Il reste dans le Game !
Que dire de ce nouveau Moustache Game ? Visuellement, il apparaît que les différences avec l’ancienne version sont fondamentales. Sur le papier, on constate cependant que la géométrie du Moustache Game 160 n’a guère évolué et qu’en dépit de changements radicaux, le modèle sportif de la marque vosgienne semble bien avoir gardé le caractère qu’on lui connaissait déjà… À savoir celui d’un VTTAE polyvalent, facile à piloter et apte à satisfaire le plus grand nombre de pratiquants. Mais ça, ce sont avant tout des réflexions inspirées par une observation statique. Qu’en est-il sur le terrain ? C’est ce que nous allons nous efforcer de vous expliquer par le biais de cet essai.
Par Chris Caprin – Photos : Chris Caprin et Fagerbé

Moustache Game 160.9
- Usage all mountain/enduro
- Roues de 29 pouces à l’avant et à l’arrière
- Débattement 170 mm AV et 160 AR
- Cadre en aluminium 6061 T4 T6
- Reach 460 mm et Stack 636 mm en taille M, offset (déport de fourche) 44 mm
- Motorisation Bosch Performance Line CX New Generation 250 watts, 85 Nm, puissance maxi 600 watts en crête
- Batterie Bosch Powertube de 600 Wh ou 750 Wh + range extender Powermore de 250 Wh (en option)
- Commande : Bosch System Controller, Mini Remote et console Kiox 400
- Modes d’assistance : 4 (Eco, Tour +, e-MTB et Turbo) + assistance à la marche
- Réglages des paramètres : oui, avec l’application e-Bike Flow
- Pneus Maxxis Assegai 29×2.50 EXO + AV et Assegai 29×2.50 Double Down AR
- 4 tailles (S, M, L, XL)
- Poids vérifié : 24,05 kg en taille M
- Prix du modèle testé : 8 999 €
- Trois modèles en 160 à 6 499, 7 499 et 8 999 € (600 Wh) et 6 799, 7 799 et 9 299 € (750 Wh)
- Lien : moustachebikes.com
Chez Moustache, avec le Game 2025, c’est un peu le changement dans la continuité. Mais cela n’a pas empêché les concepteurs de la gamme des VTTAE sportifs de profiter de l’arrivée du nouveau moteur Bosch CX pour modifier les cadres de manière radicale, avec pour but principal de proposer une meilleure répartition des masses en baissant davantage le centre de gravité.
Ainsi, en changeant l’emplacement de l’amortisseur – logé désormais sous le tube supérieur, un poil décentré sur la gauche – et en positionnant le moteur à la verticale pour permettre à la batterie de descendre plus bas (et lui donner ainsi la possibilité de s’extraire par en-dessous), l’équilibre général devrait forcément être meilleur. Surtout en proposant un élément de 600 Wh en série, avec néanmoins l’option d’une 750 (plus fine que la nouvelle 800, impossible à loger dans un tube diagonal moins volumineux) pour les plus gourmands.
Mais si la physionomie du Game a radicalement changé, la géométrie, en revanche, n’a que très peu évoluée par rapport au modèle de 2023. En effet, on a toujours un triangle avant assez imposant et bien sloping, des bases très (trop ?) longues de 462 mm, des roues de 29 pouces à l’avant comme à l’arrière et un débattement des suspensions qui reste à 170 mm pour la fourche et 160 pour l’amortisseur. Principal changement : l’angle de fourche qui passe à 64,2° au lieu de 65°, alors que le tube de selle, lui, ne bouge quasiment pas et se maintient autour des 76° pour un pédalage plus efficace bien au-dessus du pédalier.

Enfin, outre un passage de la câblerie intégré plus soigné et un kit de stickers de protection, on peut noter aussi la présence de quelques petites astuces pratiques, comme le multi-outils qui se loge dans le pivot de fourche (à la Specialized, mais en un peu moins bien fini…) ou la mini-sacoche qui prend place dans l’espace disponible entre le haut de la batterie et la colonne de direction. Celle-ci permet d’embarquer au moins une chambre à air et une cartouche d’air comprimé, ce qui est plutôt pas mal… Seulement voilà, pour aller chercher tout ça, il faut démonter le sabot en plastique, dévisser l’axe et sortir la batterie de son logement, ce qui est pour le moins contraignant. Surtout lorsque le dessous du cadre est repeint par des projections de terre et que l’on s’en met plein les mains avant même d’avoir commencé à bricoler ! Eh oui, on fait du tout-terrain, là… On n’est pas sur la route ou en ville.

Composants
Côté accessoires, hormis les éléments de suspension dont nous parlerons un peu plus loin dans l’article, on trouve des freins Shimano XT 4 pistons avec disques de 220 mm (AV) et 203 mm (AR), une transmission Sram Eagle XO AXS T-Type, un pédalier FSA en aluminium forgé avec un plateau de 36 dents et des manivelles en 165 (pour le VTTAE, en 2025, c’est un peu long…).
Du côté des périphériques classiques, on a affaire à du Moustache (potence, cintre, collier de selle), du Acros pour le jeu de direction, de la Fizik Terra Aidon pour la selle et à des poignées Lock-On SB3 Hornet.
Quant à la tige de selle télescopique, c’est une Fox Transfer Kashima avec 180 mm de débattement (même en taille M), un avantage à mon avis lorsque l’on s’attaque à des descentes relativement engagées – ce qui est tout à fait dans les cordes de ce VTTAE sportif à la vocation “passe-partout”…
Et pour le train roulant, nous avons affaire à un montage de roues maison, avec des moyeux Mavic et des jantes Moustache Just carbone en 31 mm entre-crochets, le tout chaussé d’une paire de pneus Maxxis Assegai EXO + à l’avant et Double Down à l’arrière en 2.50 de section…








Suspensions
Si l’amortisseur change de position, la cinématique, elle, reste sensiblement la même et c’est tant mieux. En effet, le grip légendaire des Moustache et leur dynamisme en montée ne nécessitait pas une quelconque révolution et c’est plutôt sur les petits détails de comportement en anti-rise et anti-squat qu’il faut chercher. En fait, la grosse différence vient de l’amortisseur Fox qui remplace le modèle Moustache que nous trouvions un peu “léger” dès que l’on voulait se lâcher et attaquer davantage en descente. Désormais, avec un Float X Factory Kashima Evol, l’accord avec la fourche 38 Factory Kashima GripX2 170 devrait être bien plus harmonieux. Pour moi, c’était une évolution nécessaire pour une pratique enduro assez engagé… Le programme du Game, à la base.




En ce qui concerne les réglages, voilà ce que j’ai choisi…
Fox 38 Factory Kashima GripX2 170
- 70 psi et pas de token dans le plongeur gauche, c’est l’idéal en fonction de mon poids de 68 kilos et des 170 mm de débattement.
- Compression basses vitesses : + 16 sur 18 clics en partant su plus fermé
- Compression hautes vitesses : ouvert à fond
- Rebond basses et hautes vitesses : ouvert à fond également !
Fox Float X Factory Kashima 150
- 160 psi de pression d’air pour un Sag de 30 % maxi.
- Compression basses vitesses : + 8 du plus fermé (sur 10 clics)
- Rebond hautes vitesses : + 6 du plus fermé (sur 12 clics)
Moteur et batterie
La puissance de la nouvelle motorisation Bosch Performance Line CX se déploie de manière dynamique et précise en fonction de chaque manœuvre et répond exactement à chaque coup de pédale particulier. Ceci a été rendu possible grâce à un remaniement des différents capteurs de haute performance, qui mesurent avec précision l’action de la pédale à un rythme de plus de 1 000 fois par seconde. Ils sont nombreux à intervenir, dont un capteur de cadence à haute résolution et un capteur doté d’une technique de mesure extrêmement précise du couple. D’autres capteurs inertiels (IMU) mesurent également l’accélération et les taux de rotation en six dimensions et détectent ainsi plus facilement les angles d’inclinaison et de pente, ainsi que les secousses. Le VTTAE ressent donc si la montée est raide et si le vététiste se trouve sur un chemin forestier ou un sentier parsemé de pierres ou de racines. La motorisation réagit de manière très sensible aux variations de l’accélération, de la puissance propre de l’utilisateur et de la vitesse réelle. C’est grâce à ces signaux qu’envoient les capteurs remaniés que l’on bénéficie la plupart du temps de la puissance moteur la plus appropriée. Avec sensibilité, contrôle et réponse immédiate, ou alors de manière douce, discrète et fiable pour les longues randonnées. On peut donc dire, que, sur le papier, la nouvelle motorisation Performance Line CX a gagné en polyvalence.
Le poids de la motorisation Performance Line CX a également été réduit d’environ 100 grammes par rapport à la version précédente. Cela n’empêche en rien la motorisation de rester extrêmement robuste, comme en témoigne son boîtier en magnésium qui résiste aux conditions les plus difficiles. Et pour encore plus de fiabilité, un revêtement par poudre noire protège également des projections de pierres et des chocs, ainsi que de la formation de corrosion.
Enfin, notez que Moustache a choisi l’option (la plus judicieuse selon moi) de monter tous les modèles Game avec une batterie Powertube de 600 Wh en proposant l’option du Range Extender PowerMore de 250 Wh pour augmenter l’autonomie si on le souhaite. L’avantage de conserver un VTTAE plus léger pour les sorties de trois heures, tout en montant à 850 Wh pour les raids de plus longue distance. Dans un registre différent, nous avons aussi apprécié la présence de la nouvelle console Purion 400, super fonctionnelle, de taille modeste et placé idéalement derrière le guidon…






Connectivité
Intelligente, personnalisable et tournée vers l’avenir, l’application eBike Flow est l’outil de connexion avec votre futur VTTAE équipé d’une motorisation Bosch. La clé qui vous fera pénétrer dans le monde du vélo connecté. Les mises à jour en direct permettent d’améliorer sans cesse l’expérience d’utilisation grâce à de nouvelles fonctionnalités innovantes. Avec cette application, les modes d’assistance peuvent être réglés individuellement, les activités enregistrées de manière totalement automatiques et les applications de remise en forme de type Apple Health peuvent également être intégrées.
Dans le cadre du perfectionnement technique des composants que l’on trouve sur les vélos à assistance électrique, on peut s’attendre à de belles optimisations dans les années à venir (ABS, transmission automatique, et j’en passe…).

Sur le terrain
Comportement moteur
Au départ, sur les réglages de série, on a un peu l’impression que le moteur a été adouci et qu’il est moins violent qu’avant. Ça peut surprendre un peu lorsque l’on descend d’un VTTAE équipé du modèle CX précédent, mais finalement, c’est normal. Bosch a cherché à donner plus de douceur à son modèle sportif et cela devrait convenir aux nombreux pratiquants qui souhaitaient rouler en Bosch, mais qui, en même temps, redoutaient un peu de se faire chahuter par une assistance trop violente pour eux. Là, en baissant les curseurs vers le moins, c’est-à-dire en dessous de zéro, il y a vraiment moyen d’évoluer en douceur et de bénéficier d’une puissance moins brutale… et aussi de taper un peu moins dans la batterie.
En revanche, pour les brutes comme moi qui cherchent à grimper des trucs toujours plus difficiles et franchir des montées “impossibles”, croyez-moi, en montant dans les + 4 ou + 5 en eMTB et en Turbo, il y a tout de même de quoi faire. Pas autant que sur le moteur Race, en mode Race, mais globalement, hormis les compétiteurs en enduro, qui se sert vraiment du Race ? C’est une option géniale, certes, (l’Extended Boost qui dure plus longtemps va me manquer…), mais un Turbo monté à + 5 en puissance et en réponse à l’accélération, ça envoie quand même largement assez pour s’amuser… Même si le côté un peu collé et le manque de nervosité à l’accélération au pédalage du Moustache (la géométrie et les pneus plus costauds parfaitement adaptés au programme du vélo n’y sont pas étrangers), ne permettent pas d’obtenir tout à fait les mêmes performances. C’est là que l’on espère ne pas avoir à attendre trop longtemps la version Race du moteur nouvelle génération ! Le Game 2025 s’en accommoderait parfaitement…
Réglages
Avec le Smart System, il est désormais possible de paramétrer tous les modes du moteur Bosch Performance CX et il ne faut surtout pas s’en priver, tant cela change (et améliore) le comportement de l’assistance et permet de se faire un moteur qui correspond exactement à chaque type de pratique.
Notez qu’il est désormais possible de choisir d’autres modes, comme par exemple le Tour à la place du Tour +, le Sport à la place de l’eMTB ou éventuellement l’Auto… Des modes “à l’ancienne” pour certains, mais un peu plus réactifs sous le coup de pédale.
Une fois l’application eBike Flow téléchargée sur votre smartphone, il suffit de connecter le vélo et ensuite de suivre les indications.
Pour une utilisation sportive et intense en tout-terrain technique, avec le Game, voilà les options de paramétrages que j’ai choisies…
Mon choix de modes personnalisé :
Eco : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
Tour + : +3 en assistance et +3 en accélération au pédalage
eMTB : +5 en assistance et +4 en accélération au pédalage
Turbo : +5 en assistance et +5 en accélération au pédalage
85 Nm de couple sur tous les modes






Autonomie
Avec ses débattements conséquents, son côté un peu pataud et son pneu arrière Assegai Double Down, le Moustache Game n’est pas un modèle d’autonomie.
En chiffre, ça donne 1 220 m de dénivelé positif, 45 km et deux bonnes heures et demi de roulage. Tout cela en tout-terrain technique pour un pilote de 70 kilos qui ne roule pas à l’économie et utilise en majeure partie le Tour + et le e-MTB et un tout petit peu de Turbo si le besoin s’en fait sentir.

En ce qui me concerne et vu mon expérience, sur ce vélo plutôt collé au pédalage, je trouve qu’avec une batterie de 600 Wh, on est un peu léger… L’option du range extender Bosch Powermore de 250 Wh est donc à conseiller vivement pour ceux qui n’envisage pas les sorties de moins de trois heures avec un bon dénivelé. Surtout avec un nouveau moteur Bosch Performance Line CX paramétré à la hausse pour permettre au Game de bien s’en sortir dans les montées raides et techniques.
Notez qu’à la fin, lorsque l’on atteint les 30 derniers pourcents de batterie, le nouveau système Bosch ne vous prendra pas au dépourvu. En effet, une fois arrivé à ce stade, la console Purion 400 vous prévient de ce qu’il vous reste (deux barres orange) et réitère l’alarme visuelle lorsque l’on atteint les 20 % (plus qu’une barre), avant de passer au rouge pour les 10 restants. Point positif, l’assistance reste optimale jusqu’au bout et ne se met en mode “survie” que sur les 5 derniers pourcents… A partir de là, le moteur ne vous donne plus que le minimum d’assistance pour aller le plus loin possible, c’est-à-dire deux ou trois kilomètres et à peine 50 m de D+.
À la montée
Dans mes souvenirs, le Game de la génération précédente s’était montré assez impressionnant dans le dénivelé positif. Pas le plus vif, ni le plus dynamique, c’est sûr, mais certainement l’un des meilleurs en termes de motricité et de facilité à attaquer de la bonne pente et à franchir les obstacles de taille petite à moyenne. Et après quelques petits tours en forme de galop d’essai, il apparaît clairement que le modèle 2025 n’est pas en reste par rapport à son prédécesseur…
Au contraire, on dirait même que le travail sur le recentrage des masses et le choix d’une batterie de 600 Wh moins volumineuse (et surtout moins lourde que l’ancienne 750 à 4,4 kg !) a été réellement bénéfique pour l’équilibre général du vélo. Un poil plus facile à mettre sur la roue arrière d’un bon coup de pédale devant une marche ou des grosses racines et toujours aussi bon lorsqu’il s’agit de survoler les petites imperfections du sol. Un vrai tracteur, mais dans le bon sens du terme, aidé par le couple généreux du Bosch en e-MTB et son côté plus doux dans sa dernière version. En gros, si l’on reste raisonnable sur le choix des sentiers et que l’on ne s’attaque pas à du trop raide et du trop difficile, c’est tout bénéfice.
Après, si le châssis conserve toutes ses qualités dans les passages très techniques (précision dans le maintien de la trajectoire, stabilité et motricité), on sent que l’assistance est un peu trop fade et qu’elle manque de vigueur pour un VTTAE tout de même légèrement collé au pédalage. Et si les bons pneus Maxxis Assegai (Double Down à l’arrière d’origine, rappelons-le), tout comme la géométrie plus axée sur la stabilité que sur la vivacité aident grandement à procurer au pilote une sensation de facilité, cela demande malheureusement davantage d’effort au moteur.

Mais comme je viens de le souligner, ce dernier étant moins vigoureux et un peu plus sage que le Performance CX Gen4, on a la sensation qu’il en manque pour aller chercher les montées impossibles… Alors que la partie-cycle, elle, possède toutes les qualités pour affronter les pentes les plus difficiles. Mais que voulez-vous, il y a un moment où la souplesse du moteur – primordiale en vrai tout-terrain – atteint ses limites et qu’il est nécessaire d’avoir, non seulement davantage de puissance en crête, mais aussi un peu plus de couple.
Sinon, hormis ça, on reste vraiment sur du positif, tant le Moustache Game 2025 reste une arme en montée. Et s’il ne donne pas toujours envie de se mettre debout ou de relancer en danseuse (ce n’est pas son truc !), il est en revanche quasiment imbattable lorsqu’il s’agit de mettre le pilote en confiance et de l’aider à gravir des pentes sérieuses sans être obligé de se battre avec le vélo. Facile plus qu’agile, tel est sa devise !

En descente
Si le Moustache Game n’est pas taillé que pour la descente, le fait est que c’est tout de même dans ce secteur qu’il a fait le plus de progrès. A mon avis, grâce au montage d’un amortisseur Fox approprié, on a vraiment le comportement que l’on attend d’un VTTAE d’enduro. De plus, le positionnement du moteur et le choix judicieux (mais pas forcément évident pour une marque) d’une batterie de 600 Wh pas trop lourde et mieux positionnée, ont permis au vélo de gagner légèrement en vivacité sans pour autant rogner sur la stabilité et la sensation de sécurité qui on fait son succès.

Car si aujourd’hui, les côtés faciles et sécurisants font toujours partie des points forts des VTTAE Moustache, sur les anciens modèles, certains pratiquants très sportifs trouvaient qu’ils manquaient tout de même parfois de caractère. Qu’il fallait forcer davantage si l’on désirait piloter de manière un peu plus amusante… Pour finalement ne pas gagner grand-chose – ou même rien du tout –, tant le Game savait se montrer efficace sans avoir besoin de trop se dépenser à son guidon.
Seulement voilà, avec le nouveau modèle, on peut dire que l’on dispose désormais du meilleur des deux mondes… A savoir un VTTAE toujours aussi stable et facile à prendre en main, mais qui, cette fois, possède un petit côté nerveux autorisant un pilotage plus fun. Ainsi, les petits wheelings et les bunny-ups demandent un peu moins d’efforts qu’auparavant. Bon, attention, ça reste subtil, mais cela permet tout de même de se faire davantage plaisir sans être obligé pour autant de se battre avec le bike.


Et quand on accélère un peu et que ça tape, la suspension arrière fait particulièrement bien son boulot, alors que la Fox 38 Performance GripX2 – bien qu’un peu ferme pour un pilote léger – apporte une précision dans le maintien de la trajectoire, ainsi qu’une accroche sur l’angle qui mettent vraiment en confiance.

Malgré tout, lorsque le rythme baisse et que le terrain devient plus cassant, plus sinueux, avec de belles épingle serrées, là, on sent immédiatement que le Game 2025 a légèrement gagné en vivacité et qu’il se place beaucoup mieux lorsque l’espace se réduit. Certainement pas autant qu’avec une roue arrière de 27 et demi et des bases plus courtes (ça ne pourrait pas faire de mal), mais en 29 pouces avant et arrière, c’est déjà mieux qu’avant !

Points forts / faibles
Principales qualités
- Géométrie
- Confort
- Sensation de sécurité
- Meilleur accord des suspensions en descente
- Grip en montée exceptionnel
- Stabilité
- Motorisation Bosch CX nouvelle génération
- Transmission AXS T-Type
Principaux défauts
- Un peu pataud
- Sensation d’inertie au pédalage
- Moteur trop présent visuellement

Qu’en penser ?
Au départ, j’ai été un peu déçu de la nouvelle version du Game… Quelque part, vu le boulot assez phénoménal effectué sur le châssis, je me suis même dit : « Tout ça pour ça ? ». En fait, avec le placement différent du moteur, le centre de gravité abaissé et la “petite” batterie de 600 Wh, je m’attendais à découvrir un VTTAE plus amusant à piloter. Mais finalement, j’ai rapidement constaté que le caractère global assez sage et accessible à tous que l’on connaissait déjà du Game n’avait que modérément évolué dans le sens que j’espérais. Que le vélo restait tout de même un peu pataud et n’aidait pas vraiment à un pilotage fun et aérien.
Et puis j’ai pensé qu’au bout du compte, c’était certainement un choix de la part des gens de chez Moustache de continuer à proposer le style de VTT à assistance électrique que les amateurs de la marque apprécient. Et qui pourrait leur reprocher ? Certainement pas moi ! D’autant plus qu’après avoir pris le bike en main, je me suis finalement bien régalé en profitant de ses énormes qualités en montée (motricité, facilité à survoler les petits obstacles, capacités à filer droit…), tout en notant les progrès certains réalisés en descente.
A mon avis, c’est là que la différence entre l’ancien modèle et le nouveau est la plus flagrante. Avec l’amortisseur Fox, la suspension arrière fonctionne mieux quand c’est défoncé et que l’on commence à lâcher davantage les freins. De plus, ce qui ne gâche rien, c’est que l’on a gagné un petit peu en maniabilité. Et puis de l’autre côté, la stabilité, tout comme le côté sécurisant légendaire du Game, sont toujours aussi présents – et ce quel que soit le niveau du pilote.
Au final, tout cela est donc plutôt positif et si la version 2025 ne bouleverse pas le comportement global du vélo, elle a au moins pour elle le fait d’avoir amélioré son comportement sur certains points cruciaux… tout en respectant l’ADN de Moustache. Les fans de la marque ne seront pas dépaysés et c’est certainement le but du jeu !
Vis-à-vis de la concurrence ?
Dans deux styles différents, le Lapierre Overvolt AM 10.8 à 9 000 euros et le Scott Patron ST 900 RC à 9 499 euros représentent les concurrents les plus sérieux du Moustache Game 2025. Les trois vélos au caractère extrêmement polyvalent ont carrément changé d’aspect dans leur dernière version et il est intéressant de constater que les ingénieurs se creusent la tête pour essayer de proposer de nouvelles solutions pour améliorer leur future production en VTTAE. Seules grosses différences : le choix de l’alu (LP) ou du carbone (Scott) pour le cadre et celui d’une batterie de 600 Wh (Moustache) ou de 800 (LP et Scott)…
La gamme Moustache Game 160 2025
Elle se compose de quatre modèles, tous en aluminium, avec 160 mm de débattement à l’arrière et des roues de 29 pouces…
