Destination montagne – Le tour du Mont Matto, pour les costauds !

Le Mont Matto est situé dans la vallée Gesso en Italie. Cette petite vallée sauvage est connue et fréquentée par les italiens pour ses sources d’eau thermale (thermes de Valdieri) mais aussi pour ses randonnées à pied, à vélo ou encore à ski. C’est notamment le point de départ pour l’ascension de l’Argentera (3297 m) le sommet le plus haut des Alpes Maritimes !

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes


 

 

Le tour du Mont Matto

[dropcap size=big]A[/dropcap]près une nuit courte dans notre fourgon, nous nous réveillons sur le parking principal des termes de Valdieri, au bout de la route goudronnée. Bien qu’il soit très tôt, en 30 minutes le parking se remplit à une vitesse folle et les italiens partent randonner dans tous les sens.

Tout ce monde nous fait un peu peur, du coup nous prenons le temps d’aller prendre un café pour faire le point. On ne s’attendait pas de rouler avec tant de monde.

Par chance, le propriétaire du café est fort sympathique et nous conseille de partir d’un peu plus bas dans une autre petite vallée pour éviter la sur fréquentation des dimanches. Nous suivons ses conseils et nous voilà partis de Sant’Anna di Valdieri pour un parcours complètement improvisé.

 

 

La première partie de notre périple est la montée refuge de Livio Bianco situé au bord du lac de Sottano della Sella. Le sentier est large et nous doublons quand même pas mal de marcheurs. Nous sommes équipés de petites sonnettes pour les prévenir à l’avance. Tout se passe bien, les italiens sont vraiment sympathiques et polis. On croise même le berger du coin. On se sent presque au pays de Heïdi !

 

 

Au refuge, il est temps de faire un point carte surtout que nous avons déjà consommé 50% de batterie de notre première batterie (nous en avons une autre dans nos sacs). Ne connaissant pas du tout le coin, on y va étape par étape.

Ce grand lac naturel de Sottano della Sella est au centre d’un grand cirque. L’eau y est translucide et verte émeraude. Le soleil fait ressortir toutes les couleurs, c’est magnifique !

 

 

Comme nous sommes partis un peu tard, pas le temps de se baigner donc nous continuons à monter dans ce grand cirque qui ne semble pas avoir d’issue et surtout difficilement franchissable à vélo. A partir de là, nous ne rencontrerons plus personne. En fait, tout le monde monte passer la journée au lac et c’est tout.

 

 

Le sentier se rétrécit alors, devient de moins en moins roulant et se raidit nettement. Mais on arrive encore à bien monter. Nous ne sommes pas encore en haut que nous arrivons à une bifurcation où nous avons deux options : prendre à gauche pour le col de Valmania (2 922 m) avec une descente directe pour le retour ou prendre à droite pour faire un tour plus long en passant par 2 cols dont le colle de Valletta à 2 488 m. De notre position, on a un aperçu visuel sur le sentier qui monte au col de Valmania, il est assez impressionnant à première vue et surtout, le terrain a l’air vraiment raide et pierreux. On prend donc la deuxième option deux pour faire un tour plus long mais moins haut.

Sauf que, sauf que, sauf que… François n’avait pas bien tout regardé sur la carte… vous comprendrez !

Nous voilà repartis. On passe tout d’abord au lac de Soprano della Sella qui est encore plus grand et plus clair que le tout premier. C’est juste incroyable.

 

 

Puis on passe le col Della Valletta en passant par d’autres petits lacs avec une eau de plus en plus translucide. A cette altitude la végétation a complètement disparu et l’ambiance rocheuse montagne est féerique.

 

 

Pour le moment, les sentiers italiens sont bien tracés et entretenus. Les rochers sont mis à plats pour les passages dans les pierriers ! C’est un boulot de dingue ! Beaucoup de ces derniers ont été fait pendant la guerre. C’est juste impressionnant.

La journée avançant sous en grand soleil, nos poches à eau sont vides et on est loin d‘être arrivés. On fait alors le plein dans le dernier petit lac avant le col final.

 

 

On se s’en surveiller de partout. Des chamois à gauche, des bouquetins à droite, un rapace au dessus… Il faut dire qu’ils n’ont pas dû voir beaucoup de VTTistes ici !

 

 

Jusqu’à maintenant, on montait plutôt bien à vélo. Mais on commence à avoir des zones de poussage.

 

 

Quand on regarde droit devant nous par là où chemine le sentier, je me dis “on n’est pas sortis d’affaire” ! En face de nous se dresse un champ de rocher et un col au loin, très loin ! Aïe, aïe aïe ! Et oui, je vérifie sur la carte et je vois alors qu’il est à 2 890 m ! François ne l’avait pas vu ou il n’avait pas mis ses lunettes ! Bon, on n’a pas le choix de toute façon, faut y aller, ça va aller !

 

 

Plus on avance, plus on pousse jusqu’à ne plus pouvoir du tout monter sur le vélo.

 

 

On grimpe alors 300 m de dénivelé en passant d’un rocher à un autre. Heureusement que l’aide à la marche fonctionne bien, que nous avons des bonnes chaussures et que nous avons le pied sûr ! Pour les derniers 50 mètres d’ascension, nous portons un vélo après l’autre, parfois à 2 car le pierrier est instable et c’est vraiment raide. Quelle bavante cette montée, on est bien contents d’arriver à ce fameux Col Est della Paur à 2 890 m. Dans les Alpes du Nord, à ces altitudes, on peut encore trouver des vaches mais dans les Alpes Maritimes, on est proche des sommets. En vélo, ça devient vraiment difficile !

 

 

Sur la carte les courbes de niveau étaient bien plus espacées de l’autre côté et nous espérons y trouver une belle descente roulante.

Loupé ! il n’y a pas de sentier et nous voilà partis pour un portage en descente maintenant ! Le même que versant Nord. On a l’embarras du choix pour nos trajectoires ! C’est le cas de le dire !

 

Alors à gauche ou à droite ?

 

Une barre énergétique avalée, nous voilà repartis pour du portage/poussage de rocher en rocher… un peu long tout ça, je l’avoue !

 

 

 

Et voilà une descente mémorable !

 

 

Ce mauvais passage terminé, on remonte enfin sur nos vélos. Un petit sentier, nous permet de finir la descente jusqu’à deux petits lacs avant de longer une courbe de niveau à 2 400 m d’altitude.

 

 

Ça roule plutôt bien mais quelques passages sont bien aériens et étroits. La chute y est interdite, il faut rester concentré sinon on tombe de 2 400 m à 1 200 m avec un vol direct sans escale!

 

 

Quelques petites montées et descentes à travers les pierriers, nous arrivons au grand lac inférieur de Valscura à 2 274 m. Un peu de calme que ça fait du bien !

 

 

Là encore 2 options (avec les lunettes cette fois-ci) , soit terminer par un grand tour en remontant vers 2 500 m au refuge de Questa puis enchainer un petit cirque avant de redescendre par un sentier ou soit descendre directement en empruntant une piste militaire en mixant avec un sentier.

 

La journée étant trop avancée et comme nous sommes quand même bien entamés physiquement, on fait au plus court même si prendre une piste ne nous réjouit pas. Nous reviendrons au refuge de Questa une autre fois .

Mais, finalement on ne roule pas longtemps sur la piste, il y a un sentier en parallèle qui permet de rejoindre le très fréquenté et original refuge de Valasco puis les thermes de Valdieri.

Le retour à la voiture se fera par la route, pas le choix.

 

Ce tour du Mont Matto est magnifique pour ses paysages et ses sentiers mais il est très rocheux pour tout ce qui est supérieur à 2 600 m d’altitude. Le terrain est compliqué pour le faire en VTT ou en VTTAE mais ça passe quand même avec un peu (beaucoup) de courage et de bonnes chaussures.

Dans ces moments là, on ne cherche pas (plus) forcément à rouler à fond mais à prendre du plaisir d’être là en se rappelant que c’est la montagne qui domine !

A très vite pour de nouvelles aventures,

Nadine

  1. Waouh Plein les mirettes comme d’habitude!! Bravo et merci Nadine et François.👍
    P.S. Ce sont souvent les plus belles galères (rarement choisies) qui deviennent les souvenirs les plus épiques .. 😉

  2. Magnifique reportage !
    Avez vous une idée du poids du sac a dos avec la batterie suplémentaire, que ce soit une 500wh ou 625wh ?
    Et avez vous l’impression que ce poids suplémentaire constitue un handicap important pour évoluer sur le vtt ou est vecteur d’une surfatigue importante ?
    Merci

    1. Bonjour Philippe,
      avec un bon sac adapté, le poids se fait oublier en roulant. Par contre, quand on prend son sac à la main avec le plein d’eau notamment, on se rend bien compte que c’est lourd. Personnellement, je m’y suis habituée et cela ne me fatigue pas plus que ça même avec une batterie en 625. Donc pas de sur-fatigue mais on est moins agile sur le vélo et cela participe à l’effort général. Nadine

  3. Bonjour et chapeau bas pour ce super tour et son descriptif ! Par rapport aux derniers reportages, je vois que vous avez jeté votre dévolu sur un Lapierre GLP2. Pouvez-vous nous donner votre avis sur ce bike et une comparaison au Cube des précédentes sorties ? J’imagine que le gain de poids est un véritable plus pour les dénivelés affrontés !
    Merci d’avance
    Thierry

    1. Bonsoir Thiery, désolée mais je ne vais pas vous faire un retour complet sur le GLP2 dans un simple commentaire. Je vous confirme juste que le gain de poids est un vrai bonus par rapport au cube. Le GLP2 marche très bien et on prend beaucoup de plaisir en descente. Bref, le Cube Stéréo Hybride et le Lapierre GLP2 sont 2 très bons VTTAE du moment. Nadine

  4. Merci pour le voyage, la lumière est magnifique et le temps parait suspendu..
    Vous êtes 2 pointures, ce n’est pas une balade familiale !

    C’est toujours avec impatience que je suis vos nouvelles aventures, surtout actuellement.
    Cordialement, Gilles

  5. Bonjour ,
    Reportage top qui donne envie et qui Mercedes paillettes dans les yeux ! J adore !
    Je découvre ce mag , Bravo Nadine pour le style ça me.donne envie de dévorer le prochain reportage.

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