Sur la bonne voie…
Petit à petit, Conway est en train de se faire un nom dans le monde du VTTAE. Et pour enfoncer encore un peu plus le clou, avec le Ryvon, la marque allemande a eu la bonne idée de nous sortir un modèle à assistance légère équipé du moteur Bosch SX et de sa batterie de 400 Wh. Disponible en version ST (150) et LT (170), c’est assez logiquement que, pour un premier test, nous avons sélectionné celle ayant le plus de débattement. Un choix qui s’est avéré judicieux, puisque le LT a su se montrer à la hauteur dans de nombreux secteurs. On peut donc dire qu’avec son premier enduro “light” , Conway est sur la bonne voie… Verdict !
Par Chris Caprin – Photos : Chris Caprin et Fagerbé

Conway Ryvon LT 4.0
- Usage all mountain/enduro
- Roues de 29 pouces (AV) et 27,5 (AR)
- Débattement 170 AV/AR
- Cadre en carbone High Modulus
- Reach 472,5 mm et Stack 628 mm en taille SZ3, offset (déport de fourche) 44 mm
- Motorisation Bosch Performance Line SX 250 watts, 55 Nm, puissance maxi 600 watts en crête
- Batterie Bosch Powertube de 400 Wh démontable
- Commande : Bosch Mini Remote et System Controller, pas de console
- Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour +, e-MTB et Turbo) + assistance à la marche
- Réglages des paramètres : oui, avec l’application e-Bike Flow
- Pneus Schwalbe Magic Mary 29×2.40 (AV) et Big Betty 27,5×2.40 (AR)
- Tailles (S, M, L, XL)
- Deux modèles à 6 499 et 9 999 €
- Prix du modèle testé : 6 499 €
- Poids vérifié : 20,70 kg (sans pédales, en taille M)
- Lien : conway-bikes.com
Bien que la présence de Conway sur le marché français ait été plus que discrète jusqu’à l’an dernier, ce n’est pas pour autant que la marque allemande en est à son coup d’essai dans le domaine du VTTAE. J’en veux pour preuve le eWME Enduro sorti en 2017 et, plus récemment, le Xyron qui laissait à penser que le constructeur était désormais capable de proposer un modèle sportif performant.
En revanche, avec la sortie du Ryvon l’an dernier, c’est bien la première fois que Conway se lance dans la conception et la production d’un VTT à assistance électrique légère. Disponible en version ST (très léger, avec seulement 150 mm de débattement) ou en LT (un plus gros vélo en 170), ce modèle équipé d’un cadre full carbone aux lignes agréables nous a semblé plutôt bien proportionné.
Et partant du principe qui affirme que : qui peut le plus peut le moins, c’est donc sur la version “enduro” plutôt typé Gravity que j’ai jeté mon dévolu pour ce premier test. Bien sûr, dans sa version LT 4.0, le vélo est un peu plus lourd et certainement un poil plus collé au sol, mais finalement, j’ai décidé de faire confiance aux performances solides du moteur Bosch SX pour aider à compenser tout cela… Et tant pis si la batterie de 400 Wh – démontable facilement, mais impossible à recharger sur le bike faute de prise – se videra forcément un peu plus vite en réduisant d’autant l’autonomie.
A ce titre, Conway nous a affirmé que les prochains millésimes seraient équipés d’une prise de charge qui permettra, en plus, de brancher une batterie additionnelle PowerMore de 250 Wh. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, alors bravo pour cette rectification qui ne pourra pas faire de mal… En effet, si la Powertube 400 s’enlève facilement après avoir enlevé la plaque de protection et appuyé sur le petit bouton libérateur, pour la remettre en place, avec la connexion qui se fait par le haut, ce n’est pas très pratique. Bien moins, en tout cas, que s’il suffisait de la laisser descendre avec son poids pour la rebrancher.
Enfin, côté géométrie, on est sur du standard actuel… A savoir un tube supérieur assez sloping, un reach de 460 mm (en taille M), un angle de fourche de 63,5° en phase avec le programme du LT, un angle de tube de selle bien droit pour pédaler confortablement (77,4°) et un empattement assez généreux de 1 251 mm qui devrait se charger de stabiliser l’engin, monté, on vous le rappelle, en roues dépareillées de 29 pouces à l’avant et 27,5 à l’arrière.

Petit plus, chaque taille bénéficie du concept Ergonomic Sizing, qui permet d’optimiser la géométrie et certains accessoires en fonction de la taille du consommateur. Et dans un autre registre, pour simplifier les processus de maintenance tout en respectant une finition soignée, la câblerie ne passe pas dans le jeu de direction, mais intègre l’intérieur du cadre par les côtés du tube de fourche. Un bon compromis, selon moi.
Composants
Côté accessoires, hormis les éléments de suspension dont nous parlerons un peu plus loin dans l’article, on trouve des freins TRP Slate EVO 4 pistons avec disques de 220 mm (AV) et 200 mm (AR), une transmission Sram Eagle NX et des manivelles Miranda Omega en aluminium en 160 de long (bien !) avec un plateau de 34 dents. Quant à la tige de selle télescopique, c’est une avec 170 mm de débattement (même en taille M), un avantage à mon avis lorsque l’on s’attaque à des descentes relativement engagées – ce qui est tout à fait dans le programme dE ce petit enduro…
Les composants divers sont en revanche de qualité assez variée, allant du très moyen (cintre LevelNine au galbe inconfortable et potence LevelNine bas de gamme), au bon (jeu de direction Acros BlockLock sans passage de gaine), voire carrément bon (selle Fizïk Aidon).
Enfin, pour le train roulant, nous avons affaire à des moyeux et des jantes SUNringlé Düroc en 30 mm entre-crochets, le tout monté avec une paire de pneus Schwalbe Magic Mary Addix Ultra Soft à l’avant et Big Betty Adixx Soft à l’arrière, les deux en 2.40 de section…








Suspensions
Bien que le montage soit un peu disparate avec des éléments qui ne sont pas tout à fait au même niveau de sophistication, l’accord entre l’amortisseur Fox Float X2 Performance et la fourche Fox Rhythm basique – en 170 mm de débattement tous les deux – est finalement très correct. Pour un pilote léger s’entend… La 36 (surtout en 170) pouvant trouver ses limites pour quelqu’un de plus de 80 kg.



En ce qui concerne les réglages (limités côté fourche), pour un pilote de 68 kg, voilà ce que j’ai choisi…
Fox 36 Rhythm 170
- 70 psi et un token dans le plongeur gauche, c’est l’idéal en fonction de mon poids de 68 kilos et des 170 mm de débattement.
- Compression hautes vitesses : ouvert à fond
- Rebond : – 10 sur 16 clics en partant du plus fermé
Fox Float X2 Performance 170
Rebond hautes vitesses : – 6 du plus fermé (sur 8 clics)
160 psi de pression d’air pour un Sag de 30 %.
Compression basses vitesses : – 12 du plus fermé (sur 16 clics)
Compression hautes vitesses : – 6 du plus fermé (sur 8 clics)
Moteur et batterie
La nouvelle motorisation Bosch Performance Line SX allie une puissance relativement élevée à un poids plus raisonnable, ce qui en fait le moteur Bosch offrant la plus grande densité de puissance pour un volume réduit. Ces caractéristiques et la cartographie de l’assistance finement ajustée assurent un comportement au pédalage naturel et permettent de rouler de manière sportive à VTTAE sur quasiment tous les types de sentiers.


La friction au niveau du pédalier a été réduite grâce – entre autres – à un nouveau système d’étanchéité au niveau de l’axe et le Q-Factor (la distance entre les manivelles gauche et droite) passe à 160 mm. En résulte un pédalage plus doux et confortable, proche des sensations que l’on a sur un VTT classique sans moteur, ainsi qu’un léger gain en performance et même en autonomie. En effet, il est désormais plus facile d’emmener le vélo sans assistance, que ce soit lorsqu’elle est coupée volontairement ou quand on passe au-dessus de 25 km/h et qu’elle s’arrête.
Côté batterie, on dispose d’une CompactTube de 400 Wh intégrée dans le cadre qui pèse seulement 2 kg (comme le moteur) et qui porte le groupe de motorisation complet (Performance SX, CompactTube, System Controller et Mini Remote) à 4 kg, c’est-à-dire nettement en-dessous du poids d’une Powertube 750 Wh, qui, rappelons-le, est de 4,4 kg !


En revanche, vu l’absence de prise de charge extérieure (une aberration…) , il est malheureusement impossible de rajouter un Range Extender PowerMore (une autre nouveauté chez Bosch) de 250 Wh et 1,6 kg, qui se fixe au niveau du porte-bidon et augmente l’autonomie de 60 %. Cependant, il sera toujours possible d’investir dans une deuxième CompactTube peu encombrante que l’on pourra facilement loger dans un sac à dos… Et qui permet de bénéficier du double de réserve, soit 800 Wh.
Connectivité
Intelligente, personnalisable et tournée vers l’avenir, l’application eBike Flow est l’outil de connexion avec votre futur VTTAE équipé d’une motorisation Bosch. La clé qui vous fera pénétrer dans le monde du vélo connecté. Les mises à jour en direct permettent d’améliorer sans cesse l’expérience d’utilisation grâce à de nouvelles fonctionnalités innovantes. Avec cette application, les modes d’assistance peuvent être réglés individuellement, les activités enregistrées de manière totalement automatiques et les applications de remise en forme de type Apple Health peuvent également être intégrées.
Dans le cadre du perfectionnement technique des composants que l’on trouve sur les vélos à assistance électrique, on peut s’attendre à de belles optimisations dans les années à venir (ABS, transmission automatique, et j’en passe…).

Sur le terrain
Comportement moteur
Le Ryvon LT 4.0 n’a pas le rendement d’un VTTAE “light” avec moins de débattement et un poids plus réduit comme le modèle SL, par exemple… Malgré tout, il pédale correctement et encaisse plutôt bien l’Eco du moment que le chemin reste plat et roulant. Même avec l’arrivée du vrai dénivelé positif et des petits franchissements, en Tour +, avec la bonne cadence de pédalage, ça passe pas mal. Mieux, une fois optimisé en réglant les paramètres comme il faut, en eMTB, c’est même agréable. Et si l’on n’est évidemment pas au niveau d’assistance du CX, le feeling Bosch est bien présent. On sent l’Extended Boost, le couple est suffisant et la puissance reste correcte.
Bien sûr, le couple revu à la baisse permet moins de se reposer sur l’assistance en se contentant de tourner les jambes tranquillement sans trop se soucier de la cadence de pédalage. Là, avec le SX et ses 55 Nm au lieu de 85, si la puissance en crête est plutôt généreuse pour ce type de moteur, il faut quand même aller la chercher en tournant les jambes à une cadence au-dessus de 90 tr/mn… Donc, pour ceux qui n’ont pas l’habitude de mouliner et de privilégier les petits braquets en montée, il est évident que ça risque d’être un peu plus compliqué.

Car même si le SX est performant, la plage d’assistance est moins large que sur un CX et il est donc moins facile d’évoluer confortablement à une faible cadence de pédalage… D’où un côté plus exigeant physiquement qui demande un bon “cardio” pour tirer le meilleur de l’assistance si l’on ne veut pas que le niveau de la batterie baisse à vitesse grand V. Sans parler du poids du pilote ou de la géométrie de ce Ryvon, qui, sur ce type de moteur, jouent quand même un rôle prépondérant au niveau des performances.
Mais en faisant abstraction de tout cela, j’ai bien aimé le comportement global de cette motorisation “light”, qui, comparée par exemple au Fazua Ride 60 (et ses 60 Nm), n’est pas en reste au niveau du couple. Clairement, sur le papier, si le Bosch SX est censé en avoir un peu moins, sur le terrain, c’est carrément l’inverse que l’on ressent. De même, lorsque l’on a besoin de plus de watts pour monter des pentes raides ou franchir des obstacles un peu moins faciles – bien que le meilleur plan reste souvent l’eMTB –, si on passe en Turbo, et que l’on augmente encore la cadence de pédalage, généralement et hors conditions de franchissement extrêmes, ça évite de poser un pied à terre, voire de pousser le vélo.
En tout cas, j’ai fortement apprécié le soutien régulier (en eMTB) et l’accélération dans les portions plus roulantes (en mode Sprint) du SX, qui m’ont permis de retrouver le feeling du Bosch que j’apprécie. A savoir un moteur qui a tout de même du répondant et un certain coffre… Mais en moins vigoureux que le CX full power, cela va de soi.
Réglages
Vu ma pratique et les chemins que j’emprunte régulièrement, j’ai choisi de paramétrer les différents modes de manière à en avoir suffisamment sous la pédale lorsque j’ai envie de grimper des pentes bien raides et quand même assez techniques.
Notez également qu’il est désormais possible de choisir d’autres modes, comme par exemple le Tour à la place du Tour +, le Sport à la place de l’eMTB ou même le Sprint que l’on ne trouve pour l’instant que sur le SX… Comme je l’ai déjà dit, ce dernier représente d’ailleurs le bon choix si l’on aime avoir un vrai soutien régulier. Il est un peu plus réactif sous le coup de pédale, dans l’esprit du Race, mais en plus light, évidemment ! En tout cas, perso, j’ai bien aimé.
Une fois l’application eBike Flow téléchargée sur votre smartphone, il suffit de connecter le vélo et ensuite de suivre les indications.
Pour une utilisation sportive et intense en tout-terrain technique, voilà les options de paramétrages que j’ai choisies…
Eco : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
55 Nm sur tous les modes.
Ou bien, pour ceux qui ne regardent pas à la dépense :
Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage
Sprint : + 5 en assistance et + 5 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
55 Nm sur tous les modes
Autonomie
Le Conway Ryvon n’est pas le plus léger des VTTAE équipé d’une motorisation Bosch SX et avec sa géométrie assez agressive et son amortisseur Fox X2 qui colle davantage le vélo au sol, forcément, au niveau de l’autonomie, ce n’est pas extraordinaire…
En chiffre, ça donne 820 m de dénivelé positif, 27 km et à peine deux heures de roulage en tout-terrain technique pour un pilote de moins de 70 kilos qui ne roule pas à l’économie et utilise en majeure partie le Tour + et le e-MTB et un tout petit peu de Turbo quand c’est nécessaire.

Et si l’on décide d’emprunter un parcours plus roulant avec des montées moins techniques et que l’on choisit d’utiliser un savant mélange d’Eco vitaminé et de Tour +, on parvient à optimiser l’autonomie et à atteindre plus de 30 km pour un dénivelé positif évidemment inférieur. Pas terrible, donc, surtout qu’avec l’absence de prise de recharge (obligation de déposer la batterie pour brancher le chargeur !), il est impossible de rajouter la batterie additionnelle PowerMore de 250 Wh, ce qui ne serait pourtant pas du luxe avec l’autonomie réduite… Heureusement, il reste tout de même la solution de la deuxième 400 Wh, peu encombrante, pas trop lourde et donc assez facile à loger dans un sac à dos.
Notez qu’à la fin, lorsque l’on atteint les 30 derniers pourcents de batterie, le nouveau système Bosch ne vous prendra pas au dépourvu. En effet, une fois arrivé à ce stade, le System Controller logé dans le top tube vous prévient de ce qu’il vous reste (deux barres orange) et réitère l’alarme visuelle lorsque l’on atteint les 20 % (plus qu’une barre), avant de passer au rouge pour les 10 restants. De plus, l’assistance reste optimale jusqu’au bout et ne se met en mode “survie” que sur les 5 derniers pourcents… A partir de là, le moteur ne vous donne plus que le minimum d’assistance pour aller le plus loin possible, c’est-à-dire deux ou trois kilomètres et à peine 50 m de D+.
A la montée
Au départ, c’est donc avec la sensation d’avoir quand même ce qu’il faut en assistance que j’ai affronté les premières bosses. En gros, si le terrain n’est pas trop collant et trop mou, bref, qu’il ne bouffe pas la puissance outre mesure, il suffit de varier entre le Tour + et l’eMTB pour avancer à un bon rythme. Ensuite, lorsque les véritables difficultés apparaissent et que l’on doit enchaîner les franchissements, les passages bien raides à l’adhérence précaire et les virages plus serrés qui coupent l’élan, là, le Turbo s’avère carrément le mode le plus efficace. Celui qui permet de disposer de suffisamment de puissance linéaire pour grimper les bons raidards le plus haut possible.
Malgré tout, avec le Bosch SX monté dans un châssis typé “Gravity” et forcément un peu collé au pédalage comme le Ryvon dans sa version LT en 170 de débattement, il va sans dire que l’on a parfois la sensation qu’il en manque… Pour s’en sortir et tenter (presque) les mêmes passages techniques en montée qu’avec un full power, il faut donc jouer davantage sur la technique de pilotage et se dépouiller un peu plus physiquement. Tout cela en allant moins vite et en risquant de se bloquer plus souvent sur un obstacle vicieux !
Heureusement le Conway fait preuve d’une bonne motricité et, surtout, d’une stabilité exceptionnelle dans le dénivelé positif assez velu.

De plus, avec sa roue arrière de 27 et demi et sa position de pédalage parfaitement équilibrée, le Ryvon parvient assez bien à se faufiler et à se sortir de la plupart des situations délicates. Sans cabrer, sans décrocher de l’arrière et sans non plus avoir tendance à désarçonner son pilote. Grâce à son excellente stabilité pour un montage MX, on peut donc dire qu’il donne confiance et permet de ne pas trop galérer dans les montées difficiles… En restant tout de même raisonnable, cela va de soi !

Après, le problème, c’est qu’il ne faut pas avoir peur de bien monter les curseurs et de mettre suffisamment d’assistance si l’on souhaite s’attaquer à de la montée sévère et technique. A partir de là, les diodes s’effacent bien plus rapidement et la sortie se raccourcie forcément d’autant… En clair, on sent bien que le vélo a du potentiel pour grimper, mais que, malheureusement, il est – à mon avis – trop léger en autonomie pour son gabarit. D’où l’intérêt à l’avenir d’avoir la possibilité de monter un range extender et pouvoir ainsi rouler beaucoup moins à l’économie.

Pour moi, c’est d’ailleurs là que ce type de VTTAE léger d’enduro atteint ses limites. Ce sont des modèles qui ne sont pas moins chers que les full power (c’est même plutôt l’inverse), mais qui réduisent pourtant le champ des possibles et surtout le rayon d’action que l’on est en droit d’attendre d’un vélo à assistance électrique… En clair, quitte à ce qu’il prenne deux bons kilos, je verrais davantage le Ryvon avec un Bosch CX et une batterie de 600 Wh. Là, on aurait vraiment la possibilité d’exploiter vraiment le potentiel du bike… Pace que, ne l’oublions pas, l’enduro sur un VTTAE se pratique quasiment autant en montée qu’en descente.
En descente
Avec ses 170 mm de débattement à l’avant comme à l’arrière et son angle de direction plutôt généreux (63,5°), il est clair que le Conway Ryvon LT s’exprime bien mieux dans la pente négative… Dès les premières descentes du genre spéciales d’enduro de type “sudistes”, j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié son côté relativement maniable, assez vif et finalement plutôt joueur.

D’ailleurs, dans les portions très techniques, pas trop rapides et presque trialisantes, je n’ai jamais été gêné dans les épingles très serrées, les passages plus lents et ceux où il est nécessaire de bien se faufiler entre les obstacles. Le vélo le place facilement où l’on veut et il est finalement assez réactif. De même, pour tirer un bunny-up ou se replacer comme il faut en sortie de virage, il n’est pas nécessaire de forcer plus que ça et c’est bien agréable.
Et lorsque l’on va chercher des sentiers plus engagés ou de la descente d’enduro rapide, cassante, avec de la pente et de gros freinages, forcément, on sent bien que l’on a affaire à un bon petit bike typé Gravity en 170 qui permet de bien se lâcher sans redouter de mauvaises surprises. Le vélo est très sain, la suspension arrière – bien aidée par un amortisseur Fox Float X2 très sensible sur les petits chocs – fonctionne comme il faut et la géométrie met le pilote en confiance.

Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas vraiment à ça de la part d’un Conway… Je n’avais aucun a priori sur la marque, évidemment, mais à la base, je pensais que j’allais plutôt avoir affaire à un VTTAE assez basique et surtout moins doué dans le dénivelé négatif. Au lieu de ça, j’ai eu la bonne surprise de découvrir un engin réussi et taillé pour la montagne. Et si la fourche Fox 38 Rhythm basique n’a pas la précision et le maintien dans la deuxième partie du débattement d’une Factory avec cartouche GripX2, elle a le mérite au moins d’encaisser les chocs correctement et d’être suffisamment rigide pour supporter une certaine attaque ou un poids au-dessus des 80 kilos !

J’ajouterai également que les freins TRP Slate EVO et leurs disques plus épais en 220 à l’avant et 200 à l’arrière font carrément le job et permettent de se lancer dans de longues descentes bien raides sans redouter la moindre baisse de puissance. J’ai apprécié le toucher, mais aussi la progressivité de ces modèles de milieu de gamme, qui, s’ils ne sont pas les plus puissants, conviennent parfaitement à ce genre de bike autour des 20 kg.
Et paradoxalement, bien que le Ryvon LT soit assez léger et plutôt maniable, je me suis toujours senti en confiance dans les portions rapides… Que ce soit dans les longues courbes, en freinage sur l’angle ou dans les dévers, le vélo garde sa ligne, ne bronche pas et ne perd pas facilement l’adhérence. Globalement, il est donc à la fois assez fun à rouler et très sain dans les pentes rapides, ce qui le rend particulièrement sécurisant. Une excellente surprise !
Points forts / faibles
Principales qualités
- Capacités en descente
- Stabilité
- Freinage
- Suspension arrière
- Confort
- Motorisation Bosch SX
- Batterie facilement démontable
Principaux défauts
- Autonomie réduite
- Pas de prise de recharge externe
- Pas de guide-chaîne

Qu’en penser ?
La découverte d’une nouvelle marque, qui, en plus, sort son premier enduro “light”, suscite toujours chez moi une certaine excitation. D’un naturel curieux, au départ, j’ai tendance à ne pas chercher à juger un VTTAE en fonction de sa fiche technique, mais au contraire d’attendre d’être sur le terrain pour me faire une véritable idée.
Et là, avec le Ryvon LT, j’ai été agréablement surpris… Le bike m’a immédiatement paru sain, bien foutu et apte à attaquer les sentiers les plus techniques. Bien sûr, la motorisation légère n’offre pas les mêmes sensations que du full power et avec son profil typé “Gravity”, le vélo m’a parfois laissé un peu sur ma faim en m’obligeant à me priver de certaines montées bien chaudes que j’aime franchir régulièrement.
Heureusement, dès que la pente s’inverse, on découvre le côté bonnard de l’engin et le sourire revient immédiatement ! A la fois léger et maniable – tout en restant stable et rassurant –, il se comporte comme un chef en descente. Il faut juste accepter qu’il est plus fait pour remonter la pente tranquillement en empruntant des pistes roulantes que pour aller chercher de la montée impossible… Et si c’était l’idée de base de la marque allemande, alors on peut dire que c’est réussi.
Le Conway Ryvon LT 4.0 est donc à classer dans le rayon des bonnes surprises… En ce qui me concerne, c’est juste dommage que l’ensemble moteur/batterie SX soit un peu “léger” vis-à-vis du programme du vélo, car sinon, c’est du tout bon !
Vis-à-vis de la concurrence ?
Si l’on parle de VTTAE léger un poil typé montagne et équipé du moteur Bosch SX et de sa batterie de 400 Wh, alors, parmi tous ceux que j’ai essayé jusque-là, je ne vois que le Norco Fluid VLT à 8 499 euros et le Mondraker Sly RR (essai à suivre) à 6 999 euros…


Bien sûr, le Norco est un peu plus cher et le Mondraker possède un cadre en aluminium, mais globalement, en descente, comme avec le Conway, on a la sensation d’avoir entre les mains un engin adapté à une pratique plutôt engagée.
La gamme Conway Ryvon LT


Existe aussi en version Ryvon SL 4.0 et 10.0.