Tellement mieux !
Même si le tarif de la tige de selle télescopique Reverb AXS risque d’en faire pâlir plus d’un, impossible de ne pas souligner son côté unique et son fonctionnement doux et précis. Des qualités indéniables qui rendent cet accessoire technique et haut de gamme tellement mieux qu’un modèle mécanique à câble. Seulement voilà, nous sommes en présence d’un produit de luxe et malheureusement, le luxe, ça se paye… Après l’essai longue durée de la transmission AXS GX réalisé il y a quelques mois, place à celui de la tige de selle électrique sans fil du même type.
Par Chris Caprin
Tige de selle RockShox Reverb AXS
- Prix : 700 euros
- Poids : 680 g (tige de selle), 65 g (manette), 25 g (batterie)
- Matière : aluminium et acier
- Finition : noire
- Autonomie : plus de 45 heures
- Diamètres : 30.9, 31.6 et 34.9
- Débattements : 100, 125, 150 et 170 mm
- Application : Sram App téléchargable sur smarphone et Android
- Accessoires : livré avec un chargeur, un câble USB et un collier de fixation au guidon
- Lien : www.sram.com
Est-ce pertinent ?
Comme pour tous les produits de la gamme AXS, si l’on fait abstraction du prix encore un peu élevé, force est de reconnaître que l’on est en face d’un produit novateur qui apporte un confort d’utilisation évident. A ce titre, pour moi, la tige de selle RockShox Reverb AXS à impulsions électriques est à classer parmi les accessoires les plus pertinents sortis au cours de ces deux dernières années.
Et puis encore une fois, comme sur la transmission AXS, n’oublions pas que si l’absence de fil ou de câble représente un avantage indéniable sur tous les VTT, ça l’est encore plus sur ceux à assistance électrique où le circuit tortueux des gaines entre le cadre, le moteur et la batterie empêche parfois un fonctionnement fluide… Tige de selle télescopique ou dérailleur, ce genre de produit est donc tout bénéf’ !
Installation
Pour le montage de cette Reverb AXS, rien de plus simple… Il suffit de démonter la tige de selle et sa manette d’origine, d’enlever le câble et la gaine, puis de remplacer les éléments par l’ensemble AXS. Il ne reste plus ensuite qu’à connecter la tige et la manette ensemble, puis à positionner la selle comme il faut et c’est parti.
Petit conseil quand même, après avoir bien vérifié le diamètre du tube de selle avant l’achat, assurez-vous également de choisir le bon débattement de la tige. Personnellement, pour l’enduro et à partir d’une taille de cadre en M, je préconise plutôt une 170 mm. C’est plus confortable en descente et on peut vraiment baisser la selle au maximum.
Attention quand même au dessin du tube de votre VTT, car s’il est coudé, il ne sera peut-être pas possible de descendre suffisamment la tige pour arriver à votre hauteur de selle une fois celle-ci remontée à fond… Ce qui vous obligera à la redescendre un peu à chaque fois et ce n’est ni très précis, ni très pratique. Un problème qui survient également si vous avez des jambes un peu courtes par rapport à votre buste et à vos bras. Là, le choix d’une tige en 150 de débattement sera plus judicieux.
Qu’en est-il sur le terrain ?
Contrairement à la transmission AXS, au départ, il n’y a aucun petit travail d’adaptation à faire dans la façon d’actionner la manette. Celle-ci se révèle en effet plus ergonomique que la version de base qui permet de passer les vitesses… à moins, bien sûr, de s’offrir le modèle Rocker Paddle, plus instinctif et plus proche du feeling d’un shifter classique. Non, avec la Reverb AXS, le pouce vient trouver facilement la manette, pour activer la tige de selle télescopique de manière naturelle et sans effort.
Encore une fois, il paraît clair que la précision dans le fonctionnement et l’absence totale de friction par rapport à une manette classique font qu’une fois passé à l’électrique sans fil, il est bien difficile de revenir en arrière. En effet, avec le parcours parfois sinueux d’un câble et d’une gaine à l’intérieur d’un cadre, la douceur n’est pas toujours de mise et il faut souvent forcer davantage pour actionner la tige de selle…
Avec l’AXS, à l’image d’un simple bouton On/Off, en appuyant à peine, la manette envoie immédiatement l’information au minuscule moteur électrique situé à l’arrière du chariot de selle et celui-ci commande l’ouverture des valves du système hydraulique qui s’ouvrent ou se ferme pour libérer ou bloquer le coulissement de la tige. Sur le papier, ça semble évident. Dans mon esprit, j’avoue qu’il y a quand même un petit côté magique !
C’est bien simple, moi qui saute toute l’année très régulièrement d’un vélo de test à l’autre, j’avoue que passer du AXS à un système classique m’a donné l’impression de revenir à l’âge de pierre… C’est étonnant comme on peut s’habituer facilement à un certain confort et, surtout, au fait de ne plus avoir à forcer sur la manette à chaque changement de hauteur de selle (à un demi-centimètre près). Changements qui sont d’ailleurs nettement plus nombreux en VTTAE, que ce soit en descente ou dans les montées techniques. Avouez que c’est tout de même plus agréable de caresser une manette pour actionner la tige de selle que d’être obligé d’appuyer dessus à s’en faire mal au pouce pour arriver au même résultat.
J’ai pu constater ainsi qu’en termes de douceur et de précision, la tige de selle à câble avait pris un sacré coup de vieux… Qu’elle était largement dépassée par le système AXS. En gros, plus le fonctionnement d’un accessoire est facile, plus on l’utilise. C’est aussi simple que ça !
Autonomie
Une chose est sûre, à moins d’oublier dans un moment d’égarement que le système fonctionne avec une batterie (ne rigolez pas, ça m’est arrivé !), vous ne risquez pas de tomber en rade. Et pourtant, avec la Reverb AXS, on ne regarde pas à la dépense… Y compris lorsque la diode passe à l’orange. Car à ce moment-là, on a encore devant soi largement de quoi faire une bonne dizaine d’heures de ride.
Sram annonce d’ailleurs plus de 40 heures d’autonomie, soit quasiment le double de la transmission AXS, ce qui est carrément confortable. Et il vaut mieux, car jamais je n’ai changé aussi souvent de hauteur de selle tellement cela est facile. Et sur un VTTAE, je dirais que c’est carrément une bonne nouvelle.
Le temps de charge à vide de la mini-batterie est d’environ 45 mn et le chargeur doté d’une prise USB permet de se brancher n’importe où, ordinateur et prise de voiture compris. Pour les inquiets, il est possible aussi de se procurer une batterie de rechange au détail (50 euros).
Est-ce utile ?
Sur un VTT à assistance électrique où l’on change très souvent de hauteur de selle en fonction des obstacles et de la technicité du terrain, forcément, c’est un plus.
La précision, l’absence de jeu et la rigidité de l’ensemble ne peuvent donc qu’être bénéfiques pour une utilisation en VTTAE… Mais vu le tarif du produit et en dépit de toutes ses qualités, ça reste tout de même un luxe.
Quelle durée de vie ?
Après plusieurs mois aux mains de différents pilotes, je peux dire que la tige de selle RockShox Reverb AXS est un produit solide et fiable. Bien sûr, c’est un peu court pour parler objectivement de sa durée de vie, mais en tout cas, c’est suffisant pour constater que le système fonctionne parfaitement. Que la précision de la commande, la réponse dans l’exécution des mouvements et l’absence de jeu en général sont restées au même niveau qu’aux premiers jours, c’est-à-dire irréprochable.
De même, dans toutes les conditions (pluie, projections de boue, lavage au jet), l’étanchéité au niveau du petit moteur électrique et de sa batterie est parfaite. Rien ne bronche ! Durant les nombreuses sorties que j’ai réalisées pour ce test, la tige de selle n’a jamais montré une quelconque défaillance. Je n’ai même jamais eu à me servir de la Vent Valve qui permet d’évacuer un éventuel surplus d’air.
Apparemment, par rapport aux premiers modèles de Reverb classique, un travail a été fait pour améliorer la fiabilité. Ce qui, pour un modèle électrique sans fil qui coûte quasiment le double, est bien la moindre des choses.
Ce qui peut progresser ?
Sur la gamme AXS, c’est le prix ! On aimerait donc – comme c’est le cas pour la transmission – pouvoir bientôt trouver dans le commerce une Reverb GX AXS à moins de 500 euros. Car pour l’instant, à 700 euros le kit, ça reste quand même cher pour décider le vététiste moyen à investir dans un produit qui coûte le double d’une tige de selle télescopique à câble…
Vis-à-vis de la concurrence ?
Même si l’on est clairement sur du haut de gamme, pour l’instant,peu importe la marque, personne ne joue dans la même catégorie que Sram avec sa Reverb AXS… Côté technologie et innovation, sans fil et sans câble, comme avec la transmission, on est clairement plusieurs crans au-dessus.
Est-ce que ça les vaut ?
Oui, car le produit est technique, haut de gamme et possède de nombreuses qualités. De plus, le système de serrage du chariot – tout comme celui très pratique de l’inclinaison de la selle – est identique aux modèles Reverb Stealth classiques, ce qui est un atout supplémentaire.
Seulement tout cela a forcément un prix et celui-ci pourra en rebuter plus d’un.