Destination Montagne – Épisode 2, du VTTAE au Pays du Mont Viso

Après les vallons et cols autour de la Lombarde, le deuxième épisode de “Destination Montagne” nous emmène au pays du Mont Viso, l’un des plus hauts et beaux sommets des Alpes italiennes. Il domine de magnifiques vallées française et italienne. Cette majestueuse pyramide de Basalte est un lieu de prédilection des randonneurs et alpinistes. Le tour du Viso est également un parcours de VTT mais les portages sont nombreux, longs et pénibles.

Et en VTTAE alors, ça passe ou pas ?! Il était donc temps d’aller y poser nos crampons pour en savoir un peu plus…

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes


 

 

Jour 1

[dropcap size=big]E[/dropcap]n y allant, nous n’avons pas forcément comme objectif d’en faire le tour car nous arrivons un dimanche, début septembre et nous n’avons pas envie de nous mêler à la surfréquentation des sentiers principaux.

La météo ne s’annonce pas très clémente non plus à partir de la mi-journée, c’est pourquoi nous décidons pour le premier jour de faire une grande boucle empruntant qu’une partie du tour du Viso.

Une deuxième batterie et une bonne veste de pluie dans le sac, nous voilà partis du petit village de Crissolo (1300m) en direction du Viso.

 

 

Tout le début a un profil de moyenne montagne. Nous traversons les vieux villages de Borgo et San Uberto par un vieux sentier en balcon puis nous longeons le Pô qui n’est encore qu’une petite rivière.

 

 

Avant d’arriver au Pian della Regina, premier point de départ de nombreuses randonnées, nous bifurquons à gauche pour monter droit dans la pente raide via une piste pas trop visible tellement il y a de pierres, mais bon, ça monte sur le bike.

 

 

Nous arrivons à un premier refuge d’hiver fermé en cette période (c’est une mini station de ski). A partir de là, le terrain change, nous entrons dans le pays des rochers et les difficultés arrivent !

 

 

Les nuages ont envahi le ciel mais la température ne baisse pas trop, heureusement pour nous. Nous continuons à monter en enchaînant quelques vallons jusqu’à un cirque qui semble infranchissable.

 

 

La carte indique un sentier sur la gauche, dans la pente raide, que nous distinguons à peine entre les blocs et effectivement des cairns indiquent la direction. Autant vous dire qu’à partir de cet endroit, ça ne passe plus du tout en selle, même en VTTAE. Nous avons 300m de dénivelé pour franchir ce rempart. Et là, une bonne assistance à la marche efficace est indispensable. Par chance sur le Merida E One Sixty 900e, moteur et dérailleur électrique, c’est le top ! C’est même presque (j’ai bien dit presque) facile malgré l’environnement.

 

 

Sur le final, les températures chutent mais le sentier est plus travaillé et nous pouvons re-rouler jusqu’au grand refuge Quintino Sella.

 

 

Quand nous y arrivons, quelques randonneurs italiens sont dehors au froid. Mais quelle surprise quand nous y sommes rentrés, le refuge était bondé avec une ambiance de fête ! Impressionnant le monde alors que nous n’avons croisé personne sur les sentiers jusqu’à maintenant ! Nous profitons de toutes ces festivités pour déguster le plat du jour, une polenta à l’italienne, suivi d’un dessert gourmand pour François comme d’habitude.

 

 

Une fois restaurés et réchauffés, nous repartons en empruntant une portion du tour du Viso. Nous sommes juste au pied de la pyramide qui se dévoile de temps en temps, quand les nuages se dispersent. L’ambiance est formidable. Le lac (Lago Grande del Viso) translucide et multicolore, la neige, les nuages et les millions de pierres donnent une impression de haute montagne ! J’adore !

 

 

Par contre, nous ne sommes pas sortis d’affaire. D’après la carte, nous devrions dévaler un beau sentier mais les empilements de rochers sont à nouveau difficilement franchissables en selle, même pour François. Nous marchons pas mal de fois jusqu’à que le sentier s’éclaircisse un peu. Nous arrivons alors au Lac Chiaretto qui nous offre un paysage à couper le souffle.

 

 

Nous y faisons une pause et François en profite pour faire un point carte. Il nous reste à descendre jusqu’au Pian del Re puis della Regina. Ensuite, il a repéré un petit sentier en sous-bois qui nous redescendrait jusqu’à Crissolo, après avoir emprunté une piste pour le rejoindre.

La descente jusqu’au fond de la vallée est une vraie et belle descente de montagne mais les randonneurs sont nombreux. Il faut faire attention ! Il longe la rive gauche en passant par des points de vue extraordinaires.

 

 

Pour finir, nous rejoignons ce fameux petit sentier qui part d’un petit hameau à moitié abandonné. A moitié car une maison est toujours habitée par un berger. La vie doit y être rude !

 

 

Le sentier est à peine indiqué au départ mais après être entré dans les bois, la terre apparaît (ça fait du bien) et le single est un vrai plaisir à rouler. Ce fût la cerise sur le gâteau pour finir cette première journée au pays du Mont Viso !

Jour 2

Nous passons la nuit au Pian della Regina dans notre fourgon à 1700m d’altitude pour pouvoir partir plus rapidement le deuxième jour. La météo est belle au lever du soleil, mais les nuages sont annoncés dès la fin de la matinée sur le Viso. Du coup, pas la peine de se frotter à cette pyramide qui accroche les nuages, nous partons alors plein Nord vers le col d’Armoine. Cette première montée nous offre un panorama sur le Viso superbe.

De ce côté, nous roulons sur un bon sentier à travers la prairie alpine. 700m de dénivelé plus haut, nous franchissons le col qui permet d’accéder au “Vallone del Pis”.

 

 

Nous filons sur un petit sentier rectiligne qui longe la rive gauche sans trop perdre de dénivelé jusqu’à descendre sur le refuge Barbara.

 

 

La traversé roule assez bien mais avec des passages exposés où la chute est interdite. Arrivés au dessus du refuge de Barbara, le sentier oblique à droite dans la pente à travers un goulet. C’est quasiment inroulable, trop de pierres, trop technique. Nous mettons pied à terre presque jusqu’en bas pour moi alors que François se régale à jouer à l’équilibriste à partir de la moitié.

Au refuge Barbara à 1750m, les gardiens nous proposent un petit casse croûte en plein soleil que nous acceptons bien volontiers. Ici, nous sommes loin de la surfréquentation de la veille bien que le refuge soit accessible en voiture l’été. Cette tranquillité est bien agréable.

 

 

Après cette pause, nous repartons vers le “Vallone della Gianna”. Nous devons passer une première crête puis remonter ce Vallon jusqu’au col du même nom. Le sentier pourtant bien tracé sur la carte a presque disparu sur le terrain. Nous bataillons sur le départ pour le trouver. Une fois dessus, il doit faire 20cm de large et n’est pas pratiqué sauf par les vaches, qui le détruisent encore plus. Nous sommes obligés de pousser en bon moment.

Une fois dans le Vallon de Gianna, nous espérons retrouver un beau sentier pour les 800m de dénivelé qui nous reste à grimper. Loupé, il n’y a que des cairns et des traces jaunes de temps en temps. C’est donc en “free ride” en montée que nous essayons de progresser. Ce n’est vraiment pas évident.

 

 

A partir de 2000m, nous sortons de la végétation pour entrer sur un terrain minéral. Le sentier est direct dans la pente et les éboulis. On monte ce qu’on peut sur la selle mais on est vite contraint de pousser à nouveau. Les nuages sont arrivés et nous progressons assez doucement dans le léger brouillard.

 

 

Il nous reste encore 200m de dénivelé lorsque nous rejoignons un autre sentier qui mène également au col ! Ouf, il est beau et il roule. Nous finissons en quelques minutes notre longue montée jusqu’au col.

 

 

En montant, je craignais le pire pour la descente si le terrain était identique. Le départ est toujours minéral et dans les nuages puis quelle surprise, le retour jusqu’au Pian del Re, est un beau et long sentier qui descend progressivement. C’est un vrai plaisir à rouler. Rien à voir avec l’autre versant ce qui nous permet de terminer la journée avec un grand sourire.

 

 

Une belle sortie avec une belle galère dans le Vallone de Gianna mais ça fait partie du jeu quand on part à la découverte !

 

A très vite pour une nouvelle “Destination Montagne” !

  1. Bonjour,
    Wahoooooouuuuuuu …
    Chapeaux bas.
    J’ai hâte de pourvoir me délecter de la 3ème aventure.
    P.S.: s’il vous plait, sur les cartes, serait-il possible d’avoir des flèches pour le sens du parcours ? Merci.

    1. Bonjour Maspi, merci pour tes commentaires.
      Pour les sens des parcours, pour le 1er jour, il faut faire un huit à partir du point vert (départ à droite) et pour le jour 2 c’est une boucle dans le sens des aiguilles d’une montre.

  2. Bonjour, super reportage et de belles images qui donnent vraiment envie de prendre de la hauteur, quid de la gestion de l’autonomie des vélos. Grazie mille

    1. Bonjour Rispoli, pour ces 2 jours, nous sommes partis avec 2 batteries de 500W chaque jour (dont une dans le sac). J’ai principalement roulé en Trail et quelques fois en Boost quand c’était nécessaire.
      Nous avons terminé avec environ 2 barrettes sur la deuxième batterie mais tout le monde ne consomme pas la même manière sur ce type de terrain donc ce n’est pas une référence. C’est pourquoi, je préfère ne pas trop donner de précision à ce sujet car tout dépend de la condition physique et du niveau technique du pilote. Il est donc important de connaitre sa consommation moyenne (nombre de Km, dénivelé) avant d’entreprendre ce type rando !

  3. Bonjour Nadine,
    Pour le sens du parcours du 1er jour: c’est bien pour la petite boucle de départ dans le sens contra-horaire et la grosse au niveau des lacs dans le sens horaire ? Merci pour ces précisions.

  4. Nadine. Autrement, serait-il possible d’avoir lors de ces reportages, les données sur la distance totale, le dénivelé cumulé positif, le dénivelé cumulé négatif, le temps total de la sortie ainsi que le temps total de déplacement ? Ça fait certes pas mal de données, mais ce permettra, d’un coup d’œil, de mieux cerner la difficulté. D’avance merci beaucoup.

  5. Bonsoir, alors j ‘ai une question toute simple ou plusieurs on va dire, mais peut être que le sujet a été abordé et cela s’adresse à toute la rédac….est il possible, de faire un post ou autre , pour expliquer, et je sais que cela dépend de la condition physique, la manière de consommer au minimum sur la batterie, pédalage etc…en montée, comme en descente, car perso, je relance sans arrêt en descente et je pense qu’il doit y avoir quelques techniques. merci de me dire si cela est envisageable, et encore une fois merci pour tous ces essais, autant sur vttae que sur endurotribe….

  6. Bonjour à vous,
    Beau travail, magnifiques photos qui donneraient envie de tenter l’aventure, mais elle reste en dehors de mes capacités.
    Existe-t-il un parcours de la grande traversée des Alpes du Léman à la Méditerranée, accessible au plus grand nombres ? (ou presque) comme la GTMC par exemple.
    A vous lire.
    Bien cordialement
    André

    1. Bonjour Andre,
      Si le parcours existe pour les VTT, c’est bon aussi pour les VTTAE. Faut juste vérifier qu’il est possible de recharger les batteries régulièrement, c’est tout.

  7. Bonjour,

    Avez-vous déjà tenté ce genre d’itinéraire en un peu plus facile (peut-être les “grandes traversées” ?) en mode bivouac, avec bagages ?
    Est-ce praticable avec des vélos chargés –
    12 kg de batteries / chargeurs, et
    15-20 kg de bagages, nourritures, saccoches à peu près ?
    Cycliste de 80 kg, soit un total de 120 kg sur le vélo ?

    Merci, et à bientôt, j’espère.
    Nicolas

    1. Bonjour Nicolas,
      personnellement, je n’ai jamais fait ce type de trip avec bivouac en VAE. Partir avec 120kg sur le bike pour faire de la piste, c’est pas mon truc mais c’est possible.Tu consommeras forcément beaucoup plus (bien penser à pouvoir recharger régulièrement et dans le bon timing).
      Il ne faut pas que ce soit technique avec tout ce poids donc uniquement sur pistes faciles ou routes!
      Tout peut se faire… tout dépend des km et du dénivelé à parcourir… et des points de recharge possible.
      Pour info, certaines stations s’équipent de point de recharge pour les VAE, c’est une piste à explorer…

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