il faudra tout de même bien s’attarder sur les détails pour ne pas se méprendre.

Gamme 2022

Pour la prochaine saison, pas beaucoup d’évolution sur ce modèle hormis les coloris. 

Flyer annonce  par contre au dernière nouvelle des tarifs à la baisse mais à voir l’année prochaine avec la complexité du marché actuel.

  1. Pour l’assistance à la marche, comme indiqué dans le manuel Bosch, il est asservi au mode d’assistance sélectionné, et s’adapte au relief afin de maintenir la même vitesse. En mode “franchissement”, il faut mettre un développement court, et sélectionner le mode turbo.

    1. Bonjour Frédéric, ce que vous mentionnez était valable pour les anciens moteurs Bosch ou autres marques. Maintenant, ce n’est plus le cas. L’assistance à la marche est indépendante du mode et du rapport des vitesses. Ce que j’ai détecté sur ce Flyer ne se rencontre que dans des passages très très raides sinon son assistance à la marche fonctionnait normalement. Nadine

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