Bosch eMTB Challenge – L’événement VTTAE qui a du bon !

Depuis que la pratique du VTT à assistance électrique se développe, la question de l’offre événementielle qui s’y rapporte fait débat. Faut-il se cantonner aux événements habituels, qu’ils soient des compétitions ou des randonnées ?

Faut-il nécessairement tenter la cohabitation avec les VTT traditionnels ? Ou bien s’adonner à d’autres expériences offertes par les capacités différentes de nos montures, qui bénéficient d’un gros plus ?!

Le débat n’a jamais été aussi vif que maintenant, la pratique et le marché VTTAE se développant. À l’occasion de la découverte du nouveau mode Bosch eMTB, l’opportunité nous a été donnée de participer au Bosch eMTB Challenge. On l’a donc saisie, pour témoigner, et apporter au débat…

 


Temps de lecture estimé : 8 minutes / Photos : VTTAE.fr & Bosch – Ralph Klohs


 

 

Les grandes lignes…

Cette année, le Bosch eMTB Challenge fait partie des animations proposées lors du Riva Del Garda Bike Festival, événement réputé du début de saison, qui prend place sur les rives du Lac de Garde, au Nord de l’Italie.

L’événement rassemble une centaine de participants équipés de VTT à assistance électrique. Pas d’autre règle élémentaire de matériel à ce sujet, chacun faisant comme bon lui semble. Tout juste le ton et l’esprit dans lequel s’insère l’événement démontre qu’il ne se veut pas élitiste.

Pour preuve, l’ouverture de deux catégories : experts et amateurs, les premiers ayant une spéciale, relativement technique, en supplément.

 

 

Les éléments clés !

Ici, le parcours représente 35 à 40km, pour 1250m de dénivelé positif et négatif. Il est ponctué de points de passages à valider, et de sections chronométrées, les spéciales. Ces dernières ont des profils variés : certaines montent, d’autres descendent, parfois les deux.

À Riva Del Garda, les liaisons qui relient les spéciales sont avant tout roulantes et lisses. Elles amènent à une balade tout ce qu’il y a de plus paisible en VTTAE. Les spéciales, elles, semblent avoir été choisies pour les défis techniques et les sensations qu’elles procurent, sans pour autant tomber dans l’extrême.

À ce sujet, certains passages en spéciale offrent plusieurs solutions balisées : au plus court et plus rapide moyennant un certain engagement technique, ou bien plus long et sûr, c’est selon. Dans tous les cas, le format se présente donc proche de ce que l’on connait en Enduro VTT…

 

 

Part non négligeable… L’orientation !

Au départ de l’épreuve, chaque coureur se voit remettre deux éléments clés : sa puce de chronométrage et… Sa carte ! C’est l’autre dimension clé de l’événement ! En dehors des spéciales, le parcours n’est pas balisé.

Tout juste les abords des points de passage à valider. Là, une borne du système de chronométrage y attend pour “bipper” et permettre à la puce d’attester de sa présence. Seules les spéciales comportent de la rubalise et des panneaux, comme on peut avoir l’habitude d’en voir.

Pour le reste, la carte suggère différentes solutions pour se rendre à ces check-points obligatoires, et chacun est libre de choisir son itinéraire… En fonction de son niveau, de son envie et de sa maîtrise de l’autonomie batterie !

 

 

Ce que l’on récompense…

L’événement comporte une part de compétition. Comme sur un enduro moto ou VTT, ou bien comme en rallye auto, un classement est édité en additionnant les temps en spéciales. Le plus faible cumul est récompensé.

Mais d’autres paramètres entrent ici en jeu : la non présentation à un point de passage est sanctionné de 10s de pénalité. On met ici en valeur les qualités de navigation du pilote, sa propension à découvrir et/ou maîtriser les lieux.

“Navigation, dextérité… et convivialité !”

Certaines spéciales comportent des zones de franchissement particulières où il est interdit de poser pied à terre : 10s par pied au sol ! On récompense ici la dextérité et les qualités d’adaptation de chacun, les zones mettant généralement en valeur certaines difficultés clés du secteur.

On récompense aussi la convivialité. Les coupons repas et boisson distribués dans le pack inscription servent à se restaurer, non pas à l’arrivée, mais en cours de route, comme le proposent certaines randonnées connues.

 

 

Prime à la découverte

Et il faut bien avouer que l’expérience à son charme. Notamment l’idée d’user de la carte plutôt que de suivre bêtement des bouts de plastique accrochés aux arbres. Les lieux et les passages empruntés en prennent une toute autre dimension.

On en vient à accorder d’autant plus d’importance au fait d’avoir, ou non, vue sur le Lac de Garde, repère important du début de parcours. On en vient aussi à prendre davantage conscience de la nature et de la dimension du terrain, de son impact sur l’autonomie de la batterie.

On en vient aussi à choisir les itinéraires en fonction de nos goûts, plutôt prononcés pour tel ou tel type de voie et de pente. Les courbes de niveau, les couleurs et les détails de la carte se superposent à la réalité du terrain.

“Note à moi-même : en redescendant, ne pas oublier le wall ride à droite, après la pisciculture…”

 

 

Prime au partage

L’événement y incitait en cadençant le départ deux à deux. On y a pris gout en décidant d’effectuer l’ensemble du parcours à trois. L’occasion d’échanger et d’observer le rapport que chacun peut avoir avec la pratique, la gestion, le pilotage et l’orientation.

Et constater avec plaisir que l’assistance permet de partager des moments sans qu’aucun ne s’ennuie ou ne souffre. C’est l’occasion de partager des moments qui ne seraient tout bonnement pas envisageables sans l’aide de l’assistance, ou au prix de fortes concessions de part et d’autre…

Mieux, la dimension navigation amène sa part nouvelle d’échange avec les locaux. Demander son chemin, avoir un doute sur une balise. Ce n’est pas la Carte au trésor – feu l’émission télé aux hélicoptères bleus et rouges – mais ça peut très avantageusement s’en approcher. D’autant que la curiosité vélos électriques peut faire son oeuvre dans les discussions…

 

 

Prime à l’aventure

Dans ces conditions, la découverte revêt une petite dimension d’aventure intéressante. Notamment parce que la nature des chemins en devient presque secondaire. Non pas que l’on loue d’avoir fait le tour d’un lac sur piste cyclable et goudron…

Mais que lire la carte et être maître de ses choix relativise et déplace l’attention ailleurs que sur la qualité de flow de la moindre parcelle de chemin. D’autant que dans le même temps, si les spéciales, passages obligé, livrent leur lots de sensation, on peut en avoir pour son compte.

Ici, elles étaient un mix intéressant entre ludique, accessible et technique. Et puisque par endroit les chemins s’y prêtaient, la présence de différentes solutions de niveaux différents ont apporté à l’universalité du concept.

Dimension nécessaire quand on tient compte du fait que l’assistance électrique ouvre la pratique à des publics peu experts.

 

 

Les portes ouvertes…

Si finalement, le schéma de l’événement est simple et connu – notamment parce qu’il reprend certains ingrédients d’événements à succès – plusieurs de ses paramètres ouvrent la porte à de belles adaptations.

On pense notamment aux possibilités offertes part la navigation. La puce relève les horaires, et donc les ordres de passage à chaque balise, en les identifiant clairement. Le classement final comporte lui l’indication du temps passé sur le parcours, sans en tenir compte.

“L’assistance, bon prétexte pour s’interroger…”

En fonction du visage que l’on souhaite donner à l’événement – convivial, sportif, aventure… – il est possible d’explorer différentes opportunités. Notamment à propos de l’ordre, du nombre et de la précision des informations transmises au sujet des points de passage.

L’assistance électrique et la consommation n’est finalement qu’un prétexte pour ramener la dimension orientation au premier plan, mais c’est tant mieux ! Ne sagit-il pas, finalement, d’un pan entier un peu délaissé de notre activité de pleine nature…

 

 

Au final, qu’en penser ?!

Les pistes d’investigation pour proposer des concepts nouveaux sont là. Remettre en question certains formats établis pour proposer autre chose. Voilà bien l’opportunité que le développement de la pratique VTTAE peut représenter. Pour elle-même, comme pour la pratique traditionnelle !

C’est en tout cas la perspective entrevue à l’occasion de ce Bosch eMTB Challenge de Riva Del Garda. Une belle expérience qui en appelle d’autres et a le mérite d’apporter sa pierre à l’édifice, son eau au moulin.

“Une offre nouvelle qui peut en inspirer d’autres,

avec ou sans assistance..!”

La pratique VTTAE mérite-t-elle une organisation dédiée ? Ouvre-t-elle la porte à quelque chose d’autres ? Cette seule participation au Bosch eMTB Challenge ne peut tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche qu’elle est l’opportunité d’un regard différent et renouvelé sur l’offre actuelle et ce que l’on peut souhaiter d’autre.

Comme quoi, une fois de plus, bouger un paramètre de la pratique, ici le prétexte de l’assistance électrique, est bien l’occasion d’animer tout le reste. Qu’en dites-vous ?!

Les résultatshttp://riva.bike-festival.de/fileadmin/user_upload/event/17/ergebnisse/bosch-emtb-advanced-men.pdf

Rédacteur
  1. Salut à tous ,

    Merci de faire un petit mot sur l’Electrenduro qui rassemble depuis 2015 tous les passionnés de VTTAE, qui a lieu cette année les 10 et 11 juin à Chaponost, avec l’année dernière plus de 200 concurrents !!
    tout sur boostrider.com

    MERCI 🙂

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