Bosch se replace dans la course…
La nouveauté Bosch pour cet été, c’est la mise à jour disponible à partir de juillet, qui offrira la possibilité – grâce au mode eMTB+ – de disposer de 100 Nm de couple et 750 watts de puissance maxi. De plus, avec la console Kiox 400C qui s’intègre dans le top tube, le constructeur allemand en profite également pour mettre son écosystème au goût du jour. Face à une concurrence toujours plus performante, on peut donc dire que qu’avec sa nouvelle mise à jour et ses différents accessoires, Bosch se replace dans la course… Avec, en plus, une expérience et une excellente réputation dans l’industrie du vélo qui ne gâchent rien. On vous explique comment ça marche sur le terrain.
Par Chris Caprin – Photos Fagerbé et Chris Caprin
A partir du 14 juillet, les possesseurs de la dernière génération de moteurs Bosch auront la possibilité d’effectuer une mise à jour qui permettra de redonner du peps au Performance CX via l’application eBike Flow. Et dès le mois d’octobre, les premiers VTTAE équipés du moteur CX-R Race devraient être livrés sur certains modèles des marques équipés par Bosch. Précisons également qu’il sera possible de bénéficier d’un mode eMTB+ à 85 Nm seulement sur les Performance CX de la génération précédente…
Sur le papier, Bosch nous annonce les chiffres de 100 Nm de couple, 750 watts et 400 % d’assistance pour l’eMTB +. Un nouveau mode censé offrir une puissance identique au mode Race, mais en équilibrant davantage la pleine puissance grâce à la fonction “Dynamic Control”. Ce système s’appuie sur les capteurs mis en place sur la dernière version du CX pour offrir une motricité et une traction assez exceptionnelles, qui devrait permettre d’utiliser au mieux le surcroit de puissance maxi et de couple qu’apporte la mise à jour.
En gros, l’eMTB+ devrait combler l’écart entre l’eMTB, relativement doux et le Turbo, plus linéaire et plus virulent, en alternant entre progressivité et réponse directe selon la situation dans laquelle on se trouve sur le sentier.
Dans un registre différent, Bosch annonce que dans le développement de leurs projets respectifs concernant l’ABS Pro et la transmission automatique eShift, un partenariat avec Shimano a pu voir le jour pour les années à venir. L’an dernier, j’avais eu l’occasion de tester les deux systèmes avec des freins Magura et une transmission TRP et j’avais déjà trouvé le résultat assez prometteur… Désormais, avec la compatibilité des derniers modèles XTR et XT (freins) et XTR Di2, XT Di2 et Deore Di2 (dérailleurs), le champs des possibles semble vouloir s’ouvrir et l’espoir d’une certaine démocratisation de l’ABS et du eShift n’est pas à exclure… Personnellement, je pense que c’est une bonne chose. A suivre et à tester dès que possible.

Sur le terrain
Au départ, comme il n’y a toujours que quatre modes d’assistance, pour accueillir l’eMTB+, je vous conseille de zapper l’Eco et d’attaquer directement avec le Tour, puis l’eMTB, l’eMTB+ et le Turbo. En effet, le Tour réglé légèrement au-dessus de 0 (+ 2 ou + 3), permet déjà d’avoir une bonne réponse et d’évoluer en tout-terrain facile sans pour autant trop taper dans la batterie. Et effet, ne l’oublions pas, le Tour et l’eMTB conservent de série un couple de 85 Nm et une puissance maxi de 600 watts. Cela permet, lorsque l’on roule dans des conditions moins difficiles, de pouvoir tout de même bien négocier les obstacles, sans être aussi exigeant vis-à-vis de l’autonomie et des éléments de transmission que peuvent l’être l’eMTB+ ou le Turbo avec leurs 100 Nm de couple et 750 watts d’assistance maxi… En gros, quand ce n’est pas nécessaire d’en avoir plus, il est inutile d’en rajouter !
L’application eBike Flow permet évidemment de choisir les modes que l’on souhaite et ensuite de les personnaliser en paramétrant les performances (watts, Nm), mais aussi le dynamisme et la réponse à l’accélération. Personnellement, je vous donne le choix des modes et les réglages de paramètres que j’ai choisis après en avoir testé plusieurs…
Réglages
Tour : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +4 en assistance et +4 en accélération au pédalage
eMTB+ : +5 en assistance et + 3 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
85 Nm de couple sur les modes Tour et eMTB et 100 Nm sur l’eMTB+ et le Turbo




On pourra juste regretter que sur cette dernière version, la mise à jour ne permette pas de régler la durée de l’Extended Boost comme on le souhaite… Que voulez-vous, le client n’est jamais content et en demande toujours plus ! Sinon, pour le reste, c’est vraiment efficace et dès que le mode eMTB+ est enclenché, on sent nettement la hausse des performances du moteur. Que ce soit en réponse et en soutien lorsque le besoin s’en fait sentir ou simplement quand on a envie d’aller plus vite en montée (là, à condition de bien tourner les jambes, c’est tout de même le Turbo qui est le plus efficace), on est bien au-dessus de la version sans mise à jour.
En tout cas, sans être trop violent pour autant, le mode eMTB+ possède un coffre supérieur que les amateurs de montées extrêmes du style “Power Stage” apprécieront. J’ai d’ailleurs remarqué qu’entre 70 et 90 tr/mn, l’eMTB+ se montre particulièrement efficace, avec une plus large plage de la cadence de pédalage et la sensation agréable d’avoir toujours suffisamment d’assistance. Même lorsqu’il faut en rajouter, alors que ça grimpe déjà fort. Bon, évidemment, on n’est pas tout à fait au niveau de la nouvelle référence actuelle, le DJI Avinox, mais le cahier des charges chez Bosch n’est pas le même non plus… Pour faire court, on peut dire que DJI vise la performance à tout prix, quand Bosch, dans son concept, privilégie davantage la fiabilité. Et pour faire le tour des marques qui se sont bougées récemment, si l’on compare le CX au Specialized 3.1 du Levo 4, il s’avère que la version du S-Works (111 Nm et 720 watts) est un poil au-dessus, alors que celle qui équipe tous les autres modèles (101 Nm et 666 watts) est à peu près équivalente au niveau des performances globales. Avec un comportement du moteur légèrement différent, évidemment.

Sinon, du côté des points très positifs, on soulignera l’efficacité du “Dynamic Control”, qui fait office d’anti-patinage, tout en permettant souvent d’éviter les cabrages intempestifs. Qu’il s’agisse de sentiers raides en montée, de portions glissantes sur des racines ou d’enchaînements de marches, cela permet de tirer le meilleur parti du vélo et de l’assistance généreuse, avec une puissance supplémentaire bien plus facile à maîtriser et une motricité assez phénoménale qui aide le pilote à bien mieux se sortir des pièges que le terrain lui tend régulièrement lors d’une pratique un peu extrême !

J’ajouterai également que la motorisation Performance Line CX, grâce à sa construction haut de gamme accompagnée d’une électronique puissante, se montre robuste et endurante. Même par forte chaleur et en utilisant le moteur au maximum de son potentiel, on sent que ça encaisse bien mieux qu’avant la surchauffe. Bon, il y a bien un moment où il faut que ça régule un peu, mais c’est apparemment moins flagrant que sur les versions ultérieures.
Et en descente, on peut noter aussi que le découplage de la transmission externe (chaîne, plateau, cassette) et de la transmission interne (roue libre, pignons, moteur) permet de réduire considérablement les bruits mécaniques, tout en assurant une meilleure fluidité au niveau du pédalage et beaucoup moins d’effet “kick back” lorsque l’on arrête de pédaler et que l’assistance se coupe.
Console Kiox 400C
Enfin, j’avoue que la nouvelle console Kiox 400C multifonctions et personnalisable qui s’intègre dans le top tube, résume parfaitement le savoir-faire de Bosch en termes d’ergonomie et de lisibilité. C’est clairement l’accessoire que l’on attendait de la part du constructeur allemand et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’est pas déçu. Une sorte de Kiox 300 améliorée et intégrée !




Comme celle-ci, la 400C affiche les données habituelles, avec en plus des valeurs telles que la fréquence cardiaque, le dénivelé de manière dynamique et une fonction GPS via votre smartphone pendant que vous roulez. Actionné grâce à la Mini Remote sans fil, le Kiox 400C remplace le System Controller (toujours d’actualité et compatible) en faisant à la fois office d’écran et de centre de commande. Les informations sont claires et nettes, avec une luminosité et une visibilité parfaites, même en plein soleil… Bref, c’est pour moi un vrai plus en ce qui concerne l’ergonomie, le nombre des fonctions et la protection en cas de chute.



Principales qualités
- Contrôle de la puissance très efficace
- Mode eMTB+ à la hauteur en performances
- Dynamic Control très au point
- Spectre de la cadence de pédalage plus large
- Console Kiox 400C intégrée et au goût du jour
Principaux défauts
- Encore parfois un petit effet kick back
- La durée de l’Extended Boost n’est toujours pas réglable

Conclusion
Avec l’eMTB+, Bosch a effectué un bond en avant intéressant au niveau des performances. Sans aller jusqu’à atteindre celles de la version Race du Performance CX, on peut dire que la dernière mise à jour possède les qualités nécessaires pour satisfaire les pratiquants les plus exigeants qui trouvaient le dernier moteur de base un peu trop sage. Malgré tout, même si le système “Dynamic Control” offre des qualités de contrôle et d’adhérence exceptionnelles, si on le compare au DJI Avinox dont tout le monde parle actuellement, les performances globales sont d’un niveau inférieur… Maintenant, la question est de savoir à quel moment l’escalade va s’arrêter. Bosch aurait évidemment les capacités de faire plus, mais au niveau de l’avenir du VTTAE, de sa libre circulation dans les chemins, du réel besoin des utilisateurs de base, sans parler de la fiabilité générale, finalement, le jeu en valait-il la chandelle ? Si l’on écoute la voix de la sagesse, je n’en suis pas si sûr… Quoiqu’il en soit, avec l’eMTB+, croyez-moi, il y a déjà largement de quoi faire !